Sommaire
Remerciements
A.
Notre Dieu aime
utiliser des symboles
B.
Avec quelle rigueur les symboles doivent-ils être utilisés ?
C.
Motivation,
Réalisme et Controverse
D.
Le Baptême Chrétien
E.
La Cène
F.
Les distinctions selon
le sexe dans l’Église
G.
Tête couverte – découverte
H.
Conclusion
Annexe : Autres Symboles
Chrétiens possibles
a)
En rapport
avec la prière
b)
En
rapport avec le régime alimentaire
c)
En rapport
avec le mode de vie
d)
D’autres symboles possibles
Un dernier mot
Remerciements
Cette dernière année, j’ai eu
la joie d’échanger par mail de façon heureuse, libre et pourtant
provocante sur cette question des Symboles Chrétiens avec environ une
vingtaine de frères et sœurs de différentes cultures qui servent le
Seigneur d’un cœur sincère (Angleterre, Hollande, Allemagne, France,
Suisse, Italie, Canada, États Unis, République démocratique du Congo,
Équateur, Surinam et Colombie). Merci, chers frères et sœurs, d’avoir
pris le temps de lire les brouillons de cet article et ses annexes.
Merci d’avoir fait l’effort de faire part de votre approbation et
d’avoir expliqué vos points de désaccord. Votre contribution a mis au
défi, influencé et aiguisé ma réflexion. Il est clair que nous ne serons
pas tous d’accord sur tous les points, et que certaines de nos
différences sont profondément ressenties. Que le Seigneur utilise
l’étude de cet article pour contribuer à encourager une atmosphère de
dialogue sérieux, amical et sincère dans nos foyers et nos assemblées.
De nouveau, et de tout mon cœur : merci !
(NdT
: Les citations proviennent de la version JND, sauf indication
contraire.)
Les Symboles Chrétiens
Une étude exploratoire
Dans l’un des psaumes de David,
nous lisons « répandez votre cœur devant lui ; Dieu est notre refuge »
Ps. 62 : 8. Si vos prières ont un tant soit peu de ferveur, vous
comprenez immédiatement ce que ce psaume nous invite à faire. Et
pourtant, notez l’intéressant choix de mots figurés. David ne veut pas
dire littéralement le « cœur », et personne ne peut non plus
« répandre » cet organe solide et indispensable. Cette étude ne porte
pas sur le langage symbolique et figuratif. Elle ne concerne pas non
plus le langage religieux non verbal. Ce sont des sujets intéressants
quoique très vastes.
Dans cette étude, nous définissons un symbole comme une chose
tangible ou une manière d’agir physique qui a été choisie pour
représenter quelque chose d’autre. Avec les symboles, le physique est
utilisé pour représenter quelque chose d’abstrait, d’absent ou
d’invisible. Par les symboles chrétiens, nous nous référons aux
symboles ou actes
symboliques que nous trouvons dans la Bible, et qui étaient pratiqués au
début de l’Église, et à ceux qui peuvent ou devraient être utilisés par
les Chrétiens actuellement, que ce soit individuellement ou
collectivement.
Au cours des années, après la conversion de certaines personnes, ou
lorsque de chers croyants d’autres milieux chrétiens viennent nous
rejoindre, tôt ou tard surviennent des questions au sujet des symboles.
Dois-je me faire de nouveau baptiser ? Quand puis-je rompre le pain ?
Utilisez-vous du pain au levain ? Pourquoi les sœurs ont-elles la tête
couverte ? Procédez-vous à l’onction des malades avec de l’huile lors
des réunions de prières ?
Puis-je manger du boudin noir ? Quand l’assemblée se réunit-elle pour la
prière et le jeûne ? Imposez-vous les mains ? C’est dans ce contexte
que j’écris (avec beaucoup d’interruptions !) Dans la partie principale
de cette étude, nous nous pencherons sur trois symboles : le Baptême, la
Cène, et le symbole « tête nue tête couverte ». Dans l’annexe, vous
trouverez matière à explorer d’autres symboles chrétiens et actes
symboliques possibles.
Comment ces trois symboles
diffèrent-ils des autres symboles chrétiens possibles ? Les deux
premiers portent le poids d’être des instructions données directement
par notre Seigneur Jésus lors de son incarnation sur cette terre. Le
troisième, comme nous le verrons, est sur un plan différent des deux
premiers, tout en étant inclus dans un ensemble d’instructions
apostoliques se terminant par les mots « les choses que je vous écris
sont le commandement du Seigneur » 1 Corinthiens 14 : 37. Notez que ce
troisième symbole est également associé avec les enseignements du
Seigneur. Les symboles chrétiens ont-ils la même importance ? Lorsque le
Seigneur révèle sa volonté dans l’Écriture, comment déterminons-nous ce
qui est important ? Nous sommes sauvés sans le baptême, nous pouvons
adorer sans la Cène, le Seigneur peut répondre aux prières sans jeûne ni
onction d’huile. Les symboles chrétiens doivent être étudiés, compris et
utilisés non parce qu’une relation avec Dieu est impossible sans eux,
mais par obéissance et en soumission à la révélation divine. Lorsque
cette révélation autorise certaines latitudes, nous devons humblement le
reconnaître et résister à la tentation d’imposer notre tradition
particulière.
Symboles Séculiers
Les symboles ne sont pas des
choses dépassées ou démodées. Ils sont tout à fait courants, même dans
notre société moderne. Les pays et les régions utilisent des drapeaux et
des images pour s’identifier. Leurs couleurs et dessins ont en général
une signification. Les grandes entreprises et organisations utilisent
également des symboles graphiques pour se représenter, comme par exemple
le logo Pepsi ou la Croix Rouge. Le long des routes, nous trouvons des
panneaux de signalisation. Les symboles sont faits pour communiquer
quelque chose, ils nous aident à visualiser des concepts et à les
mémoriser.
Symboles Religieux
Les personnes religieuses et
spirituelles utilisent également un bon nombre de symboles et de
cérémonies. Les Musulmans utilisent un croissant de lune, prient sur
leurs genoux et se prosternent pour exprimer leur vénération à Allah.
Les Juifs utilisent l’étoile de David dans leurs synagogues. Les
Hindous, les Bouddhistes, les Sikhs ont tous leurs symboles et leurs
rituels symboliques.
-
Notre Dieu a choisi de nombreux moyens et formes différents pour
communiquer ses pensées à nous les humains. Dans la Bible, nous trouvons
des histoires vraies et des paraboles, des drames et des chants, de la
doctrine et de la poésie. Les auteurs inspirés se sont exprimés en
utilisant toute une variété de formes littéraires : hyperboles,
métaphores, comparaisons, similitudes, allégories, ironie, paradoxes,
etc. Des choses telles que l’huile, l’or, le feu, ont des significations
particulières. Des animaux, tels que le lion, le serpent, la colombe,
sont utilisés comme images pour dénoter des qualités comme la force, la
ruse ou la douceur. Certains endroits comme l’Égypte, Babylone et
Jérusalem ont également une signification, ainsi que certains nombres.
Tout un intéressant ensemble
d’objets, personnes et événements se situant avant la naissance du
Seigneur ont une signification prophétique, et beaucoup d’entre eux
convergent vers Lui. Ces objets, personnes et événements sont
normalement appelés figures ou types. Par exemple, l’eau coulant du
rocher et Jonas dans le ventre du poisson sont des types du Seigneur (1
Corinthiens 10 : 4 – Matthieu 12 : 40). Mais nous trouvons
également certains objets et cérémonies symboliques particuliers qui ont
été spécialement conçus par Dieu pour nous enseigner des réalités
spirituelles. Certains d’entre eux sont qualifiés d’ombres
(Colossiens 2 : 16-17 – Hébreux 8 : 5 – 10 : 1-2).
Les symboles de l’Ancien
Testament
Après le déluge, Dieu a dit à Noé qu’il n’enverrai plus de déluge sur la
terre. Avec cette promesse, Dieu a donné un signe ou symbole :
l’arc-en-ciel. (Genèse 9 : 12-13). Même aujourd’hui, l’arc-en-ciel
demeure le rappel de la promesse de Dieu. Les sacrifices d’animaux
étaient essentiellement des actes symboliques. Depuis les sacrifices
offerts par Caïn et Abel jusqu’aux sacrifices plus détaillés décrits par
Moïse, nous voyons que Dieu prépare par des symboles l’esprit humain à
comprendre et recevoir le sacrifice suprême de Jésus
Christ. La construction
du Tabernacle et ses diverses cérémonies étaient conçus pour représenter
des concepts spirituels. Le sang, la circoncision, l’Arche de
l’Alliance, les vêtements des sacrificateurs, tout cela est une
symbolique donnée par Dieu pour aider à visualiser, comprendre ou
mémoriser des réalités spirituelles.
