Ni secte, ni église et si discrètes, les assemblées
de frères sont inclassables.
Depuis plus de 150 ans, une trentaine de groupes
célèbrent un culte chrétien chaque dimanche en Suisse romande.
De nombreux paroissiens réformés et évangéliques ont des racines
familiales, plus ou moins lointaines, qui plongent dans "le milieu".
Cette véritable "mafia bibliciste" est issue de la prédication d'un
britannique, John
Nelson Darby, qui sillonna la Suisse romande dès 1837.
Aujourd'hui ces groupes sont encore profondément marqués par
cette figure. Une communauté dissidente, l'Assemblée Chrétienne des
Trois-Rois de Lausanne, a accepté d'ouvrir ses portes à Hautes
Fréquences.
Sa volonté de prendre ses distances avec les communautés plus
radicales se heurte encore régulièrement au poids de la tradition.
Qui sont les darbystes? Qui sont les blessés du darbysme?
Réponses dans un reportage signé Jean-Christophe Emery.
Jacques Mouriquand rencontre Jean-Pierre Filiu,
auteur de "Les frontières du Jihad".
Longtemps résistance nationale, le djihad
s'internationalise, mais ne convainc qu'une très faible partie des
musulmans.
En islam, il y a le grand djihad et le petit djihad. Le grand
djihad renvoie à l'effort que chaque croyant déploie pour dompter
ses passions. Le petit désigne une résistance militaire à une
agression subie par la communauté musulmane . Une notion de petit
djihad qui a longtemps été comprise comme une résistance locale ou
nationale à un envahisseur, à un colonisateur injuste.
Mais depuis quelques années, certaines branches islamistes -
notamment la célébrissime Al Qaïda - ont tenté d'internationaliser
le djihad en menant des opérations sur le sol de pays occidentaux.
Avec des effets parfois spectaculaires, mais plutôt médiocres en
terme de résultat d’ensemble.
Jacques Mouriquand s'est entretenu avec Jean
Pierre Filiu, professeur d'histoire contemporaine à
l'Institut d'Etudes Politiques de Paris et spécialiste de la
question du djihad.
Jean Pierre Filiu vient de publier Les frontières du
Jihad (Fayard), un ouvrage qui montre à la fois combien le
concept de Jihad est ancien, mais aussi combien il est exagéré d'en
faire une caractéristique essentielle de l'Islam.