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Une vie, une passion, une destinée (Rick Warren - Éd. Zondervan 2003)

Réinventer l'Eglise (Brian Mc Laren - Éd. LLB 2006)

 

 

 

 Une vie, une passion, une destinée

Rick Warren -Zondervan 2003

 

Commentaire de Pierre Oddon

.......1.    Ma position

Après avoir été personnellement formé — ou déformé —, par mille commentaires, la lecture et l’étude de la Parole de Dieu se sont imposées à moi vers l’âge de 45 ans comme seuls fondements d’une édification solide. Après plus de 20 ans de pratique je pense que c’est la meilleure approche de la Parole de Dieu. Quelques bons commentaires bibliques pourront, après et uniquement après, jouer le rôle de contrôle et d’enrichissement de nos propres découvertes. Je crois profondément que «Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne oeuvre. (2 Tm 3.16-17)

.......2.    Mes réticences

Les livres de recettes du genre de celui de Rick Warren, ne m’intéressent pas : Je ne crois pas aux techniques rapides qui transforment un canasson en cheval de course en 40 jours ni aux conversions qui consistent  à « nouer des liens d’amitié avec Dieu » en prenant « un nouveau départ » (p106) qui est censé vous amener au ciel en faisant l’économie de la repentance et de la justification par la foi en Jésus Christ.

 Plus on présente ces méthodes comme exceptionnelles plus elles me paraissent suspectes. La conversion, quoique pas toujours instantanée est un événement historique, auquel on peut se référer ; comme l’aveugle né guéri par le Seigneur tous les authentiques croyants peuvent dire : « Je sais une chose, c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois ! » (Jn 9); la croissance spirituelle, quant à elle, me semble devoir suivre les règles divines de la croissance naturelle. Quelqu’un a dit : « si votre foi grandit comme un champignon, elle sera à peu près aussi solide. »

Des milliers de personnes assurent avoir été bénies par la lecture de ce livre répandu à plus de 25 millions d’exemplaires. Soit ! Mais qu’appelle-t-on au juste « bénédiction » ? Il y a des millions de personnes qui affirment avoir été bénies par la lecture des livres des Témoins de Jéhovah : de nombreux fumeurs ne fument plus ; des adultères ne trompent plus leurs femmes etc. et ces fruits sont incontestables. Ce n’est pas pour autant qu’ils démontrent le bien fondé des enseignements des témoins de Jéhovah !

.......3.    Quitter la liberté pour l’esclavage

Dans un autre de ses livres RW (pour Rick Warren) précise :

"Tous ceux qui désirent adhérer doivent suivre un cours pour se préparer à devenir membres, et ils doivent signer un contrat d'alliance. Les membres s'engagent par là à participer financièrement, à servir dans le cadre d'un ministère, à partager leur foi, et à suivre les responsables… Ceux qui ne respectent pas ce contrat d'alliance perdent la qualité de membres …" (The Purpose Driven Church, page 54, trad. libre).

Vous êtes donc prévenus.

Voici les possibles résultats de votre lecture :

• Vous quitterez votre assemblée pour signer « un contrat d’alliance » dans une « Eglise RW ». Vous ne quitterez pas votre assemblée parce qu’elle est infidèle à la Parole de Dieu, mais seulement parce qu’elle n’accepte pas le livre et les méthodes de RW… Vous pourrez aussi susciter une division dans votre église locale et diviser les enfants de Dieu rassemblés au lieu de réunir les enfants de Dieu dispersés (Cf. Jn 11.52).

Cela ne vous gêne-t-il pas quelque part? Le fait qu’un livre, quel qu’il soit, supplante la Parole de Dieu, est pourtant un indicateur qui ne trompe pas.

• Vous devrez, obligatoirement, accepter une formation alors que vous ne participez peut-être pas aux études bibliques de votre église. Pourquoi ?

• Vous devrez, obligatoirement, remplacer votre participation volontaire à la collecte hebdomadaire de l’Eglise (1 Co 16.2) par un gros chèque représentant le 10% de vos revenus. Si cela est si bon pourquoi ne le faites-vous pas aujourd’hui sans y être forcé par un contrat signé ? (cf p 76).

• Vous allez vous engager à ne rien critiquer du système RW pour rester dans « l’unité ecclésiale », alors qu’aujourd’hui vous ne vous privez pas de critiquer votre assemblée. Pourquoi ?

• Vous allez vous engager par écrit à suivre ces nouveaux responsables que vous ne connaissez pas alors que vous avez peut-être été incapable de vous soumettre à vos actuels dirigeants. Pourquoi ? Que s’est-il donc passé ?

Avant de vous engager dans cette voie d’esclavage je vous conseille de vous placer devant le Seigneur dans la prière et de lire attentivement, et plusieurs fois, l’épître aux Galates…. Et en particulier ce verset :

« Christ nous a placés dans la liberté en nous affranchissant; tenez-vous donc fermes, et ne soyez pas de nouveau retenus sous un joug de servitude. » (Ga 5.1) … par un homme … ou par un système.

.......4.    Je jette l’éponge

Pressé par plusieurs demandes j’ai profité de quelques jours de vacances pour entreprendre une lecture a priori facile et longue, qui s’est avérée finalement longue et fastidieuse à cause des constants contrôles et réflexions  auxquelles les affirmations de RW m’ont contraint.

Plutôt que de passer le reste de mes vacances à lire le livre en entier je déclare forfait au chapitre 13 car il n’est pas indispensable de boire un tonneau entier de vinaigre pour se rendre compte que ce n’est pas du bon vin. Heureusement que je n’avais pas signé le pacte demandé en page 10 car j’aurais du boire le contenu du tonneau jusqu’à la dernière goutte. (Ps 15.4)

Les remarques qui suivent ne concernent donc que les 13 premiers chapitres et l’Appendice 2 auquel la page 9 renvoie.

.......5.    A qui RW s’adresse-t-il?

J’ai été très gêné par une ambiguïté constante car au tiers du volume je ne sais toujours pas à qui ce livre s’adresse :  Aux chrétiens (= convertis) ou aux non-chrétiens (= non convertis).

Une réponse simple est de dire : « aux deux » ! Rassurez-vous, j’y ai pensé mais cette imprécision est très regrettable car elle génère un flou et un malaise ; je n’ai pas trouvé, dans l’enseignement de RW, une différence nette entre une personne convertie et une personne inconvertie : les conseils donnés semblent être pour tous indifféremment.