Les symboles du Nouveau
Testament
Avec l’arrivée de l’Église chrétienne, beaucoup
de choses ont changé. Beaucoup de symboles et d’actes symboliques de
l’Ancien Testament ont trouvé leur accomplissement en Christ.
Le Seigneur Jésus était très
graphique dans la manière dont il enseignait. Il utilisait toute une
gamme d’histoires et de paraboles didactiques. Il exprimait souvent des
idées au moyen d’images. Par exemple, Jésus dit à Pierre « je te
donnerai les clés du royaume des cieux » (Matt. 16 : 19). Il utilise le
mot « clé » comme une image, en se référant au rôle spécial que Pierre
tiendrait dans les plans de Dieu. Le mot porte, par exemple, est utilisé
de manière au figuré de plusieurs manières intéressantes. Jésus dit « je
suis la porte des brebis ». Il parle d’une porte étroite et d’une
porte large. En Apocalypse 3 : 20, il frappe à la porte. Dans la prison,
les apôtres priaient pour qu’une porte s’ouvre (Colossiens 4 : 3). En
Actes 14 : 27, il est rapporté comment Dieu « avait ouvert aux nations
la porte de la foi ». D’une manière graphique et enthousiaste, l’apôtre
explique pourquoi il a choisi de rester à Éphèse : « car une porte
grande et efficace m’est ouverte, et il y a beaucoup d’adversaires ». 1
Corinthiens 16 : 9.
Dans certains pays, la croix est devenu le symbole de la foi
chrétienne. Lorsque l’apôtre Paul dit en Galates 6 : 14 qu’il ne se
glorifierait qu’ « en la croix de notre Seigneur Jésus Christ»,
proposait-il un nouveau symbole physique pour l’ère chrétienne ? Il est
certain qu’il utilisait le mot croix de manière figurée. Dans les
chapitres précédents (Galates 5 : 11), il utilise l’expression « le
scandale de la croix ». ce n’était pas un exemplaire d’une croix
physique qui troublait ces frères qui prônaient la circoncision, c’était
l’évangile de la grâce prêché par Paul. Il utilise le mot « croix » avec
la signification d’ « évangile ». En 1 Corinthiens 1 : 17, Paul parle
de la « puissance » de la croix. Cela n’est pas une référence à un
pouvoir mystique ou superstitieux investi dans une certaine croix
physique. La signification de ce passage est précisée dans le verset
suivant : « la parole de la croix … est la puissance de Dieu ». La
puissance de Dieu se déploie au moyen de l’évangile.
Dans le Nouveau Testament, nous trouvons également des méthodes
d’enseignement très graphiques. En Jean 13, nous trouvons que Jésus y
lavait les pieds de ses disciples. En finissant, il ajoute « si donc
moi, le seigneur et le maître, j’ai lavé vos pieds, vous aussi, vous
devez vous laver les pieds les uns aux autres » (v. 14). Ceci est-il
donc un acte symbolique que nous les chrétiens devrions pratiquer
périodiquement ? C’est peu vraisemblable. Il y avait un besoin : leurs
pieds étaient sales. Il y avait une habitude : les serviteurs lavaient
les pieds des invités. Il y avait de l’orgueil : ils désiraient « être
les plus grands ». Le Seigneur a saisi cette opportunité de leur
enseigner une leçon pratique sur l’humilité du service. Les disciples
pourraient-ils jamais oublier cette leçon ? La conclusion du Seigneur
s’applique également à vous et à moi : « si vous savez ces choses, vous
êtes bienheureux si vous les faites ». (v. 17). Mais le Seigneur a
également une autre leçon à l’esprit. Dans les versets 10 et 11, il
utilise le mot « propre » de manière figurée pour montrer l’état du
cœur. Il savait que Pierre comprendrait cette leçon un peu plus tard (v.
7). Il nous faut parfois du temps pour comprendre certaines leçons
spirituelles. Jésus n’a pas pressé Pierre. Nous devons aussi user de
patience les uns envers les autres.
Parmi tous ces styles d’enseignement et ces expressions figurées, le
Nouveau Testament contient effectivement un certain nombre de symboles
physiques et d’actes symboliques. Certains sont donnés aux Chrétiens
avec l’instruction de les utiliser (comme le baptême). D’autres sont
suggérés, leur usage étant optionnel (comme le jeûne). D’autres sont
simplement des applications culturelles d’un principe intemporel (comme
le saint baiser).
-
Une femme peut choisir de porter une alliance sans être mariée. Elle
utilise ainsi un symbole social sans vivre la réalité qu’il implique.
Quelques cultures adhèrent fortement à leurs symboles, d’autres les
considèrent comme optionnels, ou même comme une mode. Lorsque Dieu nous
donne un symbole, il ne désire pas que ce symbole soit utilisé
indépendamment de la réalité qu’il représente. La réalité est toujours
plus importante que son symbole. Voici quelques exemples bibliques en
illustration.
a)
Les sacrifices : à certains moments dans son histoire, les
Israélites ont pensé que Dieu accepterait leurs sacrifices sous
n’importe quelle forme ou espèce. Le Seigneur avait demandé des
sacrifices d’animaux, mais il les rejetterait s’ils étaient donnés
mécaniquement, à contre cœur, sans sincérité, ou sans amour (Osée 6 : 6,
Malachie 1 : 13-14). Le message était clair : « l’obéissance vaut mieux
que les sacrifices » 1 Samuel 15 : 22 (L. Segond).
b) Les fêtes solennelles : c’était Dieu lui-même qui avait prévu
ces fêtes nationales juives, mais il les rejetterait aussi si elles ne
reflétaient pas une vérité intérieure ou si elles étaient accompagnées
d’iniquité (Esaïe 1 : 13-14)
c) Le baptême : le Seigneur nous a enseigné que tout chrétien
devait être baptisé (Matthieu 28 : 19-20). Mais le baptême en lui-même
ne change personne. Philippe a baptisé Simon, mais ensuite l’apôtre
Pierre a dit à Simon « ton cœur n’est pas droit devant Dieu … tu es dans
un fiel d’amertume et dans un lien d’iniquité » Actes 8 : 13-23.
Lorsqu’un incroyant est baptisé, il participe à un acte symbolique sans
en vivre la réalité. Nous étudierons cela de manière plus approfondie un
peu plus loin.
La plupart des symboles ont un but. Lorsqu’une personne ne comprend pas
ce but, le symbole ne signifie rien pour elle. Ou pire, elle peut
attacher à ce symbole sa propre signification erronée ! Lorsqu’un
symbole est séparé de la réalité qu’il représente, il perd sa valeur. Le
symbole a de la valeur en ce qu’il représente quelque chose.
d) Le serpent d’airain : au milieu de la plaie des serpents,
Dieu donna à Moïse l’instruction d’élever un serpent d’airain sur un
bâton. Lorsqu’un israélite était mordu par un serpent, il pouvait
regarder au serpent d’airain et ne mourait pas (Nombres 21 : 4-9).
Lorsque la plaie fut achevée, les israélites conservèrent le serpent
d’airain, lui donnèrent un nom particulier, et commencèrent à lui offrir
de l’encens. Ils n’en firent rien qu’une autre idole. Parmi les réformes
que le roi Ezéchias fit pour retourner à l’adoration véritable de Dieu,
il « mit en pièces le serpent d’airain que Moïse avait fait » 2 Rois
18 : 4.
Le symbole est et ne sera jamais qu’un symbole. Même lorsqu’il est donné
par Dieu, même s’il est une image du Seigneur, il est possible que nous
lui accordions trop d’attention (Jean 3 : 14-15). Nous pouvons le
corrompre en lui attribuant des pouvoirs et des dons spéciaux. Nous
pouvons devenir superstitieux. Comme les israélites, nous pouvons nous
détourner et transformer les symboles donnés par Dieu en idoles.
