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La Bible : un abrégé de son histoire

Stéphane Gimenez

2 avril 2003

Sommaire :

 INTRODUCTION

1. à l'origine du livre

1.1. L’écriture et ses supports

1.2. La constitution de la Bible

1.3. L’archéologie biblique

1.4. La "Nouvelle" archéologie

2. la Bible au cours des siècles

2.1. L’Ancien Testament (A.T.)

2.2. Le Nouveau Testament (N.T.)

2.3. Manuscrits et expansion

2.4. Canon et Apocryphes

2.5. Anecdotes… qui n’en sont pas

3. la Bible aujourd'hui

3.1. Quelques chiffres

3.2. Un texte fiable

3.3. De multiples traductions

3.4. Un message qui nous concerne

CONCLUSION

 

 

La Bible : Abrégé de son histoire

 

Introduction

Un livre écrit par des dizaines de personnes, traduit par des centaines, imprimé par des milliers, lu par des millions… : il ne peut s’agir que d’un livre extraordinaire, il ne peut s’agir que de la Bible !

Les lignes qui suivent constituent non pas un travail d’érudition, mais plutôt de vulgarisation, par la synthèse de nombreux documents. Au départ, ce travail était destiné à alimenter des exposés oraux. Mis par écrit, il poursuit un double objectif :

  • donner aux lecteurs peu motivés par les recherches personnelles quelques informations sur l’histoire de la Bible ;

  • donner aux autres l’envie d’aller plus loin, et de se plonger dans l’histoire de ce livre pas comme les autres.

 

  1. A l'origine du livre

1.1.   L'écriture et ses supports

A l’origine du livre il y a, bien sûr, l’écriture. Celle-ci fut une première révolution dans la transmission des cultures. Sans elle, tout est oral, donc peu fiable. Avec elle, tout est figé, donc vérifiable. D’où l’importance des connaissances que l’on a sur la naissance de l’écriture pour en savoir un peu plus sur l’histoire de la Bible.

Jusqu’au 19e siècle on croyait que l’écriture datait du 6ème avant Jésus Christ. On en déduisait donc que l’A.T. était "récent" (1200 ans après Moïse, auteur présumé de ses cinq premiers livres). On sait aujourd’hui qu’il n’en est rien. Des découvertes prouvent que les Sumériens, sans doute une des plus anciennes civilisations, dans la vallée de l’Euphrate entre 5000 et 3500 ans av. J.C., utilisaient l’écriture dite cunéiforme (un signe en forme de coin correspondait à un son ou à une syllabe). Les hiéroglyphes égyptiens sont presque aussi anciens (3200 av. J.C., même si ce n’est qu’en 1822 que Champollion comprit que les signes qui les composent s’ajoutent les uns aux autres, pour composer une écriture). Mais avant même ces formes d’écriture, existaient déjà les caractères pictographiques : figurines gravées sur de l’argile et alignées, un signe correspondant à un mot. On a découvert aussi à plusieurs endroits (en particulier en Anatolie, Grèce actuelle), des textes gravés avec du plomb sur de la pierre (1200 av. J.C.).

On sait aujourd’hui que le premier alphabet fut constitué entre 1800 et 1400 av. J.C., justement dans les pays bibliques (Phénicie et alentours de l’Euphrate). Un spécialiste dira même que c’est, plus précisément, au Sinaï… là où Moïse fuit et devint gendre d’un prêtre, savant d’alors ! Cette découverte de l’alphabet permit de vulgariser l’écrit, en le rendant beaucoup plus facile.

Ces découvertes prouvent, donc, qu’au 6e siècle av. J.C. il y avait longtemps que des systèmes d’écriture existaient, dans plusieurs régions du globe, chacun ayant sa propre spécificité.

Pourquoi ces détails ? Parce qu’un des critères de fiabilité d’un texte ancien est le faible écart entre son époque et celle des faits qu’il rapporte. Pendant longtemps on a pensé que la Bible ne pouvait avoir été écrite que bien après les faits qu’elle rapporte, et qu’elle était inspirée par de multiples légendes orales ou écrites. Or, d’après ces découvertes :

  • l’écriture existait à une période très proche des faits rapportés par la Bible ;

  • dans les pays de la Bible, elle a commencé à se développer à l’époque où son premier auteur vivait ;

  • c’est là où Moïse a été élevé qu’un des premiers alphabets, sinon le premier, serait apparu.

Il n’est donc pas du tout absurde de penser que les textes bibliques les plus anciens ont été parmi les premiers écrits de l’humanité, et que Moïse en est l’un des auteurs. On peut constater que vers 1400 av. J.C., déjà, tous les éléments étaient réunis pour donner naissance au best-seller universel.

Un mot encore sur les supports utilisés dans l’antiquité : on a vu que les premiers écrits étaient sur de l’argile, mais ils pouvaient être aussi sur des tessons de poterie, ou encore de la pierre.

Les Égyptiens se servaient du papyrus, écorce d’une plante aquatique. Les Phéniciens améliorèrent ce support en l’imbibant avec diverses huiles, ce qui le rendait plus solide. La ville de Guébal était spécialisée dans ce travail, à tel point que les Grecs, un jour, changèrent son nom en celui de Byblos (tiré d’un mot signifiant "livre").

Puis le parchemin fut découvert, au 2e siècle av. J.C., à Pergame ("parchemin" et "Pergame" sont des mots de la même origine). Il remplaça peu à peu le papyrus. Il provenait de peaux d’animaux et, au départ, fut élaboré pour concurrencer les Égyptiens et leur papyrus. Il supplanta bientôt ce dernier.

Les rubans de papyrus étaient cousus et enroulés sur 7 ou 8 mètres : c’étaient les fameux "rouleaux". Les parchemins étaient reliés en petits cahiers de quelques feuilles : c’étaient les codex.

 

1.2  La constitution de la Bible

Quand on sait écrire et que l’on a un message de première importance, quoi de plus naturel que d’écrire celui-ci ? C’est ce qu’ont fait les écrivains de la Bible. Des personnes, connues ou non, ont écrit des textes très divers, en hébreu, araméen ou grec (langue universelle au temps du N.T.).

Ces personnes sont au moins 40, d’origine, de condition et d’époque très diverses :

  • gouverneur (Moïse), militaire (Josué), juge (Samuel), rois (David, Salomon), berger (Amos), prophètes (Esaïe, Jérémie…), ministre (Daniel), prêtre (Ezéchiel), serveur (Néhémie), agent des impôts (Matthieu), pêcheurs (Pierre, Jean), médecin (Luc) etc.

  • illettrés (Pierre, Jean), érudit (Paul), prisonniers (Jérémie, Paul), exilé (Jean) etc.

  • à Jérusalem, Babylone, Rome…

  • de -1400 à 100 environ.

Beaucoup de ces auteurs affirment relater les paroles mêmes de Dieu. En outre, Jésus et Paul, dans le N.T., reconnaissent l’A.T. comme étant inspiré. Donc, d’après la Bible elle-même les auteurs ont écrit leur texte sous la dictée de Dieu, qu’il s’agisse de récits anciens qu’ils auraient repris ou de révélations directes.

