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Les sept villes d’Apocalypse 2 et 3

 

Olivier Delacoux

Présentation faite à Colombes en Mars 2006

Source : J. Alexander « l'Apocalypse verset par verset »

 

 

 

Le souhait que nous pouvons exprimer au début de ce texte n’est pas d’accumuler encore un peu plus de connaissances mais de voir avec un nouvel éclairage ce que l’Esprit place devant nous dans ces chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse.

Nous y trouvons des lettres à 7 églises d’Asie mineure écrites par l’apôtre Jean sous la dictée de quelqu’un semblable au fils de l’homme, le Seigneur Jésus lui-même.

À la fin du premier chapitre, il est indiqué :

Écris donc les choses que tu as vues et les choses qui sont et les choses qui doivent arriver après celles-ci.

Si l’évangile et le premier chapitre constituent ces choses que l’apôtre a vues, et la fin du livre à partir du chapitre 4, les choses qui doivent arriver, ces deux chapitres nous concernent particulièrement car ils nous parlent des choses qui sont, le temps présent.

Ces épîtres ont donc été écrites aussi pour nous.

Sans développer ici ces sujets, nous avons déjà entendu que dans chacune, un thème différent est abordé : l’abandon du premier amour, la souffrance et la persécution, le mélange, les enseignements erronés, le sommeil spirituel, la puissance de Dieu qui se manifeste dans la faiblesse, et l’aveuglement spirituel.

Des rapprochements ont été faits avec 7 époques dans l’histoire du peuple d’Israël.

C’est d’abord la sortie d’Égypte, et ce cantique après la déroute du Pharaon, suivi rapidement par Mara, les premières difficultés et le découragement, puis viennent les souffrances du désert, le mélange dans les plaines de Moab, la période des juges et des rois, Israël qui se tourne vers de faux dieux, Jézabel, et puis le sommeil spirituel du schisme à l’exil, suivi par  le retour à la Parole avec l’action de quelques rois et des prophètes Esdras et Néhémie, et au temps du Seigneur, une religion formaliste qui rejette et met à mort le Messie, comme Laodicée qui s’alliera avec l’Antéchrist.

Mais nous avons souvent entendu parler de 7 formes différentes des églises qui se sont constituées au cours des âges, du premier siècle jusqu’à aujourd’hui.

Et nous savons encore que ces versets ne concernent pas que la vie des assemblées. Ce qui est décrit représente aussi 7 différents états par lesquels le chrétien peut passer.

J’y retrouve le refroidissement de mon premier amour, la relâche dans la vie spirituelle, les difficultés aussi pour suivre mon Seigneur, et puis malheureusement l’acceptation des compromis, le confort des ordonnances humaines, et l’attitude légaliste qui y est liée, le sommeil spirituel quand la foi n’est plus exercée, la vie dans le souvenir d’autrefois, comme si la marche de nos devanciers nous suffisait, et enfin un aveuglement spirituel qui pervertit l’échelle des vraies valeurs, comme à Laodicée.

Ces épîtres ont donc été écrites aussi pour moi.

Il est possible de retrouver dans ces 7 épîtres le même plan, dont les quelques variantes sont riches d’enseignements, mais que nous n’aborderons pas aujourd’hui.

Plan

1.    Présentation de Christ sous un ou plusieurs de ses attributs

2.   Une déclaration commune aux sept églises

3.   L’appréciation du Seigneur pour ce qui est positif, absente dans la lettre à Laodicée

4.   Le reproche du Seigneur pour ce qui est négatif, absent dans les lettres à Smyrne et à Philadelphie

5.   Une exhortation ou un encouragement

6.   La promesse aux vainqueurs

7.   Une proclamation : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées » (dans les trois premières lettres, cette phrase précède la promesse car elle s’adresse à toute l’assemblée, dans les quatre dernières, elle s’adresse uniquement aux vainqueurs.)

Une phrase revient dans ces textes : Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées,

Elle nous rappelle une autre expression de la parole,

Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende (Matthieu 13, 9)

Un rapprochement peut être fait par les analogies entre les deux passages :

Matthieu 13 nous expose les 7 paraboles du royaume, présentées par le Seigneur à un moment bien particulier : Les conducteurs d’Israël viennent de blasphémer contre l’Esprit, (Matthieu 12, 24-32) (le blasphème contre l’esprit ne sera pas pardonné), et placent tout le peuple juif sous le jugement divin (Matthieu 12, 33-37) (Par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné). Le Seigneur se tourne alors vers ses disciples, désignant comme ses frères ceux qui accompliraient sa volonté (Matthieu 12, 49-50). Ces paraboles de Matthieu 13 décrivent les circonstances dans lesquelles sa nouvelle famille le servira pendant le temps de la grâce. Les différentes étapes parcourues par les chrétiens au travers des ages, reprises par les églises d’Apocalypse sont donc déjà évoquées dans ces 7 paraboles du royaume.

Vous voyez que ce sujet est très riche, il serait possible de parler longuement, et même en restant 7 heures sur ces deux chapitres, nous n’en épuiserions pas tous les enseignements. Mais je ne reviendrai pas sur ce que vous avez déjà entendu maintes fois, et limiterai cet exposé à la présentation de ces villes d’Asie mineure.

J’associerai souvent, dans cet exposé, ce qui concerne les traits principaux de la ville, et l’enseignement pratique que l’on peut en tirer, car toutes ces villes n’ont pas été choisies au hasard : à la recherche permanente du symbolique, nous aurions tendance à oublier que ces églises ont réellement existé, avec des circonstances économiques, politiques, culturelles ou religieuses différentes dont une meilleure connaissance apporte une compréhension enrichie de ces versets.

Un peu de géographie, pour mieux fixer dans nos esprits les emplacements de chaque ville. Elles appartiennent toutes à une région qui comprend la Mycie, la Lydie, et la Phrygie qui constituent maintenant la partie ouest de la Turquie. Limitée au sud par la méditerranée, où nous trouvons Éphèse, à l’ouest par la Mer Égée, avec Smyrne au fond d’une rade importante, les autres villes sont sur des reliefs souvent tourmentés dans cette région où se produisent encore de fréquents tremblements de terre. Leurs implantations décrivent un triangle, avec au Sud Ouest Éphèse, puis 150 Kms au Nord Ouest Pergame, et environ 200 Kms au Sud Est, Laodicée. Cette relative proximité permettait à chaque ville de connaître ses voisines.

Pourquoi l’Esprit a-t-il choisi ces villes pour leur adresser ces lettres ? Colosses par exemple, à coté de Laodicée, aurait pu être l’une des adresses choisies, et les comparaisons avec l’épître écrite par Paul auraient fait le sujet de nombreuses méditations. D’autres destinations plus éloignées les unes des autres, dans d’autres régions de l’empire romain n’ont pas été retenues : il y a donc un dessein de Dieu particulier dans le choix de ces 7 villes.

S’il nous est permis de chercher à comprendre le choix de Dieu, le premier sens à ce choix est que ces villes avaient réellement besoin de ces avertissements ou encouragements : tout n’est pas que symboles dans la Bible.