Dieu attend
de nous l’obéissance
Dans la Bible, nous trouvons quelques incidents particuliers lorsque
Dieu réagit de façon très forte contre ceux qui, pour des raisons
personnelles, ont ignoré, n’ont pas respecté, ou n’ont pas pris ses
symboles au sérieux.
a) l’autel de l’encens : le Seigneur voulait que les
sacrificateurs lui brûlent de l’encens. Mais ils ne devaient lui offrir
qu’un certain type d’encens que lui-même avait prescrit. De plus,
l’origine du feu était également importante. Nous lisons que Nadab et
Abihu, les fils d’Aaron, « présentèrent devant l’Éternel un feu
étranger, ce qu’il ne leur avait pas commandé ». Le Seigneur a puni cet
écart : « et ils moururent devant l’Éternel ». (Exode 30 : 8 – Lévitique
10 : 1-2).
b) La circoncision : Dieu avait ordonné que tous les descendants
mâles d’Abraham soient circoncis le 8e jour. C’était le signe
que le garçon appartenait au peuple d’Israël. Moïse, du fait
probablement d’un différent avec sa femme, ne fit pas circoncire son
fils aîné. À cause de cela, « l’Éternel vint contre lui, et chercha à le
faire mourir » (Genèse 17 : 11-12 – Exode 4 : 24-26).
c) L’Arche de l’Alliance : c’était une arche très spéciale qui
représentait la présence du Seigneur au milieu de son peuple. Un jour,
des Israélites curieux décidèrent de regarder à l’intérieur. Après tout,
ce n’était qu’une boîte de bois plaquée d’or. À cause de cet acte
irrévérencieux, le Seigneur tua un grand nombre d’entre eux ! (1 Samuel
6 : 19)
d) La Cène : certains chrétiens de Corinthe prenaient part à la
Cène du Seigneur d’une manière indigne, sans discerner la réalité
derrière les symboles, sans reconnaître le corps du Seigneur. Cela ne
plaisait pas au Seigneur. À cause de cela, certains étaient morts, et
d’autres étaient faibles et malades (1 Corinthiens 11 : 28-30)
Bien sûr, ce sont là des cas très spéciaux. Grâce à Dieu, dans sa grâce
il n’agit pas habituellement de manière aussi sévère. Mais nous ne
pouvons pas échapper au fait que Dieu l’a fait dans le passé. Ce sont
des récits historiques. Une leçon claire à tirer de ces cas spéciaux est
que lorsque le Seigneur donne un symbole, il s’attend à ce que son
peuple le prenne en compte.
Dieu
permet-il l’exception ?
La foi chrétienne est par essence interne, c’est une relation vivante et
quotidienne avec Jésus Christ. Bien sûr, cette relation affecte de
manière catégorique notre manière de vivre. Le christianisme, en
conséquence, bien qu’il possède des symboles, n’est pas fondé sur eux.
Les symboles ne sont pas la réalité. Pour notre Dieu, la réalité est
toujours plus importante que ses symboles. Si nous gardons cela à
l’esprit, il sera évident devant Dieu que dans certaines situations, un
symbole devra être temporairement modifié ou même laissé de côté.
a) La situation d’Akhimélec : prenez par exemple ce qu’a fait
Akhimélec le sacrificateur. Dans un moment de crise, lorsque David et
ses compagnons avaient faim, Akhimélec leur donna les pains consacrés
(pains de proposition) à manger. C’étaient des pains très spéciaux,
décrits comme « très saints » que seuls Aaron et ses fils pouvaient
manger (1 Samuel 21 : 4-6 – Lévitique 24 : 5-9 – Luc 6 : 2-4).
b) La situation d’Ezéchias : dans 2 Chroniques 30, nous lisons
comment le roi Ezéchias célébra la « Pâque à l’Éternel » (v. 5). Il
avait de bonnes raisons pour ne pas l’avoir fait au mois convenable (v.
2-4). Alors, « une grande partie du peuple … ne s’était pas purifiée, et
ils mangèrent la pâque, non comme il est écrit ». Vous seriez-vous joint
à eux ? Auriez-vous critiqué Ezéchias ? Auriez-vous trouvé une excuse
pour vous abstenir, par sécurité ? Mais comment Dieu a-t-il réagi ? Le
Seigneur leur pardonna, les guérit, et leur donna « une unité de
pensée » pour mener à bien la Pâque de cette manière anormale.
Pourquoi ? Le Seigneur avait compris la situation particulière et savait
que ce peuple avait appliqué son cœur à « rechercher Dieu, l’Éternel »
(v. 12, 18-20). Il est évident que le Seigneur préfère un cœur sincère
qui le cherche réellement plutôt qu’un ensemble de rites techniquement
corrects.
Jusqu’ici, nous pouvons conclure que les symboles étaient donnés par
Dieu pour représenter des réalités spirituelles. Ces symboles n’étaient
jamais donnés pour lier mécaniquement ou réduire en esclavage. Le
symbole devait accompagner ou suivre une réalité spirituelle, et devait
être pratiqué avec la disposition de cœur qui convenait. Il est évident
que le Seigneur préfère la passion sainte à des procédures saintes, mais
il est également clair que sauf raison valable, il attend des siens
qu’ils apprécient et utilisent les symboles qu’il a donnés.
-
Les points qui suivent divisent des chrétiens convaincus. Des
discussions enflammées au sujet du Baptême Chrétien et de la Cène ont
fait rage depuis des siècles. Le débat sur le symbole de la tête
couverte ou découverte est beaucoup plus récent. Je devrais peut-être
vous demander : pourquoi lisez-vous ceci ?
êtes-vous un adepte des
controverses doctrinales ? La controverse en tant que telle emprisonne
le christianisme dans votre tête. Le christianisme, le vrai, touche
beaucoup plus que votre tête. Il apporte joie, liberté et vie en
abondance. Cherchez-vous des munitions pour juger ou répliquer ? du
calme ! Personne n’essaie de prouver que vous avez tort ! Je voudrais
vous inviter à essayer d’avoir un regard neuf sur certains de ces
sujets. Personnellement, c’est ce que j’ai essayé de faire en préparant
cet article. Lorsque nous ouvrons nos esprits à l’Écriture et à la
lumière directrice du Saint Esprit, la parole de Dieu vient à vie, et
nos modèles et coutumes confortables sont fréquemment remis en question.
C’est parfois douloureux, mais très sain. Cette étude n’est pas finale.
Elle désire juste aider à penser bibliquement.
Nous avons tous faim de retourner à un christianisme simple, comme au
début. Et, alors que nous creusons plus profond dans les Actes et les
épîtres, nous commençons doucement à prendre conscience qu’au début du
christianisme, tout n’était pas si simple. Les premiers chrétiens
étaient aux prises avec de grandes controverses. Le chemin du salut est
magnifiquement simple, de sorte que même un jeune enfant peut faire
confiance au Seigneur et être assuré de son salut éternel. Et pourtant,
dans l’Église primitive, les croyants étaient forcés de faire face à des
problèmes complexes. La transition entre la foi juive donnée par Dieu et
le christianisme n’était pas aisée. Les traditions religieuses et
régionales avaient un fort impact sur l’harmonie interne de l’assemblée.
Les coutumes païennes et impies tentèrent d’être consacrées par
l’Église. Chaque assemblée avait son lot de croyants charnels et
compliqués. Les faux docteurs et les faux prophètes allaient et
venaient. Il n’était donc pas étonnant que l’apôtre Paul (et les autres)
aient eu tant à faire et souffrent tant ! Quand nous y pensons, notre
période moderne actuelle est-elle si différente des débuts du
christianisme ? Le Seigneur seul est parfait. Tous les serviteurs et
toutes les églises ont eu des manquements. Les premiers chrétiens ne
vivaient pas réellement à la hauteur de leur grand appel personnel et
collectif. Et nous, comme eux, sommes invités à appliquer nos cœurs et
nos pensées à ce grand appel personnel et collectif – et à aller de
l’avant, avec foi, avec passion et avec réalisme. En faisant cela, nous
marcherons dans les traces des apôtres.
