La Bible : un abrégé de son histoire
Stéphane Gimenez
2 avril 2003
Sommaire :
INTRODUCTION
1.1. L’écriture et ses
supports
1.2. La constitution de la
Bible
1.3. L’archéologie biblique
1.4. La "Nouvelle"
archéologie
2. la Bible au cours des siècles
2.1. L’Ancien Testament (A.T.)
2.2. Le Nouveau Testament
(N.T.)
2.3. Manuscrits et
expansion
2.4. Canon et Apocryphes
2.5. Anecdotes… qui n’en
sont pas
3.1. Quelques chiffres
3.2. Un texte fiable
3.3. De multiples
traductions
3.4. Un message qui nous
concerne
CONCLUSION
La Bible : Abrégé de son histoire
Introduction
Un livre écrit par des dizaines
de personnes, traduit par des centaines, imprimé par des milliers, lu
par des millions… : il ne peut s’agir que d’un livre extraordinaire, il
ne peut s’agir que de la Bible !
Les lignes qui suivent
constituent non pas un travail d’érudition, mais plutôt de
vulgarisation, par la synthèse de nombreux documents. Au départ, ce
travail était destiné à alimenter des exposés oraux. Mis par écrit, il
poursuit un double objectif :
-
donner aux lecteurs peu
motivés par les recherches personnelles quelques informations sur
l’histoire de la Bible ;
-
donner aux autres l’envie
d’aller plus loin, et de se plonger dans l’histoire de ce livre pas
comme les autres.
-
A l'origine du livre
1.1. L'écriture
et ses supports
A l’origine du livre il y a,
bien sûr, l’écriture. Celle-ci fut une première révolution dans la
transmission des cultures. Sans elle, tout est oral, donc peu fiable.
Avec elle, tout est figé, donc vérifiable. D’où l’importance des
connaissances que l’on a sur la naissance de l’écriture pour en savoir
un peu plus sur l’histoire de la Bible.
Jusqu’au 19e siècle
on croyait que l’écriture datait du 6ème avant Jésus Christ. On en
déduisait donc que l’A.T. était "récent" (1200 ans après Moïse, auteur
présumé de ses cinq premiers livres). On sait aujourd’hui qu’il n’en est
rien. Des découvertes prouvent que les Sumériens, sans doute une des
plus anciennes civilisations, dans la vallée de l’Euphrate entre 5000 et
3500 ans av. J.C., utilisaient l’écriture dite cunéiforme (un signe en
forme de coin correspondait à un son ou à une syllabe). Les hiéroglyphes
égyptiens sont presque aussi anciens (3200 av. J.C., même si ce n’est
qu’en 1822 que Champollion comprit que les signes qui les composent
s’ajoutent les uns aux autres, pour composer une écriture). Mais avant
même ces formes d’écriture, existaient déjà les caractères
pictographiques : figurines gravées sur de l’argile et alignées, un
signe correspondant à un mot. On a découvert aussi à plusieurs endroits
(en particulier en Anatolie, Grèce actuelle), des textes gravés avec du
plomb sur de la pierre (1200 av. J.C.).
On sait aujourd’hui que le
premier alphabet fut constitué entre 1800 et 1400 av. J.C., justement
dans les pays bibliques (Phénicie et alentours de l’Euphrate). Un
spécialiste dira même que c’est, plus précisément, au Sinaï… là où Moïse
fuit et devint gendre d’un prêtre, savant d’alors ! Cette découverte de
l’alphabet permit de vulgariser l’écrit, en le rendant beaucoup plus
facile.
Ces découvertes prouvent, donc,
qu’au 6e
siècle av. J.C. il y avait longtemps que des systèmes d’écriture
existaient, dans plusieurs régions du globe, chacun ayant sa propre
spécificité.
Pourquoi ces détails ? Parce
qu’un des critères de fiabilité d’un texte ancien est le faible écart
entre son époque et celle des faits qu’il rapporte. Pendant longtemps on
a pensé que la Bible ne pouvait avoir été écrite que bien après les
faits qu’elle rapporte, et qu’elle était inspirée par de multiples
légendes orales ou écrites. Or, d’après ces découvertes :
-
l’écriture existait à une
période très proche des faits rapportés par la Bible ;
-
dans les pays de la Bible,
elle a commencé à se développer à l’époque où son premier auteur
vivait ;
-
c’est là où Moïse a été
élevé qu’un des premiers alphabets, sinon le premier, serait apparu.
Il n’est donc pas du tout
absurde de penser que les textes bibliques les plus anciens ont été
parmi les premiers écrits de l’humanité, et que Moïse en est l’un des
auteurs. On peut constater que vers 1400 av. J.C., déjà, tous les
éléments étaient réunis pour donner naissance au best-seller universel.
Un mot encore sur les supports
utilisés dans l’antiquité : on a vu que les premiers écrits étaient sur
de l’argile, mais ils pouvaient être aussi sur des tessons de poterie,
ou encore de la pierre.
Les Égyptiens se servaient du
papyrus, écorce d’une plante aquatique. Les Phéniciens améliorèrent ce
support en l’imbibant avec diverses huiles, ce qui le rendait plus
solide. La ville de Guébal était spécialisée dans ce travail, à tel
point que les Grecs, un jour, changèrent son nom en celui de Byblos
(tiré d’un mot signifiant "livre").
Puis le parchemin fut
découvert, au 2e
siècle av. J.C., à Pergame ("parchemin" et "Pergame" sont des mots de la
même origine). Il remplaça peu à peu le papyrus. Il provenait de peaux
d’animaux et, au départ, fut élaboré pour concurrencer les Égyptiens et
leur papyrus. Il supplanta bientôt ce dernier.
Les rubans de papyrus étaient
cousus et enroulés sur 7 ou 8 mètres : c’étaient les fameux "rouleaux".
Les parchemins étaient reliés en petits cahiers de quelques feuilles :
c’étaient les codex.
1.2 La constitution de la Bible
Quand on sait écrire et que
l’on a un message de première importance, quoi de plus naturel que
d’écrire celui-ci ? C’est ce qu’ont fait les écrivains de la Bible. Des
personnes, connues ou non, ont écrit des textes très divers, en hébreu,
araméen ou grec (langue universelle au temps du N.T.).
Ces personnes sont au moins 40,
d’origine, de condition et d’époque très diverses :
-
gouverneur (Moïse),
militaire (Josué), juge (Samuel), rois (David, Salomon), berger
(Amos), prophètes (Esaïe, Jérémie…), ministre (Daniel), prêtre (Ezéchiel),
serveur (Néhémie), agent des impôts (Matthieu), pêcheurs (Pierre,
Jean), médecin (Luc) etc.
-
illettrés (Pierre, Jean),
érudit (Paul), prisonniers (Jérémie, Paul), exilé (Jean) etc.
-
à Jérusalem, Babylone,
Rome…
-
de -1400 à 100 environ.
Beaucoup de ces auteurs
affirment relater les paroles mêmes de Dieu. En outre, Jésus et Paul,
dans le N.T., reconnaissent l’A.T. comme étant inspiré. Donc, d’après la
Bible elle-même les auteurs ont écrit leur texte sous la dictée de Dieu,
qu’il s’agisse de récits anciens qu’ils auraient repris ou de
révélations directes.