Un deuxième sens est à rechercher dans l’emplacement de cette région, porte ouverte vers l’Europe et vers l’Asie. L’Évangile s’est répandu à partir de Jérusalem, puis dans la Judée, puis dans le reste du monde habité, en utilisant des routes commerciales, qui passaient par cette région. L’ensemble de ces assemblées avait un rôle à jouer dans le plan de Dieu pour propager la bonne nouvelle du salut par grâce à tous les hommes.

Une autre signification encore est liée à la proximité des assemblées, qui pouvaient sans doute mieux comprendre l’ensemble du texte de ces deux chapitres car elles connaissaient l’histoire régionale et les circonstances particulières de leurs voisins. Les versets auxquels nous donnons une valeur symbolique avaient pour eux, peut être, une autre signification.

Ce que nous allons rechercher, c’est justement les rapports qui existent entre ce qu’étaient ces villes, et ce que l’Esprit dit aux assemblées qui s’y trouvaient ; Ce n’est pas une recherche historique, mais le désir de mieux comprendre, par les moyens modernes mis à notre portée, ce qui nous est dit, vingt siècles plus tard. Nous associerons ainsi souvent l’assemblée et la ville qui l’abritait.


Éphèse

 

1  À l’ange de l’assemblée qui est à Éphèse, écris, Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa droite, qui marche au milieu des sept lampes d’or,

2  Je connais tes oeuvres, et ton travail, et ta patience, et que tu ne peux supporter les méchants; et tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas, et tu les as trouvés menteurs;

3  et tu as patience, et tu as supporté des afflictions pour mon nom, et tu ne t’es pas lassé;

4  mais j’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour.

5  Souviens-toi donc d’où tu es déchu, et repens-toi, et fais les premières œuvres; autrement, je viens à toi et j’ôterai ta lampe de son lieu, à moins que tu ne te repentes.

6  Mais tu as ceci, que tu hais les oeuvres des Nicolaïtes, lesquelles moi aussi je hais.

7  Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées. A celui qui vaincra, je lui donnerai de manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu.

 

La ville

Éphèse était une ville portuaire importante fondée autour de l’an -1000.

Elle tirait sa richesse du négoce, engendré par le port, mais aussi de son importance politique et religieuse.

En effet, quelques années avant la naissance du Seigneur Jésus, Octave transférera à Éphèse le siège de la capitale de la province qui se trouvait auparavant à Pergame. La ville deviendra ainsi l'une des villes les plus importantes de l'Empire Romain, avec Rome, Athènes, Tyr, Ninive et Alexandrie. C’est, à cette époque une ville extraordinairement prospère. Située à un emplacement stratégique, elle commandait l’accès à la longue route de l’Euphrate, qui conduisait aux marchés de l’Orient.

En plus de l’activité économique importante de la ville et de son influence sur la province, et sans doute en raison de cette importance, il existait une activité culturelle, avec des écoles de pensée, des philosophes. On y trouvait aussi de nombreux monuments et temples, qui attiraient des foules. Les ruines actuelles sont les témoins de la richesse et de la beauté de cette ville.

C’est sans doute l’ensemble de ses caractéristiques qui ont conduit à son choix pour être la porte d’entrée de l’Évangile dans cette région : beaucoup de monde, des relations avec l’intérieur des terres, ce port est un point de passage important entre l’Europe et l’Asie.

Toutefois un ensablement progressif rendra de plus en plus difficile l’utilisation du port. Éphèse et Milet sont actuellement à l’intérieur des terres. 

L’Assemblée, ou le désir du Seigneur pour l’église d’Éphèse

Les noms des villes où se trouvaient les sept églises d’Asie ont une relation directe avec le message qui leur est destiné : Éphèse signifie « désiré »

Dieu désire voir les hommes se tourner vers Lui, se regrouper autour de lui, selon les premiers versets de l’épître de Paul aux éphésiens, où il est parlé du bon plaisir de la volonté de Dieu de réunir les hommes autour de Lui ; Et les habitants d’Éphèse ont sans doute répondu au désir de Dieu dans un premier temps, avant que ce reproche ne leur soit fait :

Mais j’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour.  (Apocalypse 2, 4)

Quel était-il, ce premier amour, ou plutôt comment se manifestait-il ?

Nous pouvons voir, dans ce que nous dit le livre des Actes, qui nous présente la courte histoire de cette assemblée, le bon état du début, et la puissance de l’œuvre du Saint Esprit.

Un couple, Aquilas et Priscilla, exilés de Rome, puis compagnons d’œuvre et de travail de Paul à Corinthe (Actes 18, 1-3) avec lequel ils faisaient des tentes, s’installe à Éphèse (Actes 18, 19), et par leur témoignage actif, ils amenèrent quelques éphésiens au salut. L’église se réunissait alors dans leur maison. Apollos, homme éloquent et versé dans les écritures, s’associa à ce travail. Il se rendit très utile à ceux qui avaient cru.

Paul y séjourne trois ans au cours de son 3e voyage. Les trois premiers mois, il prêche librement dans la synagogue, mais l’opposition s’organise. Les juifs refusent et contestent le chemin du salut.

Paul se retire dans l’école de Tyrannus, pour continuer à enseigner (Actes 19, 9). Cette école devient un centre de rayonnement de la Parole de Dieu dans toute cette province d’Asie pendant deux ans. Les ressortissants des villes à l’entour viennent régulièrement au chef lieu de la province, et peuvent ainsi fréquenter l’école de Tyrannus, accepter le message du salut et repartent chez eux transformés par la grâce. C’est ainsi que l’évangile conquière une bonne partie de la province.

La puissance de l’Esprit est remarquable, dans ces premiers temps de développement. Des miracles extraordinaires s’opèrent par les mains de Paul (Actes 19, 11) La Parole agit avec puissance, amenant beaucoup de ceux qui s’adonnaient à des pratiques curieuses (sorcellerie, magie) à venir brûler leurs livres devant tous. (Actes 19, 19). Et nous pouvons ainsi associer la puissance de l’expression de l’Esprit avec la vigueur de l’amour pour notre Seigneur.

La puissance de l’Esprit qui se manifeste par le développement de l’assemblée, entraîne une réaction du monde. Un industriel, ayant basé sa richesse et son influence sur la fabrication de petits temples de Diane en argent, soulève tous les artisans, qui veulent protéger leur source de revenus. L’émeute est vive, les compagnons de Paul sont pris à parti, et Paul part en Grèce.

Il reverra les frères de l’assemblée d’Éphèse à Millet en se rendant un peu plus tard à Jérusalem (Actes 20, 17). Dans un véritable testament spirituel, il leur fait un avertissement :

« Je sais… qu’il entrera parmi vous des loups redoutables qui n’épargneront pas le troupeau ; et il se lèvera d’entre vous des hommes qui annonceront des doctrines perverses pour attirer les disciples après eux. Actes 20, 29-30

Cette prophétie s’est réalisée, ce sont les faux apôtres et les menteurs, mais aussi les Nicolaïtes. Les Nicolaïtes cités ici ont été diversement interprétés. Il est possible, si on se réfère à l’étymologie, (nikao= vaincre, conquérir, et laos = peuple) de comprendre ce terme comme « les conquérants du peuple », un clergé dominateur qui aurait présenté une doctrine perverse leur donnant un ascendant sur leur frères. Cette doctrine n’était pas acceptée dans cette église du début, mais comme nous le verrons plus loin, elle s’était installée dans l’église de Pergame.

