Avec un profond sentiment de
reconnaissance à notre Dieu pour les missionnaires
Heleen Voorhoeve
(Égypte) et Beryl Harris (Zaïre)
qui, pendant plus d’un
demi-siècle, ont été pour nous deux modèles de ces vertus.
Vos vies, chers sœurs, nous
sont une source d’inspiration
Nous pensons habituellement à
Jésus qui marchait, enseignait et guérissait, entouré de ses douze
disciples. Et pourtant, lorsque nous regardons de plus près les récits
de l’Évangile, nous découvrons plusieurs femmes qui aimaient Jésus et
montrait un intérêt actif dans ce qu’il disait et faisait. Certaines,
comme les deux sœurs Marthe et Marie, lui offraient une chaleureuse
hospitalité ; d’autres, telle la femme samaritaine, lui amenèrent une
foule pour qu’il l’enseigne. Parfois, une femme reconnaissante le
parfumait, ou lavait ses pieds sales et fatigués. Marie, sa mère, se
tenait près de lui quand elle le pouvait. D’autres, comme Jeanne et
Susanne, suivaient Jésus et les Douze, et « l'assistaient de leurs
biens » (Luc 8 : 1-3). Il me semble, en considérant toutes ces femmes
merveilleuses, que la vie et le caractère de l’une d’entre elles
brillent au dessus des autres : Marie de Magdala. Vous êtes-vous demandé
pourquoi le Christ ressuscité a choisi de se montrer vivant à Marie de
Magdala avant tout autre personne ? (Marc 16 : 9). Il y a quelque chose
de spécial en ce qui la concerne. Elle rayonne, lorsqu’on la compare aux
attitudes et au comportement des apôtres. Elle avait beaucoup à leur
apprendre par ses actes. Et elle peut également être un modèle pour nous
aujourd’hui.
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Marie de Magdala, tourmentée par les démons
Il n’est pas dit grand chose au
sujet de l’environnement de cette femme. Le nom de « Magdala » signifie
tour. Peut-être l’appelait-on ainsi à cause de sa constance ou de
sa force de caractère. Mais il y avait également une ville appelée
Magdala (certaines cartes ont une orthographe différente) sur la rive
occidentale de la mer de Galilée. Il est plus vraisemblable que cette
Marie ait été différenciée des autres du fait qu’elle venait de cette
ville. Il était tout à fait courant à l’époque d’identifier les femmes
par rapport à leur parenté, comme « Jeanne, femme de Chuzas », et
« Marie, mère de Jacques et de Joses » (Luc 8 : 3 – Matthieu 27 : 56).
Marie de Magdala est mentionnée au moins 12 fois par son nom, mais sans
connexion familiale. Cela signifie pour certains qu’elle était
célibataire. Et pourtant, il y a quelque chose d’autre chose à dire à
propos de son passé, et c’est son rapport avec les démons.