Vraisemblablement :
-
le Pentateuque était achevé
vers -1427 (année de la mort de Josué) ;
-
Juges, Ruth et Samuel vers
-1015 (année de la mort de David) ;
-
Rois, Psaumes, Proverbes,
Ecclésiaste, Cantique et beaucoup de Prophètes, vers -600 (exil de
Juda)
-
Malachie, quelques dizaines
d’années plus tard
Les textes ainsi rédigés sont
passés ensuite entre les mains de copistes, d’historiens et de savants
(en particulier ceux qui voulurent répondre à la critique biblique du 19e
siècle).
Ils ont été conservés
précieusement, preuve de la valeur qui leur était reconnue
(contrairement à d’autres écrits, dont parle la Bible elle-même, et dont
il semble que l’on n’ait plus de traces) :
-
gardés à côté de l’Arche de
l’Alliance, dans le Temple,
-
copiés de multiples fois,
-
cela avec une rigueur que
d’aucuns qualifieraient d’excessive.
Ces textes ont, peu à peu,
acquis une autorité morale qui les a fait distinguer des autres écrits,
puis reconnaître comme Parole de Dieu.
Ils ont été ensuite regroupés,
sans doute par des scribes religieux, puis reconnus comme canoniques
(c’est-à-dire inspirés de Dieu) en particulier par les Pères de l’Eglise
réunis en Conciles.
Mais les textes n’ont été
regroupés que tardivement. Nous n’avons bien sûr pas de manuscrits
comprenant l’intégralité de la Bible, mais une multitude de manuscrits
d’extraits de la Bible, d’époques différentes, et comprenant quantité de
variantes plus ou moins importantes. Chacun de ces manuscrits a dû être
étudié très soigneusement pour que son authenticité soit vérifiée. Il a
fallu, en particulier, pour les versets comprenant des variantes,
déterminer le plus objectivement possible la version qui devait,
vraisemblablement, être la plus proche de l’original. Ensuite, à partir
des meilleurs extraits les spécialistes ont constitué le manuscrit le
plus fiable possible. C’est ainsi que beaucoup de manuscrits ont été
élaborés, que l’on appelle les "textes originaux".
Pour l’A.T., les manuscrits les
plus intéressants sont ceux des Massorètes. Ces derniers étaient des
savants juifs, entre l’an 500 et l’an 1000, qui copièrent et
travaillèrent les textes qu’ils tenaient de scribes, qui eux-mêmes les
avaient recopiés depuis l’époque d’Esdras. Ils fixèrent la prononciation
avec les points-voyelles, mirent en place une ponctuation, et rédigèrent
tout un ensemble de notes dans lesquelles on trouve, par exemple, le
comptage des lettres, des mots, des versets, et d’autres indications. On
sait par le Talmud (tradition orale juive mise par écrit) que les
copistes avaient des consignes extrêmement strictes. Le travail des
Massorètes fut fait, lui aussi, avec une méticulosité exceptionnelle
(s’il y avait 3 erreurs dans un manuscrit, il était considéré comme
inutilisable). Le résultat est probant : des savants ont pu comparer le
texte massorétique avec le Targoum araméen (traduction pour les lectures
publiques) et d’autres traductions anciennes. Or les différences entre
ces textes sont minimes. Il s’agit surtout de variantes orthographiques
et grammaticales. Cela nous prouve le sérieux du travail des Massorètes,
et donne crédit aux manuscrits qu’ils nous ont laissés. Les plus
célèbres sont ceux des familles Ben Naphtali et surtout Ben Asher.
Pour le N.T., depuis Érasme et
son fameux N.T. Grec Latin en 1516, jusqu’à Aland plus récemment,
beaucoup de "textes originaux" ont été élaborés. Parmi les plus
célèbres, citons celui de Robert Estienne en 1550, qui fit autorité
jusqu’au 19ème siècle, et celui de Mill au 18ème siècle, parce qu’il
mentionne beaucoup de variantes (peut-être toutes celles connues à
l’époque). Aujourd’hui, on n’utilise pratiquement que le texte d’Aland
(qui ne mentionne que peu de variantes).
1.3 L'archéologie
biblique
La Bible est un livre d’une
telle importance, qu’on ne s’est pas contenté de l’accepter tel quel. De
multiples recherches ont été faites, pour :
Si les premiers chrétiens
avaient la chance d’avoir connu Jésus Christ lui-même, ou ses apôtres,
et de vivre à une époque où il n’était pas étrange de croire au
surnaturel, il n’en a pas été ainsi de ceux qui ont suivi. Il est donc
légitime de savoir ce que l’on croit et pourquoi on le croit, et
surtout, il est parfois nécessaire de couper court aux critiques faciles
du genre : "La Bible est farcie de légendes, elle a été transformée au
cours des siècles, elle est en contradiction avec la science". Personne
n’est obligé de croire la Bible, mais chacun devrait convenir que ce
livre est extraordinaire aussi par la façon dont il a traversé les
siècles.
L’archéologie est bien sûr un
domaine de prédilection pour ceux qui s’intéressent à la Bible. Les pays
de ce livre (Égypte, Israël, Palestine, ancienne Babylonie, Turquie,
Grèce) lui ont donné une matière abondante. C’est à partir du 19ème
siècle que l’archéologie biblique s’est développée, pour contrecarrer le
rationalisme ambiant. Non seulement beaucoup de découvertes
archéologiques ont confirmé quantité de faits que la Bible rapporte,
mais un certain nombre d’entre elles ont été marquantes pour l’étude du
texte lui-même.
-
1890 : Le Caire. Au moins
200.000 fragments de l’A.T. découverts dans une synagogue, dont
l’époque est située entre le 5ème et le 8ème siècle.
-
1897 : Fayoum (Égypte). Des
milliers de papyrus, puis d’autres encore en 1930. Quelques-uns sont
des fragments du N.T. datant des 2ème et 3ème siècles. Or ces
fragments se sont révélés quasiment identiques aux codex des 4ème et
5ème siècles… utilisés pour l’élaboration des textes originaux à
partir desquels sont traduites nos bibles ! Preuve que le texte
n’avait pas été altéré ! De plus, ce sont ces manuscrits qui nous
apprirent que le texte du N.T. était écrit en koïné, grec populaire.
-
1902 : papyrus de Nash.
Petit fragment datant du 1er ou 2ème siècle.
-
1947 : Qumran. Il existe
plusieurs versions du récit très connu de cette découverte, la plus
répandue étant celle-ci : un jeune Bédouin part à la recherche d’une
de ses chèvres égarée. Parvenu devant une cavité dans un rocher, il
y jette des cailloux… qui lui renvoient un écho métallique. Le jeune
se décide alors à entrer dans ce qui s’avère être une grotte, et
découvre des jarres en terre cuite, contenant des rouleaux de peau
gravés. Il en prend pour le cas où cela pourrait intéresser un
collectionneur, et de fil en aiguille, plusieurs savants dont le
professeur Sukénick de l’Université Hébraïque de Jérusalem, se
penchèrent sur ce qui constitue la plus grande découverte
archéologique de Palestine.
Dans les 180 grottes de
Qumran on trouva des manuscrits d’une valeur historique indéniable :
environ 600 manuscrits des textes bibliques et des milliers
d’extraits d’oeuvres littéraires diverses, reconstitués à partir de
milliers de fragments. Ces découvertes permirent un bond en arrière
de 1200 ans en matière de recherche historique. Les principaux
arguments de la critique biblique d’alors furent anéantis devant les
faits :
-
les plus anciens textes
retrouvés datant de 400 av. J.C. (un fragment de Samuel), on
peut considérer que les plus anciens textes bibliques datent
d’au moins 1000 ans avant (car Samuel n’est pas le plus ancien,
et il y a forcément un délai entre la date d’écriture, le moment
ou le texte est reconnu donc recopié, et la date de découverte)
;
-
une copie du texte
d’Esaïe, très controversé, était complète ;
-
les variantes entre
manuscrits sont minimes ;
-
les variantes avec la
Septante, traduction ancienne, sont minimes aussi ;
-
les variantes, enfin,
avec d’autres manuscrits comme les samaritains ou égyptiens
(dont les copistes ne se sont sans doute pas connus) sont
minimes elles aussi.