Tes œuvres, ton travail, et ta patience, et que tu ne peux supporter les méchants…

Une autre exhortation en 1 Thessaloniciens 1, 2-3, caractérisait sans doute toutes les églises du début de l’histoire du christianisme ; Ce livre a été écrit en l’an 52 environ. En 95, Jean s’adresse aux éphésiens. Le parallèle peut être fait entre les expressions de 1 Thessaloniciens 1, 2-3 et Apocalypse 2, 2 :

 

Thessaloniciens (en 52)

Apocalypse (en 95)

L’œuvre de votre foi

tes œuvres

Le travail de votre amour

ton travail

Votre patience d’espérance

ta patience

Quelle sécheresse dans cette comparaison ! Quarante ans se sont écoulés, et la foi, l’espérance et l’amour se sont évanouis.

Que s’est il passé ? Le port s’est ensablé ! Le monde a envahi sournoisement les maisons et les cœurs. Pourtant, toutes les fonctions existent encore, mais il y a du sable dans les rouages, la marche devient plus difficile, et tout ce que l’on construit alors ne repose plus sur des fondations solides.

Les œuvres peuvent subsister, même lorsque l’esprit de foi qui les a engendré s’est évanoui. Les moyens financiers ou techniques permettent de faire beaucoup, mais alors, est ce le Seigneur qui nous dirige ?

Le travail peut demeurer, voire augmenter, même lorsque l’amour ne l’inspire plus. Il y a peut être aussi une relation avec la perte d’activité progressive du port d’Éphèse par un ensablement et la diminution de l’ardeur pour Christ. Est-ce que nous nous laissons envahir par tout ce qui vient du monde, et qui pénètre partout, comme du sable dans une maison près de la  plage ? Le travail persiste, il faut peut être essayer de chasser le sable, mais le premier travail de l’assemblée d’Éphèse, c’était de faire parvenir à l’intérieur des terres ce qui arrivait au port, de communiquer à ceux qui venait dans cette capitale ce qui venait de Dieu.

La patience sans espoir, c’est du fatalisme, proche du renoncement !

Quelle est notre espérance ? Être avec Lui, voir sa beauté, chantons nous parfois.

Que cette espérance nous fortifie pour nous rendre persévérant dans notre service. Si nous gardons nos yeux sur Jésus, nous serons éclairés et réchauffés par son amour.

Nous désirons que chacun de vous montre la même diligence pour la pleine assurance de l’espérance jusqu’au bout, afin que vous ne deveniez pas paresseux mais imitateurs de ceux qui, par la foi et par la patience, héritent ce qui avait été promis. Hébreux 6, 11,12

Menaces de jugement

Souviens toi donc d’où tu es déchu (tombé), et repens toi (Apocalypse2, 5)

D’où venaient ils ? D’où étaient ils tombés ? Où étaient-ils avant de tomber ?

Christ nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ, (Éphésiens 2, 6)

C’était leur position au début du développement de cette assemblée. C’est la notre aussi, mais nous l’oublions, ou nous n’y croyons pas parce que c’est trop éloigné de notre pratique journalière.

L’apôtre nous réveille pour que nous revenions à notre position antérieure, pour que nous en jouissions. Le Seigneur nous a béni dans le passé. Le chandelier de notre témoignage brille-t-il toujours du même éclat ?

Il nous faut d’abord nous souvenir de la position que nous a donné  Christ, nous repentir, puis nous détacher de la masse et vaincre l’indifférence et la médiocrité ambiante, tous les détours, de toutes les haltes inutiles que nous avons faits dans notre parcours. Alors nous retrouverons le premier amour, et reviendrons à ces premières oeuvres, pleines de flammes pour notre Sauveur.
 

Smyrne

Et à l’ange de l’assemblée qui est à Smyrne, écrit, Voici ce que dit le premier et le dernier, qui a été mort et qui a repris vie,

Je connais ta tribulation, et ta pauvreté (mais tu es riche), et l’outrage de ceux qui se disent être Juifs; et ils ne le sont pas, mais ils sont la synagogue de Satan.

Ne crains en aucune manière les choses que tu vas souffrir. Voici, le diable va jeter quelques-uns d’entre vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie.

Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées. Celui qui vaincra n’aura point à souffrir de la seconde mort.

 

La ville

Smyrne fut fondée près de 1000 ans avant l’ère chrétienne. Détruite par des conquérants lydiens au VIIe siècle avant Jésus Christ, elle fut reconstruite au IVe  siècle à l’époque d’Alexandre le Grand. Dès lors, la ville s’est développée, et fut pendant vingt siècles le port principal de la mer Égée, sur la cote Est. Son importance s’est accrue avec la perte d’influence économique d’Éphèse en raison de la diminution de son trafic portuaire, liée à son ensablement.

Aujourd’hui, la moderne Izmir, peuplée d’un demi million d’habitants, est la troisième ville de la Turquie. C’est aussi le chef lieu de l’une de ses plus riches provinces ; son université, sa foire internationale annuelle, ses installations portuaires assurent sa réputation et sa prospérité.


L’assemblée de Smyrne

Cette assemblée est l’église de la souffrance. Dans les quatre versets composant la lettre à Smyrne, les termes évoquant la souffrance reviennent 5 fois.

Aux jours apostoliques, les commerçants de Smyrne faisaient déjà fortune. Mais malheur à ceux qui cherchaient à s’introduire dans leurs corporations sans se soumettre aux exigences du culte païen. Les chrétiens n’hésitèrent pas à refuser les compromis pour ne pas perdre la communion avec le Seigneur.

Les juifs étaient nombreux dans cette cité, plaque tournante des affaires. Leurs préoccupations étaient tournées vers leur prospérité, et ils étaient les pires ennemis des chrétiens qui ont peut être cherché appui auprès d’eux. Ils sont appelés « une synagogue de Satan », qui évoque une forme virulente d’opposition religieuse.

Aux yeux du monde, démunie, pauvre, l’église de Smyrne est riche aux yeux de Dieu.

Les souffrances qu’elle va traverser lui sont annoncées.

Les dix jours de tribulation peuvent évoquer les dix périodes pendant lesquelles l’église des catacombes fut persécutée, de Néron (64-68) à Dioclétien (303-313).

Les souffrances supportées par les chrétiens des deux premiers siècles de l’ère chrétienne ont permis à la foi de se répandre, et les églises d’alors étaient bien plus fidèles et glorieuses que celles de l’époque des cathédrales.

Le nom symbolique de Smyrne

Le mot Smyrne dérive du grec murna, la myrrhe, qui était apportée d’Orient en ce port de la mer Égée où elle faisait l’objet d’un trafic d’une telle ampleur qu’elle donna son nom à la cité. La myrrhe s’écoule d’une blessure faite sur l’écorce d’un arbrisseau d’Arabie. On en faisait du parfum, mais elle servait aussi d’antispasmodique et d’analgésique.

Cet aromate, dont la senteur se répandait dans les rues de ce port, n’évoque t il pas le sacrifice d’agréable odeur à l’Éternel consenti par les chrétiens de Smyrne, lorsqu’ils souffrirent le martyre ?