Le christianisme devrait fondamentalement être centré sur le Seigneur,
une vie de relations avec le Seigneur et inévitablement les uns avec les
autres. Dans l’Occident intellectualisé, il devient centré sur la
Bible ou sur la Doctrine, et c’est ce style du Seigneurianisme qui a
été couramment exporté sur les champs de mission au 19e
siècle. Il fallait que les païens adhèrent à un ensemble de doctrines
vraies et se comportent davantage « comme nous ». Mais la doctrine
seule, toute véritable qu’elle soit, nous transforme finalement en
robots privés d’émotion, conduits par la peur ou le devoir. La pratique
des symboles chrétiens recèle également ce danger caché. En langage
apostolique, « la lettre tue, mais l’esprit vivifie » 2 Corinthiens 3 :
6. Et qu’en est-il de notre génération ? Le christianisme moderne est
devenu centré sur soi-même. C’est une course folle pour « me » rendre
heureux, pour que je m’accomplisse, que je fasse mes expériences, que je
trouve ma réalité spirituelle. Nos conducteurs font de leur mieux pour
rendre heureux ces nouveaux clients chrétiens si compliqués. A quel
point le christianisme devra-t-il se détourner de son grand appel pour
continuer à attirer et satisfaire ce marché religieux et séculier en
perpétuel changement ?
Les trois symboles que nous allons étudier font partie de l’Écriture et
ont été pratiqués par les chrétiens depuis des siècles. Et pourtant,
certains d’entre eux les aiment, et d’autres les haïssent. Certains les
parent de mystère, les compliquent à loisir et certains les adorent
presque ! à l’inverse, certains les sous-évaluent ou les ignorent tout
simplement. Dans ce qui suit, nous désirons souligner l’amour de Dieu
pour les symboles et promouvoir leur utilisation correcte d’une manière
biblique non rigide.
-
Le Seigneur Jésus nous a donné instruction de baptiser. Dans les
épîtres, nous trouvons la signification du baptême et nous nous penchons
sur les évangiles et les Actes pour savoir comment faire.
En ce qui concerne la signification du baptême, nous lisons ce qui suit
dans les épîtres :
« Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés pour le Christ
Jésus, nous avons été baptisés pour sa mort ? Nous avons donc été
ensevelis avec lui par le baptême, pour la mort, afin que comme Christ a
été ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi
nous marchions en nouveauté de vie » Romains 6 : 3-4
« étant ensevelis avec lui dans le baptême, dans lequel aussi vous avez
été ressuscités ensemble par la foi en l'opération de Dieu qui l'a
ressuscité d'entre les morts » Colossiens 2 : 12
Lorsqu’un nouveau croyant est baptisé, il déclare essentiellement trois
choses : (1) que ses péchés ont été pardonnés, (2) qu’il est mort à son
ancienne vie (étant identifié à Christ dans la mort), et (3) qu’il vit
maintenant une vie nouvelle (ayant été identifié avec le Seigneur dans
la résurrection).
Diverses vues sur le Baptême : au cours des années, les chrétiens
ont développé différentes traditions en rapport avec ce symbole.
Différentes interprétations ont mené à différentes pratiques.
Quelques-uns comprennent que le baptême est nécessaire pour laver le
« péché originel » ou pour le salut de l’âme. Le baptême devient alors
une nécessité urgente. Au contraire, une congrégation peu éloignée
géographiquement de l’endroit où je vis utilise Hébreux 6 : 1-3 pour
mettre complètement de côté le symbole du baptême. D’autres croyants
considèrent le baptême comme l’équivalent du Nouveau Testament de la
circoncision dans l’Ancien Testament. Cette compréhension conduit à la
pratique du « baptême des enfants », selon laquelle tous les bébés sont
baptisés pour les identifier avec le « peuple de Dieu ». D’autres, en
remarquant que Dieu aime à bénir les maisonnées, parlent de « baptêmes
de maisons ». Si le chef de famille est devenu chrétien, il est
encouragé à baptiser tous les membres de sa famille qui sont sous son
autorité, sans tenir compte de leur âge. Ils comprennent que ce baptême
introduit la famille entière dans le « Royaume des Cieux » ou dans le
christianisme en tant que religion mondiale (qualifiée également de
« grande maison » ou « christianisme de nom »). Leur prière est qu’un
jour, leurs petits enfants deviendront à leur tour de vrais croyants. Au
cours des siècles, ces points de vue ont été soutenus dans de nombreux
écrits.
Le Baptême et le Pardon : une vérité claire et fondamentale des
Écritures est que seul, le sang de Jésus Christ peut laver nos péchés
(Éphésiens 1 : 7). Jésus n’aurait pas eu à mourir si le pardon pouvait
être obtenu d’une autre manière. Le Seigneur Jésus a envoyé l’apôtre
Paul prêcher l’évangile « pour qu'ils reçoivent la rémission1 des péchés et une part avec ceux qui sont sanctifiés par la foi en
moi. » Actes 26 : 18. Le Seigneur Jésus ne mentionne pas le Baptême
comme une condition au pardon.
Parfois, le baptême est associé au pardon. En Actes 2 : 38, Pierre
enjoint les Juifs qui avaient crucifié le Seigneur : « Repentez-vous, et
que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, en rémission des
péchés ». Il est possible que la repentance et le baptême puissent
survenir au même moment. Lorsque l’on compare ce verset avec d’autres
portions des Écritures, il devient clair que le baptême n’est pas le
vecteur du pardon. Le même apôtre Pierre le dit très clairement quelques
jours plus tard, lorsqu’il déclare : « Repentez-vous donc et vous
convertissez, pour que vos péchés soient effacés. » Actes 3 : 19. Ici,
il parle du pardon sans aucune référence au baptême. Lorsque Pierre
annonce l’évangile à Corneille, il termine en disant : « Tous les
prophètes lui rendent témoignage, que, par son nom, quiconque croit en
lui [Jésus) reçoit la rémission des péchés. ». Et après avoir vu
l’évidence de la vie nouvelle, Pierre dit « Quelqu'un pourrait-il
refuser l'eau, afin que ceux-ci ne soient pas baptisés ? » (Actes 10 :
43, 48). Le pardon ayant été reçu, le symbole du baptême suit. Ce
symbole du baptême est pour tous les croyants, partout. Avez-vous été
pardonné ? Avez-vous donné votre vie à Jésus ? Avez-vous été maintenant
baptisé ? Sinon, qu’attendez-vous ? Le Seigneur Jésus désire que chaque
vrai Chrétien soit baptisé (Matthieu 28 : 19-20).
Le Baptême et le christianisme de nom : le baptême a été utilisé
par certains comme un moyen pour répandre le christianisme de nom ou
extérieur. Au moment de l’exploration et de la conquête de l’Amérique
Latine, beaucoup d’indiens furent contraints à être baptisés, et furent
alors considérés comme étant ajoutés à l’Église chrétienne. J’ose
suggérer que notre Dieu n’a jamais été intéressé par un christianisme de
nom. Jésus n’a jamais montré aucun intérêt à augmenter le nombre de ceux
qui le suivaient de loin. Il est donc par conséquent très peu
vraisemblable que Jésus donne un symbole pour en augmenter ce groupe.
Son Esprit Saint travaille dans l’âme pour susciter une conversion
authentique. L’objectif premier du Seigneur actuellement, c’est de
construire son Église. Il n’est pas besoin de devenir d’abord un
chrétien de nom et ensuite un chrétien authentique. Le christianisme de
nom est notre distorsion humaine du vrai christianisme. C’est un fait
qu’il existe, mais ce n’est pas le plan de Dieu. Le Baptême Chrétien est
un symbole donné à Son Église, pas pour répandre le christianisme de nom
mais pour identifier publiquement les chrétiens authentiques avec Jésus
Christ. Il est possible que parfois, par tromperie ou par erreur, des
non chrétiens soient baptisés. D’aucuns les considéreraient alors comme
ajoutés aux Chrétiens de nom. Mais ce n’est pas là le but du baptême.
Le Baptême et la Bénédiction : certains encouragent les parents à
baptiser leurs bébés afin qu’ils puissent bénéficier d’une bénédiction
spéciale de la part du Seigneur. Mais, de nouveau, ce n’est pas le but
du baptême. Le fait que les enfants soient sous la pieuse influence d’au
moins un de leurs parents croyant leur assure une position de
bénédiction. L’attention spéciale portée aux enfants et au conjoint
incroyant n’est pas conditionnée par le baptême (1 Corinthiens 7 :
12-14). En fait, chacun tire profit et est béni par Dieu du fait de la
présence de vrais chrétiens dans sa famille, son école, son bureau ou
son gouvernement. Quelle sorte de christianisme vivez-vous ? Ceux qui
vous entourent sont-ils bénis parce que vous êtes chrétien ?