Sur 40 chapitres d’un livre de 350 pages qui a la prétention de présenter « le plan prodigieux de Dieu pour vous » (p 4 de couverture), n’y a-t-il aucune place pour la proclamation claire de l’évangile ? N’y a-t-il aucune place pour un chapitre qui nous parlerait de la réconciliation avec Dieu par la foi au sang répandu à Golgotha ? Un chapitre qui établirait clairement les bases d’un nouveau départ ? Un « avant » et un « après » ?

Ainsi les premiers chapitres pourraient traiter le thème du salut puis, dans une progression logique, le thème de la vie chrétienne. Mais il n’en est pas ainsi. Vu l’érudition de RW et sa maîtrise des techniques de communication, il est difficile de penser que c’est un oubli, il ne reste donc que la possibilité d’une volonté arrêtée et cela m’interpelle profondément.

Si l’enseignement donné  est pour des personnes converties, « mortes et ressuscitées avec Christ », marchant par l’Esprit le livre peut générer quelques progrès dans le chemin de la sanctification et de la consécration car il contient de bonnes choses et des idées intéressantes.

Si l’enseignement est pour des personnes non converties « mortes dans leurs fautes et leurs péchés » alors l’enseignement donné fait croire que le salut est par les œuvres (pratiques, techniques, méditations, nouveau départ …) et c’est une immense tromperie. Soyons clairs : l’homme naturel le plus aimable n’est pas un « ami de Dieu » mais un « ennemi de Dieu » (Rm 5.10)

 On comprend bien qu’on ne peut appliquer des promesses ou des exhortations à des personnes inconverties alors qu’elles s’adressent à des enfants de Dieu !

POUTANT CETTE AMBIGUITE CONSTANTE M’APPARAIT COMME UNE CARACTERISTIQUE FONDAMENTALE DU LIVRE ET DU MESSAGE

Dans un livre qui prétend être un cheminement de la mort à la vie, je n’ai pas trouvé — dans les 13 premiers chapitres — une notion claire de la perdition de l’homme, de la nécessité de la conversion et de la repentance, de l’acceptation personnelle de Jésus comme Sauveur, de la nécessaire réconciliation avec Dieu par l’œuvre de la croix.

Pourtant, de beaux versets bibliques, sont parfois cités mais je doute qu’ils permettent au lecteur inconverti de comprendre qu’il est perdu et qu’il a besoin d’un Sauveur.

Bien que mentionnée au moins 2 fois la croix de Jésus Christ apparaît plus comme un fait historique lointain qu’un passage obligé actuel pour le salut personnel. Le livre présente des techniques pour se rapprocher de Dieu et devenir l’ami de Dieu (p 93ss), que vous soyez converti ou pas, votre vie doit être une adoration constante, car « c’est l’idéal de Dieu »(p 95)

Dans l’encadré initial il est écrit : « Le Seigneur désire ardemment que vous découvriez la vie qu’il a prévue pour vous – ici sur terre et pour toujours dans l’éternité » (p5) et « Ce livre vous aidera à comprendre pourquoi vous vivez », (p 4 de couverture) ; il s’adresse donc à des inconvertis.

Mais tout de suite après

« C’est un guide de vie chrétienne pour les chrétiens du XXI e siècle » (page 4 de couverture) ; Il s’adresse donc à des convertis : 

L’ambiguïté est établie en principe.

.......6.    Citations de la Bible

.......·        La présentation ne facilite pas le contrôle

Volontaire ou pas la présentation du livre est un obstacle pour la vérification du bien fondé des citations :

       Les références ne sont ni à la suite des citations, ni en bas de page, ni en fin de chapitre mais en fin de volume. Cela montre, certes, qu’il y a beaucoup de versets cités mais c’est aussi une complication pour celui qui, chaque fois, veut contrôler le texte exact. 

       De la même façon vous ne pouvez pas savoir (sans contrôler à la fin du livre) quelle traduction est utilisée, ni si c’est une traduction littérale ou paraphrasée.

.......·        Approche inductive ou déductive ?

« Le meilleur moyen de comprendre le plan de Dieu pour votre vie consiste à laisser les Ecritures parler d’elles-mêmes. Aussi la Bible est-elle citée constamment dans cet ouvrage … » (p 9)

Cette approche, annoncée « inductive », est un principe excellent mais je ne l’ai pas vue appliquée dans ce livre. De très nombreuses fois j’ai constaté que les citations de la Bible ne servaient qu’à étayer les affirmations de l’auteur, ce que RW reconnaît par ailleurs (Approche déductive) (Voir un peu plus bas le paragraphe « changement de principe »)

Voici un exemple:

« Apporter du plaisir à Dieu s’appelle l’adoration » (p68) Cette nouvelle définition n’est pas le résultat ou l’aboutissement d’une étude biblique sur cette question : c’est une affirmation gratuite de l’auteur.

Un verset est cité pour appuyer la déclaration : « Le plaisir de l’Eternel est en ceux qui le craignent en ceux qui s’attendent à sa bonté ». Mais en quoi cela démontre-t-il  l’affirmation de RW ?

 Pourtant cette « définition » très personnelle est développée maintes fois et est considérée comme définitivement établie:

       L’adoration est un mode de vie (p69)

       Si vous dédiez votre travail au Seigneur … votre tâche deviendra un acte d’adoration (p 72)

Tout acte d’obéissance constitue une manifestation d’adoration (p 77)

Le cœur de l’adoration est la soumission (p 81)

La véritable adoration  … se produit quand vous vous offrez totalement au Seigneur (p 82) (converti ou inconverti ?)

Pourtant une bien meilleure « définition » de l’adoration est donnée (p 77) mais cette fois seulement en rapport avec la louange : « Nous louons le Seigneur pour ce qu’il est et nous le remercions pour ce qu’il a fait »

Je pense qu’il y a un mélange volontaire entre 2 notions liées aux mots grecs utilisés par l’Esprit de Dieu dans le NT: l’adoration (En grec : se prosterner faire le chien couchant devant … Mt 4.10 etc.) et rendre culte/servir (Rm 12.1 etc.) qui est utilisé pour toutes sortes de services.

.......·        Des raisons pas raisonnables  (p 345)

« Au départ, lorsqu’elle a été écrite, la bible a compté onze mille deux cents quatre vingt termes hébreux, araméens et grecs, alors qu’une traduction française classique n’en contient qu’environ 6000. Donc des nuances et des aspects du sens originel du texte peuvent nous échapper » .

Ces déclarations me paraissent fantaisistes.