Vraisemblablement :

  • le Pentateuque était achevé vers -1427 (année de la mort de Josué) ;

  • Juges, Ruth et Samuel vers -1015 (année de la mort de David) ;

  • Rois, Psaumes, Proverbes, Ecclésiaste, Cantique et beaucoup de Prophètes, vers -600 (exil de Juda)

  • Malachie, quelques dizaines d’années plus tard

Les textes ainsi rédigés sont passés ensuite entre les mains de copistes, d’historiens et de savants (en particulier ceux qui voulurent répondre à la critique biblique du 19e siècle).

Ils ont été conservés précieusement, preuve de la valeur qui leur était reconnue (contrairement à d’autres écrits, dont parle la Bible elle-même, et dont il semble que l’on n’ait plus de traces) :

  • gardés à côté de l’Arche de l’Alliance, dans le Temple,

  • copiés de multiples fois,

  • cela avec une rigueur que d’aucuns qualifieraient d’excessive.

Ces textes ont, peu à peu, acquis une autorité morale qui les a fait distinguer des autres écrits, puis reconnaître comme Parole de Dieu.

Ils ont été ensuite regroupés, sans doute par des scribes religieux, puis reconnus comme canoniques (c’est-à-dire inspirés de Dieu) en particulier par les Pères de l’Eglise réunis en Conciles.

Mais les textes n’ont été regroupés que tardivement. Nous n’avons bien sûr pas de manuscrits comprenant l’intégralité de la Bible, mais une multitude de manuscrits d’extraits de la Bible, d’époques différentes, et comprenant quantité de variantes plus ou moins importantes. Chacun de ces manuscrits a dû être étudié très soigneusement pour que son authenticité soit vérifiée. Il a fallu, en particulier, pour les versets comprenant des variantes, déterminer le plus objectivement possible la version qui devait, vraisemblablement, être la plus proche de l’original. Ensuite, à partir des meilleurs extraits les spécialistes ont constitué le manuscrit le plus fiable possible. C’est ainsi que beaucoup de manuscrits ont été élaborés, que l’on appelle les "textes originaux".

Pour l’A.T., les manuscrits les plus intéressants sont ceux des Massorètes. Ces derniers étaient des savants juifs, entre l’an 500 et l’an 1000, qui copièrent et travaillèrent les textes qu’ils tenaient de scribes, qui eux-mêmes les avaient recopiés depuis l’époque d’Esdras. Ils fixèrent la prononciation avec les points-voyelles, mirent en place une ponctuation, et rédigèrent tout un ensemble de notes dans lesquelles on trouve, par exemple, le comptage des lettres, des mots, des versets, et d’autres indications. On sait par le Talmud (tradition orale juive mise par écrit) que les copistes avaient des consignes extrêmement strictes. Le travail des Massorètes fut fait, lui aussi, avec une méticulosité exceptionnelle (s’il y avait 3 erreurs dans un manuscrit, il était considéré comme inutilisable). Le résultat est probant : des savants ont pu comparer le texte massorétique avec le Targoum araméen (traduction pour les lectures publiques) et d’autres traductions anciennes. Or les différences entre ces textes sont minimes. Il s’agit surtout de variantes orthographiques et grammaticales. Cela nous prouve le sérieux du travail des Massorètes, et donne crédit aux manuscrits qu’ils nous ont laissés. Les plus célèbres sont ceux des familles Ben Naphtali et surtout Ben Asher.

Pour le N.T., depuis Érasme et son fameux N.T. Grec Latin en 1516, jusqu’à Aland plus récemment, beaucoup de "textes originaux" ont été élaborés. Parmi les plus célèbres, citons celui de Robert Estienne en 1550, qui fit autorité jusqu’au 19ème siècle, et celui de Mill au 18ème siècle, parce qu’il mentionne beaucoup de variantes (peut-être toutes celles connues à l’époque). Aujourd’hui, on n’utilise pratiquement que le texte d’Aland (qui ne mentionne que peu de variantes).

 

1.3  L'archéologie biblique

La Bible est un livre d’une telle importance, qu’on ne s’est pas contenté de l’accepter tel quel. De multiples recherches ont été faites, pour :

  • reconstituer son texte,

  • le reproduire toujours plus fidèlement,

  • vérifier les faits qu’il rapporte.

Si les premiers chrétiens avaient la chance d’avoir connu Jésus Christ lui-même, ou ses apôtres, et de vivre à une époque où il n’était pas étrange de croire au surnaturel, il n’en a pas été ainsi de ceux qui ont suivi. Il est donc légitime de savoir ce que l’on croit et pourquoi on le croit, et surtout, il est parfois nécessaire de couper court aux critiques faciles du genre : "La Bible est farcie de légendes, elle a été transformée au cours des siècles, elle est en contradiction avec la science". Personne n’est obligé de croire la Bible, mais chacun devrait convenir que ce livre est extraordinaire aussi par la façon dont il a traversé les siècles.

L’archéologie est bien sûr un domaine de prédilection pour ceux qui s’intéressent à la Bible. Les pays de ce livre (Égypte, Israël, Palestine, ancienne Babylonie, Turquie, Grèce) lui ont donné une matière abondante. C’est à partir du 19ème siècle que l’archéologie biblique s’est développée, pour contrecarrer le rationalisme ambiant. Non seulement beaucoup de découvertes archéologiques ont confirmé quantité de faits que la Bible rapporte, mais un certain nombre d’entre elles ont été marquantes pour l’étude du texte lui-même.

  • 1890 : Le Caire. Au moins 200.000 fragments de l’A.T. découverts dans une synagogue, dont l’époque est située entre le 5ème et le 8ème siècle.

  • 1897 : Fayoum (Égypte). Des milliers de papyrus, puis d’autres encore en 1930. Quelques-uns sont des fragments du N.T. datant des 2ème et 3ème siècles. Or ces fragments se sont révélés quasiment identiques aux codex des 4ème et 5ème siècles… utilisés pour l’élaboration des textes originaux à partir desquels sont traduites nos bibles ! Preuve que le texte n’avait pas été altéré ! De plus, ce sont ces manuscrits qui nous apprirent que le texte du N.T. était écrit en koïné, grec populaire.

  • 1902 : papyrus de Nash. Petit fragment datant du 1er ou 2ème siècle.

  • 1947 : Qumran. Il existe plusieurs versions du récit très connu de cette découverte, la plus répandue étant celle-ci : un jeune Bédouin part à la recherche d’une de ses chèvres égarée. Parvenu devant une cavité dans un rocher, il y jette des cailloux… qui lui renvoient un écho métallique. Le jeune se décide alors à entrer dans ce qui s’avère être une grotte, et découvre des jarres en terre cuite, contenant des rouleaux de peau gravés. Il en prend pour le cas où cela pourrait intéresser un collectionneur, et de fil en aiguille, plusieurs savants dont le professeur Sukénick de l’Université Hébraïque de Jérusalem, se penchèrent sur ce qui constitue la plus grande découverte archéologique de Palestine.

Dans les 180 grottes de Qumran on trouva des manuscrits d’une valeur historique indéniable : environ 600 manuscrits des textes bibliques et des milliers d’extraits d’oeuvres littéraires diverses, reconstitués à partir de milliers de fragments. Ces découvertes permirent un bond en arrière de 1200 ans en matière de recherche historique. Les principaux arguments de la critique biblique d’alors furent anéantis devant les faits :

  • les plus anciens textes retrouvés datant de 400 av. J.C. (un fragment de Samuel), on peut considérer que les plus anciens textes bibliques datent d’au moins 1000 ans avant (car Samuel n’est pas le plus ancien, et il y a forcément un délai entre la date d’écriture, le moment ou le texte est reconnu donc recopié, et la date de découverte) ;

  • une copie du texte d’Esaïe, très controversé, était complète ;

  • les variantes entre manuscrits sont minimes ;

  • les variantes avec la Septante, traduction ancienne, sont minimes aussi ;

  • les variantes, enfin, avec d’autres manuscrits comme les samaritains ou égyptiens (dont les copistes ne se sont sans doute pas connus) sont minimes elles aussi.