Mise en
pratique du symbole
La plupart des chrétiens sont d’accord sur le fait que le symbole du
baptême ne doit pas être abandonné. L’expression « ils crurent et furent
baptisés » qui apparaît plusieurs fois (Actes 8 : 12, 13 – 18 : 8)
suggère que le baptême doit naturellement suivre la foi. C’est pour cela
que beaucoup utilisent l’expression « baptême de croyant ». Du fait de
cette connexion étroite entre croire et être baptisé, le baptême
chrétien peut être considéré comme un symbole d’initiation pour les
nouveaux croyants.
Le mode de baptême : le mot grec baptizo, d’où viennent
les mots « baptême » et « baptiser », possède plusieurs sens. Le plus
courant est : plonger, immerger, être submergé par ou être pleinement
identifié avec. Ceci suggère fortement que lorsqu’une personne est
baptisée, il ou elle doit être immergé(e) complètement. Lorsque Jésus
était à Béthanie, une femme apporta un parfum très onéreux et « le
répandit sur sa tête » Marc 14 : 3. Le mot baptizo n’est pas
utilisé ici. En fait, le Nouveau Testament utilise cinq mots grecs
différents pour dire « verser », et deux mots grecs différents pour
« asperger ». Aucun d’entre eux n’est utilisé en rapport avec le baptême
chrétien. L’acte d’entrer et de sortir de l’eau est évident en Actes 8 :
38-39 « ils descendirent tous deux à l'eau, et Philippe et l'eunuque ;
et Philippe le baptisa. Et, quand ils furent remontés hors de l'eau,
… ». Et en enseignement, il est utile de noter que l’acte physique
d’entrer dans l’eau et d’en sortir s’applique avec justesse à la mort,
l’ensevelissement et la nouvelle vie qu’il représente.
Le baptême et Jésus : quels mots doivent être prononcés lors d’un
baptême ? Jésus nous enseigna à baptiser « pour le nom du Père, et du
Fils, et du Saint Esprit ». Matthieu 28 : 19-20. Dans les Actes, nous
trouvons des exemples de personnes baptisées « au nom de Jésus ». Plutôt
qu’une autre formule baptismale, nous pouvons comprendre cette deuxième
comme un moyen pratique de distinguer le baptême par obéissance aux
instructions de Jésus des autres types de baptême.
Certains chrétiens, pour concilier les instructions de Jésus dans les
évangiles avec les exemples donnés dans le livre des Actes, disent « au
nom de Jésus, je te baptise pour le nom du Père, et du Fils, et du Saint
Esprit ». Cela peut également être une bonne solution. Mais si nous
suivons les instructions du Seigneur dans Matthieu 28 et utilisons
simplement ses paroles, nous ne pouvons pas nous tromper !
Qui doit prendre l’initiative ? Lorsque Philippe eut fini
d’expliquer l’évangile, l’eunuque lui demanda « Voici de l'eau,
qu'est-ce qui m'empêche d'être baptisé ? » Actes 8 : 37. Dans ce cas,
nous voyons que le nouveau converti prend l’initiative. Si vous êtes
actuellement chrétien et que vous n’êtes pas baptisé, posez-vous la
question : « pourquoi ne serais-je pas baptisé ? » Ne soyez pas passif.
Prenez l’initiative. Dans les instructions du Seigneur, il nous est dit
« Allez donc, et faites disciples toutes les nations, les baptisant pour
le nom du Père et du Fils et du Saint Esprit» Matthieu 28 : 19. Nous
notons ici que l’évangéliste doit aussi prendre l’initiative. Ne soyez
pas satisfait d’une conversion. C’est aussi votre responsabilité
d’encourager au baptême et aux progrès continus !
-
Voici un événement symbolique pour rappeler la mort rédemptrice de notre
Seigneur Jésus Christ. Nous le remercions de tout notre cœur et nous
l’adorons. Le pain représente le corps du Seigneur, et la coupe la
nouvelle alliance en son sang. « car toutes les fois que vous mangez ce
pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur
jusqu’à ce qu’il vienne. » Le Seigneur lui-même a choisi un mémorial. Il
ne nous a pas demandé de bâtir des statues ou des monuments. Aussi
longtemps que nous sommes sur la terre, il voudrait que nous nous
souvenions de lui et de sa mort en mangeant et en buvant ce simple repas
symbolique (1 Corinthiens 11 : 24-26). En plus de représenter le corps
physique du Seigneur, ce pain représente le corps spirituel du Seigneur,
fait de tous les croyants sur terre et nés de nouveau (1 Corinthiens
10 : 17). L’invitation du Seigneur à chaque croyant né de nouveau est
« fais ceci en mémoire de moi ». Appréciez-vous vraiment cette
invitation ? Y répondez-vous régulièrement ? Prenez-vous part à la Cène
du Seigneur ?
Termes utilisés : trois expressions sont utilisées. Étant donné
que Jésus commença ce repas symbolique en rompant le pain, parfois il
est fait référence à l’événement tout entier en tant que « Fraction
du Pain » (Actes 2 : 42 – 20 : 7). La Cène du Seigneur (1
Corinthiens 11 : 20) est un terme descriptif général, qui attire
l’attention sur le fait que le symbole est un repas, et, au moins à
l’origine, un repas du soir. Les repas et les tables sont utilisés de
manière courante comme expressions d’amitié et de communion.
L’expression la Table du Seigneur (1 Corinthiens 10 : 21) n’est
utilisée qu’une seule fois dans le Nouveau Testament. Elle est
mentionnée en opposition avec la « table des démons ». Il est très clair
selon le contexte que des croyants qui désirent participer au repas
symbolique du Seigneur doivent se séparer totalement de toute activité
satanique ou démoniaque. Le mot table souligne l’aspect de communion de
cet acte symbolique : une communion réelle avec Le Seigneur. La Table du
Seigneur n’est pas le meuble sur lequel nous plaçons le pain et la
coupe. Ce mot de table est utilisé de manière figurée pour parler de
notre communion avec Le Seigneur. Lorsque nous participons à ce
souvenir, nous devons dépasser les formes et les rituels, et chercher à
vivre des moments de vraie communion avec Le Seigneur, qui est présent.
Le fait qu’il s’agit de la Cène du Seigneur, et de la Table du
Seigneur, nous rappelle que nous sommes ses invités, et c’est lui
qui fixe les règles !
Contexte : des siècles avant que le Seigneur Jésus n’institue ce
repas symbolique du souvenir, il y avait une coutume juive, qu’au moins
certains pratiquaient : les amis et la famille mangeaient et buvaient en
mémoire d’une personne morte (Jérémie 16 : 7). Nous ne savons pas
exactement ce qui se passait au cours de tels événements. Si, comme
certains le suggèrent, les personnes réunies mangeaient et buvaient et
se souvenaient ensemble de certains moments de la vie de la personne
disparue, cette coutume aurait des similitudes avec la Cène du Seigneur.
Mais si le but de ce repas était de mener deuil et de se réconforter
l’un l’autre pour alléger le sentiment de perte, cela n’aurait
clairement aucune relation avec la Cène du Seigneur. Le symbole chrétien
est un mémorial, une fête, une célébration, un acte d’adoration, une
expression de gratitude. Nous ne menons pas deuil au cours de la Cène,
ni n’éprouvons un sentiment de perte, car nous y participons en la
présence du Seigneur ressuscité et vivant ! (Matthieu 18 : 20).
La Cène et la Fête de la Pâque : de manière plus importante,
Christ a choisi la fête de la Pâque comme cadre de ce premier repas
symbolique. Les disciples préparèrent la Pâque dans une chambre haute,
et, « comme ils mangeaient, Jésus, ayant pris le pain et l’ayant béni,
le rompit et le donna aux disciples, disant ‘Prenez, mangez ; ceci est
mon corps’. Et, ayant pris la coupe …. » (Matthieu 26 : 19-29). La fête
de la Pâque et la Cène ont des similitudes intéressantes. Le premier
repas de Pâque a été mangé par les israélites la nuit précédant leur
départ d’Égypte. Un agneau sans défaut avait été tué (dans la Cène, nous
rappelons que Christ, l’Agneau parfait de Dieu, a été tué). Le sang de
l’agneau appliqué au cadre de la porte protégeait du jugement (nous
sommes pardonnés à cause du sang du Seigneur). Ce repas marque également
un acte souverain de délivrance (la mort du Seigneur nous a libéré de
l’esclavage du royaume des ténèbres).