 

 

Quand les mages ont présenté à Christ leurs présents, ils ont apporté de l’or, que l’on offrait en hommage aux rois ; de l’encens, que l’on présentait aux divinités ; et de la myrrhe, symbole des souffrances et de l’humanité de Christ (Matthieu 2, 11). Lorsque Nicodème et Joseph d’Arimathée ont enseveli Jésus, ils embaumèrent avec de la myrrhe son corps marqué des empreintes de la souffrance qu’il a endurée pour le monde (Jean 19, 39-40). Mais quand Christ reviendra pour imposer son règne, on ne lui présentera plus de myrrhe, car ce ne sera plus pour lui le temps de souffrir. Comme l’annonce le prophète, les nations lui porteront de l’or et de l’encens, car elles le reconnaîtront enfin comme leur roi et leur Dieu. (Ésaïe 60, 6)

 

Pergame

 

 

12 Et à l’ange de l’assemblée qui est à Pergame, écris, Voici ce que dit celui qui a l’épée aiguë à deux tranchants,

13  Je sais où tu habites, là où est le trône de Satan; et tu tiens ferme mon nom, et tu n’as pas renié ma foi, même dans les jours dans lesquels Antipas était mon fidèle témoin, qui a été mis à mort parmi vous, là où Satan habite.

14  Mais j’ai quelques choses contre toi, c’est que tu as là des gens qui tiennent la doctrine de Balaam, lequel enseignait à  Balak à jeter une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangeassent des choses sacrifiées aux idoles et qu’ils commissent la fornication.

15  Ainsi tu en as, toi aussi, qui tiennent la doctrine des Nicolaïtes pareillement.

16  Repens-toi donc; autrement je viens à toi promptement, et je combattrai contre eux par l’épée de ma bouche.

17  Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées. A celui qui vaincra, je lui donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc, et, sur le caillou, un nouveau nom écrit, que nul ne connaît, sinon celui qui le reçoit.

La ville

L’origine de Pergame est très ancienne ; Alexandre le Grand la conquit, et jusqu’en -133, ce fut une capitale extrêmement riche, où la démesure semblait recherchée. Il fallait faire mieux et plus grand qu’ailleurs. L’un de ses rois constitua une bibliothèque qui dépassa, avec 200 000 livres, celle d’Alexandrie. L’utilisation de parchemins facilita les ambitions de ce roi ivre de gloire. Cette bibliothèque fut offerte à Cléopâtre par Antoine.

Les aspirations intellectuelles et spirituelles de ses habitants les portaient à développer de très nombreux temples ou lieux de culte consacrés aux dieux grecs, mais nous pouvons penser que leur tolérance était grande : ils accueillaient aussi des mages chaldéens chassés de Babylone par les Perses et qui pouvaient, à Pergame, continuer leur culte mystérieux et leurs enchantements sans être inquiétés. Le principal prêtre babylonien portait le titre de Pontifex Maximus et ce titre fut offert à César en -133, lorsque le roi de Pergame se soumit à Rome. La traduction de Pontifex Maximus est Souverain Pontife, titre qui est toujours porté aujourd’hui. Nous voyons ainsi un lien étroit entre le pouvoir politique et l’adoration qui n’est pas selon Dieu, et qui se manifestera davantage encore lors de la construction en l’an 19 de l’ère chrétienne d’un temple à César Auguste.

L’église

Une telle accumulation de faux dieux, la puissance des ténèbres se manifestant autour d’une petite église n’était sans doute pas facile à vivre. Nous ne sommes plus à Éphèse, où malgré l’ennemi, l’Esprit manifestait sa puissance.

La lutte est quotidienne, et bien que l’assemblée conserve les enseignements divins, certains cherchaient des arrangements, des adaptations peut être. Car si le monde tolère les chrétiens, comme la société de Pergame qui semblait bien tolérante pour de nombreuses formes de cultes, c’est au prix d’une tolérance réciproque, d’une caution morale peut être aussi, dans laquelle le vrai croyant ne peut plus manifester son rôle de lumière au milieu des nations, et s’il dénonce le mal, il est rejeté. Alors, de silences en compromissions, le mélange se fait doucement, et avec le temps, il est bien difficile de faire la différence entre enfants de Dieu et serviteurs des voluptés humaines.

En lisant les quelques versets qui composent cette lettre, nous rencontrons Balaam et Balak, et un retour au livre des Nombres nous montrent les contraintes que peut exercer le pouvoir temporel sur ce qui est spirituel ; C’est une préfiguration des alliances que nous pourrons voir plus tard dans l’histoire de l’humanité, avec les églises officielles ou les religions d’états. Un mélange entre ce qui est de l’homme et ce qui est de Dieu.

Mais cette évocation de Balaam, faux prophète ami de l’argent et des honneurs, va plus loin, car à travers elle, nous savons que Satan cherche alors à attirer une malédiction sur le peuple. Les enchantements ne fonctionnent pas, car il y a toujours une protection particulière des enfants de Dieu contre les maléfices.

Alors, le Diable sait très bien comment nous détourner : au début du chapitre 25 du livre des Nombres, sans transition, et apparemment sans lien avec ce qui précède, que pouvons nous lire ?

Et Israël habitait en Sittim; et le peuple commença à commettre fornication avec les filles de Moab ; et elles invitèrent le peuple aux sacrifices de leurs dieux, et le peuple mangea, et se prosterna devant leurs dieux. (Nombres 25 : 1-2)

C’est par la convoitise charnelle que les fils d’Israël s’éloignent de Dieu. Ils n’avaient pas été ébranlés par les enchantements de Balaam, mais ont été détournés par les charmes des filles de Moab. Satan sait très bien quels sont nos points faibles, et place dans le monde tant de choses attirantes ou intéressantes !

Parmi tous les lieux de culte de cette ville, il y avait un temple à Dionysos, ou Bacchus, le dieu du vin. Des bacchanales y étaient organisées, fêtes de débauches cultuelles où avaient lieu toutes sortes d’excès. L’expression ou même l’exaltation des plaisirs de la chair était considérée comme un mode d’adoration.

Comme pour les autres églises, le nom de cette ville a son importance : Pergame signifie « par mariage ou par alliance » nous retrouvons en français la même racine dans monogame et polygame.

Si ce thème ressort de cette étude de la lettre à Pergame, c’est que Dieu veut encore nous mettre en garde des alliances ou des arrangements avec le monde, bien sûr, mais aussi en particulier, nous rappelle de ne pas faire de compromis avec le monde sur ce sujet si important qu’est le mariage de ses enfants.

Je ne peux pas prolonger sur ce point, que vous n’attendiez peut être pas rencontrer dans ces chapitres, mais avant tout engagement affectif, pour ceux qui sont en âge d’y penser et pour les autres aussi, revenez à cette assemblée de Pergame qui n’avait pas renié sa foi, qui tenait ferme le nom du Seigneur, mais dont une partie, dans l’ombre, cherchait des compromis. Nous pourrions, si nous n’y faisons pas garde, continuer notre vie dans l’assemblée, avec une partie de notre cœur cherchant peut être des arrangements avec le monde. Si nous persistons dans l’association entre ce qui est à Dieu et ce qui vient du monde, nous nous exposons au jugement de Dieu, qui ne peut pas nous laisser faire indéfiniment. Il interviendra par « l’épée de sa bouche », et nous souffrirons. Quelle association peut il y avoir entre ce qui est saint et ce qui vient du monde ?