-
1975 :
Tell-Mardikh (Syrie).
Environ 15.000 tablettes
d’argiles, dont l’époque est située entre 2400 et 2250 av. J.C.
(époque d’Abraham). Ces tablettes parlent de plusieurs personnages
bibliques (confirmant ainsi leur existence), et décrivent le monde
des patriarches bibliques sans désaccord avec la Bible elle-même.
1.4. La "nouvelle" archéologie
Pendant longtemps, les
recherches archéologiques partaient de la Bible, qui en était le guide.
En 1890, l’École biblique de Jérusalem est créée par le père Lagrange
(dominicain français). A partir de cette époque, l’archéologie se veut
neutre, indépendante de la Bible, à laquelle ses découvertes sont
comparées après coup. En 1920, l’État français reconnaît l’École
biblique de Jérusalem, qui devient l’École biblique et archéologique
française de Jérusalem.
Aujourd’hui, on parle de la
"Nouvelle archéologie" qui, sans forcément remettre en question la
valeur spirituelle et morale de la Bible, s’interroge sur l’historicité
de ses récits.
Il faut se souvenir de ceci :
-
Ce n’est pas parce
qu’à un endroit donné on ne trouve rien, que rien n’a existé ! Comme
toutes les sciences, l’archéologie fonctionne avec des hypothèses,
qu’il lui appartient de vérifier, de remettre en question,
d’abandonner, au fur et à mesure de ses découvertes. Ainsi, on a dit
par exemple qu’Abraham n’avait pas pu exister en -1800 parce que les
chameaux n’ont été domestiqués qu’en -1000. Mais bien des
affirmations visant à démontrer que la Bible n’est en accord ni avec
l’archéologie ni avec la science ont été démenties par de nouvelles
découvertes. Alors on ne peut s’arrêter à de telles affirmations.
-
De plus, certains
événements bibliques peuvent n’avoir pas eu assez d’importance dans
le monde d’alors pour être consignés dans les récits extra-bibliques.
La Bible elle-même ne rapporte les événements que pour leur valeur
morale.
-
La "nouvelle" archéologie
prétend que "l’ancienne" justifiait à tort la conquête de la
Palestine par Israël (en disant que la Palestine appartenait,
historiquement, au royaume d’Israël). Or elle-même peut être
utilisée pour justifier une politique anti-sioniste, en tentant de
prouver qu’Israël n’a aucun droit historique sur la Palestine. Où
est la neutralité ?
-
La valeur du message
biblique n’est pas fondée sur son historicité, parce que la Bible
n’est pas un livre d’histoire. Qu’est-ce que cela changerait au
récit de la Création s’il était prouvé que ce n’est pas Moïse qui
l’a écrit ? Même les défenseurs de la "nouvelle" archéologie
reconnaissent que leurs conclusions ne remettent pas en cause cette
valeur.
-
Selon l’archéologie, la
période d’écriture de la Bible serait de 8 siècles (-600 à 150) ou 9
(-700 à 150), ou encore 11 (-1000 à 150). Si Moïse est l’auteur du
Pentateuque, cette période est de 15 siècles (-1400 à 100). Dans
tous les cas, l’unité d’écriture sur une période de 8 siècles au
minimum, avec plusieurs dizaines d’auteurs et des thèmes et genres
très variés peut, à juste titre, être considérée comme un miracle.
-
A l'origine du livre
2.1. l'Ancien Testament
Si l’on croise les données
fréquemment admises et celles transmises par les découvertes, on arrive
à ceci :
-
15e siècle av. J.C. : Moïse
commence à écrire (ou réécrire des textes connus). Il affirme à de
nombreuses reprises que Dieu lui parle, en particulier en Exode 17. 14
où il est chargé de compléter un livre déjà existant. Ses écrits
constituent le Pentateuque, ou les 5 premiers livres de l’A.T..
-
Période indéterminée : bien
des écrits sont diffusés, dont certains mentionnés dans la Bible, mais
tous ne sont pas reconnus par les Juifs d’alors comme inspirés, donc pas
copiés méticuleusement ni gardés précieusement. La Bible elle-même cite
les écrits de Gad, de Nathan, d’Akhija, de Jehdo, d’Iddo, de Shemahia,
sans que l’on sache si ces écrits constituent certaines parties
d’elle-même (comme les Chroniques ou les Rois par exemple), ou s’il
s’agit d’un autre type de documents.
-
11e et 10e siècle av. J.C.
: un certain nombre d’auteurs, dont les plus connus sont David et
Salomon, et plusieurs de leurs "sages" comme Asaph ou Ethan, écrivent
une série de poèmes, cantiques, proverbes : les psaumes et les
hagiographes.
-
8e, 7e, 6e et 5e
siècle av. J.C. : c’est la période des prophètes d’Israël et de Juda,
qui écrivent ou font écrire les messages qu’ils diffusent, et qui
constituent 8 livres.
-
5e siècle av. J.C. : des
prêtres samaritains coupés du monde, sur le Mont Garizim, recopient les
textes déjà reconnus parmi les Juifs.
-
Même siècle : à l’époque du
scribe Esdras dont un livre porte le nom, les Juifs sont dispersés par
l’exil. Ils ont perdu leur pays, le temple, la royauté, et même leur
langue (puisqu’ils parlent araméen et grec tout autant qu’hébreu). Il
leur faut donc se regrouper autour de "quelque chose", et revenir à ce
qui ne peut que les réunir : la Parole de leur Dieu. C’est alors que des
scribes, docteurs de la Loi et sacrificateurs regroupent les textes que
les Juifs reconnaîtront comme inspirés, et les classent en 3 sections :
-
la Torah (Loi, ou livres de
Moïse), au nombre de 5 ;
-
les Nebiim (Prophètes), 8 ;
-
les Ketubim (Psaumes et
Hagiographes), 9.
Jésus Christ parle de ces 3
sections des "écritures" en Luc 24. 44-45, leur apportant ainsi sa
"caution", et prouvant qu’elles étaient reconnues par les Juifs de son
époque. Il reprend aussi l’ordre défini par les rabbins d’alors, selon
lequel l’A.T. (Tanak, ou Tanach) s’achève par les Chroniques et non par
Malachie comme aujourd’hui : en effet, Jésus Christ parle de Zacharie
comme étant le dernier martyr (Matthieu 23. 35), or c’est bien dans 2
Chroniques que ce fait est relaté (24. 22).
-
3e siècle av. J.C. : le roi
macédonien d’Égypte, Ptolémée Philadelphe, fin lettré, veut connaître
mieux la vie et les mœurs de ses sujets. Il demande donc à 72 savants
Juifs (6 par tribu) de traduire en grec leurs écrits sacrés. Cela donna
la version dite "Septante", qui devint très rapidement célèbre, le grec
étant alors la langue universelle (vers l’an 200 av. J.C., Genèse 1. 3
est cité dans un traité grec !). Elle comporte quelques variantes ou
ajouts par rapport au texte arrêté à l’époque d’Esdras, ce qui a parfois
fait croire qu’il y avait 2 canons juifs.