L'impressionnante précision des 11 280 termes employés ... pourrait se discuter lorsqu'on connaît la complexité de la reconstitution des textes originaux à partir des différentes sources disponibles.

 

De plus la langue française possède environ 100000 mots ; la traduction «  en français courant » a fait un effort de simplification – par rapport aux traductions courantes - en se limitant à environ 30000 mots. Une seule traduction fait exception : la Bible « en français fondamental » ; elle réalise l’exploit de faire une traduction compréhensible en utilisant seulement 3500 mots. Que dans cette édition destinée aux personnes peu lettrées du continent africain on perde la richesse de l’original, j’accepte. Pour les autres le problème est inverse : quel terme employer alors que l’unique terme hébreu correspond à plusieurs possibilités en français ?

Mais ce qui est plus étonnant c’est qu’on fasse la somme des termes de 3 langues sources différentes pour la comparer à la somme des termes d’une seule langue cible ! Ce n’est pas sérieux. Si, avec le même genre de méthode, pour avoir un ordre de grandeur, on divise les 11280 termes par 3, on arrive à 4000 mots en moyenne pour les langues sources, (ce qui est certes inexact le grec étant plus riche que l’hébreu) c’est à dire 1/3 de moins que le nombre - largement minoré - de la langue cible ! Et – sur ces mêmes bases fragiles d’analyse  - la conclusion deviendrait le contraire de ce qui est affirmé. On pourrait, par exemple, écrire : « compte tenu de la richesse des langues cibles par rapport aux langues originales, nous pouvons donner plus de nuances que n’en comportaient les textes originaux ».  Mais sont-ce là des approches acceptables ? Je ne le pense pas.

.......·        Changement de principe ? (p 345)

« Je n’ai pas toujours cité la totalité du verset, mais je me suis concentré sur le membre de phrase APPROPRIE, suivant en cela le modèle de Jésus et des apôtres qui reprenaient ainsi des passages de l’Ancien Testament. Ils citaient souvent une seule phrase POUR ETAYER LEURS PROPOS ».

Il est vrai que le Seigneur et les apôtres inspirés ont parfois cité des parties de verset de façon quelque peu déroutante. C’était dans la dépendance de l’Esprit de Dieu, mais lorsque j’expose les règles de l’herméneutique je ne présente pas cela comme une règle générale à appliquer mais comme une exception au principe évident de citations faites dans leur contexte. Ne pas en tenir compte c’est la porte ouverte à toutes sortes d’excès, la possibilité de pouvoir justifier n’importe quoi.

Illustrons la méthode par un exemple: (sans rapport avec l’ouvrage de RW)

Affirmation (fausse) : Pendant le temps de l’Eglise l’homme est justifié en accomplissant la loi de Dieu

Le verset pour étayer : « Ce sont ceux qui accomplissent la loi qui seront justifiés »

Ajoutez un renvoi en fin d’ouvrage (pour que vous ne puissiez pas vérifier immédiatement que le verset cité est en Romains 3 - et que la conclusion du chapitre est exactement l’inverse - et vous avez tous les ingrédients pour manipuler qui vous voulez.

Après avoir donné le bon conseil de « laisser les Ecritures parler d’elles-mêmes » (p 9) RW présente un principe qui « fait parler l’Ecriture » pour étayer ses propos (p 345) ! Cela génère une légitime suspicion.

.......·         Utilisation de plusieurs traductions (p 345)

Je suis loin d’être contre le principe de l’utilisation de différentes traductions puisque j’en ai 40 sur mon bureau et que je les consulte très souvent ; néanmoins il y a des règles à respecter. J’aurais préféré qu’on n’utilise qu’une seule traduction et que, quand c’est indispensable pour mieux comprendre le sens, on utilise une version différente nommément citée, voire une traduction personnelle sur l’original. J’ai connu la méthode d’utilisation discutable de différentes traductions dans les écrits des « témoins de Jéhovah » avant la parution de LEUR traduction en 1974: c’était clairement une technique sophistiquée pour étayer leurs fausses doctrines

Exemple : Emploi de l’expression « rendre hommage » (Darby) s’il s’agit de Jésus et du verbe « adorer » (Segond) s’il s’agit de Dieu le Père, alors qu’il s’agit du même mot grec rendu différemment, et de façon récurrente, dans leurs traductions respectives.

.......·        Traduction littérale … DE L’ANGLAIS!

Lorsque, par exemple, vous trouvez en page 23 un verset cité en italique avec la mention « (Traduction littérale) » plusieurs penseront qu’il s’agit d’une transcription du texte original. Loin de là ! Si vous allez à la page … 345 vous apprendrez que c’est la traduction littérale DU TEXTE ANGLAIS utilisé par RW, lui-même étant déjà une traduction très libre, paraphrasée, du texte original:

« Toutefois, lorsqu’aucune des traductions (françaises) ne rendaient le SENS du texte anglais, nous avons simplement traduit littéralement [LE TEXTE DE RW ET NON LA BIBLE], en précisant dans les notes traduction littérale » (p 346). Ne pensez-vous pas que cela peut tromper des lecteurs ?

On peut aussi se poser la question pourquoi aucune des 4 traductions françaises sélectionnées, considérées comme les meilleures parmi de nombreuses autres, ne rendent pas LE SENS du texte anglais de RW ? Poser la question c’est y répondre : Parce que le texte de RW n’est pas le texte de la Parole de Dieu.

Exemple page 93 : « Il m’est difficile de comprendre que Dieu veut de moi pour ami intime, mais la Bible nous garantit : C’est un Dieu qui désire passionnément entretenir des relations avec toi » 10

J’ai de la peine à reconnaître ce soit disant verset dans la traduction Darby reconnue comme littérale : « Car l’Eternel dont le nom est Jaloux est un Dieu jaloux » (Ex 34.14). Cette déclaration est faite dans un contexte d’idolâtrie profonde et de prostitution spirituelle. RW nous explique son principe de traduction (p 345) : « j’ai délibérément employé des paraphrases qui vous aideront à voir la vérité de Dieu avec une nouvelle fraîcheur ». Est-ce bien sûr ?

De plus il y a des personnes inconverties qui lisent cela puisque, p 106, RW fait clairement allusion à elles et leur conseille, non pas de se réconcilier avec Dieu par la repentance et à la foi en Jésus Christ mais « … de prendre un nouveau départ : souvenez-vous que la balle est dans votre camp. Vous serez aussi proche de Dieu que vous choisirez de l’être ».