Un dernier mot sur le caillou blanc : il peut avoir trois significations : c’est un bulletin de vote, comme lorsque Paul a consenti à la mort d’Étienne, (et nous sommes élus pour la vie) ce peut être aussi un acquittement, avec l’utilisation d’un caillou noir pour les condamnations, (nous sommes graciés, acquittés par le sacrifice du Seigneur Jésus), et c’est encore une invitation à un banquet, (à ce banquet de la grâce où une place nous est réservée). Dans cette ville qui a été à l’origine du développement du parchemin, (en allemand, parchemin se dit pergament) et dont la gigantesque bibliothèque, pleine d’écrits inspirés par la sagesse humaine, a disparu, il est rassurant de voir que Dieu, lorsqu’il communique par écrit avec ses rachetés, utilise des supports durables et inaltérables.

De cette grande ville influente, il ne reste aujourd’hui qu’un champ de ruines au milieu duquel broutent quelques moutons. À quoi lui ont servi ses alliances, et sa grande tolérance ?

 

Thyatire

18  Et à l’ange de l’assemblée qui est à Thyatire, écris, Voici ce que dit le Fils de Dieu, qui a ses yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds sont semblables à de l’airain brillant,

19  Je connais tes oeuvres, et ton amour, et ta foi, et ton service, et ta patience, et tes dernières oeuvres qui dépassent les premières.

20  Mais j’ai contre toi, que tu laisses faire la femme Jésabel qui se dit prophétesse ; et elle enseigne et égare mes esclaves en les entraînant à commettre la fornication et à manger des choses sacrifiées aux idoles.

21  Et je lui ai donné du temps afin qu’elle se repentît; et elle ne veut pas se repentir de sa fornication.

22  Voici, je la jette sur un lit, et ceux qui commettent adultère avec elle, dans une grande tribulation, à moins qu’ils ne se repentent de ses oeuvres;

23  et je ferai mourir de mort ses enfants; et toutes les assemblées connaîtront que c’est moi qui sonde les reins et les coeurs; et je vous donnerai à chacun selon vos oeuvres.

24  Mais à vous je dis, aux autres qui sont à Thyatire, autant qu’il y en a qui n’ont pas cette doctrine, qui n’ont pas connu les profondeurs de Satan, comme ils disent, je ne vous impose pas d’autre charge;

25  mais seulement, ce que vous avez, tenez-le ferme jusqu’à ce que je vienne.

26  Et celui qui vaincra, et celui qui gardera mes oeuvres jusqu’à la fin, -je lui donnerai autorité sur les nations;

27  et il les paîtra avec une verge de fer, comme sont brisés les vases de poterie, selon que moi aussi j’ai reçu de mon Père;

28  et je lui donnerai l’étoile du matin.

29  Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées.

La ville

Construite en Asie Mineure vers 300 avant JC, sur la route reliant Pergame à Sardes, Thyatire était un centre commercial gardé par une garnison, dans une vallée.

Cette ville est évoquée dans le livre des Actes, à propos de Lydie, marchande de pourpre de la ville de Thyatire, certainement une sorte d’agent commercial écoulant la production locale dans les autres provinces de l’empire romain.

Thyatire était donc connue pour la teinture pourpre. Cette couleur donnait aux vêtements et à ceux qui les portaient un aspect noble, privilégié. C’était la couleur de vêtements d’apparat ou de fêtes réservés aux nobles ou aux riches, car cette couleur coûtait cher. Vous avez sans doute entendu dire qu’elle était extraite à partir d’un coquillage, le murex, avec un très mauvais rendement. Il fallait beaucoup de coquillages pour fournir tous les besoins (12 000 coquillages pour 1,4 gramme de teinture). Des recherches archéologiques pratiquées ailleurs ont mis en évidence des collines entières constituées des coquilles vides après extraction de l’animal.

Mais vous avez sans doute remarqué que Thyatire était à l’intérieur des terres. Ici, la pourpre était extraite de la garance, une racine, moins onéreuse que la teinture de Tyr, venant du coquillage. Cette ville s’est donc enrichie par cette technique à base de végétaux, qui a détrôné  la première, et a été utilisée jusqu’à l’aube du XXe siècle.

Pourquoi parler de cette production de teinture ?

Je ne peux m’empêcher de penser au sacrifice d’Abel, qui fut agréé par Dieu, fait du sacrifice d’un animal, et à celui de Caïn, rejeté, car il avait présenté à Dieu des fruits produits par son travail de la terre. Les deux sacrifices se voulaient agréables, comme, trempés dans la teinture du murex ou de la garance, les vêtements étaient censés anoblir. Chacun voulait paraître noble. Si l’apparence est semblable, pourtant symboliquement, nous pouvons sentir déjà dans cette ville de Thyatire l’influence de l’homme, son désir de s’élever, de s’anoblir par ses propres forces, en oubliant toute la valeur du sacrifice.

Est-ce une coïncidence si le nom de Thyatire a pour racine thuo, sacrifier ?

L’activité économique se développait aussi par la vente d’esclaves, par l’industrie du bois, du tannage, et de la fabrication de chaudrons et de poteries, qui seront évoquée à la fin de cette épître. Cette ville persiste encore, c’est Akhisasar, dans l’ouest de la Turquie actuelle.

Les reproches faits à Thyatire

  1. Tu laisses faire

Par faiblesse, par lâcheté, pour ne pas avoir d’ennuis, pour ne pas casser ce qui semble fonctionner, les anciens n’interviennent pas.

  1. L’influence d’une femme

Ils auraient aussi pu se souvenir de 1 Tim 2, 12, Je ne permets pas aux femmes d’enseigner ni d’user d’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence.

La référence à Jésabel, femme d’Achab, roi faible en 1 Roi 16, 31 et 21, rappelle encore que l’association de l’église avec le pouvoir politique pervertit le service des saints sans avoir beaucoup d’influence sur ceux qui gouvernent.

Ce texte semble socialement ou politiquement incorrect ; c’est une difficulté supplémentaire pour nous, au XXIe siècle, pour donner à la Parole de Dieu toute son autorité.

Il y avait peut être une raison historique à la place laissée à la femme dans cette assemblée : souvenons-nous de cette marchande de pourpre, Lydie, en Actes 16, 14, femme de caractère qui contraignit les apôtres à demeurer dans sa maison. Elle fut peut être considérée comme un exemple à suivre par d’autres femmes dans cette ville.

  1. Des enseignements rajoutés qui ne correspondent pas à la volonté de Dieu

Si nous nous référons à la représentation des sept églises, préfiguration des chrétiens dans le temps de la grâce, l’église de Thyatire évoque l’église catholique. Il peut y avoir, dans une église ou une assemblée, des enseignements complémentaires qui sont apparus au cours des siècles, et qui se sont imposés par le poids de la tradition, tels que le culte à Marie, les prières pour les morts, le célibat des prêtres, etc. Ces versets nous sont donnés non pas pour que nous jugions les autres, mais pour nous sonder nous même.

Nous aussi, nous avons le risque d’oublier les exercices spirituels qui ont été ceux de nos devanciers et de transformer des dispositions pratiques qu’ils ont prises en commandements divins. Avons-nous, nous aussi, rajouté par-dessus ce que nous avons reçu ?