-
2e siècle av. J.C. : c’est
l’époque des Macchabées, ces quatre guerriers juifs qui dirigèrent la
révolte de leur peuple contre le roi de Lysie, Antiochus Épiphane. Les
Juifs reconnaissent l’autorité des livres composant le Tanak. Il y en a
22, autant que de lettres dans leur alphabet, comme pour en souligner
l’unité. Ce nombre diffère parfois, certains livres étant ou non
regroupés en un seul, ce qui en fait au total 24, 26, ou 39, mais il
s’agit en fait du même contenu. Les Juifs s’appuient sur ce livre pour
faire front à la persécution. Beaucoup plus tard, après la chute de
Jérusalem, la Yeshiva (l’Académie juive) confirmera ce canon.
-
170 de notre ère : Mélite,
évêque de Sardes, établit la plus ancienne liste des livres de l’A.T.
que l’on ait. Elle ne comprend pas le livre d’Esther.
2.2 Le
Nouveau Testament
On a vu que Jésus Christ a
"donné sa caution" à l’Écriture, composée alors de l’A.T. ; il annoncera
aussi, à l’avance, les trois "sections" du N.T., en Jean 14. 26 et 16.
13 : "les choses que je vous ai dites" (les évangiles), "la vérité selon
laquelle il faut vivre" (Actes et les épîtres) et "les choses qui vont
arriver" (Apocalypse).
Le christianisme s’est d’abord
répandu grâce aux prédications et témoignages des apôtres et premiers
chrétiens. Ce n’est que peu à peu qu’il s’est avéré nécessaire d’écrire,
tant la vie de Jésus Christ (les évangiles) que la doctrine (les
épîtres) pour éviter qu’avec la
dispersion des chrétiens et la disparition des premiers apôtres la
mémoire ne se perde, pour réguler la vie des
églises locales, et pour répandre le message
biblique dans les siècles qui suivraient.
-
An 50 de notre ère : les
premiers livres du N.T. sont écrits. Il s’agit des lettres de Paul (soit
environ 20 ans après la mort et la résurrection de Jésus Christ).
-
65 - 100 : les évangiles sont
écrits (soit entre 35 et 70 ans après les faits qu’ils rapportent). Les
plus anciens manuscrits que l’on ait d’eux datent de l’an 150. Mais l’on
a des fragments du N. T. datant de 125 - 130, soit 30 ou 35 ans après la
date présumée de la rédaction originelle, ce qui est exceptionnel pour
un écrit de l’antiquité.
-
2e siècle : les chrétiens
donnent à "l’Écriture" le nom d’Ancien Testament.
-
Fin du 2e siècle : le "canon
ou fragment de Muratori" est constitué (en réaction à ceux qui
contestaient les livres dont l’autorité était reconnue). Ce "canon ou
fragment" cite tous les livres du N. T., sauf Hébreux et 1 Pierre ;
peut-être, justement, parce qu’il ne s’agit que d’un fragment ?
-
230 : Origène lui aussi dresse
une liste de tous les livres qui seront reconnus par l’ensemble des
chrétiens.
-
Entre le 2e et le 4e
siècle : les Pères de l’Eglise citent tous les 66 livres de la Bible,
preuve que ces livres faisaient déjà autorité. Très vite après, ils
auront cité même pratiquement tous les versets du N.T..
-
313 : c’est l’année de l’édit
de Milan. L’empereur Constantin ordonne à un dénommé Eusebe de copier 50
Bibles en grec. A partir de ces copies, des savants travaillent sur
l’original, à Byzance, et établissent le texte dit byzantin. Ce texte
sera lui-même copié de multiples fois, avec beaucoup de rigueur voire de
scrupules, et deviendra une référence.
-
365 : Athanase, évêque
d’Alexandrie, établit une liste des 27 livres du N.T., 27 comme le
nombre de lettres de l’alphabet grec, ce qui, pour les chrétiens
d’origine juive avait une importance. D’autres l’avaient fait avant lui,
mais c’est à partir de cette date que ces livres seront reconnus par
tous, bien qu’encore officieusement.
-
382 - 385 : après quelques
tentatives de traductions de la Bible en latin (comme celle dite Itala),
Jérôme, premier secrétaire de Damase 1er (évêque de Rome) et qui aurait
dû lui succéder, reçoit l’ordre de faire lui-même une traduction, des
livres reconnus par tous et de quelques autres. Ce qu’il fait : cela
donnera la Vulgate (= "simple", "populaire"), qui ne sera reconnue à sa
juste valeur qu’au 8e siècle. En introduction, il distingue les livres
dits "apocryphes" des livres reconnus par tous comme inspirés.
-
4e et 5e siècle :
plusieurs conciles des églises, pour définir le canon biblique. C’est à
Carthage, en 397, qu’il sera reconnu officiellement.
2.3 Manuscrits
et Expansion
-
Premiers siècles : plusieurs
traductions voient le jour, entre autres les coptes (en hassidique, en bohaïrique), celles en éthiopien, en géorgien etc. La plus connue est la
Peschitta (mot signifiant "simple"), en syriaque (son N.T. date du 5ème
siècle). Il faut noter que les différents traducteurs n’avaient sans
doute pas de relations entre eux.
-
4e siècle : c’est sans doute
durant ce siècle qu’A.T. et N.T. furent rassemblés. Le Codex Sinaïticus
(de cette époque) est une des Bibles les plus anciennes (bien qu’il y
manque quelques textes de l’A.T.). C’est l’Allemand Tischendorf qui a
fait connaître le Codex Sinaïticus, après un travail acharné, des
recherches, des voyages, des transactions (1859). On pourrait penser
qu’il a trouvé ce Codex "par hasard" ! Il s’agit de 2 liasses, trouvées
à plusieurs années d’intervalle, la 1ère dans une corbeille à papier !
Ce Codex est le plus important de tous avec le Codex Vaticanus (4e
siècle), le Codex Alexandrinus (Bible presque complète, en grec, 5e
siècle) et le Codex Washingtonianus (4ème siècle, découvert en 1906). Il
y en a beaucoup d’autres : Ephraemi (5e siècle), Bezae (6e), du
Caire (9e), Aleppo et des Prophètes de Pétrograd (10e), plus ou
moins amputés, et qui parfois ne concernent que l’A.T.. Mais ce sont les
4 premiers cités qui permettront les plus gros progrès dans
l’authentification des documents existants, l’étude des langues
originelles et l’établissement de manuscrits fiables.
C’est aussi au 4e siècle que
la Bible se répand au Nord de l’Europe, avec sa traduction par l’évêque
Ulfilas, dont on peut dire qu’il créa lui-même un système d’écriture.
Cette traduction est le Codex Argenteus (ou la Bible en argent). Elle
est un miracle de conservation, ayant voyagé au gré des guerres sans
jamais disparaître : au contraire, les guerres ont permis qu’elle se
répande, et que la Scandinavie soit évangélisée.
-
Moyen-Âge : les Bibles sont
interdites, confisquées, brûlées, scellées… Pourtant, des moines les
étudient et les recopient. Ce travail à l’écart, dans les monastères,
permet la conservation du texte.
-
8e siècle : Bède le
Vénérable traduit l’évangile selon Jean en anglais, d’après le latin, et
meurt après la dernière phrase ! Il faudra attendre John Wycliffe en
1382 pour que la Bible soit intégralement traduite en anglais. C’est de
ce Wycliffe qu’une association qui se charge de donner la Bible à tous
les peuples tirera son nom.