Lorsque l’on suit les voyages
de Jésus, nous lisons que « des femmes aussi qui avaient été guéries
d'esprits malins et d'infirmités » le suivaient, et parmi elles, il y
avait « , Marie, qu'on appelait Magdeleine, de laquelle étaient sortis
sept démons » (Luc 8 : 1-3). Certains esprits malins peuvent provoquer
des maladies. Lorsque le démon est sorti, la personne est de nouveau en
bonne santé. Mais attention, si les démons « sortent », il faut qu’à un
moment, ils soient « entrés ». D’après ce que j’ai pu observer ici en
Colombie, les démons peuvent tourmenter gravement à la fois les
chrétiens et les incroyants. Mais il y a en général une raison ou un
événement « historiques » qui permettent aux démons d’ « entrer », de
demeurer ou de prendre possession d’un non chrétien. Dans la plupart des
cas, vous trouverez dans le passé familial sorcellerie, drogue, inceste,
prostitution et autres. Si vous avez rencontré quelqu’un possédé ou
tourmenté par un démon, vous comprendrez aisément la peur, l’insécurité
et l’impuissance que ressentait Marie de Magdala. Il n’est pas
inhabituel pour ces personnes désespérées d’envisager le suicide. Et
c’est dans cet état-là qu’elle a rencontré Jésus. Les démons ne se
contentent habituellement pas de « sortir ». Ils peuvent se cacher à
l’intérieur un moment. Dans le cas de l’homme possédé de Marc 5, la
sortie de ses démons relève plus du processus que de l’événement
immédiat. En ce qui concerne Marie de Magdala, Marc décrit ce que Jésus
avait fait comme « Marie de Magdala, de laquelle il avait chassé sept
démons. » Marc 16 : 9. Je pense que la compréhension du milieu d’où elle
venait est indispensable pour comprendre la passion inébranlable et la
fidélité tenace avec lesquelles elle a suivi son Maître. Quelle est la
mesure de votre dévotion à Jésus ? Votre christianisme peut-il être
décrit comme une « bonne habitude » ou un « passe temps » plutôt que
comme une « passion » ? Jésus s’est servi de la présence d’une autre
femme pécheresse pour mettre en évidence cette réalité spirituelle :
« celui à qui il est peu pardonné, aime peu. » Luc 7 : 47. Une énorme
dette a été pardonnée à chaque chrétien. Tout comme Marie de Magdala,
nous devions aimer passionnément. Et pourtant, nous prenons nos péchés
tellement à la légère ! Nous venons à Jésus sans nous presser, sans
angoisse, sans désespoir. Nous nous considérons comme de relativement
bons citoyens, qui ont juste besoin d’un coup de pouce pour aller au
Ciel. Il est tout simplement impossible aux Pharisiens, et à leurs
équivalents modernes, d’aimer comme Marie de Magdala.
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Marie
de Magdala suivait et servait Jésus
Une fois que Jésus l’a
complètement libérée, elle l’a suivi et l’a servi. Vous avez peut-être
croisé la route de l’un de ces chrétiens enthousiastes et toujours
actifs. Ce qu’ils aiment, c’est servir. Peut-être êtes vous l’un d’eux.
Eh bien, Marie de
Magdala nous enseigne deux leçons simples et puissantes :
(1) pour le servir comme il
le désire, vous devez d’abord être libre. Trop de croyants essaient
de le servir tout en étant toujours liés par des souvenirs tristes,
un complexe, un esprit rancunier, de l’amertume ou autre chose. Nous
finissons par avoir l’habitude de vivre notre christianisme sous un
nuage gris. Puis-,je vous conseiller d’arrêter votre service et de
rechercher une pleine libération ? La liberté en Christ n’est pas
une doctrine académique, c’est une expérience réelle à la
disposition de chaque croyant.
(2) pour le servir comme il
le désire, il faut le suivre. Le fait que vous êtes nés de nouveau
et que vous êtes actif dans les activités chrétiennes ne suffit pas.
Il nous faut avoir le désir de
servir nous-mêmes le Seigneur, et pourtant, la plupart du service
chrétien est effectué en équipes. Le Seigneur a constitué une équipe
d’apôtres, Paul a voyagé et servi avec d’autres. Nous voyons également
que Marie de Magdala a servi Jésus au sein d’une équipe de femmes. Les
équipes sont habituellement faites de différents personnages et
caractères, et cela peut facilement devenir une source de problèmes.
Vous seriez surpris de savoir combien de conflits et de tensions
existent entre des missionnaires qui ont donné leur vie pour servir le
même Maître ! Même l’équipe des apôtres a eu ses moments de conflits et
de stress internes (Marc 9 : 34). Marie de Magdala n’était pas une
solitaire, ni ne se distanciait du service en équipe, et pourtant,
l’Écriture ne la cite dans aucune des situations de conflit. Elle aimait
avec passion, et pourtant était assez souple pour travailler avec
« plusieurs autres » (Luc 8 : 3). Marie de Magdala partageait son
Seigneur et son service avec bon nombre de personnes différentes :
(a) Les
hommes (Luc 8 : 1)
Les Douze avaient été choisis
spécialement par Jésus. Ils étaient parfois un peu autoritaires et
critiques vis à vis des autres. Les yeux de Marie de Magdala, comme les
yeux de la plupart des autres femmes sensibles, devaient l’avoir
remarqué. Il n’y a aucune preuve qu’elle ait été en concurrence avec
eux, ni qu’elle soit entrée en conflit avec eux. Elle était active et
heureuse dans son rôle d’aide.