Christ et son sacrifice rédempteur se tiennent au centre historique de
ces deux actes symboliques : la Pâque considérait l’œuvre rédemptrice du
Seigneur comme un événement à venir, et la Cène du Seigneur la considère
maintenant comme un événement passé et achevé (1 Corinthiens 5 : 7 –
Hébreux 9 : 28).
Jésus le Pain de Vie : après avoir nourri les 5000, le Seigneur
Jésus et ses disciples allèrent à Capernaüm. Le jour suivant, la foule
les trouva et les rejoignit dans la synagogue. On trouve cette histoire
en Jean 6 : 25-59. Le Seigneur savait que leur première motivation était
d’avoir de nouveau du pain à manger gratuitement. Ils voulaient être
satisfaits physiquement. Mais le désir du Seigneur était de réveiller
leur conscience spirituelle, et de les amener à trouver satisfaction et
plénitude en Christ. « Travaillez, non pour la nourriture qui périt, »
leur dit-il, « mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle » (v.
27, L. Segond). Il se compare ensuite avec la manne, le pain que Dieu
avait miraculeusement donné aux Israélites pour les nourrir dans le
désert (v. 31-32). Jésus les appelait à venir à lui pour recevoir la vie
éternelle. Il ajoute enfin : « si vous ne mangez la chair du fils de
l’homme et ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes » (v.
53). Jésus faisait-il référence alors à la Cène ? (manger le pain et
boire la coupe ?) Probablement pas. Bien que les mêmes mots soient
utilisés (manger, boire, corps, sang), le contexte est très différent.
Remarquez que les effets de ces actes de manger et de boire sont en
rapport avec la conversion : il vivra éternellement (v. 51 – 58),
sans cela, il n’a pas la vie en lui (v. 53), en mangeant et en buvant il
a la vie éternelle et ressuscitera (v. 54), il aura une relation avec le
Seigneur (v. 56), il vivra à cause du Seigneur (v. 57). Ces bénédictions
ne viennent pas de la participation à la Cène, ce sont des bénédictions
qui viennent de la conversion.
Dans ce chapitre (Jean 6), il est plus naturel de comprendre les mots
« manger et boire » comme des équivalents aux autres mots que Jésus a
utilisé dans ce chapitre : celui qui « vient à moi », « croit en moi »,
et « discerne le Fils » (v. 35-40). Nous venons à Christ
une première fois pour être sauvés. Nous nous
« nourrissons de lui » ensuite quotidiennement pour fortifier notre vie
spirituelle. Cette nourriture de lui inclut ces moments que nous
passons ensemble autour du Seigneur, l’adorant et participant à la Cène.
Nos âmes sont satisfaites en Christ, processus qui implique force, joie
et satisfaction – équivalent spirituel de ce qui arrive à notre corps
lorsque nous mangeons un bon repas.
Joie et Liberté dans l’adoration : la Cène aurait pu n’être qu’un
événement ponctuel, comme le baptême. Mais, nous connaissant tels que
nous sommes, le Seigneur a choisi un symbole qui doit être répété
régulièrement. Si vous êtes chrétien depuis plusieurs années, vous savez
combien il est facile que le Seigneur perde la première place dans nos
coeurs. Nous pouvons profiter des bénédictions, et peu à peu oublier
Celui qui bénit. Nous pouvons nous trouver absorbés par notre travail,
nos études et notre vie de famille. Notre passion pour Christ peut même
être remplacée par l’amour de la doctrine ou l’enthousiasme pour un
quelconque service. La Cène est un moment mis à part où Christ est au
centre de nos cœurs et de nos esprits. Dans ce moment de quiétude
relative, l’Esprit de Dieu désire allumer de nouveau l’amour, la
gratitude et la passion dans les cœurs des hommes et des femmes
rachetés. Nous choisissons de nous arrêter, de nous recentrer, de nous
souvenir, de remercier, d’adorer. Pendant cet acte symbolique régulier,
chaque frère a la liberté, guidé par le Saint Esprit, de conduire
l’adoration de l’assemblée. Lorsque vient le moment de rendre grâces
pour le pain et la coupe, le Seigneur peut utiliser n’importe quel frère
présent. Votre participation à la Cène est-elle devenue froide et
mécanique ? êtes-vous,
cher frère, devenu spirituellement passif pendant ces moments ? Le
Seigneur veut vous utiliser aussi ! L’adoration n’est pas limitée par le
talent ou l’âge. C’est l’expression authentique de notre cœur.
Vous êtes peut-être enclin à critiquer ou juger la participation
d’autres personnes à la Cène. Puis-je vous inviter à détourner votre
attention des hommes et à la recentrer sur Christ ? Vous ne jouirez
jamais de communion collective avec Christ (ce qui est l’essence de la
Table du Seigneur) lorsque vous regardez aux hommes. Des réunions
d’adoration parfaites demandent des chrétiens parfaits. Le Seigneur sait
que vous et moi ne sommes pas parfaits. C’est à cause du Seigneur et de
sa grâce que nous cherchons, recevons et jouissons de l’adoration
de nos cœurs rachetés et sincères. Du calme ! priez ! Et laissez le
Seigneur conduire. Il peut certainement le faire. « Le Seigneur est
l’esprit, mais là où est l’Esprit du Seigneur, il y a la liberté » 2
Corinthiens 3 : 17. Vivons cette liberté. Nous savons que le Père
recherche des adorateurs qui l’adorent en esprit et en vérité. Le
Seigneur Jésus aime avoir ceux qu’il a racheté rassemblés autour de Lui,
le louant, le remerciant et l’adorant. Dieu le Père en est heureux. Et
nous avons aussi besoin de ces moments dans la présence du Seigneur pour
réchauffer nos cœurs et recentrer notre vision. Et nous avons besoin de
ces moments régulièrement.
Mise en
pratique du symbole
Le fruit de la vigne peut-il contenir de l’alcool ? Et le pain du
levain ? à quelle fréquence devons-nous la célébrer ? Qui peut y
prendre part ? Plusieurs coupes peuvent-elles être utilisées ? Bien que
l’on trouve là quelques différences parmi les chrétiens, il y a
virtuellement unanimité sur le fait que ce symbole ne doit pas être
ignoré.
Les Espèces : le Nouveau Testament utilise deux mots grecs
pour « pain » : azumos pour le pain sans levain, et artos
pour le pain normal. Les descriptions de la Cène en 1 Corinthiens 11 et
dans les évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc) utilisent tous le
mot désignant le pain normal. L’expression « fraction du pain »
mentionnée en Actes 2 : 24 et 20 : 7 utilise également le terme pour le
pain normal. Sur la base de la connexion historique entre la Pâque
(pendant laquelle tout levain devait être banni) et la Cène, une
congrégation peut décider d’exclure le levain du pain utilisé pour la
Cène. Mais insister sur cette pratique ira au delà de l’Écriture. Le
« fruit de la vigne » se réfère probablement à du vin, mais le jus de
raisin correspond également à cette description. Les deux le font. À
certains endroits de notre planète, on ne peut pas trouver de pain ni de
raisins. Est-il possible d’utiliser autre chose ? Nous recommandons à
ces chers croyants de trouver deux éléments qui se rapprochent le plus
possible du pain et du fruit de la vigne. Mais choisir arbitrairement
des éléments de remplacement alors que ceux qui sont prescrits sont
disponibles serait une distorsion des symboles.
Lorsque Jésus a institué ce repas symbolique, il a pris le pain et a dit
: « ceci est mon corps. » Ces mots ne doivent pas être pris
littéralement. Le Seigneur Jésus ne suggérait pas qu’il avait deux
corps, son corps incarné et un autre corps qu’il tenait dans ses mains.
Puis, en prenant la coupe, il ajouta : « Cette coupe est la nouvelle
alliance en mon sang, qui est versé pour vous » Luc 22 : 19-20. Il
serait plus naturel de comprendre ces mots de manière figurée, comme
lorsque Jésus disait « je suis la lumière » et « je suis la porte »
(Jean 8 : 12 et 10 : 7). Le pain et la coupe sont utilisés de manière
symbolique dans ce repas.
Quand et à quelle fréquence : qu’a dit Jésus en instituant ce
symbole ? Luc rappelle qu’il a dit « faites ceci en mémoire de moi » Luc
22 : 27. Dans les évangiles de Matthieu et de Marc, il n’y a aucune
mention de répétition de l’événement. En 1 Corinthiens 11, nous trouvons
deux fois « faites ceci en mémoire de moi (v. 24 et 25), et deux fois
l’adverbe relatif hosakis, traduit par « toutes les fois que » ou
« à chaque fois que » (v. 25-26). On trouve également ce mot une autre
fois en Apocalypse 11 : 6, lorsque les deux témoins du Seigneur auront
le pouvoir de faire des miracles « toutes les fois qu'ils le voudront ».