-
11e siècle : Lanfranc, un
conseiller de Guillaume le Conquérant, Duc de Normandie, entreprend une
division de la Bible en chapitres. L’idée n’est cependant pas de lui,
puisque certains découpages avaient déjà été effectués dans les
synagogues et par les Massorètes, pour favoriser la lecture, mais ils
n’apparaissent pas dans les manuscrits.
-
12e siècle : Pierre Valdo
traduit la Bible en langue provençale. Tout un peuple s’y attachera et
sera persécuté pour la défendre : les Vaudois, qui tirent leur nom de
Valdo.
-
C’est aussi au 12e siècle que
le mot "bible" s’impose. Dans l’église primitive on appelait "biblia
hagia" (c’est-à-dire, en grec, "livres saints") l’ensemble des textes
utilisés lors des célébrations (ceux sur papyrus viennent de la ville de
Byblos). Le mot "biblia" devient, en latin, un féminin singulier,
traduit en français par "bible". On peut donc dire que "bible" signifie
"les livres".
-
1226 : la division en
chapitres parachevée par Langton, professeur à la Sorbonne, est
introduite dans la Vulgate, publiée sous le nom de "Bible parisienne".
-
1250 : première Bible en
français, publiée par l’Université de Paris, avec la division en
chapitres.
-
1456 : le premier livre
imprimé sort de presse, et c’est une Bible ! Johannes Gensfleisch dit
Gutenberg (1400 - 1468), après 6 ans de travail dont 4 pour la
préparation des lettres, imprime la Vulgate (avec 6 collaborateurs).
C’est un événement décisif pour l’expansion de la Bible. Lors de cette
première édition de 1456, 150 exemplaires sortent de presse (il en reste
45 aujourd’hui). La plupart sont sur papier (pour vulgariser le texte),
mais l’on en sort aussi une trentaine sur parchemin, ce qui assure une
plus grande qualité.
-
Dans les années qui suivent,
les imprimeurs se multiplient, l’impression de la Bible aussi, en
différentes langues et présentations. En 1466, la première Bible en un
seul volume sort de presse (en allemand). Au moment de la Réforme,
c’est-à-dire environ 60 ans après que la première Bible soit sortie de
presse, il y en a eu 70.000 d’imprimées, complètes, et 100.000 N.T..
-
1496 : 1ère traduction
française par de Rély, d’après la Vulgate.
-
1509 : un imprimeur français,
Henri Estienne, publie le Psautier de Lefèvre d’Étaples, qui a la
particularité d’être découpé en versets.
-
1516 : Érasme, un hollandais,
produit son N.T. Grec Latin, dont se serviront entre autres Luther et
Tyndale.
-
1530 (1523 pour le N.T.) :
traduction française de Lefèvre d’Étaples, toujours d’après la Vulgate
mais affranchie des thèses de Rome (par ex. : "Faites pénitence" devient
"Amendez-vous").
-
1534 : 1ère traduction en
allemand d’après les textes originaux, par Luther. Il lui arrive de
rester 15 jours sur un même mot ; il interroge l’homme de la rue,
choisit parfois un mot moins exact mais plus compréhensible. En 12 ans
il en fera 13 révisions !
-
1535 : la Bible en français
d’après les textes originaux, par Olivétan. C’est un maître d’école, qui
l’a traduite pour son édification personnelle puis a mis son travail au
service des croyants. Il était cousin de Calvin, et c’est même lui qui
l’a amené à une vraie conversion au christianisme.
-
1536 : 1ère traduction en
anglais d’après l’original (Tyndale).
-
1550 : Robert Estienne, fils
d’Henri déjà nommé, s’appuyant sur le travail d’Érasme publie un N.T.
grec. Des éditeurs hollandais, les frères Elzévir, lui donnèrent le nom
de "Textus Receptus" (pour "texte reçu par tous"). Il fera autorité et
sera traduit en plusieurs langues, jusqu’au 19ème siècle. A cette époque
on prend conscience qu’il comporte des adjonctions de copistes et on le
met de côté, du moins petit à petit. Aujourd’hui, certains l’appellent
le "Texte Refusé par tous" !
-
5 ans plus tard, Robert
Estienne publie la Bible complète en latin, avec le découpage en versets
inspiré de celui ébauché un siècle plus tôt par Sante Paganino, un
dominicain italien.
-
1696 : publication de la
célèbre version catholique de Lemaistre de Sacy, parmi les très
nombreuses versions catholiques sorties après l’interdiction de
traduction par Rome ! Mais il s’agissait souvent de traductions
partielles.
-
On estime à 90 le nombre de
traductions de la Bible parues entre 1566 et 1910.
-
La version française
d’Olivétan fut très répandue jusqu’au début du 20e siècle, et révisée
plusieurs fois : 1560 (Calvin), 1588 (de Bézer), 1707 (Martin, avec 78
manuscrits de plus qu’Olivétan), 1744 (Ostervald).
-
1804 : fondation de la
première Société Biblique, par le Pasteur Charles, un Gallois.
-
Fin du 19e siècle :
fondation du premier Institut Biblique (Moody, à Chicago).
-
20e siècle : multiplication
des Bibles avec références ou notes, des commentaires analytiques ou
linéaires, des concordances uni-langue ou multi-langues, des
dictionnaires, des cahiers de culture biblique ; puis des logiciels
comprenant le texte biblique, des commentaires, des notes…
-
De 1815 à 1998 : 3,88
milliards de Bibles ont été diffusées.
2.4. Canon
et Apocryphes
Le mot "canon" vient de
l’hébreu "quaneh", c’est-à-dire canne (à mesurer, comme dans Ez. 40. 3
ou Apoc. 21. 15). Il renvoie à une norme, une règle. Le mot "canon" est
utilisé par les Pères de l’Eglise pour désigner les écritures reconnues
comme divinement inspirées. Même si c’est lors de Conciles que le canon
a été arrêté, aucune commission n’a l’autorité pour trancher dans ce
domaine. Les Conciles ont donc plutôt servi a reconnaître officiellement
les livres qui s’étaient imposés à tous. A posteriori, des spécialistes
ont cerné les points communs qu’il y avait dans ces livres "canoniques",
qu’ils ont appelés "les critères de reconnaissance".
On a classé les livres ayant eu
une certaine reconnaissance morale chez les Juifs et les premiers
chrétiens en 4 groupes :
-
ceux qui furent acceptés à
l’unanimité
-
ceux qui furent acceptés, puis
remis en question
-
ceux qui furent rejetés par
tous après des controverses
-
ceux qui furent acceptés par
quelques-uns seulement.
Les premiers constituent le
canon, les derniers les Apocryphes. Ce mot vient du grec "apokrupha",
qui signifie "caché", "secret", ou, dans le cas qui nous occupe,
"non authentique". Peut-être en est-il question en Luc 1. 1 ? Il y en a
9, 11 ou 13 selon les classifications.
Les croyants ont donc, peu à
peu, reconnu des livres comme divinement inspirés. Mais même des auteurs
non chrétiens, dans plusieurs livres anciens, font la distinction entre
le canon universel et les Apocryphes, preuve qu’elle était de notoriété
publique il y a déjà bien longtemps : Flavius Josèphe, Philon… Quant à
l’auteur de 2 Macchabées, il dit que ce qu’il écrit est peut-être
médiocre, mais qu’il ne pouvait faire mieux ! Aurait-il dit cela s’il
avait été sûr d’être inspiré par Dieu ? De plus, alors que dans les 66
livres de la Bible on trouve une extraordinaire unité de pensée,
certaines doctrines ne se trouvent que dans les Apocryphes, et sont en
contradiction flagrante avec le reste de la Bible : la vénération des
saints, les indulgences, le purgatoire, l’autorité de la tradition, les
prières pour les morts, l’assomption de Marie etc.