(b) Les
femmes riches
D’entre celles qui servaient,
on trouvait des femmes comme « Jeanne, la femme de intendant d'Hérode »
(Luc 8 : 3). Les femmes d’un milieu aisé ont souvent l’habitude de faire
comme elles l’entendent et de dire aux autres quoi faire. Il n’est pas
toujours aisé de travailler avec elles. Il n’y a aucune preuve que Marie
de Magdala soit entrée en conflit avec elles.
(c) Les
femmes politiques
Le Seigneur avait appelé deux
frères, Jacques et Jean, fils de Zébédée, pêcheur. Ils se sont joints
aux Douze (Marc 3 : 13-19). Leur mère était également parmi ces femmes,
qui suivaient et servaient Jésus (Matthieu 27 : 55-56). Il me semble
qu’elle devait être une femme quelque peu ambitieuse. À un moment où les
dix autres apôtres étaient occupés ailleurs, elle amène Jacques et Jean
à Jésus, s’agenouille devant lui et lui dit « Ordonne que mes deux fils
que voici, s'asseyent, l'un à ta droite et l'un à ta gauche, dans ton
royaume. » Lorsque les autres disciples l’apprirent, cela créa des
tensions entre eux. (Matthieu 20 : 21). Jésus avait surnommé ces deux
jeunes gens « Fils du Tonnerre » (Marc 3 : 17), et je me suis parfois
demandé si ce surnom avait quelque chose à voir avec le caractère de
leur mère ! Et pourtant, nous ne trouvons aucun rapport de conflit entre
Marie de Magdala et cette femme. Elle était préparée à « partager »
Jésus avec des femmes compliquées.
(d)
La parenté
L’apôtre Jean rapporte que
Marie de Magdala était présente à la Croix, avec la mère de Jésus et
l’une de ses tantes (Jean 19 : 25). La mère de Jésus et sa tante avaient
d’étroits liens de famille avec Jésus, mais pas Marie de Magdala. Les
liens familiaux peuvent aisément provoquer des frictions au sein
d’équipes, et pourtant Marie de Magdala aimait et servait son Maître
avec aucune évidence de jalousie ou d’esprit de compétition. Pouvez-vous
travailler de manière heureuse avec ceux qui pensent qu’ils sont plus
proches du Seigneur, ou plus spirituels que vous ?
-
Marie de Magdala se tient près de la croix
L’une des choses pour laquelle
Marie de Magdala est connue est qu’elle se tenait près de la Croix du
Seigneur. Pour certains, le fait de se tenir là pouvait être considéré
comme un acte passif, quelque chose de relativement insignifiant.
Regardons-y de plus près. Marie de Magdala, ainsi que les autres femmes,
avait marché depuis la Galilée jusqu’à Jérusalem. Jésus avait été fait
prisonnier le jeudi soir, et ces femmes avaient dû rester éveillées
toute la nuit du jeudi, en se demandant ce qui allait arriver à leur
Seigneur. Pouvez-vous imaginer ce qui s’est passé dans leur cœur quand
elles ont entendu le peuple crier « crucifie, crucifie le ! » Le
vendredi matin, elles ont suivi Jésus au Calvaire. Elles l’ont vu être
crucifié et élevé sur cette croix. Elles n’ont trouvé aucun réconfort
moral dans les Douze : en fait, l’un d’eux l’avait trahi, et un autre
l’avait publiquement renié. Si vous avez déjà été à l’hôpital voir un
proche souffrir, vous pouvez bien comprendre que Marie de Magdala devait
être, à ce moment-là, épuisée émotionnellement.