Ceci est faux sauf si le pécheur repentant s’humilie devant Dieu et devient une nouvelle création en Jésus Christ.

.......7.    Acceptable ?

.......·        La seconde mort du Christ vivant aux siècles des siècles ?

« Si vous voulez savoir à quel point vous comptez pour Dieu, regardez Christ, les bras ouverts sur la croix, et écoutez-le vous dire : « Je t’aime à ce point là ! JE PREFERE ENCORE MOURIR QUE VIVRE SANS TOI » (p 83) (C’est moi qui met en majuscules).

Celui qui a offert sa précieuse vie, une fois pour toutes (Hb 10.10) ne l’offrira pas une seconde fois, ni pour vous ni pour un autre : il viendra seulement pour vous juger si vous n’avez pas cru (2 Th 1.8) ; « Dieu donc, ayant passé par-dessus les temps de l’ignorance, ORDONNE maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent; parce qu’il a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l’homme qu’il a destiné à cela, de quoi il a donné une preuve certaine à tous, l’ayant ressuscité d’entre les morts ». (Ac 17.30-31)

.......·        Des mantras chrétiens ?

« S’entraîner à rester dans la présence de Dieu est un ART, une habitude que vous pouvez développer »

et des mantras sont proposés :

« vous choisissez une brève formule ou une courte phrase qui peuvent être répétées à Jésus dans un souffle » (p 95).

Nous sommes ici dans les techniques orientales, utilisées aussi par la catholicisme.

Non merci, je n’ai pas besoin de lire la suite : C’est du vinaigre !

Ma communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ (1 Jn 1.3-4) m’amène à parler de nombreuses fois au Seigneur chaque jour, non pas comme une technique pour goûter la présence de Dieu, mais comme la conséquence naturelle de ma relation avec Dieu, de ma liberté d’enfant devant son Père.

Ni le salut par les œuvres, ni la communion par les œuvres ne trouvent une approbation dans la Parole de Dieu ce sont des valeurs inversées.

 

.......8.    En conclusion

Malgré les nombreuses bonnes choses que ce livre contient, l’orientation générale et le message général ne sont pas bons ; c’est bien le même esprit que celui des églises émergeantes et en particulier de l’enseignement de Brian McLaren (1).

Ce livre trouve bien sa place parmi les différentes techniques proposées par les différentes religions pour essayer de s’approcher de Dieu mais il édulcore et parfois voile le message l’évangile que Paul prêchait partout (1 Co 15.1-4). Dans ses adieux aux anciens  d’Ephèse Paul peut dire :

«  Je n’ai rien caché des choses qui étaient profitables, en sorte que je ne vous eusse pas prêché et enseigné publiquement et dans les maisons, insistant et auprès des Juifs et auprès des Grecs sur la repentance envers Dieu et la foi en notre seigneur Jésus Christ. » (Ac 20.20-21)

 

En aucun cas les mots de Paul ne peuvent s’appliquer à RW et au message de son livre.  J’en déconseille donc la lecture ;  il y a tellement mieux ! 

 

       La religion voudrait être un chemin vers Dieu

       L’Evangile est le chemin du Dieu Sauveur vers l’homme

       Jamais la religion n’a sauvé personne

       Techniques et pratiques restent vaines pour Dieu

       Seul le sang répandu sur la croix par Jésus

       Peut sauver à jamais celui qui est perdu.

 

       20 Juillet 2010

 

(1) Voir mon étude sur « Réinventer l’Eglise » de Brian McLaren

http://www.vigi-sectes.org

 

 

 Réinventer l'Eglise

Brian Mc Laren - LLB 2006

Faut-il réinventer l’Eglise? Pierre Oddon 25 Décembre 2006

Jésus a dit : Je viens bientôt, tiens ferme ce que tu as afin que personne ne prenne ta couronne (Apocalypse 3.11)

 

Introduction

En Janvier 2006, l’Alliance Evangélique Française a invité officiellement le Pasteur américain Brian McLaren à l’occasion de l’édition de son premier livre traduit en français : « Réinventer l’Eglise » (Editeur : La Ligue pour la Lecture de la Bible).

Cette venue et cette édition ont suscité de vives réactions. De nombreuses voix se sont élevées pour mettre en garde contre l’enseignement de ce Pasteur aussi célèbre que controversé. Qu’en est-il au juste ?

Qui est Brian Mc Laren ?

Né en 1956 il a fait ses études à l’Université de Maryland où il a obtenu une maîtrise en lettres en 1981. Il est docteur en théologie (honoris causa) du Carey Theological Séminary de Vancouver (Canada).

Passionné de contacts humains [1] il quitte l’enseignement pour fonder une Eglise non dénominationnelle, Cedar Ridge CommunityChurch, dont il est le pasteur principal. Cette église connaît rapidement un essor remarquable.

Le magazine Time l’a classé parmi les 25 américains les plus influents parmi les évangéliques. Il est l’invité fréquent des chaînes de télévision.

Brian McLaren a accepté pour lui et pour son église une orientation que l’on appelle « postmoderne ».


Qu’est ce que la modernité?

Pour comprendre la postmodernité il nous faut connaître ce que l’on appelle la modernité [2].

« La modernité n’est ni un concept sociologique, ni un concept politique, ni proprement un concept historique. C’est un mode de civilisation caractéristique, qui s’oppose au mode de la tradition... Liée à une crise historique et de structure, la modernité… est repérable en Europe à partir du XVIe siècle, et ne prend tout son sens qu’à partir du XIXe siècle. Les manuels scolaires font succéder les Temps modernes au Moyen Âge à la date de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb (1492)...

Pendant les XVIIe et XVIIIe siècles se mettent en place les fondements philosophiques et politiques de la modernité : la pensée individualiste et rationaliste moderne dont Descartes et la philosophie des Lumières sont représentatifs ».[3] 

 

Qu’est ce que la postmodernité?