Nous pouvons donc en conclure raisonnablement que l’intention du
Seigneur était que ce repas symbolique devait être répété
périodiquement, mais le Seigneur a choisi de ne pas dire à quelle
fréquence. Nous en avons la liberté.
Le Seigneur Jésus et ses disciples ont célébré la Fraction du Pain pour
la première fois ce jeudi soir où il fut livré. Initialement, après la
résurrection du Seigneur, les croyants participaient très fréquemment à
ce repas du souvenir, peut-être même tous les jours. Aujourd’hui, de
nombreuses congrégations célèbrent la Cène tous les mois, ou tous les
trois mois, et quelques unes une fois par an. En chemin pour Jérusalem,
Paul demeura sept jours en Troade. « Et le premier jour de la semaine
[le dernier de Paul en Troade], lorsque nous étions assemblés pour
rompre le pain, Paul … après qu'il … eut conversé longtemps jusqu'à
l'aube, il partit. » (Actes 20 : 6-11. Ce dimanche en Troade,
l’événement habituel était de rompre le pain, l’événement spécial le
long discours de Paul. Ceci nous donne l’indice d’une célébration
hebdomadaire, littéralement « le premier jour après le sabbat », c’est à
dire le dimanche. Le fait que Paul ait continué à prêcher toute la nuit
suggère que la Cène était encore célébrée le soir. Ce schéma
hebdomadaire trouvé en Troade peut-il être considéré comme une pratique
générale dans l’église primitive ? sans doute oui, puisque des sources
historiques non bibliques viennent également le conforter.
En Actes 2 : 42, nous apprenons que l’église primitive « persévérait »
dans la fraction du pain, lui donnant autant d’importance qu’à
l’enseignement, la communion et la prière. Si une congrégation,
aujourd’hui, regarde la célébration de la Cène comme un rituel mécanique
qu’elle doit accomplir parce que c’est dans la Bible, elle sera encline
à en amoindrir l’importance. Si une congrégation découvre, comme
beaucoup de chrétiens dans l’église primitive, la joie, la force et la
passion renouvelée que l’on trouve à mettre du temps à part pour
célébrer ce repas symbolique tout en mettant le Seigneur au centre de
son attention, je pense qu’elle se tournera fort heureusement vers un
schéma proche de la pratique hebdomadaire.
Avez-vous songé à cette réunion et à cette célébration du point de
vue du Seigneur ? Pouvez-vous sentir Sa joie, Son plaisir et Sa
satisfaction lorsque plusieurs de ceux qu’il a rachetés par sa mort se
réunissent pour se souvenir de Lui et l’adorer ? Avez-vous vu
l’étincelle de joie dans les yeux de certains grands-parents âgés
lorsque leurs enfants et petits-enfants se rassemblent dans leur maison
pour un repas d’anniversaire ? Le bonheur est partagé par tous ! Je
pense parfois à ces sentiments profonds de tristesse exprimés par le
Seigneur lorsqu’il considérait Jérusalem : « que de fois j'ai voulu
rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses
ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! » Matthieu 23 : 37. Voulons-nous
être rassemblés près de Lui ? Lui donnons-nous ce plaisir régulièrement
? Pour vous, la célébration de la Cène est-elle un temps de bonheur et
de renouveau intérieur, ou simplement un devoir chrétien ? La vraie
communion avec Christ régénère, restaure et éclaire le cœur. Le fait que
nous savons qu’Il est heureux nous rend heureux. La joie du Seigneur est
notre force.
Mais le schéma de Troade doit-il être appliqué strictement partout et
dans toutes les congrégations ? Probablement pas. Un exemple biblique ne
doit pas être écarté à la légère. Des exemples peuvent être suggestifs.
Et pourtant, il est faux et dangereux de tourner des exemples en
commandements. Il peut y avoir de bonnes raisons locales de changer
quelque peu les choses. Par exemple, dans la plupart des pays
occidentaux, il a été plus pratique depuis des siècles de célébrer la
Cène le dimanche matin.
Les assemblées avec lesquelles nous travaillons ici en Colombie suivent
ce schéma hebdomadaire. Mais parfois, une assemblée peut également
célébrer la Cène à minuit, au début de la Nouvelle Année, avec alors le
désir de donner au Seigneur la première place au commencement d’une
nouvelle année. Ce jour peut être, ou ne pas être, un dimanche. À
l’occasion, lorsqu’un croyant est malade et a dû rester à la maison
pendant plusieurs semaines, l’assemblée peut s’arranger pour venir chez
lui et célébrer la Cène l’après midi ou le soir. Ces dimanches-là,
quelques uns d’entre nous auront alors célébré deux fois la Cène. Ce
sont là des libertés scripturaires, qui doivent être exercées avec
précaution. Les arrangements doivent être propices à un acte réel de
souvenir. Que la Cène soit célébrée dans le local de réunion ou à la
maison, l’assemblée locale est responsable de ce qui se passe. Ces
événements spéciaux doivent être approuvés et organisés. L’ordre doit
être maintenu dans l’Église.
Qui peut participer ? L’invitation du Seigneur à tout croyant né
de nouveau est « faites ceci en mémoire de moi ». Chaque église locale
doit mettre en place un mécanisme pratique pour s’assurer que seuls, de
vrais chrétiens participent à la Cène. L’Église locale ne devra pas
autoriser un croyant qui vit dans l’immoralité ou qui « ne demeure pas
dans la doctrine du Seigneur » à partager ce symbole (1 Corinthiens 5 :
1-13 – 2 Jean 1 : 9-10). De plus, pour nous assurer que nous y
participons d’une manière convenable, nous devrions encourager chaque
croyant à « s'éprouve[r] soi-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive
de la coupe » 1 Corinthiens 11 : 27-28. Dans nos assemblées, nous
parlons du filtre moral, du filtre doctrinal et du
filtre de la conscience. Les deux premiers filtres sont de la
responsabilité de l’assemblée locale, le troisième est personnel. Votre
église locale utilise-t-elle ces filtres ? Y trouve-t-on de la
dépendance vis à vis du Seigneur quant à ceux qu’il voudrait voir
participer ? N’oublions jamais qu’il s’agit de la Cène du Seigneur.
-
Depuis les jours de la création, nous remarquons que Dieu a créé deux
sexes différents, et souhaite qu’ils restent distincts. L’unisexe n’est
pas un concept divin. Notre position en tant qu’enfant de Dieu abolit
toutes les distinctions sociales, sexuelles et de nationalité (Galates 3
: 26-28). Mais tandis que nous sommes toujours sur la terre, quelques
unes de ces distinctions ont un effet pratique. Aux yeux du Seigneur,
l’esclave et son maître ont la même valeur, mais en dehors de l’église,
l’esclave et son maître ont chacun des responsabilités différentes. Pour
des raisons qui lui sont propres, Dieu a choisi de donner aux hommes et
aux femmes un rôle différent à la maison et dans l’église.
Les lettres apostoliques à Timothée et à Tite, appelées les Épîtres
Pastorales, contiennent des instructions pratiques pour la vie
d’assemblée. En 1 Timothée 2, nous trouvons trois fois le mot grec
hesuchios qui signifie tranquille, tranquillité. « J'exhorte donc …
à ce qu'on fasse … des prières … pour les rois et pour tous ceux qui
sont haut placés, afin que nous puissions mener une vie paisible et
tranquille. » (v. 2) « Que la femme apprenne dans le silence3,
en toute soumission ; mais je ne permets pas à la femme d'enseigner ni
d'user d'autorité sur l'homme ; mais elle doit demeurer dans le
silence » (v. 11-12). Ce mot décrit l’attitude intérieure, la
motivation intérieure, une caractéristique de l’esprit ou une
disposition. C’est le calme et la tranquillité venant de l’intérieur.
L’apôtre Pierre utilise aussi ce mot lorsqu’il fait ses recommandations
aux épouses chrétiennes dont la beauté doit être celle de « l'homme
caché du cœur , dans l'incorruptibilité d'un esprit doux et paisible
qui est d'un grand prix devant Dieu » 1 Pierre 3 : 4. Ce mot met
l’accent sur ce qui est intérieur.