Mais Matthieu rapporte quelques
autres incidents : pour ajouter à la peine, « ceux qui passaient par là
l'injuriaient, hochant la tête » (27 : 39). Et pourtant, Marie de
Magdala n’avait pas honte de son Seigneur. Ensuite à partir de midi et
pendant trois heures, « il y eut des ténèbres sur tout le pays » (27 :
45). Je me souviens d’une éclipse totale de soleil qui s’est déroulée
ici en Colombie quand j’étais un jeune garçon. Pendant une chaude après
midi, nous avons connu quelques minutes de ténèbres. Outre quelques
chiens qui hurlaient et des poulets affolés qui allaient se jucher pour
dormir, je me rappelle d’un froid étrange. Pendant les trois heures de
ténèbres, Marie de Magdala, ainsi que les autres femmes, devaient se
sentir fatiguées, mais avoir également très froid. Alors, elles ont
entendu celui qu’elles aimaient crier encore d’une voix forte et mourir
(27 : 50). « Et voici (…)la terre trembla, et les rochers se fendirent,
et les sépulcres s'ouvrirent » et des personnes mortes revinrent à la
vie (27 : 51-52). Un tremblement de terre provoque de la panique, sans
parler des tombes ouvertes et des morts ressuscités. Il nous est même
dit que le centurion et son équipe de tueurs professionnels « eurent une
fort grande peur » (27 : 54). Qu’est-ce qui retenait ainsi Marie de
Magdala près de cette croix ? Pourquoi ne s’était-elle pas enfuie avec
les autres disciples ? Je pense que ce qui a fait la différence, c’est
le milieu d’où elle venait « celui à qui il est peu pardonné, aime peu »
(Luc 7 : 47). Une gratitude profondément ressentie était le moteur de sa
dévotion.
Avant de continuer, nous
devrions peut-être nous demander comment notre foi et notre dévotion à
Christ répondent à l’injustice, à la peine et à la souffrance.
Nos « pourquoi » sans réponse nous écartent-ils du Seigneur ? Comment
notre expérience chrétienne nous fait-elle répondre aux rires et au
ridicule ? Comme Pierre, nous tenons-nous à distance d’une
identification publique avec Jésus ? Et qu’en est-il de ces moments de
ténèbres, où le futur semble si incertain. Restons-nous fermes,
et dans la proximité de notre Seigneur ? Parfois, la mort
inattendue de l’un de ceux que nous aimons ébranle notre monde. Parfois,
nous nous trouvons dans d’autres tremblements de terre (comme le
chômage, le divorce, les divisions d’assemblée) qui ébranlent les
fondations de nos certitudes. Parfois, nous nous trouvons face à la
résurgence1
de problèmes financiers ou de santé oubliés depuis longtemps. Comme
Marie de Magdala, dans le trouble, la douleur, le froid et la fatigue,
restons près de notre Seigneur.
-
Marie
de Magdala regarde Jésus être enseveli
Jésus est mort après 3 heures
le vendredi après midi. Au coucher du soleil, le sabbat allait
commencer, et il n’y avait plus que quelques heures pour préparer le
corps de Jésus et le mettre dans une tombe. « Et, le soir étant venu, il
arriva un homme riche d'Arimathée, dont le nom était Joseph (…) Celui-ci
étant allé auprès de Pilate, demanda le corps de Jésus (…)Et Joseph,
ayant pris le corps, l'enveloppa d'un linceul net » (Matthieu 27 :
57-61). Par l’apôtre Jean, nous apprenons que ce Joseph n’était pas
seul : « Nicodème aussi (…) vint, apportant une mixtion de myrrhe et
d'aloès, d'environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, et
l'enveloppèrent de linges, avec les aromates ». (Jean 19 : 38-42).
Pendant ce temps là, « Marie de Magdala et l'autre Marie étaient là,
assises vis-à-vis du sépulcre. » (Matthieu 27 : 61).
Auriez-vous critiqué Marie de
Magdala si elle était rentrée à la maison après la crucifixion ?