La postmodernité vient après la modernité mais se présente plutôt comme une réaction à ses affirmations. Des spécialistes pensent qu’une distinction absolue entre modernité et post-modernité telle que la préconise Brian McLaren (le « monde ancien » et le « monde nouveau ») est artificielle voire simpliste.[4]

Prenons un exemple pour essayer de mieux définir les deux courants[5]:

• Avec la modernité, et en particulier avec l’enseignement de Descartes (1596-1650), l’homme disait : « JE peux tout connaître [6] ». Mais les siècles qui ont suivi ont amené un désenchantement dans tous les domaines. Les progrès techniques sont, certes, extraordinaires mais ils n’ont amené ni l’âge d’or, ni l’amélioration morale de l’homme, ni même la réduction de la pauvreté mondiale ; le siècle passé a été le plus meurtrier de l’histoire de l’humanité… Quant à la connaissance, elle a augmenté de façon spectaculaire mais, paradoxalement, l’ignorance grandit plus vite que la connaissance ! [7]

• Dans la postmodernité l’homme, désabusé, perd ses illusions, devient moins prétentieux et plus réaliste. Il confesse : « JE ne peux rien connaître », la Vérité – à supposer qu’il y en ait une [8]- est inaccessible, insaisissable par l’homme. Il ne peut y avoir que des approches de la vérité et il faut accepter que chacun puisse avoir SA perspective de la vérité, une perspective différente de la mienne mais tout aussi pertinente.

D’une façon quelque peu caricaturale on pourrait dire que dans la modernité la vérité est absolue et connaissable alors que dans la postmodernité la vérité est relative, indéfinissable et finalement non saisissable.

Qu’est-ce que l’Eglise Emergeante ?

L’Eglise émergeante est l’application, plus ou moins prononcée, des principes postmodernes à l’Eglise [9]. On peut situer son début vers 1993, en Amérique [10]. Brian McLaren est un des leaders de ce mouvement. Il ne s’agit pas d’un tout homogène mais d’un mouvement très large qui peut aller de « l’intéressant » à « l’inac-ceptable ». Nous avons là une des causes du « dialogue de sourds » entre les partisans de l’Eglise émergeante et ses opposants, les premiers ne voulant voir que « l’intéressant » et les seconds se contentant de mettre en garde contre « l’inacceptable ».

Globalement je dirai que l’Eglise émergeante est attrayante par une recherche d’authenticité, une absence de prétention, une ouverture d’esprit, des « recettes » à utiliser « telles quelles » dans votre vie personnelle ou dans celle de l’Eglise locale.

Mais chaque médaille a son revers : Le fait de ne pas vouloir juger les autres amène facilement à l’acceptation du mal. La tolérance généralisée conduit au rejet de tout absolu [11]. L’ouverture, sans esprit critique, conduit au pluralisme et au syncrétisme. Les recettes et les méthodes peuvent nous priver de la recherche de la pensée de Dieu, individuellement et collectivement.

Dans ma conviction l’Eglise émergente, dans sa forme la plus radicale, n’a plus pour vocation d’être un témoin de la vérité biblique dans un monde pécheur et sous le jugement de Dieu, mais d’offrir un espace chrétien sympathique où les pécheurs sont acceptés « tels qu’ils sont » et « avec ce qu’ils croient »; c’est une sorte de « groupe humaniste généreusement inspiré de la morale chrétienne » [12]

La confession des péchés, la repentance et la nouvelle naissance sont remplacés par un cheminement spirituel vers une vérité de toute manière inaccessible.[13]

Deux clés de compréhension

·        La pensée émergeante

Brian McLaren explique que la genèse du mouvement et son qualificatif, "émergent", prennent modèle sur l'arbre en train de croître: "Ici comme ailleurs, le sens du mot 'émergent' est un aspect essentiel de cet écosystème appelé "orthodoxie généreuse". Un schéma simple fera ressortir ce que nous entendons par 'pensée émergente'… Aucun [des cercles concentriques dans la coupe transversale d'un tronc d'arbre] ne remplace ni ne rejette les cercles précédents, mais il entoure ces derniers pour les englober dans une réalité plus large… [De même] il existe une pensée qui cherche à inclure celle qui l'a précédée dans une réalité qui la dépasse, comme le fait le dernier cercle dans un arbre en train de croître. Voilà comment fonctionne la pensée émergente (que l’on pourrait aussi appeler intégrale ou intégrante). Tous mes ouvrages précédents [donc « Réinventer l’Eglise »] sont fondés, quoique de façon non explicite, sur cette 'pensée émergente'…" [14]

·        Une succession d’ouvrages

Quand on a compris le principe de la « pensée émergeante » on réalise que s’il est impossible de cerner la pensée de Brian McLaren… on peut suivre son évolution en lisant ses différents livres. Ainsi « Réinventer l’Eglise » n’est que le premier d’une série de 11 titres[15]. On ne peut pas dire qu’il soit le meilleur, mais on peut dire qu’il est le moins mauvais parce que Brian McLaren était alors moins éloigné de la foi en l’Ecriture[16] ... Les titres de ses ouvrages sont d’ailleurs significatifs : Après « Réinventer l’Eglise » on trouve « Un nouveau genre de chrétien » où les fondements bibliques sont attaqués … « Une orthodoxie généreuse » où le pluralisme est enseigné [17] et, en dernier : « Le message secret de Jésus ». Ce titre malsain[18] fait penser aux ouvrages gnostiques tels que l’Evangile de Thomas, de Judas ou de Philippe. Dans ce type d’écrits le salut n’est plus dans la réception d’un message divin révélé dans la Bible mais dans la connaissance d’une doctrine ésotérique qui fait progresser l’homme dans son cheminement mystique [19].

Ainsi le Brian McLaren que L’AEF et la LLB ont invité en France, en Janvier 2006, n’était plus celui qui s’exprimait jadis dans le livre « Réinventer l’Eglise » mais celui qui avait évolué pendant 8 ans, par niveaux successifs, selon son principe de « pensée intégrante ». En cela ils ont été piégés.

Que le Seigneur nous épargne la traduction et l’édition des ouvrages suivants ! [20]

Deux arguments fallacieux

Face à plusieurs déclarations accablantes pour Brian McLaren les responsables de l’AEF et de la LLB n’ont pas voulu « entrer dans la polémique » et se sont contentés de justifier la parution du livre « Réinventer l’Eglise » avec deux principaux arguments :

·        Nous ne voulons rien savoir en dehors du livre édité

Cette position veut ignorer, volontairement, la « technique de l’auteur » et le but vers lequel il nous entraîne. C’est faire confiance à quelqu’un qui n’en est pas digne. Ne confesse-t-il pas lui-même, dans un autre de ses livres: “Il vous faut savoir que je me montre horriblement injuste dans ce livre qui est totalement dépourvu d'objectivité intellectuelle et d'impartialité.” “Je suis beaucoup plus dur envers les chrétiens protestants conservateurs détenteurs de ce même héritage, qu'envers qui que ce soit d'autre. Désolé. Constamment je me montre mieux disposé envers les Catholiques romains, envers les Orthodoxes, et même envers ces terribles Libéraux, alors que sans cesse j'envoie des coups à mes frères conservateurs, d'une manière particulièrement agaçante, on pourrait même dire dépourvue de générosité. Je ne peux nullement prétendre à l'équité ni à l'objectivité. » [21]

Alain Nisus a mis le doigt sur un des vrais problèmes en posant la question : « ne faudrait-il pas lire « Réinventer l’Eglise » à la lumière des autres livres plus récents de Brian McLaren » ? [22] Certainement !

