Philip NUNN
Congo, mai 2009
“Je fus en esprit,
dans la journée dominicale… Je me retournai pour regarder quelle voix me
parlait ; m’étant retourné, je vis sept lampes d’or, et au milieu des
sept lampes quelqu’un de semblable au Fils de l’homme… ses yeux comme
une flamme de feu… Voici ce que dit celui qui marche au milieu des sept
lampes d’or : Je connais tes œuvres… tu as supporté des afflictions pour
mon nom, et tu ne t’es pas lassé. Mais j’ai contre toi que tu as
abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d’où tu es tombé:
repens-toi, et fais les premières œuvres ; sinon, je viens à toi et
j’ôterai ta lampe de son lieu, à moins que tu ne te repentes… Que celui
qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées.”
Apocalypse 1:10-2:7.
Examen “médical” d'une assemblée
A.
La réalité spirituelle collective
-
Adoration :
Est-ce que nous ressentons et exprimons de la reconnaissance et un
amour authentique pour notre Seigneur ?
Bonne santé : Il y a un amour
croissant pour le Seigneur Jésus et de l'estime pour son grand
sacrifice. La participation à la Cène est spontanée et sincère. Des
jeunes et de nouveaux croyants ont la liberté de s'exprimer dans
l'adoration. On est conscient de la présence du Seigneur Jésus dans les
réunions. Il y a un désir collectif d'adorer Dieu en esprit et en
vérité.
Maladie : On chante des hymnes de
louange au Seigneur mais avec peu d'entrain, sans que le cœur soit
réellement engagé, comme si le Seigneur n'écoutait pas. On est davantage
préoccupé de la manière de chanter, du livre de chant qu'on peut
utiliser, du tempo et des arrangements musicaux… que de rendre au
Seigneur Jésus l'adoration qu'Il cherche et qui le réjouit. La Sainte
Cène se déroule correctement, mais d'une façon mécanique, qui engage peu
le cœur, avec des silences qui reflètent des pensées et des cœurs vides,
et l'action “attendue” d'un frère. On a peur de se tromper ou d'être
critiqué.
-
La Parole :
Quelle place la Parole de Dieu occupe-t-elle dans notre assemblée ?
Bonne santé : Il y a un vrai appétit des frères et des sœurs pour se
nourrir de la Parole de Dieu. Les frères étudient la Parole d'une façon
suivie. Plus que de vouloir enseigner la Bible, les frères cherchent à
être conduits par l'Esprit, pour donner la nourriture nécessaire, au
moment opportun et de la bonne manière. Les messages donnés en assemblée
touchent habituellement le cœur et nourrissent le troupeau. On reconnaît
l'autorité de la Parole de Dieu et on s'y soumet.
Maladie : Les messages se répètent, sont constitués constamment de
reproches, de critiques d'autres groupes et d'opinions personnelles. On
étudie la Parole mais d'une manière superficielle ou académique, sans
application pratique ; elle ne nourrit pas l'âme et ne stimule pas la
croissance. L'assemblée préfère la musique et les activités sociales,
mais s'ennuie en écoutant la Parole. L'assemblée est plus attachée à ses
traditions ou au courant du monde qu'à ce qu'enseigne la Parole.
-
Puissance :
Est-ce qu'on voit que Dieu nous utilise vraiment ?
Bonne santé : Les frères comme les sœurs sentent leur propre
faiblesse et leur insuffisance et recherchent régulièrement Dieu dans la
prière. Ils demandent à Dieu qu'Il agisse. Ils jeûnent parfois en
recherchant la présence du Seigneur. Il est évident que l'Esprit Saint
les conduit réellement et qu'il travaille parmi eux. Habituellement,
l'enseignement de la Parole en assemblée touche le cœur. Il y a des
réconciliations entre frères, des conversions, de la croissance en
maturité et dans le caractère chrétien. Il y a une véritable communion
entre les croyants, de la vie spirituelle. On accepte de faire des
sacrifices dans sa vie et d'être au service du Seigneur. Dieu change les
vies.
Maladie : Les réunions d'assemblée sont devenues des rencontres
sociales ou des rites religieux. On motive le troupeau par des
critiques, des menaces et des reproches ou par l'entrevue de bénéfices
personnels, de récompenses et de reconnaissance publique. La majorité
des personnes garde ses centres d'intérêt et ses passions hors de
l'assemblée. Quelques-uns collaborent occasionnellement, mais la
majorité évite de s'engager. Quelques assemblées ont de très bonnes
activités, mais elles s'épuisent et on ne voit pas que Dieu les utilise.
B.
Les relations entre personnes
-
Communion : Mes frères et sœurs sont-ils
devenus mes amis ?
Bonne santé : Il y a une estime
croissante entre croyants. Il existe des préoccupations mutuelles. On
exprime un intérêt sincère pour la vie des autres. Les sœurs ont de
bonnes relations entre elles. Les enfants des croyants sont des amis. On
pratique l'hospitalité, les visites et le service pastoral. Les frères
et les sœurs se rencontrent pour des activités sociales et spirituelles
hors du local de réunion.