  • 1975 : Tell-Mardikh (Syrie). Environ 15.000 tablettes d’argiles, dont l’époque est située entre 2400 et 2250 av. J.C. (époque d’Abraham). Ces tablettes parlent de plusieurs personnages bibliques (confirmant ainsi leur existence), et décrivent le monde des patriarches bibliques sans désaccord avec la Bible elle-même.

 

1.4.  La "nouvelle" archéologie

Pendant longtemps, les recherches archéologiques partaient de la Bible, qui en était le guide. En 1890, l’École biblique de Jérusalem est créée par le père Lagrange (dominicain français). A partir de cette époque, l’archéologie se veut neutre, indépendante de la Bible, à laquelle ses découvertes sont comparées après coup. En 1920, l’État français reconnaît l’École biblique de Jérusalem, qui devient l’École biblique et archéologique française de Jérusalem.

Aujourd’hui, on parle de la "Nouvelle archéologie" qui, sans forcément remettre en question la valeur spirituelle et morale de la Bible, s’interroge sur l’historicité de ses récits.

Il faut se souvenir de ceci :

  •  Ce n’est pas parce qu’à un endroit donné on ne trouve rien, que rien n’a existé ! Comme toutes les sciences, l’archéologie fonctionne avec des hypothèses, qu’il lui appartient de vérifier, de remettre en question, d’abandonner, au fur et à mesure de ses découvertes. Ainsi, on a dit par exemple qu’Abraham n’avait pas pu exister en -1800 parce que les chameaux n’ont été domestiqués qu’en -1000. Mais bien des affirmations visant à démontrer que la Bible n’est en accord ni avec l’archéologie ni avec la science ont été démenties par de nouvelles découvertes. Alors on ne peut s’arrêter à de telles affirmations.

  • De plus, certains événements bibliques peuvent n’avoir pas eu assez d’importance dans le monde d’alors pour être consignés dans les récits extra-bibliques. La Bible elle-même ne rapporte les événements que pour leur valeur morale.

  • La "nouvelle" archéologie prétend que "l’ancienne" justifiait à tort la conquête de la Palestine par Israël (en disant que la Palestine appartenait, historiquement, au royaume d’Israël). Or elle-même peut être utilisée pour justifier une politique anti-sioniste, en tentant de prouver qu’Israël n’a aucun droit historique sur la Palestine. Où est la neutralité ?

  • La valeur du message biblique n’est pas fondée sur son historicité, parce que la Bible n’est pas un livre d’histoire. Qu’est-ce que cela changerait au récit de la Création s’il était prouvé que ce n’est pas Moïse qui l’a écrit ? Même les défenseurs de la "nouvelle" archéologie reconnaissent que leurs conclusions ne remettent pas en cause cette valeur.

  • Selon l’archéologie, la période d’écriture de la Bible serait de 8 siècles (-600 à 150) ou 9 (-700 à 150), ou encore 11 (-1000 à 150). Si Moïse est l’auteur du Pentateuque, cette période est de 15 siècles (-1400 à 100). Dans tous les cas, l’unité d’écriture sur une période de 8 siècles au minimum, avec plusieurs dizaines d’auteurs et des thèmes et genres très variés peut, à juste titre, être considérée comme un miracle.

 

 

  1. A l'origine du livre

2.1. l'Ancien Testament

Si l’on croise les données fréquemment admises et celles transmises par les découvertes, on arrive à ceci :

  • 15e siècle av. J.C. : Moïse commence à écrire (ou réécrire des textes connus). Il affirme à de nombreuses reprises que Dieu lui parle, en particulier en Exode 17. 14 où il est chargé de compléter un livre déjà existant. Ses écrits constituent le Pentateuque, ou les 5 premiers livres de l’A.T..

  • Période indéterminée : bien des écrits sont diffusés, dont certains mentionnés dans la Bible, mais tous ne sont pas reconnus par les Juifs d’alors comme inspirés, donc pas copiés méticuleusement ni gardés précieusement. La Bible elle-même cite les écrits de Gad, de Nathan, d’Akhija, de Jehdo, d’Iddo, de Shemahia, sans que l’on sache si ces écrits constituent certaines parties d’elle-même (comme les Chroniques ou les Rois par exemple), ou s’il s’agit d’un autre type de documents.

  • 11e et 10e siècle av. J.C. : un certain nombre d’auteurs, dont les plus connus sont David et Salomon, et plusieurs de leurs "sages" comme Asaph ou Ethan, écrivent une série de poèmes, cantiques, proverbes : les psaumes et les hagiographes.

  • 8e, 7e, 6e et 5e siècle av. J.C. : c’est la période des prophètes d’Israël et de Juda, qui écrivent ou font écrire les messages qu’ils diffusent, et qui constituent 8 livres.

  • 5e siècle av. J.C. : des prêtres samaritains coupés du monde, sur le Mont Garizim, recopient les textes déjà reconnus parmi les Juifs.

  • Même siècle : à l’époque du scribe Esdras dont un livre porte le nom, les Juifs sont dispersés par l’exil. Ils ont perdu leur pays, le temple, la royauté, et même leur langue (puisqu’ils parlent araméen et grec tout autant qu’hébreu). Il leur faut donc se regrouper autour de "quelque chose", et revenir à ce qui ne peut que les réunir : la Parole de leur Dieu. C’est alors que des scribes, docteurs de la Loi et sacrificateurs regroupent les textes que les Juifs reconnaîtront comme inspirés, et les classent en 3 sections :

  • la Torah (Loi, ou livres de Moïse), au nombre de 5 ;

  • les Nebiim (Prophètes), 8 ;

  • les Ketubim (Psaumes et Hagiographes), 9.

Jésus Christ parle de ces 3 sections des "écritures" en Luc 24. 44-45, leur apportant ainsi sa "caution", et prouvant qu’elles étaient reconnues par les Juifs de son époque. Il reprend aussi l’ordre défini par les rabbins d’alors, selon lequel l’A.T. (Tanak, ou Tanach) s’achève par les Chroniques et non par Malachie comme aujourd’hui : en effet, Jésus Christ parle de Zacharie comme étant le dernier martyr (Matthieu 23. 35), or c’est bien dans 2 Chroniques que ce fait est relaté (24. 22).

  • 3e siècle av. J.C. : le roi macédonien d’Égypte, Ptolémée Philadelphe, fin lettré, veut connaître mieux la vie et les mœurs de ses sujets. Il demande donc à 72 savants Juifs (6 par tribu) de traduire en grec leurs écrits sacrés. Cela donna la version dite "Septante", qui devint très rapidement célèbre, le grec étant alors la langue universelle (vers l’an 200 av. J.C., Genèse 1. 3 est cité dans un traité grec !). Elle comporte quelques variantes ou ajouts par rapport au texte arrêté à l’époque d’Esdras, ce qui a parfois fait croire qu’il y avait 2 canons juifs.