·        Il y a du bon dans le livre « réinventer l’Eglise »

Est-ce une réponse convaincante et responsable? Je peux dire de la même façon : « il y a du bon dans le Coran » ou « il y a du bon dans le Manifeste du parti communiste » ou « il y a du bon dans le petit livre rouge de Mao Tsö Tong » … Est-il si difficile de comprendre qu’il n’est pas bienséant d’insister sur « la bonne farine utilisée pour faire le gâteau » s’il contient une « dose de strychnine » qui le rend mortel ?

Si l’objectivité nous oblige à dire que Brian McLaren pose, dans son premier livre, quelques bonnes questions, nous devons aussi dire qu’il apporte de mauvaises réponses pour l’Eglise. Mais quand je dis « mauvaises réponses pour l’Eglise » il ne faut pas comprendre que tout ce qui est dit est systématiquement mauvais, car ce n’est pas le cas ; on y trouve des pistes de réflexion très intéressantes [23]. Je veux simplement souligner que Brian McLaren apporte souvent des réponses tirées du bon sens postmoderne [24] et non des réponses spirituelles ayant un fondement biblique. Avec Brian McLaren c’est la culture postmoderne qui réforme l’Eglise et non l’Ecriture.

 

Deux graves dérives

La plus grande dérive de Brian McLaren est de rejeter la Bible comme critère souverain pour le croyant et pour l’Eglise[25]. Tout le reste de son enseignement n’est qu’une conséquence de cette position. La « théologie » de Brian McLaren n’est ni « biblique » ni « christocentrique »; au mieux la Bible lui sert quelquefois à étayer ses pensées mais, selon le Professeur Don Carlson on ne trouve pas dans les écrits de Brian McLaren une définition claire de l’Evangile qu’il veut communiquer, ni un développement de la doctrine du péché et de la perdition de l’homme, ni une explication de la doctrine du salut par l’œuvre rédemptrice de notre Seigneur Jésus Christ [26]. Pourrait-on passer légèrement sur ces choses ?

·        Quant à la bible source d’autorité absolue

Quelques citations suffiront :

Le chrétien postmoderne « relativise son propre point de vue moderne » en comprenant que « tout ce qu’il croit à propos de la Bible et du christianisme est seulement relatif et incertain »

"La Bible ne devrait pas constituer notre unique autorité mais seulement une parmi d’autres, comme la tradition, la raison, des personnes exemplaires, des institutions qui ont gagné notre confiance, et l’expérience spirituelle »

" La Bible n’est pas l’infaillible Parole de Dieu et aucune doctrine ou théologie n’est absolue, aussi devons-nous aborder la Bible de façon moins rigoureuse »[27]


·        Quant au salut par l’œuvre de Jésus accomplie sur la croix

« Le rejet de la doctrine fondamentale de la substitution pénale est chose très courante dans l'église émergente. Ainsi, Steve Chalke, leader le l'Eglise émergente en Grande-Bretagne, qui est très souvent cité par Brian McLaren a écrit que la doctrine de la croix est un abus cosmique ou divin envers un enfant.» [28]

Brian McLaren a les mêmes idées. Il va même beaucoup plus loin puisqu’il recommande, et donc cautionne, un livre qui fait autant frémir d’horreur un enfant de Dieu qu’il « stimule et encourage profondément » Brian McLaren.

Ne pourrait-il pas expliquer clairement aux chrétiens évangéliques francophones ce qu’il trouve d’encourageant et de stimulant dans des phrases du genre :

"La croix n'est pas une exigence arbitraire de Dieu imposée à une victime malchanceuse... mais un marqueur où les humains se trouvent eux-mêmes à l'intersection de la justice et de la grâce, du temps et de l'éternité, de la mort et la vie. Tout cela bien sûr est le langage du mythe, mais le mythe est la "monnaie" de la religion, qui donne du sens à notre monde en racontant de telles histoires."

"L'autre ligne de critique justifiée ... concerne la suggestion implicite dans la croix que le sacrifice de Jésus avait pour but d'apaiser un Dieu en colère. La substitution pénale [la croix] était le nom de cette doctrine vile (ou abominable). [29]


Conclusion

L’enseignement de Brian McLaren est l’abandon progressif du christianisme biblique, un cheminement indiscutable vers le libéralisme, le catholicisme[30], l’oecuménisme[31] et le syncrétisme religieux[32] ; c’est la porte ouverte au relativisme et au mysticisme, en un mot à la « religion mondiale » du Nouvel-Age.

Lors de son passage en France Brian McLaren a expliqué son objectif: Réunir « la voie conservatrice » et « la voie libérale » de la chrétienté… Cela est-il souhaitable ou possible sans abandonner la Parole de Dieu ? Je ne le crois pas.

Les milieux évangéliques sont donc actuellement confrontés à un choix important :

Accepter la déroutante conclusion des responsables de l’AEF et de la LLB:

« les fondements ne sont pas en cause [33] »

Accepter celle des responsables de l’association Vigi-Sectes:

« les fondements de la foi chrétienne sont en cause »

La première est une affirmation gratuite puisque, à ce jour, aucune des dérives signalées n’a pu être réfutée [34]; la seconde est largement étayée par des documents que vous pouvez consulter sur le site de l’association. [35]

Non, l’Eglise fidèle ne peut pas recevoir l’enseignement de Brian McLaren[36] car il ne contient plus ce qui est essentiel : la colère de Dieu contre le péché, la mort de Jésus sur la croix, sa résurrection, l’Evangile du salut par grâce…

Un évangile vidé de ce qui en constitue l’essence n’est plus L’Evangile.[37]

« Je vous rappelle, frères, l’Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez dans les termes où je vous l’ai annoncé; autrement, vous auriez cru en vain. Je vous ai enseigné AVANT TOUT, comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures; qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures. » (Paul aux Corinthiens, 1 Corinthiens 15.1-4)


NOTES

[1] « Réinventer l’Eglise » dit : « passionné par l’évangélisation »(p 4 de couverture) mais, dans la Bible, l’évangélisation c’est faire connaître l’Evangile tel qu’il est défini par l’apôtre Paul en 1 Corinthiens 15.1-8.