Pour clore là-dessus, il faut
préciser que Jérôme avait ajouté à la Vulgate le Prologue galaetus, dans
lequel il disait : "Tout ouvrage en dehors des 24 livres de l’A.T. (avec
le découpage retenu aujourd’hui cela fait 27) est apocryphe" (c’est de
lui que vient l’appellation). Or, lorsque Rome reconnut officiellement
la Vulgate (Concile de Trente, 1546 - 1563), elle en ôta le Prologue
galaetus, et décréta les apocryphes comme "deutérocanoniques",
c’est-à-dire "second canon". Cela permettait de justifier les doctrines
rejetées par la Réforme.
2.5.
Anecdotes... qui n'en sont pas
On aurait du mal à attribuer
quelques vertus à la prison. Pourtant, c’est dans une prison que la
première Bible anglaise d’après les originaux a été traduite, par Tyndale. Le malheur de cet homme a fait le bonheur d’innombrables
Anglais (ce n’est pas sans rappeler le fait que plusieurs lettres de
Paul ont été écrites de la prison de Rome).
Lemaistre de Sacy était lui
aussi en prison… jusqu’au lendemain de l’achèvement de sa traduction !
Inversement, Luther, lui, a
traduit la Bible en allemand dans un château, où il était retranché pour
sa sécurité.
L’ancêtre de la Bible imprimée
fut celle que l’on nommait "la Bible des pauvres", parue en 1420. Elle
était composée de 40 gravures sur carton, représentant des scènes
bibliques (selon le procédé de la xylographie, le sujet était gravé sur
du bois, lui-même enduit d’encre puis appliqué sur le carton). C’est de
là que l’idée vint à Gutenberg de graver des textes. Il gravera sa
première feuille à Mayence, en 1445, soit 11 ans avant l’impression de
la première Bible.
Origène (185-254) est un
précurseur dans le domaine des bibles d’étude, puisqu’il a fait une
transcription de 6 textes bibliques en parallèle. Au 16e siècle, un
Cardinal commanda l’impression du N.T. avec le grec et le latin en
parallèle (ce qui fut fait par Erasme). Comme quoi, le souci de
fiabilité du texte ne date pas d’aujourd’hui, même si les moyens d’alors
étaient très limités.
C’est Olivétan qui, le
premier, utilise le mot "Éternel" pour traduire "Yahvé" ("Celui qui
est").
Robert Estienne n’a que 19 ans
quand il prépare pour la première fois une édition du N.T.
Après l’interdiction de
traduction par Rome, plus de 90 versions catholiques paraissent ! Même
s’il s’agit le plus souvent de versions partielles, cela vaut la peine
d’être souligné !
Pendant 2800 ans, soit 82% de
son histoire (de -1400 environ à 1456) la Bible s’est répandue alors
que, bien sûr, elle ne pouvait pas être copiée autrement qu’à la main.
Tischendorf, en arrivant au
monastère où il devait trouver le Codex Sinaïticus, fut hissé à la porte
dans une corbeille… et c’est dans une corbeille qu’il fit sa première
découverte, juste avant de repartir.
Voltaire dit de la Bible :
"Dans 100 ans, elle sera aussi périmée qu’un almanach". Or 26 ans après
sa mort fut fondée la première Société biblique, et 200 ans après, sa
maison de Fernay abritait… une Société biblique !
Alors que la Bible a été
interdite pendant très longtemps, le Petit livre rouge de Mao
Tsê-tung, lui, devait obligatoirement être possédé par chaque Chinois, à
une certaine époque. Pourtant ce livre, second ouvrage le plus répandu
après la Bible, n’a été diffusé qu’à 800 millions d’exemplaires, soit 3
milliards de moins que la Bible…
3.
La Bible aujourd'hui
3.1. Quelques
chiffres
On a vu donc qu’il y a, dans la
Bible, 66 livres reconnus comme canoniques par tous les croyants. C’est
sans doute plus important que les chiffres qui suivent, mais après tout,
pourquoi ne pas les dire aussi ?
-
Il y a 1189 chapitres (929
dans l’A.T. et 260 dans le N.T.), 31173 versets (23214 et 7959) dont,
par exemple, 433 dans la lettre aux Romains ;
-
Environ 3 millions de lettres
(cela dépend, bien sûr, des traductions), 515280 dans l’A.T. hébreu
(dont 42377 "aleph" et 38218 "beth" ;
-
6 livres de l’A.T. ne sont pas
cités dans le N.T. (Juges, Ruth, 1 et 2 Chroniques, Esther, Cantiques
des cantiques). Mais certains personnages ou événements dont parlent ces
livres y sont évoqués.
-
Pour lire la Bible
silencieusement, à une vitesse moyenne, il faut 49 heures (38 pour
l’A.T. et 11 pour le N.T.). A voix haute, il faut 70 heures et 40
minutes. Pour la lire en 1 an, il faut en lire 3 chapitres par jour
pendant 8 mois et 4 chapitres par jour les 4 mois restants.
-
On trouve 6499 fois le mot
"Yahvé", et, dans l’A.T., 3808 fois "Dieu dit" ou des expressions
similaires. Rien qu’en Malachie (4 chapitres) : 24 fois. On compte,
aussi, plus de 1000 promesses faites par Dieu ;
-
Bien que l’on appelle la loi
de Moïse "Les 10 commandements", elle en compte 613 (248 positifs et 365
négatifs) !
-
Pour imprimer la première
Bible, en 1456, Gutenberg fabriqua 46000 lettres de plomb. Le livre
sortit de presse en 2 volumes (648 et 634 pages, soit 1282 au total).
Chaque page comportait 42 lignes, et nécessitait 12 heures de travail.
Il fallait ensuite 1 heure pour le tirage en 10 exemplaires, puis
laisser sécher et peindre les initiales (travail du rubricateur). Pour 1
exemplaire sur parchemin, 170 peaux sont nécessaires ; il en faudra,
donc, plus de 5000 pour cette première impression…
-
Le nombre de Bibles ou
portions de la Bible vendues chaque année, équivaut à 1 exemplaire à la
seconde, nuit et jour ;
-
La plus grande Bible de tous
les temps est en bois, à Los Angeles. Il a fallu 2 ans pour la
construire. Elle comprend 8048 pages de 1 m chacune, a 2,5 m d’épaisseur
et pèse 547 kg.
-
La plus petite Bible imprimée
est en Angleterre. Elle mesure 4,5 cm sur 3 (n’est donc pas plus longue
qu’une allumette), a 2 cm d’épaisseur, 878 pages, et pèse 20 g. Il faut
une loupe pour la lire. Elle est 545 fois plus petite que la plus grosse
Bible imprimée. Mais il en existe une plus petite encore, sur un
microfilm de quelques centimètres carrés.