N’avait-elle déjà pas fait plus que son devoir ? En fait, maintenant que
Jésus était mort et qu’il y avait peu de chose à faire pour elle, il
aurait été tout à fait raisonnable qu’elle rentre se reposer. Mais Marie
de Magdala n’est pas partie. Elle suit le corps jusqu’à ce qu’une grande
pierre soit roulée devant l’entrée du tombeau. Un cœur aimant et dévoué
fait toujours plus que ce qui est strictement nécessaire. Il marche un
kilomètre de plus. Il va au delà de son devoir. Mesurez-vous votre
service ? Comparez-vous votre degré de dévouement avec celui des
autres ? Un cœur qui aime vraiment le Seigneur ne s’embarrasse pas de
telles comparaisons !
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Marie de Magdala retourne au sépulcre
« De fort grand matin, le
premier jour de la semaine, (…) comme le soleil se levait, » Marie de
Magdala et deux autres femmes « viennent au sépulcre » (Marc 16 : 1-3).
Êtes-vous de ceux qui se lèvent tôt le matin ? Bien sûr, nous pouvons
méditer la Parole de Dieu et jouir de la communion avec le Seigneur à
tout moment de la journée, mais tôt le matin est un moment spécial.
Notre esprit est frais. Nous sommes dispos. Nous donnons le ton de la
journée qui commence. Vous pouvez trouver des références à Abraham,
Josué, Gédéon et au Seigneur lui-même, qui se levaient tôt le matin.
Lorsque l’on s’intéresse aux biographies d’hommes et de femmes de Dieu,
on découvre que presque toujours, ce sont des lève-tôt. Et qu’est-ce qui
a fait se lever tôt ces femmes fatiguées ? L’ange du sépulcre le savait.
Il leur dit : « je sais que vous cherchez Jésus le crucifié ». Et alors,
il ajoute la bonne nouvelle « il n'est pas ici ; car il est ressuscité,
comme il l'avait dit. » (Matthieu 28 : 5-6).
Vous avez sans doute remarqué
que l’amour et la passion ne sont pas toujours logiques et rationnels.
Il y a quelques mois, nous avons offert à une voisine d’emmener
régulièrement son enfant avec les nôtres à l’école en voiture. Cela lui
épargnerait ainsi du temps et de l’argent. À notre surprise, la maman a
décliné notre offre : « j’aime emmener et aller chercher mon petit
garçon », nous a-t-elle dit. Lorsqu’une femme pécheresse a versé un
parfum coûteux sur les pieds de Jésus, certains de ses disciples s’en
sont indignés : « à quoi bon cette perte ? » (Matthieu 26 : 8). Ce
n’était pas une utilisation rationnelle des ressources. Marie de Magdala
et les autres femmes ont acheté des aromates pour oindre le corps de
Jésus. Elles se sont levées et sont allées tôt le matin, et en chemin,
« elles disaient entre elles : Qui nous roulera la pierre de devant la
porte du sépulcre ? » (Marc 16 : 3).
Bonne question !
La garde
romaine serait-elle
coopérative ?
C’était peu
vraisemblable ! Elles auraient peut-être dû en parler avant d’acheter
les aromates ! Mais leur cœur et leur esprit étaient fixés sur Jésus,
pas sur ces détails techniques. L’amour trouve toujours un moyen.
Ce triste vendredi, après avoir
laissé le corps de Jésus dans le tombeau, Marie de Magdala et les autres
femmes, « s'en étant retournées (…) préparèrent des aromates et des
parfums » (Luc 23 : 55-56). Cela n’était-il pas du gaspillage ? Pourquoi
une telle dépense ? Personnellement, je serais enclin à me passer des
aromates et du parfum. Ce que vous mettez sur un corps mort n’a pas
vraiment d’importance, n’est-ce pas ? Les femmes savaient que Nicodème
et Joseph avaient déjà enveloppé le corps avec « une mixtion de myrrhe
et d'aloès, d'environ cent livres ». (Jean 19 : 38-42). N’était-ce pas
assez ? Mais un cœur aimant et dévoué ne raisonne pas ainsi. Cela n’a
aucune importance, ce que font les autres. Il fallait exprimer leurs
propres sentiments. Tant de cantiques chrétiens ont déjà été composés,
pourquoi vouloir en composer un nouveau ? Tant de livres chrétiens et de
traités ont déjà été écrits, pourquoi faire l’effort d’en écrire un
autre ? Tant de chrétiens aisés donnent généreusement à l’œuvre du
Seigneur, pourquoi donc apporter ma petite contribution ? Tant
d’évangélistes éloquents annoncent l’évangile à la radio et à la
télévision, pourquoi m’occuperais-je à distribuer quelques traités ?