  • 2e siècle av. J.C. : c’est l’époque des Macchabées, ces quatre guerriers juifs qui dirigèrent la révolte de leur peuple contre le roi de Lysie, Antiochus Épiphane. Les Juifs reconnaissent l’autorité des livres composant le Tanak. Il y en a 22, autant que de lettres dans leur alphabet, comme pour en souligner l’unité. Ce nombre diffère parfois, certains livres étant ou non regroupés en un seul, ce qui en fait au total 24, 26, ou 39, mais il s’agit en fait du même contenu. Les Juifs s’appuient sur ce livre pour faire front à la persécution. Beaucoup plus tard, après la chute de Jérusalem, la Yeshiva (l’Académie juive) confirmera ce canon.

  • 170 de notre ère : Mélite, évêque de Sardes, établit la plus ancienne liste des livres de l’A.T. que l’on ait. Elle ne comprend pas le livre d’Esther.

 

2.2 Le Nouveau Testament

On a vu que Jésus Christ a "donné sa caution" à l’Écriture, composée alors de l’A.T. ; il annoncera aussi, à l’avance, les trois "sections" du N.T., en Jean 14. 26 et 16. 13 : "les choses que je vous ai dites" (les évangiles), "la vérité selon laquelle il faut vivre" (Actes et les épîtres) et "les choses qui vont arriver" (Apocalypse).

Le christianisme s’est d’abord répandu grâce aux prédications et témoignages des apôtres et premiers chrétiens. Ce n’est que peu à peu qu’il s’est avéré nécessaire d’écrire, tant la vie de Jésus Christ (les évangiles) que la doctrine (les épîtres) pour éviter qu’avec la dispersion des chrétiens et la disparition des premiers apôtres la mémoire ne se perde, pour réguler la vie des églises locales, et pour répandre le message biblique dans les siècles qui suivraient.

  • An 50 de notre ère : les premiers livres du N.T. sont écrits. Il s’agit des lettres de Paul (soit environ 20 ans après la mort et la résurrection de Jésus Christ).

  • 65 - 100 : les évangiles sont écrits (soit entre 35 et 70 ans après les faits qu’ils rapportent). Les plus anciens manuscrits que l’on ait d’eux datent de l’an 150. Mais l’on a des fragments du N. T. datant de 125 - 130, soit 30 ou 35 ans après la date présumée de la rédaction originelle, ce qui est exceptionnel pour un écrit de l’antiquité.

  • 2e siècle : les chrétiens donnent à "l’Écriture" le nom d’Ancien Testament.

  • Fin du 2e siècle : le "canon ou fragment de Muratori" est constitué (en réaction à ceux qui contestaient les livres dont l’autorité était reconnue). Ce "canon ou fragment" cite tous les livres du N. T., sauf Hébreux et 1 Pierre ; peut-être, justement, parce qu’il ne s’agit que d’un fragment ?

  • 230 : Origène lui aussi dresse une liste de tous les livres qui seront reconnus par l’ensemble des chrétiens.

  • Entre le 2e et le 4e siècle : les Pères de l’Eglise citent tous les 66 livres de la Bible, preuve que ces livres faisaient déjà autorité. Très vite après, ils auront cité même pratiquement tous les versets du N.T..

  • 313 : c’est l’année de l’édit de Milan. L’empereur Constantin ordonne à un dénommé Eusebe de copier 50 Bibles en grec. A partir de ces copies, des savants travaillent sur l’original, à Byzance, et établissent le texte dit byzantin. Ce texte sera lui-même copié de multiples fois, avec beaucoup de rigueur voire de scrupules, et deviendra une référence.

  • 365 : Athanase, évêque d’Alexandrie, établit une liste des 27 livres du N.T., 27 comme le nombre de lettres de l’alphabet grec, ce qui, pour les chrétiens d’origine juive avait une importance. D’autres l’avaient fait avant lui, mais c’est à partir de cette date que ces livres seront reconnus par tous, bien qu’encore officieusement.

  • 382 - 385 : après quelques tentatives de traductions de la Bible en latin (comme celle dite Itala), Jérôme, premier secrétaire de Damase 1er (évêque de Rome) et qui aurait dû lui succéder, reçoit l’ordre de faire lui-même une traduction, des livres reconnus par tous et de quelques autres. Ce qu’il fait : cela donnera la Vulgate (= "simple", "populaire"), qui ne sera reconnue à sa juste valeur qu’au 8e siècle. En introduction, il distingue les livres dits "apocryphes" des livres reconnus par tous comme inspirés.

  • 4e et 5e siècle : plusieurs conciles des églises, pour définir le canon biblique. C’est à Carthage, en 397, qu’il sera reconnu officiellement.

 

2.3   Manuscrits et Expansion

  • Premiers siècles : plusieurs traductions voient le jour, entre autres les coptes (en hassidique, en bohaïrique), celles en éthiopien, en géorgien etc. La plus connue est la Peschitta (mot signifiant "simple"), en syriaque (son N.T. date du 5ème siècle). Il faut noter que les différents traducteurs n’avaient sans doute pas de relations entre eux.

  • 4e siècle : c’est sans doute durant ce siècle qu’A.T. et N.T. furent rassemblés. Le Codex Sinaïticus (de cette époque) est une des Bibles les plus anciennes (bien qu’il y manque quelques textes de l’A.T.). C’est l’Allemand Tischendorf qui a fait connaître le Codex Sinaïticus, après un travail acharné, des recherches, des voyages, des transactions (1859). On pourrait penser qu’il a trouvé ce Codex "par hasard" ! Il s’agit de 2 liasses, trouvées à plusieurs années d’intervalle, la 1ère dans une corbeille à papier ! Ce Codex est le plus important de tous avec le Codex Vaticanus (4e siècle), le Codex Alexandrinus (Bible presque complète, en grec, 5e siècle) et le Codex Washingtonianus (4ème siècle, découvert en 1906). Il y en a beaucoup d’autres : Ephraemi (5e siècle), Bezae (6e), du Caire (9e), Aleppo et des Prophètes de Pétrograd (10e), plus ou moins amputés, et qui parfois ne concernent que l’A.T.. Mais ce sont les 4 premiers cités qui permettront les plus gros progrès dans l’authentification des documents existants, l’étude des langues originelles et l’établissement de manuscrits fiables.

C’est aussi au 4e siècle que la Bible se répand au Nord de l’Europe, avec sa traduction par l’évêque Ulfilas, dont on peut dire qu’il créa lui-même un système d’écriture. Cette traduction est le Codex Argenteus (ou la Bible en argent). Elle est un miracle de conservation, ayant voyagé au gré des guerres sans jamais disparaître : au contraire, les guerres ont permis qu’elle se répande, et que la Scandinavie soit évangélisée.

  • Moyen-Âge : les Bibles sont interdites, confisquées, brûlées, scellées… Pourtant, des moines les étudient et les recopient. Ce travail à l’écart, dans les monastères, permet la conservation du texte.

  • 8e siècle : Bède le Vénérable traduit l’évangile selon Jean en anglais, d’après le latin, et meurt après la dernière phrase ! Il faudra attendre John Wycliffe en 1382 pour que la Bible soit intégralement traduite en anglais. C’est de ce Wycliffe qu’une association qui se charge de donner la Bible à tous les peuples tirera son nom.