3.2. Un
texte fiable
Aujourd’hui encore, tout
traducteur doit utiliser la meilleure base de travail possible. Celle-ci
sera donc constituée à partir de six sources :
-
les
papyrus ;
-
les traductions antiques,
comme la Septante ou la Vulgate, mais aussi les traductions coptes ou
d’autres encore (parfois il n’en reste que des citations dans les écrits
des Pères de l’Église). Rien qu’en latin, on possède environ 9000 textes
du N.T., qui sont autant de garanties de fiabilité ;
-
les citations par les premiers
chrétiens (en tout cas les Pères de l’Église) ;
-
les lectionnaires,
c’est-à-dire les livres utilisés pour les offices religieux entre le
4e et le 12e siècle, qui contiennent des extraits bibliques et des
commentaires ;
-
les inscriptions sur des murs,
des pièces de monnaie, des morceaux de poterie…
-
les manuscrits, documents qui
revêtent un intérêt particulier, et classés en plusieurs groupes. Les
premiers étaient les alexandrins. Ils furent remplacés peu à peu par les
byzantins, dont on avait environ 200 exemplaires au 9e siècle. Entre
le 9e et le 15e siècle, on aura 5000 manuscrits supplémentaires (car
l’apparition des lettres cursives et l’invention du papier permirent la
multiplication des copies). 5000 qui concordent, utilisés par tous les
courants de pensée de la chrétienté. Ainsi, au 19ème siècle on a pu
comparer la lettre aux Romains dans 140 manuscrits. On n’a pas trouvé
plus de 5 différences, et toutes étaient insignifiantes.
Sur l’ensemble du N.T., on a
relevé 200.000 variantes. Or les spécialistes notent ceci :
-
la plupart de ces variantes
sont insignifiantes (ex. des mots différents, mais qui ont le même sens)
;
-
on retrouve parfois la même
variante, répétée de nombreuses fois ;
-
souvent il s’agit
d’orthographe, d’ordre des mots, de grammaire ;
-
10 ou 12 versets comportent
des différences relativement importantes, 8 d’entre elles concernent 1
seul mot, voire 1 seule lettre !
-
dans toutes les œuvres de
l’antiquité il y a des variantes (dans les traductions de Shakespeare,
oeuvre qui n’a pourtant que 400 ans, les spécialistes trouvent même des
erreurs flagrantes). La différence entre ces variantes et celles de la
Bible c’est que ces dernières sont noyées dans des milliers de textes et
non dans quelques manuscrits seulement.
Ainsi, sur 5000 manuscrits et
9000 traductions anciennes on peut affirmer que les textes sont
identiques à 99%. Aucune doctrine fondamentale du christianisme n’est
remise en question par ces variantes. Aucune "falsification" du texte ne
peut avoir eu lieu. Et pourtant, bien peu de copistes ou de traducteurs
ont eu de liens entre eux !
Aujourd’hui on a environ 5300
manuscrits du N.T. grec et 13000 de portions de ce même N.T., qui
s’ajoutent aux 9000 du N.T. latin déjà cités. Certains datent de 30 ou
35 ans seulement après la date présumée de la rédaction originelle. A
titre de comparaison, on possède une dizaine de manuscrits de La
guerre des Gaules de Jules César, datant de 850 ans après la mort de
l’auteur. De l’Histoire de la guerre du Péloponnèse de Thucydide,
à part quelques manuscrits en très mauvais état, on possède environ 8
manuscrits datant de 1500 ans après la mort de l’auteur. Et l’on
pourrait faire un constat identique pour les Histoires d’Hérodote
(5ème siècle av. J.C.), ou L’Iliade et l’Odyssée (9ème siècle av.
J.C.). Comment donc douter de la fiabilité du texte biblique ?
3.3
De multiples traductions
Les langues vivantes évoluent
sans cesse, inéluctablement, et malgré les puristes et les nostalgiques
! Les langues mortes, elles, n’ont cessé de nous livrer leurs secrets,
grâce aux découvertes successives et à l’étude des civilisations
anciennes. Ces deux faits expliquent à eux seuls qu’il y ait eu tant de
traductions au cours des siècles. Mais de plus, le niveau culturel des
êtres étant très hétérogène, il faut une grande diversité de traductions
pour que le texte biblique soit accessible à chacun. Il est essentiel de
comprendre que, même si la Bible est un monument de la littérature, elle
n’est pas destinée à donner des leçons dans ce domaine, ni dans celui de
la linguistique. Elle a un message capital à transmettre, qu’il faut
mettre à la portée de chacun. La multiplicité des traductions et des
versions contribue à cela. Elle est de plus un témoignage à la valeur de
ce livre, et une richesse. Saint Augustin déjà (4e siècle), disait
qu’en confrontant plusieurs versions, on perçoit mieux le vrai sens du
texte.
Mais comment traduire ? Qui
plus est, comment traduire une langue sémitique dans laquelle le sens,
les sons, le rythme et les images ont plus de place que les idées
elles-mêmes, en une langue analytique, dominée par la précision des mots
et des tournures ? Faut-il faire du mot à mot, soit une traduction que
l’on nomme à correspondance formelle ? Peut-on traduire sans interpréter
? Une traduction dite à équivalence dynamique (un mot étant traduit par
un groupe de mots censé exprimer la même idée) ne favorise-t-elle pas
les périphrases qui dissolvent le vrai sens de l’original ?
Autant de questions légitimes,
qui ne peuvent recevoir de réponses pleinement satisfaisantes. Deux
nécessités s’imposent alors :
-
ne pas oublier que le problème
de la traduction est trop complexe pour être résolu par des
non-spécialistes, ou par des pseudo-spécialistes n’ayant qu’une
connaissance limitée des langues anciennes, de la linguistique et des
textes ;
-
admettre que la multiplicité
des traductions et des versions sert la "cause" de la Bible plutôt que
de lui nuire, en ce sens qu’elle permet à quantité de lecteurs ayant des
cultures et des objectifs différents d’avoir accès à ce livre.
Cela ne signifie pas que toutes
les traductions et versions se valent !
Entre 1611 et 1970 on a compté
plus de 500 traductions ou révisions de la Bible ou du N.T., rien qu’en
anglais ! Aujourd’hui, on compte 600 versions différentes dans cette
langue, et plus de 400 en français. Parmi ces dernières, citons, dans
l’ordre chronologique :
-
la Segond (1880). Plusieurs
fois révisée, la plus utilisée dans les milieux protestants et
évangéliques ;
-
la Darby (1885). Intéressante
comme Bible d’étude parce qu’elle suit l’original de très près ;
-
la Crampon (1900). La plus
utilisée par les catholiques, pendant 50 ans ;
-
la Pléiade (1971), même si la
Bible n’a pas besoin de figurer dans cette prestigieuse collection pour
être célèbre !
-
la Traduction Œcuménique de la
Bible (1975). Reconnue à la fois par les catholiques et beaucoup de
protestants ;
-
la Parole Vivante (1976), qui
est une transcription, une paraphrase du N.T., et non pas une traduction
; cela bien compris, elle a son utilité ;
-
la Français courant (1982).
Intéressante pour ceux qui se tiennent difficilement à une longue
lecture ;
-
la Chouraqui (1985). Bible
juive comprenant pourtant le N.T. !
-
la Bayard (2001). Style qui se
veut accessible à tous, pourtant parfois surprenant ! Des traducteurs
"non-spécialistes" du texte biblique y ont travaillé.
Un mot encore sur la Traduction
du Monde Nouveau. Elle a au moins 3 singularités parmi les Bibles
actuellement publiées en français :
-
il semble que ce soit la seule
à ne pas être traduite sur les textes originaux (c’est une traduction de
la T.M.N. anglaise) ;
-
on ne connaît pas le nom de
ses auteurs ;
-
elle est en désaccord avec les
autres traductions sur les grandes doctrines du christianisme (en
particulier la divinité de Jésus Christ).
Quant à la "Bible des
communautés chrétiennes", publiée dans les années 90 par les frères
Hurault, elle n’a de Bible que le nom. C’est une falsification à des
fins politiques, et même un outrage au message biblique.
