Texte
de la réunion régionale de Bordeaux du 14 juin 2014
Les
assemblées dites « de frères » remontent
officiellement au XIXe siècle mais certaines
données historiques permettent de penser que ce type
d’églises « sans clergé ni liturgie » a
toujours existé au cours de l’histoire, même si
elles furent parfois très minoritaires.
Ces
églises cherchant à s’appuyer exclusivement sur
la Bible, il est naturel qu’on y retrouve les valeurs
fondamentales contenues dans les confessions de foi établies au
cours des siècles par ceux qui aimaient la Parole de Dieu :
-
L’enracinement dans la foi de l’Eglise
primitive
-
L’enracinement dans la foi de la Réforme
-
L’héritage du mouvement des Frères
1.
L’enracinement dans la foi de l’Eglise primitive
Bien
que nous ne le récitions pas, nous acceptons les bases
doctrinales du Symbole des apôtres.
C’est
ainsi que nous croyons :
-
En
Dieu Tout-Puissant, Créateur,
révélé par Jésus-Christ comme Père.
-
En
Jésus-Christ, Fils de Dieu, vrai Dieu, Sauveur et Seigneur,
mort et ressuscité, qui reviendra.
-
Au
Saint-Esprit, Personne divine
-
Au
pardon des péchés par la foi en Jésus, à
la résurrection du corps, à la vie éternelle.
-
En
l’Église universelle, formée de tous ceux qui
croient dans leur coeur en Jésus Christ et à son
œuvre, dans quelque dénomination qu'ils se trouvent.
2.
L’enracinement dans la foi de la Réforme
Nous
nous reconnaissons dans les valeurs de la Réforme
protestante, très bien exprimées dans les cinq «
soli » :
-
SOLA SCRIPTURA : La Bible est la seule norme de
la vérité, elle fait autorité en matière de
doctrine, de vie chrétienne et de vie d’église.
-
SOLUS CHRISTUS : Jésus est le seul
Sauveur, le seul médiateur, le seul Seigneur, le seul Chef de
l’Eglise
-
SOLA GRATIA : Dieu nous donne tout par
grâce et spécialement le salut
-
SOLA FIDE : Le salut est seulement sur le
principe de la foi, les bonnes œuvres en sont la
conséquence et non le moyen pour l’obtenir.
-
SOLI DEO GLORIA : A Dieu seul reviennent la
gloire et l’adoration, dès maintenant et à toujours
Bien
que le « baptême de professants » soit souvent
préféré, le baptême des petits enfants
à la demande de parents dont l"un au moins est chrétien
est aussi pratiqué. Les « baptistes » et les «
pédo-baptistes » cohabitent dans un respect
réciproque.
3.
L’héritage du mouvement des Frères
Le
Réveil évangélique des XVIIIe et XIXe
siècles a remis en valeur la nécessité d’une
conversion personnelle et de la nouvelle naissance. Partageant cet
ancrage, le mouvement des Frères en est une composante apparue
vers 1830 qui propose en outre une conception particulière de la
vie de l’église locale (plus souvent
désignée par le terme « assemblée »).
La
Cène
Elle
est célébrée chaque dimanche avec le pain et
la coupe. Nous pensons qu’à la responsabilité
personnelle de chaque participant s’ajoute une
responsabilité d’accueil de l’assemblée.
Seules les personnes converties ayant un témoignage en accord
avec la foi chrétienne sont invitées à participer
au repas du Seigneur. Les croyants appartenant à d’autres
communautés chrétiennes sont accueillis sur le principe
de l’unité du corps de Christ (1 Corinthiens 10 : 16) et
sur la base d’un témoignage suffisant. Les
modalités d’accueil peuvent varier d’une
assemblée à l’autre.
L'autorité
Il
n’y a pas de pasteur, au sens courant du terme, dans
l’assemblée locale. Les responsabilités incombent
à un groupe d’anciens (1 Pierre 5 : 1-4) reconnus
tacitement en fonction de leur autorité morale ou quelquefois
désignés de façon plus formelle. Les
décisions importantes sont prises collégialement avec
l’assentiment de l’assemblée.