  • 11e siècle : Lanfranc, un conseiller de Guillaume le Conquérant, Duc de Normandie, entreprend une division de la Bible en chapitres. L’idée n’est cependant pas de lui, puisque certains découpages avaient déjà été effectués dans les synagogues et par les Massorètes, pour favoriser la lecture, mais ils n’apparaissent pas dans les manuscrits.

  • 12e siècle : Pierre Valdo traduit la Bible en langue provençale. Tout un peuple s’y attachera et sera persécuté pour la défendre : les Vaudois, qui tirent leur nom de Valdo.

  • C’est aussi au 12e siècle que le mot "bible" s’impose. Dans l’église primitive on appelait "biblia hagia" (c’est-à-dire, en grec, "livres saints") l’ensemble des textes utilisés lors des célébrations (ceux sur papyrus viennent de la ville de Byblos). Le mot "biblia" devient, en latin, un féminin singulier, traduit en français par "bible". On peut donc dire que "bible" signifie "les livres".

  • 1226 : la division en chapitres parachevée par Langton, professeur à la Sorbonne, est introduite dans la Vulgate, publiée sous le nom de "Bible parisienne".

  • 1250 : première Bible en français, publiée par l’Université de Paris, avec la division en chapitres.

  • 1456 : le premier livre imprimé sort de presse, et c’est une Bible ! Johannes Gensfleisch dit Gutenberg (1400 - 1468), après 6 ans de travail dont 4 pour la préparation des lettres, imprime la Vulgate (avec 6 collaborateurs). C’est un événement décisif pour l’expansion de la Bible. Lors de cette première édition de 1456, 150 exemplaires sortent de presse (il en reste 45 aujourd’hui). La plupart sont sur papier (pour vulgariser le texte), mais l’on en sort aussi une trentaine sur parchemin, ce qui assure une plus grande qualité.

  • Dans les années qui suivent, les imprimeurs se multiplient, l’impression de la Bible aussi, en différentes langues et présentations. En 1466, la première Bible en un seul volume sort de presse (en allemand). Au moment de la Réforme, c’est-à-dire environ 60 ans après que la première Bible soit sortie de presse, il y en a eu 70.000 d’imprimées, complètes, et 100.000 N.T..

  • 1496 : 1ère traduction française par de Rély, d’après la Vulgate.

  • 1509 : un imprimeur français, Henri Estienne, publie le Psautier de Lefèvre d’Étaples, qui a la particularité d’être découpé en versets.

  • 1516 : Érasme, un hollandais, produit son N.T. Grec Latin, dont se serviront entre autres Luther et Tyndale.

  • 1530 (1523 pour le N.T.) : traduction française de Lefèvre d’Étaples, toujours d’après la Vulgate mais affranchie des thèses de Rome (par ex. : "Faites pénitence" devient "Amendez-vous").

  • 1534 : 1ère traduction en allemand d’après les textes originaux, par Luther. Il lui arrive de rester 15 jours sur un même mot ; il interroge l’homme de la rue, choisit parfois un mot moins exact mais plus compréhensible. En 12 ans il en fera 13 révisions !

  • 1535 : la Bible en français d’après les textes originaux, par Olivétan. C’est un maître d’école, qui l’a traduite pour son édification personnelle puis a mis son travail au service des croyants. Il était cousin de Calvin, et c’est même lui qui l’a amené à une vraie conversion au christianisme.

  • 1536 : 1ère traduction en anglais d’après l’original (Tyndale).

  • 1550 : Robert Estienne, fils d’Henri déjà nommé, s’appuyant sur le travail d’Érasme publie un N.T. grec. Des éditeurs hollandais, les frères Elzévir, lui donnèrent le nom de "Textus Receptus" (pour "texte reçu par tous"). Il fera autorité et sera traduit en plusieurs langues, jusqu’au 19ème siècle. A cette époque on prend conscience qu’il comporte des adjonctions de copistes et on le met de côté, du moins petit à petit. Aujourd’hui, certains l’appellent le "Texte Refusé par tous" !

  • 5 ans plus tard, Robert Estienne publie la Bible complète en latin, avec le découpage en versets inspiré de celui ébauché un siècle plus tôt par Sante Paganino, un dominicain italien.

  • 1696 : publication de la célèbre version catholique de Lemaistre de Sacy, parmi les très nombreuses versions catholiques sorties après l’interdiction de traduction par Rome ! Mais il s’agissait souvent de traductions partielles.

  • On estime à 90 le nombre de traductions de la Bible parues entre 1566 et 1910.

  • La version française d’Olivétan fut très répandue jusqu’au début du 20e siècle, et révisée plusieurs fois : 1560 (Calvin), 1588 (de Bézer), 1707 (Martin, avec 78 manuscrits de plus qu’Olivétan), 1744 (Ostervald).

  • 1804 : fondation de la première Société Biblique, par le Pasteur Charles, un Gallois.

  • Fin du 19e siècle : fondation du premier Institut Biblique (Moody, à Chicago).

  • 20e siècle : multiplication des Bibles avec références ou notes, des commentaires analytiques ou linéaires, des concordances uni-langue ou multi-langues, des dictionnaires, des cahiers de culture biblique ; puis des logiciels comprenant le texte biblique, des commentaires, des notes…

  • De 1815 à 1998 : 3,88 milliards de Bibles ont été diffusées.

 

2.4. Canon et Apocryphes

Le mot "canon" vient de l’hébreu "quaneh", c’est-à-dire canne (à mesurer, comme dans Ez. 40. 3 ou Apoc. 21. 15). Il renvoie à une norme, une règle. Le mot "canon" est utilisé par les Pères de l’Eglise pour désigner les écritures reconnues comme divinement inspirées. Même si c’est lors de Conciles que le canon a été arrêté, aucune commission n’a l’autorité pour trancher dans ce domaine. Les Conciles ont donc plutôt servi a reconnaître officiellement les livres qui s’étaient imposés à tous. A posteriori, des spécialistes ont cerné les points communs qu’il y avait dans ces livres "canoniques", qu’ils ont appelés "les critères de reconnaissance".

On a classé les livres ayant eu une certaine reconnaissance morale chez les Juifs et les premiers chrétiens en 4 groupes :

  • ceux qui furent acceptés à l’unanimité

  • ceux qui furent acceptés, puis remis en question

  • ceux qui furent rejetés par tous après des controverses

  • ceux qui furent acceptés par quelques-uns seulement.

Les premiers constituent le canon, les derniers les Apocryphes. Ce mot vient du grec "apokrupha", qui signifie "caché", "secret", ou, dans le cas qui nous occupe, "non authentique". Peut-être en est-il question en Luc 1. 1 ? Il y en a 9, 11 ou 13 selon les classifications.

Les croyants ont donc, peu à peu, reconnu des livres comme divinement inspirés. Mais même des auteurs non chrétiens, dans plusieurs livres anciens, font la distinction entre le canon universel et les Apocryphes, preuve qu’elle était de notoriété publique il y a déjà bien longtemps : Flavius Josèphe, Philon… Quant à l’auteur de 2 Macchabées, il dit que ce qu’il écrit est peut-être médiocre, mais qu’il ne pouvait faire mieux ! Aurait-il dit cela s’il avait été sûr d’être inspiré par Dieu ? De plus, alors que dans les 66 livres de la Bible on trouve une extraordinaire unité de pensée, certaines doctrines ne se trouvent que dans les Apocryphes, et sont en contradiction flagrante avec le reste de la Bible : la vénération des saints, les indulgences, le purgatoire, l’autorité de la tradition, les prières pour les morts, l’assomption de Marie etc.