Nous connaissons tous de véritables croyants dans l’église catholique. Nous voudrions peut être qu’ils sortent de cette église, et bien sûr, qu’ils viennent avec nous. Que leur dit le Seigneur ?

Je vous dis, aux autres qui n’ont pas cette doctrine, qui n’ont pas connu les profondeurs de Satan, comme ils disent : je ne vous impose pas d’autre charge ; mais seulement, ce que vous avez, tenez le ferme jusqu’à ce que je vienne.

Si nous faisons un rapprochement avec les paraboles de Mathieu 13, 33

Il leur dit une autre parabole, Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme prit et qu’elle cacha parmi trois mesures de farine, jusqu’à ce que tout fût levé.

Nous sentons bien qu’il y a des points communs entre les deux passages.

Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever la pâte tout entière?

Ôtez le vieux levain, afin que vous soyez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain. Car aussi notre pâque, Christ, a été sacrifiée, c’est pourquoi célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité. (1 Cor 5, 7 et 8)
 

Sardes

 

1 Et à l’ange de l’assemblée qui est à Sardes, écris, Voici ce que dit celui qui a les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles, Je connais tes oeuvres, -que tu as le nom de vivre, et tu es mort.

2  Sois vigilant, et affermis ce qui reste, qui s’en va mourir, car je n’ai pas trouvé tes oeuvres parfaites devant mon Dieu.

3  Souviens-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde, et repens-toi. Si donc tu ne veilles pas, je viendrai sur toi comme un voleur, et tu ne sauras point à quelle heure je viendrai sur toi.

4  Toutefois tu as quelques noms à Sardes qui n’ont pas souillé leurs vêtements; et ils marcheront avec moi en vêtements blancs, car ils en sont dignes.

5  Celui qui vaincra, celui-là sera vêtu de vêtements blancs, et je n’effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges.

6  Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées.

La ville

 Capitale de la Lydie, cette cité, située au nord-est de Smyrne, au pied du mont Tmolus, est naturellement protégée par des ravins, au fond desquels coulent à l'ouest la rivière « le Pactole » (aujourd'hui Baguli) et, à l'est, un ruisseau. Sur le haut de ces falaises, on construira un triple rempart autour de l'acropole. La ville se développa, et des quartiers neufs s’établirent en dehors de la citadelle ; Il y eut alors comme deux villes, liées, l’une ancienne et l’autre nouvelle ; cela explique le pluriel de Sardes, les Sardes. La ville ancienne dominait la ville nouvelle, sa présence, sa vision permanente et le souvenir de son passé glorieux semblaient rassurer ceux qui s’étaient installés dans les quartiers récents.

L’économie de la cité

La cité antique connaîtra la prospérité sous le règne de Crésus, roi de Lydie qui fut l’inventeur de la monnaie.

De l’or fut découvert dans le Pactole, qui coulait à coté de la ville. Cette richesse « dormait » depuis toujours, à la disposition de tous ceux qui auraient voulu s’en emparer. De même, les richesses contenues dans la Parole furent très longtemps à la disposition de tous les hommes, et il fallut attendre la réforme, pour que le salut par la foi et la pleine suffisance du sacrifice du Seigneur Jésus soient redécouverts et enrichissent la vie de tous ceux qui ont cru.

La découverte de cet or fit la richesse de la ville, qui eut un marché de métaux précieux. Les fouilles archéologiques mettront à jour près de 300 puits de fonte d'or.

Crésus sera vaincu et détrôné par Cyrus. La tradition raconte ainsi comment Cyrus s'emparera de Sardes. Il offrira une importante récompense à celui qui trouverait le moyen de rentrer dans la ville fortifiée réputée imprenable. Un soldat perse apercevra un Sarde laisser tomber son casque qui roulera le long de la paroi. Ce soldat réapparaîtra, quelques instants plus tard, au pied de la montagne pour récupérer son bien. Le soldat perse se dira que si le sarde pouvait descendre la pente, alors les perses pouvaient la remonter au même endroit. Un petit groupe de soldats empruntera ce chemin et escaladera la montagne, la nuit tombée. Ils trouveront la citadelle sans garde et la ville tombera aux mains de Cyrus.

Remarquons qu’elle fut conquise par le coté réputé imprenable, dans lequel les habitants mettait toute leur confiance ; ils avaient construit des murailles au dessus d’une falaise, se confiant dans leur force, en rajoutant par dessus ce que Dieu avait fait. N’est ce pas un risque pour nous aussi, de construire des défenses humaines pour en rajouter par rapport à ce que Dieu a prévu ? Et nous mettrions toute notre confiance en ces triples enceintes de protection que nous aurions érigées ? Que peuvent être ces protections humaines ? Peut être des procédures d’admission, des règlements intérieurs, des protocoles dont la compréhension est réservée à quelques initiés ?... Derrière toutes ces constructions humaines, la vigilance décroît, et nous nous endormons. Pourtant, nous voyons que ces protections n’ont pas suffi à Sardes.

C’est par la ville ancienne que Sardes fut conquise. Les soldats envahisseurs n’ont pas combattu contre les habitants des quartiers récents, plus jeunes et vigoureux que les habitants de l’acropole. Ils les envahirent par surprise…

Cette histoire particulière était connue des habitants de Sardes à l’époque de l’apôtre Jean. Les termes de cette lettre, et en particulier Je viendrais sur toi comme un voleur, qui nous semblent de loin symboliques, leur rappelaient des événements très concrets.


Le nom de Sardes

Venant du grec Sardonux, ou sardoine, nous pouvons en retenir plusieurs significations, qui toutes vont dans le même sens ;

Le sardius, ou rubis, est une pierre précieuse qui pouvait être porté comme amulette pour conjurer le mauvais sort : ainsi Sardes peut être traduit par « ceux qui échappent ».

Mais ce rubis, de couleur rouge foncé, nous rappelle le sacrifice du Seigneur Jésus. Cette vérité du salut par la foi en l’œuvre du Seigneur Jésus a été révélée à nouveau au début du réveil protestant. Mais ceux qui l’avait reçu se sont progressivement endormis, ne conservant peut être qu’une amulette en sautoir, sans donner l’importance qu’elle méritait à tout ce qu’ils avaient reçu et entendu.

Le Seigneur est beaucoup plus sévère pour l’assemblée de Sardes que pour celle de Thyatire. Ceux de Sardes avaient reçu des richesses spirituelles, et s’étaient endormis…

Car à quiconque il aura été beaucoup donné, il sera beaucoup redemandé. (Luc 12, 48)

Les reproches faits à Sardes

Nous ne savons rien de précis sur des faits reprochés à cette assemblée : les Nicolaïtes, ou Jésabel, ce sont des éléments concrets, même si nous manquons un peu de détails pour satisfaire notre curiosité. Les habitants de Sardes faisaient des œuvres, ils se réunissaient dans leur église, ils louaient Dieu

Mais il leur est simplement dit : tes œuvres ne sont pas parfaites. Cette expression est suffisamment générale pour nous concerner nous aussi.