Maladie : Il existe des groupes
amicaux par affinités. Il est évident que de petits groupes tiennent les
autres à l'écart. Il y a peu de contentement et tout ce qui se fait dans
l'assemblée est critiqué. Il circule constamment des soupçons, des
querelles et des accusations. Toute activité se passe au local de
réunion et bien peu de choses dans les foyers. A la fin des réunions, le
grand nombre cherche à rentrer rapidement à la maison.
-
La vie : Respirons-nous un air qui favorise la
croissance ?
Bonne santé : La vie de l'assemblée
est perçue comme celle d'un “organisme vivant” et non comme celle d'une
organisation formelle. On prie, on planifie, on réalise des activités,
on travaille, on essaye des choses nouvelles, on prend des risques. Il y
a de la place pour la créativité. Il y a du soutien mutuel. Il y a de la
croissance. Il y a de la vie !
Maladie : On a l'impression de
s'enliser. Il manque à l'assemblée comme une direction. Les activités de
l'assemblée sont devenues une routine, puis une charge. Il y a peu de
joie dans ce que l'on fait. C'est toujours les mêmes qui font les mêmes
choses. On a peur de changer la moindre chose et on répète "il vaut
mieux pas" à toute nouvelle initiative par crainte de dévier ou d'être
critiqué par d'autres. On appelle cet enlisement de la fidélité.
-
Diversité : Pouvons-nous échanger sur nos
différences sans nous juger ?
Bonne santé : Il y a le sentiment
que nous sommes tous en train d'apprendre et de grandir (en connaissance
et en maturité) à des vitesses différentes. Il y a du respect, de la
souplesse et de l'acceptation mutuelle – même quand nous sommes en
désaccord : “Si en quelque chose vous avez une autre pensée, cela aussi
Dieu vous le révélera ; cependant, au point où nous sommes parvenus,
marchons dans le même sentier.” (Philippiens 3:15,16). Il y a de la
liberté pour s'aider les uns les autres à la lumière de la Parole de
Dieu, tout en reconnaissant que c'est le Saint Esprit seul qui donne la
conviction de cœur. Avec amour et patience, on cherche comment croître
côte à côte.
Maladie : Il y a des sujets qu'on ne
peut pas traiter parce que quelqu'un se met en colère ou se retire de
l'assemblée. On exerce des pressions psychologiques pour que tous aient
la même opinion sur des questions secondaires. Le frère qui n'est pas
d'accord en tout est traité de “peu sûr” et se trouve exclu ou maintenu
en marge de la vie de l'assemblée. On juge les motifs, la sincérité et
la spiritualité de ceux qui pensent différemment.
C.
Fonctionnement de l'Assemblée
-
Engagement : Sur qui pouvons-nous compter dans
notre assemblée ?
Bonne santé : Il y a un groupe de
frères et de sœurs engagés avec le Seigneur et dans l'assemblée. Les
frères reçoivent et acceptent les diverses responsabilités et services
des mains de leur Seigneur (Colossiens 4:17). Il y a le sentiment
d'appartenir à l'assemblée locale : “Cette assemblée relève de notre
responsabilité – C'est au Seigneur Jésus-Christ que nous rendrons compte
à la fin”.
Maladie : Toutes les responsabilités
retombent sur les épaules de quelques-uns. La plupart des frères sont de
passage, des clients passifs, des volontaires occasionnels. Ils aident
s'ils se réveillent le matin avec le désir d'aider. Ils viennent aux
réunions d'assemblée en semaine s'il n'y a pas de match de football,
s'il ne pleut pas et s'ils n'ont rien d'autre à faire. C'est avec la
plus grande facilité qu'ils abandonnent leurs responsabilités dans
l'assemblée.
-
Les dons : Reconnaissons-nous les dons et
encourageons-nous leur fonctionnement ?
Bonne santé : On reconnaît que tous
les frères ont la même valeur devant Dieu, mais que Dieu a donné à
chacun des dons différents. Il y a une vraie préoccupation collective
d'identifier les dons de chacun, d'encourager leur développement et de
créer des espaces pour leur fonctionnement. Il y a de la joie collective
quand quelqu'un fait quelque chose de bien pour le Seigneur.
Maladie : On veut tout faire à tour
de rôle, sans reconnaître que Dieu a donné des dons. Qui fait quoi
dépend de relations familiales ou de raisons historiques. Quelques
frères et quelques sœurs essayent de fonctionner avec des dons qu'ils
n'ont pas. Le manque de préparation et des actions médiocres sont
considérés comme acceptables par le Seigneur. On n'encourage pas à ce
que les dons se développent et s'améliorent. Il y a une ambiance de
jalousie, de critique et de concurrence entre croyants.
-
Conduite : Notre groupe d'anciens sert-il et
encourage-t-il la congrégation ?