Pour clore là-dessus, il faut préciser que Jérôme avait ajouté à la Vulgate le Prologue galaetus, dans lequel il disait : "Tout ouvrage en dehors des 24 livres de l’A.T. (avec le découpage retenu aujourd’hui cela fait 27) est apocryphe" (c’est de lui que vient l’appellation). Or, lorsque Rome reconnut officiellement la Vulgate (Concile de Trente, 1546 - 1563), elle en ôta le Prologue galaetus, et décréta les apocryphes comme "deutérocanoniques", c’est-à-dire "second canon". Cela permettait de justifier les doctrines rejetées par la Réforme.

 

2.5. Anecdotes... qui n'en sont pas

On aurait du mal à attribuer quelques vertus à la prison. Pourtant, c’est dans une prison que la première Bible anglaise d’après les originaux a été traduite, par Tyndale. Le malheur de cet homme a fait le bonheur d’innombrables Anglais (ce n’est pas sans rappeler le fait que plusieurs lettres de Paul ont été écrites de la prison de Rome).

Lemaistre de Sacy était lui aussi en prison… jusqu’au lendemain de l’achèvement de sa traduction !

Inversement, Luther, lui, a traduit la Bible en allemand dans un château, où il était retranché pour sa sécurité.

L’ancêtre de la Bible imprimée fut celle que l’on nommait "la Bible des pauvres", parue en 1420. Elle était composée de 40 gravures sur carton, représentant des scènes bibliques (selon le procédé de la xylographie, le sujet était gravé sur du bois, lui-même enduit d’encre puis appliqué sur le carton). C’est de là que l’idée vint à Gutenberg de graver des textes. Il gravera sa première feuille à Mayence, en 1445, soit 11 ans avant l’impression de la première Bible.

Origène (185-254) est un précurseur dans le domaine des bibles d’étude, puisqu’il a fait une transcription de 6 textes bibliques en parallèle. Au 16e siècle, un Cardinal commanda l’impression du N.T. avec le grec et le latin en parallèle (ce qui fut fait par Erasme). Comme quoi, le souci de fiabilité du texte ne date pas d’aujourd’hui, même si les moyens d’alors étaient très limités.

C’est Olivétan qui, le premier, utilise le mot "Éternel" pour traduire "Yahvé" ("Celui qui est").

Robert Estienne n’a que 19 ans quand il prépare pour la première fois une édition du N.T.

Après l’interdiction de traduction par Rome, plus de 90 versions catholiques paraissent ! Même s’il s’agit le plus souvent de versions partielles, cela vaut la peine d’être souligné !

Pendant 2800 ans, soit 82% de son histoire (de -1400 environ à 1456) la Bible s’est répandue alors que, bien sûr, elle ne pouvait pas être copiée autrement qu’à la main.

Tischendorf, en arrivant au monastère où il devait trouver le Codex Sinaïticus, fut hissé à la porte dans une corbeille… et c’est dans une corbeille qu’il fit sa première découverte, juste avant de repartir.

Voltaire dit de la Bible : "Dans 100 ans, elle sera aussi périmée qu’un almanach". Or 26 ans après sa mort fut fondée la première Société biblique, et 200 ans après, sa maison de Fernay abritait… une Société biblique !

Alors que la Bible a été interdite pendant très longtemps, le Petit livre rouge de Mao Tsê-tung, lui, devait obligatoirement être possédé par chaque Chinois, à une certaine époque. Pourtant ce livre, second ouvrage le plus répandu après la Bible, n’a été diffusé qu’à 800 millions d’exemplaires, soit 3 milliards de moins que la Bible…

 

 

3.    La Bible aujourd'hui

3.1.  Quelques chiffres

On a vu donc qu’il y a, dans la Bible, 66 livres reconnus comme canoniques par tous les croyants. C’est sans doute plus important que les chiffres qui suivent, mais après tout, pourquoi ne pas les dire aussi ?

  • Il y a 1189 chapitres (929 dans l’A.T. et 260 dans le N.T.), 31173 versets (23214 et 7959) dont, par exemple, 433 dans la lettre aux Romains ;

  • Environ 3 millions de lettres (cela dépend, bien sûr, des traductions), 515280 dans l’A.T. hébreu (dont 42377 "aleph" et 38218 "beth" ;

  • 6 livres de l’A.T. ne sont pas cités dans le N.T. (Juges, Ruth, 1 et 2 Chroniques, Esther, Cantiques des cantiques). Mais certains personnages ou événements dont parlent ces livres y sont évoqués.

  • Pour lire la Bible silencieusement, à une vitesse moyenne, il faut 49 heures (38 pour l’A.T. et 11 pour le N.T.). A voix haute, il faut 70 heures et 40 minutes. Pour la lire en 1 an, il faut en lire 3 chapitres par jour pendant 8 mois et 4 chapitres par jour les 4 mois restants.

  • On trouve 6499 fois le mot "Yahvé", et, dans l’A.T., 3808 fois "Dieu dit" ou des expressions similaires. Rien qu’en Malachie (4 chapitres) : 24 fois. On compte, aussi, plus de 1000 promesses faites par Dieu ;

  • Bien que l’on appelle la loi de Moïse "Les 10 commandements", elle en compte 613 (248 positifs et 365 négatifs) !

  • Pour imprimer la première Bible, en 1456, Gutenberg fabriqua 46000 lettres de plomb. Le livre sortit de presse en 2 volumes (648 et 634 pages, soit 1282 au total). Chaque page comportait 42 lignes, et nécessitait 12 heures de travail. Il fallait ensuite 1 heure pour le tirage en 10 exemplaires, puis laisser sécher et peindre les initiales (travail du rubricateur). Pour 1 exemplaire sur parchemin, 170 peaux sont nécessaires ; il en faudra, donc, plus de 5000 pour cette première impression…

  • Le nombre de Bibles ou portions de la Bible vendues chaque année, équivaut à 1 exemplaire à la seconde, nuit et jour ;

  • La plus grande Bible de tous les temps est en bois, à Los Angeles. Il a fallu 2 ans pour la construire. Elle comprend 8048 pages de 1 m chacune, a 2,5 m d’épaisseur et pèse 547 kg.

  • La plus petite Bible imprimée est en Angleterre. Elle mesure 4,5 cm sur 3 (n’est donc pas plus longue qu’une allumette), a 2 cm d’épaisseur, 878 pages, et pèse 20 g. Il faut une loupe pour la lire. Elle est 545 fois plus petite que la plus grosse Bible imprimée. Mais il en existe une plus petite encore, sur un microfilm de quelques centimètres carrés.