Tant de grandes organisations s’occupent d’aider les personnes
nécessiteuses dans ce monde, alors pourquoi m’occuper de cette famille
d’émigrés qui vient juste d’arriver à côté de chez nous ? Notre apport
peut être petit, et pourtant un cœur aimant et dévoué ne raisonne pas
comme ça. Comme Marie de Magdala, nous voulons aussi donner à Jésus
quelque chose qui sente bon. « Mais n'oubliez pas la bienfaisance, et de
faire part de vos biens, car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices »
(Hébreux 13 : 16) Ces actes sont également appelés « un parfum de bonne
odeur, (…) agréable à Dieu » (Philippiens 4 : 18).
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Marie de Magdala rencontre le Christ ressuscité
Comme je l’ai souligné plus
haut, Marie de Magdala était allée au sépulcre pour chercher Jésus
(Matthieu 28 : 5). Ce n’est pas facile de se lever tôt quand on est
fatigué. Près du sépulcre, elles ont subi un autre « grand tremblement
de terre » lorsque l’ange du Seigneur a roulé la pierre (Matthieu 28 :
2). Vous pouvez rencontrer des difficultés dans le chemin, mais
quiconque cherche vraiment Jésus le trouvera finalement. « vous me
chercherez, et vous me trouverez, car vous me rechercherez de tout votre
cœur, et je me ferai trouver à vous, dit l'Éternel » (Jérémie 29 :
13-14). Dans l’évangile de Jean, nous trouvons racontée la rencontre
émouvante entre Marie de Magdala et le Christ ressuscité. Les disciples
étaient rentrés dans le tombeau vide et « s'en retournèrent donc chez
eux. Mais Marie se tenait près du sépulcre, dehors, et pleurait. » (Jean
20 : 10-11). Elle était seule avec sa peine. Celui que son cœur aimait
avait disparu. Dans son angoisse, elle ne semble pas remarquer que deux
anges lui parlent. Dans sa profonde détresse, elle regarde à Jésus qui
se tient à côté d’elle et ne le reconnaît pas. Ce n’est que lorsqu’elle
entend la voix chaleureuse et familière du Seigneur qui l’appelle par
son nom qu’elle sort de ses tristes affres et qu’elle l’adore.
Parfois, notre tristesse
naturelle peut mettre une distance entre nous et la bénédiction que le
Seigneur voudrait nous donner. Le Seigneur peut se servir d’autres
chrétiens, et même d’anges, pour consoler nos cœurs. Nous écoutons
leurs mots, nous savons qu’ils sont vrais, et pourtant nous ne les
laissons pas atteindre notre âme. Nous voyons la preuve de la
bonté du Seigneur à notre égard, dans notre cœur nous savons que le
Seigneur est proche, et pourtant, dans notre détresse, nous ne lui
permettons pas de réjouir notre cœur. Êtes-vous seul ? Êtes-vous
blessé ? Le même Seigneur Jésus, qui s’est soucié de Marie de Magdala,
se soucie aussi de vous. Il vous invite à élever vos yeux au dessus de
vos tristes circonstances et à le regarder. Il veut que vous l’aimiez et
l’adoriez.
-
Le
récit de Marie de Magdala est contesté
Lorsque Jésus a été tenté par
Satan, il lui a répondu « Tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu, et tu
le serviras lui seul » (Luc 4 : 8). Après l’adoration vient le service.