Au milieu du 17e siècle, la
Bible avait été traduite, tout ou partie, en 33 langues. En 1804, 67
langues ; 1900, 71 ; 1994, 2167 ; 2002 : 2303. Bien qu’il existe environ
6800 langues et dialectes, on estime qu’aujourd’hui 4 personnes sur 5
dans le monde, peuvent lire la Bible ou un extrait d’elle. Parallèlement
à l’écrit, il existe des portions de la Bible sur bande sonore en 5500
langues.
3.4. Un message qui nous
concerne
Il est difficile de résumer en
quelques mots un message tellement important que beaucoup de croyants
furent prêts à mourir pour lui ! On pourrait effectuer des regroupements
et dire, très succinctement, ceci :
-
le Pentateuque : Dieu crée
l’homme, parfait, libre, heureux et responsable. Mais celui-ci, usant de
sa liberté, choisit de désobéir à Dieu. Dès lors, son histoire va de mal
en pis. Dieu lui donne une "preuve" qu’il ne peut s’en sortir (la Loi),
tout en lui annonçant le moyen de Salut (un sacrifice).
-
de Josué à Esther : dans ces
12 livres, pourtant bien différents les uns des autres, on voit de
nombreuses scènes qui préfigurent, pour le croyant d’aujourd’hui, les
luttes spirituelles avec les interventions de Dieu en faveur de celui
qui lui fait confiance, parfois à l’insu de celui-ci.
-
de Job au Cantique des
Cantiques : ces livres rassemblent des réflexions existentielles, les
réponses de Dieu, des préceptes pour la vie quotidienne, et les
sentiments éprouvés dans diverses circonstances de la vie (joie, peine,
amour, dépression, espoir retrouvé, libération intérieure… ).
-
les Prophètes : ils illustrent
le principe de la responsabilité de l’homme, de sa misère loin de Dieu,
et de la grâce qui veut l’en tirer, tout en annonçant l’avenir, la venue
du Messie qui sauvera des péchés, libérera l’homme et même, un jour, la
terre entière.
-
les Évangiles racontent la vie
de Jésus Christ, chacun sous un aspect différent, comme un diamant que
l’on regarderait sous ses multiples facettes (c’est pourquoi l’accent
n’est pas toujours mis sur les mêmes détails). Mais le récit de la
crucifixion se retrouve dans les 4 évangiles, comme le message
essentiel, déjà annoncé tout au long des précédentes pages de la Bible
(dès le 3ème chapitre de la Genèse).
-
les Actes : on y voit
l’Eglise, composée de tous ceux qui croient en Jésus Christ, être
établie par le Saint-Esprit agissant à travers eux.
-
les Épîtres donnent des
enseignements à la fois doctrinaux et pratiques sur la vie de et dans
l’Église.
-
l’Apocalypse dresse un tableau
de la fin du monde, terrifiant pour les non-croyants, réconfortant pour
les croyants, tableau débouchant sur une éternité de bonheur avec Dieu
pour ceux qui auront mis leur confiance dans l’oeuvre de Jésus Christ,
ou sur une éternité de malheur loin de lui pour ceux qui l’auront
refusée.
En résumé, on peut retrouver à
travers les 66 livres reconnus par tous les chrétiens un message
réaliste, solennel et merveilleux tout à la fois, qui transparaît à
chaque page et fait l’unité de ce livre extraordinaire :
L’homme est responsable, et
perdu loin de Dieu, à qui il devra tôt ou tard rendre des comptes de la
vie qu’il a reçue. D’où tous ses malheurs. Mais Dieu, Souverain (lui n’a
de comptes à rendre à personne !) aime sa créature.
Dieu est tellement grand qu’il
ne peut rien attendre de l’homme ;
L’homme est tellement petit
qu’il ne peut atteindre Dieu par ses propres efforts ;
Dieu est tellement saint qu’il
ne peut supporter le moindre mal ;
L’homme est tellement mauvais
qu’il ne pourra jamais assez faire pour se sauver lui-même.
Alors, Dieu fait tout, de
lui-même, selon ses propres pensées et ses propre critères, pour sauver
l’homme perdu. Il va même jusqu’au sacrifice de son Fils. Sauver, cela
signifie le réconcilier avec lui, non seulement pour l’avenir (après la
mort), mais dès maintenant, pour qu’il puisse traverser les
circonstances de la vie avec la force surnaturelle de Dieu.
Chacun est maintenant confronté
à un choix :
-
abdiquer devant Dieu, croire
au moyen que Lui a donné, pour naître de nouveau, comprendre enfin son
destin et recommencer une vie qui vaille la peine d’être vécue ;
-
ne pas croire, ou croire "à
moitié", et rester perdu, sans réponse, sans force, sans certitudes et
sans paix.
Conclusion
La Bible n’est pas un livre
comme les autres. Elle brasse les grandes questions existentielles,
permet de décrypter le quotidien et de comprendre ses enjeux. Elle n’est
pas un livre comme les autres parce qu’elle transforme la vie… de celui
qui croit (Romains 1. 16) !
Des milliers de personnes
pourraient témoigner de l’heureuse révolution que la Bible a fait naître
en eux. Des milliers d’expériences ont été vécues, qui prouvent qu’avec
la Bible tout change, et qu’elle reste le seul moyen de changer le monde
lui-même. Deux exemples :
-
Mme Staines : son mari,
missionnaire en Inde, et ses 2 plus jeunes enfants sont assassinés,
brûlés vifs, en 1999. Or voici ce qu’elle écrit en 2002 : "Je ne suis
pas aigrie, ni en colère. Mais j’ai un grand désir, que tous les
habitants de l’Inde puissent trouver une relation personnelle avec Jésus
Christ".
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Un enfant, dans un pays de
l’Est il y a quelques années. Sa mère était emprisonnée pour sa foi en
la Bible. Le jour de son anniversaire, l’enfant apporte un bouquet de
fleurs au Directeur de la prison avec ces mots : "Cette année, je ne
peux pas offrir de fleurs à ma mère pour son anniversaire, comme
d’habitude, puisque vous l’avez mise en prison. Alors je viens en offrir
un à la mère de vos enfants".
Voilà la puissance de la Bible
! Imaginons un peu le monde avec 6 milliards de personnes croyant
fermement à la Bible ! Ne vaut-il pas la peine de connaître ce livre
vraiment extraordinaire ? Bien sûr que si ! Mais alors, quelle version
allons-nous choisir ? Quelle est la meilleure ? C’est la question que
l’on posait, un jour, à un étudiant en théologie. Voici ce qu’il
répondit : "La meilleure version de la Bible… c’est celle de ma mère !
Elle traduit elle-même la Bible dans sa vie et ses actes de tous les
jours. En elle on peut vraiment lire ce que dit la Bible".
En fait, à quoi cela sert-il de
connaître la Bible si elle ne produit pas d’effet en nous, si cela ne
change rien à notre vie ?
Stéphane Gimenez
N.B.
:
1) Certaines informations,
notamment des dates, peuvent être en contradiction avec celles trouvées
dans des ouvrages spécialisés, sans que cela prête à conséquence. C’est
inévitable vu que, sur certains points, ces ouvrages spécialisés se
contredisent.
2) Si vous avez envie d’en
savoir plus sans toutefois vouloir y consacrer beaucoup de temps, bref,
si vous n’êtes pas disposés à lire plus d’un livre, lisez L’Histoire
de la Bible de J.H. Alexander (La Maison de la Bible, 1973). Une
bibliographie plus complète peut être envoyée sur simple demande.
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