 

3.2. Un texte fiable

Aujourd’hui encore, tout traducteur doit utiliser la meilleure base de travail possible. Celle-ci sera donc constituée à partir de six sources :

  • les papyrus ;

  • les traductions antiques, comme la Septante ou la Vulgate, mais aussi les traductions coptes ou d’autres encore (parfois il n’en reste que des citations dans les écrits des Pères de l’Église). Rien qu’en latin, on possède environ 9000 textes du N.T., qui sont autant de garanties de fiabilité ;

  • les citations par les premiers chrétiens (en tout cas les Pères de l’Église) ;

  • les lectionnaires, c’est-à-dire les livres utilisés pour les offices religieux entre le 4e et le 12e siècle, qui contiennent des extraits bibliques et des commentaires ;

  • les inscriptions sur des murs, des pièces de monnaie, des morceaux de poterie…

  • les manuscrits, documents qui revêtent un intérêt particulier, et classés en plusieurs groupes. Les premiers étaient les alexandrins. Ils furent remplacés peu à peu par les byzantins, dont on avait environ 200 exemplaires au 9e siècle. Entre le 9e et le 15e siècle, on aura 5000 manuscrits supplémentaires (car l’apparition des lettres cursives et l’invention du papier permirent la multiplication des copies). 5000 qui concordent, utilisés par tous les courants de pensée de la chrétienté. Ainsi, au 19ème siècle on a pu comparer la lettre aux Romains dans 140 manuscrits. On n’a pas trouvé plus de 5 différences, et toutes étaient insignifiantes.

Sur l’ensemble du N.T., on a relevé 200.000 variantes. Or les spécialistes notent ceci :

  • la plupart de ces variantes sont insignifiantes (ex. des mots différents, mais qui ont le même sens) ;

  • on retrouve parfois la même variante, répétée de nombreuses fois ;

  • souvent il s’agit d’orthographe, d’ordre des mots, de grammaire ;

  • 10 ou 12 versets comportent des différences relativement importantes, 8 d’entre elles concernent 1 seul mot, voire 1 seule lettre !

  • dans toutes les œuvres de l’antiquité il y a des variantes (dans les traductions de Shakespeare, oeuvre qui n’a pourtant que 400 ans, les spécialistes trouvent même des erreurs flagrantes). La différence entre ces variantes et celles de la Bible c’est que ces dernières sont noyées dans des milliers de textes et non dans quelques manuscrits seulement.

Ainsi, sur 5000 manuscrits et 9000 traductions anciennes on peut affirmer que les textes sont identiques à 99%. Aucune doctrine fondamentale du christianisme n’est remise en question par ces variantes. Aucune "falsification" du texte ne peut avoir eu lieu. Et pourtant, bien peu de copistes ou de traducteurs ont eu de liens entre eux !

Aujourd’hui on a environ 5300 manuscrits du N.T. grec et 13000 de portions de ce même N.T., qui s’ajoutent aux 9000 du N.T. latin déjà cités. Certains datent de 30 ou 35 ans seulement après la date présumée de la rédaction originelle. A titre de comparaison, on possède une dizaine de manuscrits de La guerre des Gaules de Jules César, datant de 850 ans après la mort de l’auteur. De l’Histoire de la guerre du Péloponnèse de Thucydide, à part quelques manuscrits en très mauvais état, on possède environ 8 manuscrits datant de 1500 ans après la mort de l’auteur. Et l’on pourrait faire un constat identique pour les Histoires d’Hérodote (5ème siècle av. J.C.), ou L’Iliade et l’Odyssée (9ème siècle av. J.C.). Comment donc douter de la fiabilité du texte biblique ?

 

3.3            De multiples traductions

Les langues vivantes évoluent sans cesse, inéluctablement, et malgré les puristes et les nostalgiques ! Les langues mortes, elles, n’ont cessé de nous livrer leurs secrets, grâce aux découvertes successives et à l’étude des civilisations anciennes. Ces deux faits expliquent à eux seuls qu’il y ait eu tant de traductions au cours des siècles. Mais de plus, le niveau culturel des êtres étant très hétérogène, il faut une grande diversité de traductions pour que le texte biblique soit accessible à chacun. Il est essentiel de comprendre que, même si la Bible est un monument de la littérature, elle n’est pas destinée à donner des leçons dans ce domaine, ni dans celui de la linguistique. Elle a un message capital à transmettre, qu’il faut mettre à la portée de chacun. La multiplicité des traductions et des versions contribue à cela. Elle est de plus un témoignage à la valeur de ce livre, et une richesse. Saint Augustin déjà (4e siècle), disait qu’en confrontant plusieurs versions, on perçoit mieux le vrai sens du texte.

Mais comment traduire ? Qui plus est, comment traduire une langue sémitique dans laquelle le sens, les sons, le rythme et les images ont plus de place que les idées elles-mêmes, en une langue analytique, dominée par la précision des mots et des tournures ? Faut-il faire du mot à mot, soit une traduction que l’on nomme à correspondance formelle ? Peut-on traduire sans interpréter ? Une traduction dite à équivalence dynamique (un mot étant traduit par un groupe de mots censé exprimer la même idée) ne favorise-t-elle pas les périphrases qui dissolvent le vrai sens de l’original ?

Autant de questions légitimes, qui ne peuvent recevoir de réponses pleinement satisfaisantes. Deux nécessités s’imposent alors :

  • ne pas oublier que le problème de la traduction est trop complexe pour être résolu par des non-spécialistes, ou par des pseudo-spécialistes n’ayant qu’une connaissance limitée des langues anciennes, de la linguistique et des textes ;

  • admettre que la multiplicité des traductions et des versions sert la "cause" de la Bible plutôt que de lui nuire, en ce sens qu’elle permet à quantité de lecteurs ayant des cultures et des objectifs différents d’avoir accès à ce livre.

Cela ne signifie pas que toutes les traductions et versions se valent !

Entre 1611 et 1970 on a compté plus de 500 traductions ou révisions de la Bible ou du N.T., rien qu’en anglais ! Aujourd’hui, on compte 600 versions différentes dans cette langue, et plus de 400 en français. Parmi ces dernières, citons, dans l’ordre chronologique :

  • la Segond (1880). Plusieurs fois révisée, la plus utilisée dans les milieux protestants et évangéliques ;

  • la Darby (1885). Intéressante comme Bible d’étude parce qu’elle suit l’original de très près ;

  • la Crampon (1900). La plus utilisée par les catholiques, pendant 50 ans ;

  • la Pléiade (1971), même si la Bible n’a pas besoin de figurer dans cette prestigieuse collection pour être célèbre !

  • la Traduction Œcuménique de la Bible (1975). Reconnue à la fois par les catholiques et beaucoup de protestants ;

  • la Parole Vivante (1976), qui est une transcription, une paraphrase du N.T., et non pas une traduction ; cela bien compris, elle a son utilité ;

  • la Français courant (1982). Intéressante pour ceux qui se tiennent difficilement à une longue lecture ;

  • la Chouraqui (1985). Bible juive comprenant pourtant le N.T. !

  • la Bayard (2001). Style qui se veut accessible à tous, pourtant parfois surprenant ! Des traducteurs "non-spécialistes" du texte biblique y ont travaillé.

Un mot encore sur la Traduction du Monde Nouveau. Elle a au moins 3 singularités parmi les Bibles actuellement publiées en français :

  • il semble que ce soit la seule à ne pas être traduite sur les textes originaux (c’est une traduction de la T.M.N. anglaise) ;

  • on ne connaît pas le nom de ses auteurs ;

  • elle est en désaccord avec les autres traductions sur les grandes doctrines du christianisme (en particulier la divinité de Jésus Christ).

Quant à la "Bible des communautés chrétiennes", publiée dans les années 90 par les frères Hurault, elle n’a de Bible que le nom. C’est une falsification à des fins politiques, et même un outrage au message biblique.