[2] Selon S. Grenz « la modernité est née après une longue période de gestation. Peut-être pourrions-nous dire que la Renaissance (XVIe siècle) fut la grand-mère de la modernité, sa vraie mère étant l’ère des lumières » (XVIIIe siècle) (Cité par Alfred Kuen dans « les défis de la postmodernité » p24, Emmaus 2002). Certains la font commencer à la Révolution française (1789) et la font cesser à la chute du mur de Berlin (1989).

[3] Encycopédie universalis

[4] Cf. professeur Don Carson. Conférence 3, Institut Biblique de Genève, Juillet 2006.

[5] « On peut être d'accord avec BML lorsqu'il rejette la modernité (rationalité) mais le problème vient du fait qu'il ne rejette pas la postmodernité. » Lydia Jaeger Directrice des études à l’Institut Biblique de Nogent. Débat de Valence, 19/9/2006

[6] « L’esprit moderne présuppose la connaissance comme certaine, objective et bonne. Elle est accessible à l’esprit humain » Alfred Kuen « Les défis de la postmodernité » p20, Emmaus 2002). La Bible dit « Au commencement DIEU » (Genèse 1.1), tandis qu’avec les humanistes, modernes ou postmodernes, on a toujours : « au commencement, JE ».

[7] A la question « Peut-on réellement espérer que la science explique tout? » le Directeur de recherche à l’Institut d’Astrophysique de Paris Jean Andouze répond : « Non le mystère ne fait que grandir; l’étendue de notre ignorance augmente à chaque révélation. » Le Nouvel Observateur,22 au 28 Juillet 1999

[8] Pour Brian McLaren « les personnes postmodernes ne rejettent pas l'idée d'une vérité absolue mais sa connaissance absolue » ... quant à lui il pense « que le terme même de vérité absolue n'a plus son utilité." (« Réinventer l’Eglise » p 144-145). Pour le chrétien, la parole de Dieu est la vérité (Jean 17.17), Jésus est La vérité (Jean 14.6), la vérité est en Jésus (Ephésiens 4.21), l’Esprit est la vérité (1 Jean 5.7). « BML passe à côté du fait que la connaissance de la vérité nous est possible par révélation. Nous pouvons connaître réellement, mais pas complètement. » Lydia Jeager

[9] Voir par exemple la déclaration de Brian McLaren en note 26 : "Notre christianisme … »

[10] Le courant philosophique qui lui a donné naissance trouve son origine en France dans les années 1960 (Derrida etc.)

[11] La tolérance post-moderne tolère tout sauf l’intolérance, l’intolérance étant pour un post-moderne la simple affirmation d’absolus. Ainsi on peut encore dire que Jésus est UN chemin vers Dieu, voire MON chemin vers Dieu mais il est insupportable d’affirmer qu’il est LE chemin puisque cela serait tout à fois prétentieux et intolérant par rapport aux différents chemins que proposent les autres religions. Pour Brian McLaren la déclaration de Jésus en Jean 14.6 est probablement une "figure de style". (« Réinventer l’Eglise » p 148 voir aussi p 156). Brian McLaren reconnaît lui-même sa tolérance pour tout sauf pour ses frères conservateurs: Voir un peu plus loin, au point 5, dans le paragraphe intitulé : « Nous ne voulons rien savoir en dehors du livre édité »

[12] Voici les conclusions de Florent Varak, après avoir écouté Brian McLaren le 19 Janvier 2006 à Lyon:

« Le rôle de l’Ecriture [chez Brian McLaren] est surprenant : trouver naïf de revenir à l’Ecriture pour améliorer la vie / mission de l’Eglise mine manifestement son autorité. Il ne la mine pas à la manière des libéraux (qui rejettent ouvertement son témoignage) ni à la manière des Catholiques (qui la « complètent » avec leurs traditions), ni à la manière des mystiques (qui l’éclairent de leurs révélations ou expériences). Mais il la mine en lui ôtant sa pertinence. » « C’est un message humaniste généreusement inspiré de la morale chrétienne qui a été au centre du séminaire. »

[13] "L'approche événementielle et décisionnelle de la conversion est peut-être un reste du revivalisme; dans le monde postmoderne, on semble plutôt s'orienter vers un processus de lente maturation. Bien que très différent, ce processus paraît plus adapté et plus efficace." (Réinventer l’Eglise p 159, Brian McLaren)

[14] Brian McLaren, A Generous Orthodoxy, (Grand Rapids MI: Ed. Zondervan, 2004) pp. 276-278.

[15]             1) The Church on the Other Side: Doing Ministry in the Postmodern Matrix, (Zondervan, 1998)

                2) Finding Faith (Zondervan, 1999),

                3) A New Kind of Christian (Jossey-Bass/Leadership Network, 2001),

                4) More Ready Than You Realize: Evangelism as Dance in the Postmodern Matrix (2002),

                5) A is for Abductive (coauthored with Dr. Leonard Sweet, Zondervan, 2002),

                6) Adventures in Missing the Point (coauthored with Dr. Anthony Campolo, Emergent/YS, 2003),

                7) The Story We Find Ourselves In (Jossey-Bass, 2003)

                8) Church in the Emerging Culture (coauthor, Emergent/YS, 2003).

                9) A Generous Orthodoxy (Emergent/YS/Zondervan 2004)

                10) The Last Word and the Word After That (Jossey-Bass, 2005)

                11) "The Secret Message of Jesus" (Word, 2006)

[16] Brian McLaren est originaire des « Assemblées de Frères » http://emergent-us.typepad.com/emergentus/2005/08/brian_mclaren_o.html, Cf. Réinventer l’Eglise p 98, 53 et 56

[17] Ce qui a amené une critique acerbe et justifiée : « Brian McLaren utilise des arguments de rhétorique manipulés ... soit il comprend ce qu’il dit et il est méchant, soit il ne comprend pas ce qu’il dit et il est fou » Extrait de la conférence n°3, de Don Carson, donnée à l’Institut Biblique de Genève en Juillet 2006

Voir aussi l’écrit de Christian Piette : « Le ver est dans la pomme » sur le site: www.vigi-sectes.org/mclaren/

[18]Ce titre est contraire aux affirmations du Seigneur : « Le souverain sacrificateur interrogea Jésus touchant … sa doctrine. Jésus lui répondit : Moi, j’ai ouvertement parlé au monde ; j’ai toujours enseigné dans la synagogue, et dans le temple où tous les juifs s’assemblent, et JE N’AI RIEN DIT EN SECRET . » Jean 18.19-20

[19] La mort et la résurrection de Christ ne font pas partie du message de ce livre. Quant à l’aspect ésotérique, Brian McLaren y fait allusion dans son livre "A New Kind of Christian" p 51 : "L’autorité de la Bible ne réside pas dans le texte lui-même mais se situe sur un plan mystique, au-dessus et au-delà du texte."