La réputation persistait : tu as nom de vivre ; la façade est préservée, mais l’érosion a fait son œuvre. Pour une église, après un temps de persécutions, la reconnaissance du monde, le libéralisme, l’œcuménisme, font un travail de sape. Dans notre vie, le confort matériel, la douceur de vivre, (malgré notre façade et notre vie apparente), peuvent nous désigner pour le même jugement : tu es mort.

Dieu ne nous laisse pas sans ressources !

5 points sont mentionnés pour revenir à Dieu :

  •  Sois vigilant,

  •  Affermis le reste,

  •  Rappelle-toi comment tu a reçu et entendu,

  •  Garde la Parole,

  •  Repens-toi.

Il n’y a pas là de solution qui sorte de l’ordinaire, pourrions nous dire ! Et pourtant, le faisons-nous ?

  •  Nous sommes peut être très vigilants (surtout pour les autres.)

  •  Nous participons peut-être à l’enseignement pour nous affermir l’un l’autre.

  •  Nous savons que le Seigneur Jésus nous a donné la vie éternelle en mourant à notre place, et nous sommes attentifs à revenir à l’enseignement de nos devanciers ;

  •  Nous gardons sa Parole, nous la lisons et la méditons.

  •  Mais il y a encore ce repens-toi, qui nous gène un peu. C’est quelque chose que l’on dit à un pécheur, d’habitude.

Quelle est l’appréciation de nos œuvres par l’œil divin : « Je n’ai pas trouvé tes œuvres parfaites » ? Pouvons nous contester ? Avons-nous assez d’orgueil pour contester ? Alors, ce repens-toi est bien pour nous aussi.

Les vainqueurs ne seront pas très nombreux dans cette assemblée : quelques uns seulement… Mais ceux là, ils seront jugés dignes de porter une robe blanche et de marcher avec le Seigneur.

Dans cette ville de Sardes, nous avons parlé des 300 puits de fontes d’or, que les archéologues ont découverts. Nous avons, nous aussi, une source d’or inépuisable à notre disposition, dans laquelle nous pouvons puiser chaque jour. Lorsque le Seigneur sera revenu, et que des « archéologues » inspecteront nos maisons, ils y trouveront sans doute, dans nos bibliothèques, sur les murs, sur nos tables de chevet, des traces de l’exploitation de ce précieux minerai ; souhaitons que nos « creusets » soient bien usés, par une exploitation quotidienne.

 

* * *

Les deux dernières lettres concernent deux églises qui présentent deux points communs sur lesquels je désire dire un mot :

Elles subsisteront toutes les deux jusqu'à la fin, et toutes les deux aussi ont subi des tremblements de terre majeurs. Lorsque nous regardons autour de nous l’évolution de ce monde et l’effondrement moral de notre société, la destruction de la cellule familiale, que l’on dit de plus en plus recomposée, la remise en cause des fondements et des colonnes sociales jusqu’alors respectées, nous reconnaissons ce même paysage de ruine morale dans lequel les hommes entreprennent vainement de grands chantiers. Mais à ce climat, à cet environnement, il y a deux réponses possibles, deux réactions différentes que nous allons constater chez ces deux églises.

Encore un point commun que je veux souligner : nous pourrions dire, selon une évaluation humaine, que Philadelphie est la ville préférée, et Laodicée la pire de toutes. Pourtant, il n’y a que pour ces églises que le Seigneur parle directement de son amour pour nous :

  •  Ils connaîtront que moi je t’ai aimé, pour Philadelphie,

  •  Je châtie tous ceux que j’aime pour Laodicée

Oui, même pour Laodicée, que nous considérons comme la pire des églises, le Seigneur redit son amour, pour justifier le châtiment promis, et inciter ces enfants à revenir à Lui.

Bien sûr, la signification des deux passages est différente, mais Dieu aime tous ses enfants, et nous pouvons être sûrs de son amour, même quand nous nous sommes éloignés de Lui.


Philadelphie

7  Et à l’ange de l’assemblée qui est à Philadelphie, écris, Voici ce que dit le saint, le véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre et nul ne fermera, qui ferme et nul n’ouvrira,

8  Je connais tes oeuvres. Voici, j’ai mis devant toi une porte ouverte que personne ne peut fermer, car tu as peu de force, et tu as gardé ma parole, et tu n’as pas renié mon nom.

9  Voici, je donne de ceux de la synagogue de Satan qui se disent être Juifs, -et ils ne le sont pas, mais ils mentent; voici, je les ferai venir et se prosterner devant tes pieds, et ils connaîtront que moi je t’ai aimé.

10  Parce que tu as gardé la parole de ma patience, moi aussi je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre.

11  Je viens bientôt; tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.

12  Celui qui vaincra, je le ferai une colonne dans le temple de mon Dieu, et il ne sortira plus jamais dehors; et j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nouveau nom.

13  Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées.

La ville

Petite cité fondée en –189, suite à un accord entre deux frères, le roi de Pergame et le roi de Lydie,  son nom signifie amour fraternel.

Située sur la route de l’Euphrate, c’est la dernière étape pour les caravanes qui viennent de l’Orient avant d’arriver aux ports d’Éphèse et de Smyrne, mais c’est aussi la porte d’accès à cet Orient pour tous ceux qui y vont.

Fortement imprégnée de culture grecque, elle prospéra pendant environ 2 siècles jusqu’à sa destruction complète en l’an 17 de l’ère chrétienne par un tremblement de terre. L’empereur Tibère ordonne sa reconstruction, et lui donne le nom de Nouvelle Césarée. C’est le nom qu’elle a, à ce moment de son histoire, mais l’apôtre préfère reprendre le nom de Philadelphie dont la signification est bien plus forte.

L’Assemblée

La ville n’est pas très peuplée, elle a été très affaiblie par des séismes réguliers ; Toutefois Dieu a placé à cet endroit ce témoignage, car la position stratégique est importante pour son plan de développement de l’évangile, à la porte de la route de l’orient.

Mais il y a de l’opposition, la synagogue de Satan, et certainement bien des tentations pouvant entraîner nos frères et sœurs à abandonner la Parole de Dieu, et à renier son nom.

À ces difficultés spirituelles, s’ajoutent des conditions matérielles précaires : nous sommes, à l’écriture de cette lettre, environ 72 ans après la destruction complète de la ville. La région instable et les fréquentes répliques font que cette ville ne se développera jamais. Il y a une sorte de crainte et d’insécurité permanente, et nous comprenons ainsi différemment les expressions utilisées :

Je le ferai une colonne dans le temple de mon Dieu, et il ne sortira plus jamais dehors;et j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem

La promesse d’être une colonne dans le temple de Dieu, non seulement dressée mais aussi soutenant la structure, alors qu’autour d’eux, au milieu des ruines, tout s’écroule régulièrement, quand ces chrétiens fidèles de Philadelphie se précipitent dehors au moindre frémissement du sol par crainte d’être écrasés par leur maisons : Dieu ouvre leurs yeux sur une perspective de paix avec la promesse d’une nouvelle cité, la Sainte Jérusalem, sans tremblement de terre, sans persécution.

Dieu avait vu leur marche dans les difficultés, Il connaissait leurs œuvres, leur fidélité à sa Parole et à son nom. Il ne leur fait aucun reproche

N’as-tu pas dit, Seigneur, que tu ne changes pas ?

Ta Parole, certaine, éternelle, immuable,

Soutien de notre vie et guide de nos pas,

Quand tout croule ici-bas, demeure inébranlable.