Bien
que n’étant pas constitués en système
ou fédération nous entretenons des relations
privilégiées dans notre « famille
d’assemblées ».
Il
n’y a pas d’instance dirigeante au dessus des
assemblées, mais les conseils de frères ayant une
autorité morale reconnue sont généralement
écoutés.
Ainsi
on ne peut parler ni d’interdépendance ni
d’indépendance des assemblées, la
réalité pratique se situe entre ces deux pôles :
chaque assemblée à affaire à Christ et recherche
un chemin commun avec les autres assemblées.
Les
Ministères
Nous
croyons que les ministères sont donnés par Christ
(Ephésiens 4) à son Eglise, ainsi que les
différents « charismes » (ou dons de grâce) (1
Corinthiens 12).
Pour
nous, « être pasteur » (de même que
prophète, docteur, évangéliste…) est une
qualification plus qu’une fonction. Avoir le don de pasteur,
c’est avoir la capacité donnée par Dieu de
consoler, encourager, fortifier les brebis du troupeau. Ce don, et tous
les autres, peuvent s’exprimer dans les réunions mais
aussi dans toute la vie de l’assemblée.
Les
femmes ne prennent pas la parole dans les réunions publiques
de l’assemblée (selon 1 Corinthiens 14 : 34) mais elles
exercent leurs ministères à d’autres moments de la
vie d’assemblée (catéchèse et relation
d’aide en particulier).
Le
déroulement des réunions
En
vertu du sacerdoce universel, chacun est invité à
participer activement à la vie de l’assemblée.
Celle-ci ne saurait d’ailleurs se limiter aux réunions
publiques. Les réunions sont considérées comme un
rassemblement autour du Seigneur Jésus (Matthieu 18 : 20) sans
rester figé sur une forme établie. Même si
nous n’échappons pas à certaines habitudes,
nous n’avons pas de liturgie officielle : lorsque
l’assemblée se réunit, chaque frère
recherche la direction de l’Esprit pour proposer un chant, prier,
donner lecture d’un texte biblique, apporter un message (1
Corinthiens 14 : 26).
-
Le
culte est pour nous un moment réservé à
l’adoration (Jean 4 : 23). Il n’est ni
préparé, ni présidé. Les chants et
prières se succèdent dans la spontanéité ce
qui suppose aussi des temps de silence.
-
La
réunion de prière est le moment où -souvent
à genoux- l’assemblée expose ses besoins à
Dieu. Les frères peuvent s’exprimer tour à tour,
spontanément. Des « cellules de prière »
peuvent aussi se réunir dans les maisons.
-
La
réunion d’édification est le moment où un
ou plusieurs frères apportent un message prophétique
selon l’inspiration et les besoins du moment (1 Corinthiens
14 : 3). En général, on ne sait donc pas à
l’avance qui va parler, ni sur quel sujet .
-
Les
autres réunions : d’autres réunions, souvent
plus organisées, peuvent avoir lieu selon le besoin de
l’assemblée locale: étude biblique, réunion
d’enseignement systématique, exposé sur un
thème, information missionnaire, action
d’évangélisation, catéchisme,
réunions de jeunes etc. sans parler des services de
baptême, mariage, et enterrement.
Les
liens inter-assemblées
Des
liens fraternels entre nos assemblées sont maintenus par des
rencontres régionales ou nationales et par des publications
communes (revues bibliques, bulletins d'information).
Par
contre, il n’existe pas de fédération
officielle. Nous ne représentons d’ailleurs qu’une
fraction du « mouvement des Frères », entre
frères « larges » et « exclusifs ».
Nous
ne participons pas au débat œcuménique,
cependant un certain nombre d'entre nous se joignent à
d'autres chrétiens pour des actions communes, en particulier
pour l'évangélisation.
Réagissez auprès des auteurs : ph.nau@libertysurf.fr
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