Bonne santé : Il y a au moins deux
hommes qui reflètent chaque jour davantage les caractéristiques
bibliques d'un ancien (1 Timothée 3 et Tite 1). Ils croissent dans la
connaissance de la Parole et dans leur relation avec le Seigneur. Ils
aiment sincèrement et cherchent à aider et à servir chaque personne dans
la congrégation. Ils sont humbles et travaillent bien en équipe. Ces
frères ne sont pas “parfaits”, mais leur amour, leur consécration et
leur comportement motive et inspire la congrégation.
Maladie : Les anciens sont trop
occupés par des choses personnelles, font peu de visites, montrent peu
d'intérêt pour le bien-être des brebis, vont peu aux réunions en semaine
et étudient peu la Parole. Leurs vies montrent du désordre (sur le plan
familial, moral, financier ou professionnel). Leurs vies ne sont pas de
bons exemples pour la congrégation. Certains évitent systématiquement
les difficultés et les décisions difficiles. D'autres sont dominateurs,
fonctionnent comme des propriétaires de l'assemblée. Il y a des
disputes, des conflits entre eux. Leurs désaccords deviennent publics.
On a des soupçons et on perd la confiance envers les conducteurs.
-
La vie de famille : Encourageons-nous des
relations familiales saines ?
Bonne santé : L'assemblée se
préoccupe de la vie et de la santé spirituelle des enfants et des
jeunes. La forme de certaines réunions s'adapte pour inclure la
participation de jeunes et d'enfants. Les enfants participent par des
versets et des chants. Il y a des activités permettant aux couples de
servir ensemble le Seigneur. On organise quelques événements pour toute
la famille. On encourage les camps de jeunes et d'enfants. On encourage
le développement de la vie chrétienne dans la famille. Les enfants et
les petits-enfants apprennent à aimer le Seigneur et à suivre ses
chemins.
Maladie : Les parents sont
préoccupés plus par le progrès matériel et académique de leurs enfants
que par leur croissance spirituelle. Le chant et les explications de la
Parole s'adressent uniquement aux adultes. On voit de la désunion dans
les familles. Dans les foyers, on remarque peu de contrôle du
téléviseur, de la radio et d'Internet. Les moments de lecture familiale
de la Parole ne sont pas prioritaires.
D.
Relations avec le Monde
-
Sanctification : Cherchons-nous à vivre d'une
manière différente du monde ?
Bonne santé : Les priorités des
frères et sœurs reflètent ce qui est important pour Dieu. Leur manière
de parler, de s'habiller (avec pudeur et modestie), de se comporter
envers l'autre sexe (avec beaucoup de respect et de prudence), leurs
activités pendant les vacances et le temps libre… tout montre que Christ
est Seigneur de leurs vies.
Maladie : Les thèmes des
conversations entre croyants sont centrés sur les questions matérielles
et presque jamais sur la personne du Seigneur Jésus. Il y a de la
compétition entre les croyants qui font état de ce qu'ils ont réalisé.
On prie rarement entre frères dans les maisons. La manière de s'habiller
reflète la mode du monde, chaque fois un peu plus et chaque fois un peu
plus osé. Les films qu'on loue et les programmes de télévision qu'on
s'autorise à voir reflètent des pensées charnelles. On aime écouter de
la musique profane qui met en avant des valeurs comme l'infidélité, la
révolte ou le libertinage. Le sujet de la séparation ne s'enseigne plus.
La majorité des frères et sœurs pense et se comporte d'une manière quasi
identique au monde non chrétien.
-
Évangélisation : Aimons-nous les âmes perdues,
est-ce une préoccupation pour nous ?
Bonne santé : Les frères n'ont pas
honte de l'évangile et cherchent des occasions de partager le message du
salut avec d'autres. On invite de nouvelles personnes aux réunions.
L'assemblée est heureuse de la présence de nouvelles personnes qu'on
reçoit et accueille avec joie. On organise des évènements évangéliques.
Des personnes se convertissent et sont baptisées, enseignées et
intégrées dans la vie de l'assemblée.
Maladie : Il y a peu d'intérêt pour
partager l'évangile dans la famille ou avec des amis. Il n'y a pas
d'événement évangélique au local de réunion ou ailleurs. On développe
des manières de s'habiller, de chanter, de parler (un vocabulaire
religieux) et de se conduire qui excluent les personnes extérieures.
L'assemblée fonctionne plutôt comme un club chrétien au bénéfice des
participants.
Conclusion
-
Énumérez
3 ou 4 points pour lesquels votre assemblée fonctionne d'une manière
satisfaisante. Rendez grâces pour ces bénédictions.
-
Énumérez
3 ou 4 points pour lesquels votre assemblée fonctionne d'une manière
déficiente. Que pourriez-vous faire pour aider votre assemblée à
être en meilleure santé ?
"Que mon peuple, qui est appelé de mon nom
s’humilie, et prie, et cherche ma face, et revienne de ses mauvaises
voies, moi aussi j’écouterai des cieux, et je pardonnerai leur péché, et
je guérirai leur pays.”
2 Chroniques 7:14
traduit par élie
Vignaud