Le Seigneur demande alors à Marie de Magdala d’aller porter un message
aux autres disciples, « qui étaient dans le deuil et pleuraient. » (Marc
16 : 10). Le Seigneur s’occupait aussi d’eux. Lorsque nous nous ouvrons
à la consolation de notre Seigneur, il nous donne habituellement assez
de grâce pour que nous puissions aussi réconforter les autres (2
Corinthiens 1 : 3-4). Marie de Magdala était très spéciale aux yeux du
Seigneur, mais elle n’était pas la seule.
Marie a essuyé ses yeux et a
obéi au Seigneur Elle a fait exactement ce qu’il lui a demandé, et elle
l’a fait immédiatement. Comment les disciples ont-ils réagi à son
message ? « Et ceux-ci, apprenant qu'il était vivant et qu'il avait été
vu d'elle, ne le crurent point. » (Marc 16 : 11). Essayez d’imaginer
cette rencontre. Avec joie et passion, Marie de Magdala annonce la bonne
nouvelle, et tout simplement les disciples ne la croient pas. D’autres
ont-ils remis en questions la véracité de votre récit ? Savez-vous ce
que l’on ressent lorsque l’on est soupçonné de déformer la vérité ?
Comment a-t-elle réagi à cette situation émotionnelle très
inconfortable ? A-t-elle reproché aux disciples d’être sexistes en
refusant un témoignage féminin ? A-t-elle juré comme Pierre pour ajouter
du poids à ses mots ? (Matthieu 26 : 74). A-t-elle couché son récit par
écrit en le faisant circuler pour prouver ses dires ultérieurement ?
S’est-elle mise en colère en protestant ? Non, non, non et non ! Marie
de Magdala a simplement fait ce que Jésus lui avait demandé, et a remis
leur réaction au Seigneur. Le Seigneur a remarqué cette situation
tendue. Nous lisons que « plus tard, il apparut aux onze, comme ils
étaient à table, et leur reprocha leur incrédulité et leur dureté de
cœur, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu
ressuscité. » (Marc 16 : 14). Ensuite, et comme toujours, le Seigneur se
tient à côté et soutient ses serviteurs. Nous avons ici en Colombie un
dicton qui affirme que « tôt ou tard, un corps mort refait surface ». Le
Seigneur fait en sorte que la vérité se fasse jour à un moment ou à un
autre (Luc 12 : 1-3). Certains jettent-ils le discrédit sur vos motifs,
vos paroles ou vos actes ? Avez-vous l’impression d’être incompris ?
Comme Marie de Magdala, dites la vérité calmement et clairement.
Adorez-le avec joie. Et continuez à faire ce que le Seigneur vous a
demandé de faire. L’opposition ne justifie jamais l’amertume ni la
paralysie.
Conclusion
Il y a deux ans, après que j’ai
apporté un message dans une assemblée locale en Allemagne, un jeune
frère m’a demandé comment obtenir « un cœur passionné pour Jésus ».
Marie de Magdala nous en montre le chemin. (1) Reconnaissez votre état
de péché. À moins que vous ne ressentiez véritablement ce que Christ a
fait (et fait) pour vous, vous ne pourrez qu’ « aimer peu ». (2)
Continuez à suivre le Seigneur, pas les disciples, pas l’assemblée
locale, pas les illustres et pieux prédécesseurs, pas même les
doctrines. Nous devons suivre le Seigneur avec les autres, mais nous ne
suivons pas les autres. (3) N’ayez pas un cœur partagé. Les douceurs et
les en-cas coupent l’appétit. Si vous suivez des conventions religieuses
et vous efforcez de satisfaire des attentes humaines, vous en tirerez
suffisamment de satisfaction pour perdre l’appétit quant à la chose
réelle. À la fin de la vie de Josué, son conseil au peuple d’Israël a
été : « Or prenez bien garde à vos âmes pour aimer l'Éternel, votre
Dieu. » (Josué 23 : 11).