[20] Cf. David Brown « j’espère que les éditeurs chrétiens réfléchiront bien avant d'éditer d'autres livres de Brian McLaren, et mon espoir est qu'ils n'en éditeront pas d'autres ». Notes prises lors de l’exposé de David Brown sur le livre « Réinventer l’Eglise ». Débat de Valence, organisé par l’AEF et la LLB, 19 Septembre 2006.

[21] A Generous Orthodoxy (Emergent/YS/Zondervan 2004) p 3, Brian McLaren

[22] Alain Nisus, Professeur à la Faculté Libre de Théologie Evangélique (Vaux sur Seine). Débat du 19 Septembre 2006, à Valence.

[23] Mais pourquoi donc penser que Brian McLaren est le PREMIER et le SEUL à donner de telles pistes ? Tous ceux qui travaillent dans l’évangélisation ont déjà réfléchi à ces questions, voire utilisé de telles pistes !

[24]: «Dans l’Eglise nouvelle, les responsables laïcs protègeront davantage leur équipe professionnelle et celle-ci prendra mieux soin d’elle-même en profitant de l’aide de conseillers ou de groupes de soutiens, de congés sabbatiques, de la formation continue, etc.» (Réinventer l’Eglise p 119 Cf. p 174)

[25] « Qui n’est pas spirituellement aveugle l’aura clairement discerné : cet homme est sorti du christianisme. Ses élucubrations le placent en marge de la foi chrétienne, en opposition à l’Evangile de Jésus-Christ … ». Pasteur Samuel Charles, Femme chrétienne, Décembre 2006

[26] "Notre christianisme tourné vers lui-même, axé sur le salut individuel, et inadapté, n'est peut-être qu'un colossal et tragique malentendu; peut-être nous faut-il tendre l'oreille pour écouter à nouveau le véritable chant du salut, qui est 'une bonne nouvelle pour toute la création'. Il vaut sans doute mieux mettre de côté tout ce que vous "savez" (si tant est que vous sachiez quelque chose) lorsque vous dites de Jésus qu'il est 'Sauveur', et que vous portiez un regard neuf sur la question du salut. (A Generous Orthodoxy, p 93 Brian McLaren Ed. Zondervan, 2004, Grand Rapids)

[27] "A New Kind of Christian", Brian McLaren, p 35, 54ss

[28] Notes prises lors de l’exposé de David Brown sur le livre « Réinventer l’Eglise ». Valence, 19 Septembre 2006

[29] « Ré-imaginons le christianisme » de Alan Jones. Voici la recommandation de Brian McLaren en page 4 de couverture : «On avait l'habitude que ce soient les institutions chrétiennes et les systèmes dogmatiques qui soutiennent la spiritualité des chrétiens. De plus en plus, c'est la spiritualité elle-même qui soutient tout le reste. Alan Jones est un pionnier: il réimagine une foi chrétienne qui émerge à partir d'une spiritualité authentique. Son travail me stimule et m'encourage profondément ». Citation originale en anglais: http://www.amazon.com/gp/reader/0471457078/ref=sib_rdr_bc/104-1900201-3504764?%5Fencoding=UTF8&p=S08C&j=0

[30] L'Eglise émergente fait la promotion du catholicisme (1ère partie) Richard Bennett http://www.vigi-sectes.org/mclaren/

[31] « Réinventer l’Eglise » p 58-59. Voici le commentaire d’un Webmaster catholique : "C'est à ses frères évangéliques que [Brian McLaren] réserve ses flèches les plus dures. Ce livre [A Generous Orthodoxy] me paraît une pierre essentielle pour un véritable oecuménisme, où l’on sait voir les richesses de l’apport de chaque tradition, et où l’on intègre tout cela dans une vision tolérante, ouverte au nouveau monde “post-moderne” où nous entrons. Les relations avec les autres religions sont également évoquées de façon très pertinente." http://www.approches.org/blog/?m=200602

[32] Un nouveau genre de chrétien, ("A New Kind of Christian"), Brian McLaren, p 62 s

[33] Argumentaire de l’AEF et de la LLB, Juillet 2006 signé par le Président de la LLB France, le Président de l’AEF, le Directeur Général de la LLB France, le Secrétaire Général de l’AEF (http://tinyurl.com/qc8st )

PS:Une rencontre a eu lieu le 6 Mars 2007 avec un des responsables. Un colloque national pour évaluer  la doctrine de « l’Eglise Emergeante » est envisagé pour fin 2007/début 2008. Nous nous en réjouissons.

[34] Selon l’article paru dans « Le Christianisme aujourd’hui » (Novembre 2006) Vigi-sectes soutiendra ses affirmations dans tout débat équitable. Ce ne fut pas le cas lors du « Débat de Valence » le 19 Septembre 2006. Seuls 4 orateurs choisis unilatéralement par l’AEF et la LLB ont pu présenter leur analyse du livre « Réinventer l’Eglise », l’association Vigi-Sectes ayant été invitée à être présente pour poser éventuellement des questions aux orateurs. Dans « Prière et Action n°3 » sorti en Novembre 2006 Marc DERŒUX Directeur de la LLB France donne quelques « Échos de la journée-débat autour du livre Réinventer l'Eglise (éd. LLB) » ; ces « échos » ne sont pas fidèles car TOUS les orateurs ont émis des réserves sur le livre de Brian McLaren. Voir le compte-rendu, beaucoup plus complet, d’un autre témoin sur http://tinyurl.com/yjw9sf

[35] http://www.vigi-sectes.org/mclaren/

[36] « Brian McLaren utilise des arguments de rhétorique manipulés ... soit il comprend ce qu’il dit et il est méchant, soit il ne comprend pas ce qu’il dit et il est fou. Dans les deux cas vous ne pouvez le suivre ! » Extrait de la conférence n°3, de Don Carson, donnée à l’Institut Biblique de Genève en Juillet 2006.

[37] Voir Galates 1.6 à 10

 

 

 

 

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