Les vainqueurs, ce sont ceux qui ont le sentiment d’avoir peu de force, qui restent fidèles à la Parole de Dieu et ne renient pas le nom du Seigneur. Nous souvenant de l’attitude de Pierre avant la crucifixion, rappelons ce qu’il dit dans sa première épître :

Ne craignez pas leurs craintes, et ne soyez pas troublés,  mais sanctifiez le Seigneur le Christ dans vos coeurs; et soyez toujours prêts à répondre, mais avec douceur et crainte, à quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous (1 Pierre 3, 15)

Un simple parallèle, avec Mathieu 13, pour citer la parabole correspondante :

Le royaume des cieux est semblable à un marchand qui cherche de belles perles, et ayant trouvé une perle de très grand prix, il s’en alla, et vendit tout ce qu’il avait, et l’acheta.

C’est ainsi que le Seigneur voit son église, et en particulier celle de Philadelphie.
 

Laodicée

14  Et à l’ange de l’assemblée qui est à Laodicée, écris, Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu,

15  Je connais tes oeuvres, -que tu n’es ni froid ni bouillant. Je voudrais que tu fusses ou froid ou bouillant!

16  Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche.

17  Parce que tu dis, Je suis riche, et je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien; et que tu ne connais pas que, toi, tu es le malheureux et le misérable, et pauvre, et aveugle, et nu,

18  je te conseille d’acheter de moi de l’or passé au feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies.

19  Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime; aie donc du zèle et repens-toi.

20  Voici, je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu’un entend ma voix et qu’il ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi.

21  Celui qui vaincra, -je lui donnerai de s’asseoir avec moi sur mon trône, comme moi aussi j’ai vaincu et je me suis assis avec mon Père sur son trône.

22  Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées.

La ville

La ville de Laodicée, anciennement appelée Diospolis, cité de Jupiter, fut conquise en 250 av JC par Antiochus II qui l'appela ainsi en l'honneur de son épouse, Laodice. La ville était peuplée de syriens et de juifs anciennement déportés à Babylone.

A 60 Kms d’Ephèse et à 15 Kms de Colosses, construite au confluent du Lycus et du Méandre, c’est un nœud de communication stratégique dans cette région, avec trois axes principaux lui permettant de contrôler toute la frontière ouest de la Phrygie. Centre commercial important, réputé pour son industrie textile, la ville tira très vite sa célébrité du tissage de la laine noire et brillante utilisée pour faire des tapis et des vêtements. La ville prospérait avec dans ses environs une riche agriculture et un fort cheptel de moutons.
Sa position géographique entre les ports de la mer Égée et le continent avait fait de Laodicée
une riche place financière contrôlée en majorité par les juifs. Lorsque la ville fut détruite par un tremblement de terre en l’an 60 de l’ère chrétienne, les habitants de Laodicée refusèrent l’aide des bourgades voisines qui voulaient participer à un effort de reconstruction. Ils avaient suffisamment de réserves financières, d’or, et d’orgueil, pour vouloir se passer des autres.

Un autre aspect important de cette ville est qu’elle possédait une faculté de médecine réputée. La ville, dès sa construction, a été construite à proximité de sources d’eau chaudes. C’était une ville thermale, réputée et fréquentée. Le choix avait été fait de construire la cité à coté des sources d’eau chaude, pour bénéficier au mieux de son action thérapeutique. Mais il n’y avait pas de source d’eau potable à Laodicée. Celle-ci devait parcourir environ 20 Kms dans un système de canalisations en pierres et dans un aqueduc construit à grand frais. Lorsqu’elle arrivait pour être bue, elle était tiède après son parcours en plein soleil. Les habitants de Laodicée pouvaient se soigner, la ville était pleine de malades, mais ils ne pouvaient pas être rafraîchis par de l’eau fraîche.

L’eau thermale tiède ne soigne plus, l’eau potable tiède ne rafraîchit plus

Je voudrais que tu fusses ou froid, ou bouillant …

Cette faculté de médecine avait aussi une spécialité ophtalmique réputée, le baume de Phrygie, à base de boues thermales locales.

Nous venons de relever 4 points que l’apôtre retourne, en quelque sorte, pour faire comprendre aux Laodicéens que leur orgueil, leur suffisance et leur échelle de valeur corrompue les ont éloignés de Dieu : les vêtements noirs célèbres, leurs richesses importantes, la température de l’eau, et le baume ophtalmique, tout ce qui peut être à l’origine de leur fierté n’a pas de valeur devant Lui.

Mais c’est parce qu’Il les aime qu’Il les invite à la repentance.

Toutefois il ne force pas la main. Il s’adresse à titre individuel à chacun de ses enfants et désire être invité à entrer, pour un moment de communion particulier avec Lui. Il ne s’adresse plus à l’église entière qui sera vomie de sa bouche, mais à chacune de nos consciences. Il nous dit « Je suis près de vous, je sollicite le droit d’entrer dans vos cœurs, dans vos vies »

Mais l’entendons nous ? Trop de sollicitations couvrent facilement des petits coups frappés à la porte.

« Jésus frappe à votre porte », ce cantique ne s’adresse pas qu’aux inconvertis.

Notre Seigneur a l’humilité d’attendre derrière la porte. Comme à Laodicée, avons-nous trop d’orgueil pour lui ouvrir ?

Une dernière pensée sur cette église : sur le plan spirituel, il y avait beaucoup de malades, et peu de rafraîchissement. Ils s’étaient donnés la possibilité de soigner, mais s’était éloignés de la source des eaux vives. Il y avait peut être même des maladies liées à cette absence d’eau vive.

Qu’en est-il de nos assemblées ? N’y a-t-il pas beaucoup de malades parmi nous, de frères et sœurs qui ont besoin de rafraîchissements, qui sont peut être même malades parce qu’ils n’ont pas assez bu ?

Prenons soin, dans nos assemblées, de conserver des moments de rafraîchissement, en particulier dans nos rencontres avec nos frères et sœurs, avec une eau qui vienne de la bonne source.

Je n’ai pas encore parlé de la signification du nom Laodicée : Lao, c’est le peuple et dike, c’est la justice ou le droit. Laodicée pourrait être traduit par les droits du peuple, ou pire encore, le peuple juste. Nous vivons dans un monde où les droits de l’homme, et les revendications catégorielles sont mis en avant, au détriment des droits de Dieu sur sa créature, mais aussi dans un monde qui justifie tous ses comportements. Il suffit d’obtenir une majorité, et la nouvelle loi est considérée comme la norme à suivre. Que les églises soient attentives à résister à ce mouvement humain pour que notre marche soit dirigée par l’Esprit de Dieu, et non l’esprit de ce monde.

Peuple juste dans le monde « juste » à Laodicée, peuple justifié dans les assemblées de Dieu. Que le souvenir de ce que notre Seigneur a souffert pour nous justifier nous donne l’humilité de rechercher sa volonté.

Et soyons attentif à tous les petits signaux qu’il nous envoie, ces coups frappés à la porte de notre cœur, dont le son est souvent couvert par tant de musiques et bruits du monde. Quel privilège de passer un moment en tête à tête avec Lui, pour recevoir ses encouragements et reprendre des forces pour le reste du chemin !

 

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