Au milieu du 17e siècle, la Bible avait été traduite, tout ou partie, en 33 langues. En 1804, 67 langues ; 1900, 71 ; 1994, 2167 ; 2002 : 2303. Bien qu’il existe environ 6800 langues et dialectes, on estime qu’aujourd’hui 4 personnes sur 5 dans le monde, peuvent lire la Bible ou un extrait d’elle. Parallèlement à l’écrit, il existe des portions de la Bible sur bande sonore en 5500 langues.

 

3.4. Un message qui nous concerne

Il est difficile de résumer en quelques mots un message tellement important que beaucoup de croyants furent prêts à mourir pour lui ! On pourrait effectuer des regroupements et dire, très succinctement, ceci :

  • le Pentateuque : Dieu crée l’homme, parfait, libre, heureux et responsable. Mais celui-ci, usant de sa liberté, choisit de désobéir à Dieu. Dès lors, son histoire va de mal en pis. Dieu lui donne une "preuve" qu’il ne peut s’en sortir (la Loi), tout en lui annonçant le moyen de Salut (un sacrifice).

  • de Josué à Esther : dans ces 12 livres, pourtant bien différents les uns des autres, on voit de nombreuses scènes qui préfigurent, pour le croyant d’aujourd’hui, les luttes spirituelles avec les interventions de Dieu en faveur de celui qui lui fait confiance, parfois à l’insu de celui-ci.

  • de Job au Cantique des Cantiques : ces livres rassemblent des réflexions existentielles, les réponses de Dieu, des préceptes pour la vie quotidienne, et les sentiments éprouvés dans diverses circonstances de la vie (joie, peine, amour, dépression, espoir retrouvé, libération intérieure… ).

  • les Prophètes : ils illustrent le principe de la responsabilité de l’homme, de sa misère loin de Dieu, et de la grâce qui veut l’en tirer, tout en annonçant l’avenir, la venue du Messie qui sauvera des péchés, libérera l’homme et même, un jour, la terre entière.

  • les Évangiles racontent la vie de Jésus Christ, chacun sous un aspect différent, comme un diamant que l’on regarderait sous ses multiples facettes (c’est pourquoi l’accent n’est pas toujours mis sur les mêmes détails). Mais le récit de la crucifixion se retrouve dans les 4 évangiles, comme le message essentiel, déjà annoncé tout au long des précédentes pages de la Bible (dès le 3ème chapitre de la Genèse).

  • les Actes : on y voit l’Eglise, composée de tous ceux qui croient en Jésus Christ, être établie par le Saint-Esprit agissant à travers eux.

  • les Épîtres donnent des enseignements à la fois doctrinaux et pratiques sur la vie de et dans l’Église.

  • l’Apocalypse dresse un tableau de la fin du monde, terrifiant pour les non-croyants, réconfortant pour les croyants, tableau débouchant sur une éternité de bonheur avec Dieu pour ceux qui auront mis leur confiance dans l’oeuvre de Jésus Christ, ou sur une éternité de malheur loin de lui pour ceux qui l’auront refusée.

En résumé, on peut retrouver à travers les 66 livres reconnus par tous les chrétiens un message réaliste, solennel et merveilleux tout à la fois, qui transparaît à chaque page et fait l’unité de ce livre extraordinaire :

L’homme est responsable, et perdu loin de Dieu, à qui il devra tôt ou tard rendre des comptes de la vie qu’il a reçue. D’où tous ses malheurs. Mais Dieu, Souverain (lui n’a de comptes à rendre à personne !) aime sa créature.

Dieu est tellement grand qu’il ne peut rien attendre de l’homme ;

L’homme est tellement petit qu’il ne peut atteindre Dieu par ses propres efforts ;

Dieu est tellement saint qu’il ne peut supporter le moindre mal ;

L’homme est tellement mauvais qu’il ne pourra jamais assez faire pour se sauver lui-même.

Alors, Dieu fait tout, de lui-même, selon ses propres pensées et ses propre critères, pour sauver l’homme perdu. Il va même jusqu’au sacrifice de son Fils. Sauver, cela signifie le réconcilier avec lui, non seulement pour l’avenir (après la mort), mais dès maintenant, pour qu’il puisse traverser les circonstances de la vie avec la force surnaturelle de Dieu.

Chacun est maintenant confronté à un choix :

  • abdiquer devant Dieu, croire au moyen que Lui a donné, pour naître de nouveau, comprendre enfin son destin et recommencer une vie qui vaille la peine d’être vécue ;

  • ne pas croire, ou croire "à moitié", et rester perdu, sans réponse, sans force, sans certitudes et sans paix.

 

Conclusion

La Bible n’est pas un livre comme les autres. Elle brasse les grandes questions existentielles, permet de décrypter le quotidien et de comprendre ses enjeux. Elle n’est pas un livre comme les autres parce qu’elle transforme la vie… de celui qui croit (Romains 1. 16) !

Des milliers de personnes pourraient témoigner de l’heureuse révolution que la Bible a fait naître en eux. Des milliers d’expériences ont été vécues, qui prouvent qu’avec la Bible tout change, et qu’elle reste le seul moyen de changer le monde lui-même. Deux exemples :

  • Mme Staines : son mari, missionnaire en Inde, et ses 2 plus jeunes enfants sont assassinés, brûlés vifs, en 1999. Or voici ce qu’elle écrit en 2002 : "Je ne suis pas aigrie, ni en colère. Mais j’ai un grand désir, que tous les habitants de l’Inde puissent trouver une relation personnelle avec Jésus Christ".

  • Un enfant, dans un pays de l’Est il y a quelques années. Sa mère était emprisonnée pour sa foi en la Bible. Le jour de son anniversaire, l’enfant apporte un bouquet de fleurs au Directeur de la prison avec ces mots : "Cette année, je ne peux pas offrir de fleurs à ma mère pour son anniversaire, comme d’habitude, puisque vous l’avez mise en prison. Alors je viens en offrir un à la mère de vos enfants".

Voilà la puissance de la Bible ! Imaginons un peu le monde avec 6 milliards de personnes croyant fermement à la Bible ! Ne vaut-il pas la peine de connaître ce livre vraiment extraordinaire ? Bien sûr que si ! Mais alors, quelle version allons-nous choisir ? Quelle est la meilleure ? C’est la question que l’on posait, un jour, à un étudiant en théologie. Voici ce qu’il répondit : "La meilleure version de la Bible… c’est celle de ma mère ! Elle traduit elle-même la Bible dans sa vie et ses actes de tous les jours. En elle on peut vraiment lire ce que dit la Bible".

En fait, à quoi cela sert-il de connaître la Bible si elle ne produit pas d’effet en nous, si cela ne change rien à notre vie ?

Stéphane Gimenez

 

 

N.B. :

1) Certaines informations, notamment des dates, peuvent être en contradiction avec celles trouvées dans des ouvrages spécialisés, sans que cela prête à conséquence. C’est inévitable vu que, sur certains points, ces ouvrages spécialisés se contredisent.

2) Si vous avez envie d’en savoir plus sans toutefois vouloir y consacrer beaucoup de temps, bref, si vous n’êtes pas disposés à lire plus d’un livre, lisez L’Histoire de la Bible de J.H. Alexander (La Maison de la Bible, 1973). Une bibliographie plus complète peut être envoyée sur simple demande.

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