Il est clair que le contexte général de 1 Corinthiens 14 est l’Église.
Dans ce chapitre, nous trouvons trois fois le mot grec sigao qui
signifie « se taire ». Si quelqu’un parle en langues et qu’il n’y a pas
d’interprète « qu'il se taise dans l'assemblée » v. 28. « s'il y
a eu une révélation faite à un autre qui est assis, que le premier se
taise » (v. 30) « Que vos femmes se taisent dans les
assemblées, car il ne leur est pas permis de parler ; mais qu'elles
soient soumises, comme le dit aussi la loi. » (v. 34) Lorsque l’on
compare ces trois passages proches, le sens de ce mot est tout à fait
clair. S’il n’y a pas d’interprète, ou si l’Esprit de Dieu désire
utiliser un autre frère, celui qui parle doit se taire. Les femmes ne
doivent pas parler. Dans chaque cas, on s’attend à ce que le silence
requis aille de pair avec l’attitude intérieure correcte. Sans cette
attitude, l’obéissance à un commandement devient « pénible » (1 Jean 5 :
3). Mais ce mot met l’accent sur ce qui est extérieur.
Des hommes chrétiens charnels peuvent trouver un certain plaisir à
utiliser ces passages pour penser qu’ils sont supérieurs aux femmes,
pour utiliser ces directives divines pour leur propre bénéfice
personnel. Les hommes chrétiens spirituels saisiront leur responsabilité
devant Dieu comme devant fournir une direction saine et sortir de la
coquille spirituelle passive qui leur est naturelle, pour conduire.
Une action symbolique nous a été donnée pour aller de pair avec cette
distinction des sexes. Les hommes croyants doivent avoir la tête nue et
prendre l’initiative dans la conduite et l’enseignement, tandis que les
femmes croyantes doivent avoir la tête couverte. Les sœurs, avec tous
ceux qui ne sont pas à la tête, peuvent soutenir, seconder et ainsi
encourager leurs conducteurs masculins (Hébreux 13 : 7, 17). Quiconque
est à la tête a besoin d’un appui. Les rôles différents selon les sexes,
ainsi que le symbole, ne reflètent pas une différence en valeur ou en
intelligence, ni en capacité ou en spiritualité. « ni la femme n'est
sans l'homme, ni l'homme sans la femme, dans le Seigneur». 1 Corinthiens
11 : 11-12. Dans la famille comme dans l’assemblée, nous avons besoin
les uns des autres. Une assemblée qui n’a aucune procédure pour
consulter, informer et impliquer ses sœurs est comme un mari qui n’a pas
égard à sa femme ni ne la consulte. Au mieux, ils resteront dans la
médiocrité. L’homme et la femme ne sont pas indépendants. Et cela
s’applique aussi à l’église.
-
En 1 Corinthiens 11, nous trouvons des instructions au sujet de ce
troisième symbole chrétien : les hommes doivent avoir la tête nue et les
femmes doivent couvrir la leur lorsqu’ils (elles) prient ou
prophétisent. Sans vouloir amoindrir la validité de ce symbole, il est
important de souligner plusieurs différences significatives entre ce
symbole et les deux précédents. Le baptême chrétien et la Cène sont
mentionnés de nombreuses fois et dans plusieurs livres de la Bible. Il
n’est parlé qu’une fois du symbole « tête nue tête couverte », en 1
Corinthiens 11. En soi, ce n’est pas un problème, mais cela signifie
qu’il nous faut être attentifs quant à nos conclusions. Si des
différences quant aux détails des deux premiers symboles subsistent
entre des chrétiens sérieux et fondés, il nous faut véritablement
étudier avec précision et appliquer avec grâce celui-là. Le baptême et
la Cène sont directement reliés à Christ et à son œuvre de salut, qui
sont des doctrines fondamentales. Il est évident que ce troisième
symbole ne se place pas au même niveau que les deux premiers, et
pourtant, c’est un symbole biblique chargé d’une signification. Comme
toute autre portion de l’Écriture, il est inspiré de Dieu et nous devons
le prendre au sérieux.
Si cela peut aider, regarder des billets de 10 $, 50 $ et 100 $. Chaque
billet est différent, et pourtant, chacun est émis par la même Banque
Centrale. Chacun est d’un usage général et « indéfini ». Le même
gouvernement répond de chacun d’eux. Nous pourrions personnellement être
enclins à préférer les billets de 100 $ à ceux de 50 $, mais il n’y a
aucune raison pour ne pas se servir d’un billet de 10 $. Ils ont chacun
leur rôle. Il est évident qu’à maints endroits, ce troisième symbole a
été mis de côté ou s’éteint progressivement. C’est pourquoi nous
l’étudierons de manière plus détaillée.
Le côté « tête nue » : dans beaucoup de civilisations, les hommes
doivent se découvrir en signe de respect. Il est grossier de garder son
chapeau sur sa tête lorsque l’on chante l’hymne national, ou que l’on
entre chez quelqu’un, ou dans un restaurant, un théâtre ou la plupart
des édifices religieux. Ceci fait que la plupart des hommes se
découvriront d’emblée la tête pendant une réunion d’assemblée, peut-être
pas vraiment en obéissance à 1 Corinthiens 11, mais afin de ne pas
paraître grossiers. Du fait de cette motivation culturelle, le côté
« tête nue » du symbole est toujours pratiqué dans la plupart des
congrégations chrétiennes aujourd’hui.
Le côté « tête couverte » : l’acte symbolique par lequel les
femmes se couvraient la tête au cours d’une réunion d’église était
habituel dans pratiquement toutes les congrégations catholiques,
protestantes et orthodoxes. Au cours du siècle dernier, et en
particulier à partir des années 1960, ce symbole est devenu de moins en
moins usuel. Ce changement a été plus ressenti dans certaines cultures
que dans d’autres. Actuellement, les femmes chrétiennes qui se couvrent
la tête sont minoritaires. Il est très possible que la pression sociale
exercée par le mouvement de libération des femmes a affecté notre
manière de penser chrétienne, nous mettant mal à l’aise par rapport à la
distinction biblique faite entre l’homme et la femme. Il est possible
qu’une domination masculine et des limitations arbitraires exagérées,
appliquées par des esprits étroits, même parmi les chrétiens, ont
alimenté cette forte réaction. Ce changement d’arrière-plan culturel
nous rend difficile, au troisième millénaire, l’approche de ce troisième
symbole d’une manière réellement objective.
Dans certaines cultures, comme par exemple dans certaines parties
d’Afrique et dans les pays musulmans, les femmes ont l’habitude de se
couvrir la tête en public. Ce symbole « tête nue – tête couverte » y
requiert moins d’explications et est plus facilement accepté. En fait,
le danger est pour les sœurs de se couvrir la tête sans savoir pourquoi
elles le font.
En ce qui concerne ce processus de changement que nous observons, on a
l’impression qu’au départ, le symbole « tête nue – tête couverte » est
mis de côté, et ensuite, en second lieu, les instructions apostoliques
données avec ce symbole sont également écartées. Avant de suivre cette
mode, nous devons nous interroger. Cette démarche nous rapproche-t-elle
ou nous éloigne-t-elle du dessein des Écritures ?
Quelques
observations sur 1 Corinthiens 11
Comme nous l’avons déjà noté, il n’y a que dans ce chapitre que nous
trouvons ce symbole « tête nue – tête couverte ». Si vous l’étudiez en
cherchant à être éclairé, vous pourrez trouver utiles les observations
suivantes.
(a) Était-ce simplement quelque chose de culturel ? ce symbole « tête
nue – tête couverte » avait-il une signification sociale pour les
habitants de Corinthe lorsque ces instructions ont été données ? Comme
vous pourrez l’avoir découvert, les historiens et les experts ont émis
beaucoup d’idées divergentes. Le fait que l’apôtre demande à ses
lecteurs « Jugez-en vous-mêmes : est-il convenable qu'une femme prie
Dieu sans être couverte ? » (v. 13) signifie que se couvrir ou se
découvrir la tête avait une signification reconnue dans cette culture.
Actuellement, il est de pratique courante pour les hommes juifs de se
couvrir la tête dans les synagogues pour lire, prier et rendre grâces.
Mais c’est une coutume relativement récente, qui n’était pas pratiquée à
l’époque où Paul écrivait l’épître aux Corinthiens (v. 4). Beaucoup de
films et de livres pour enfants font des erreurs sur ce point. En ce qui
concerne le temple, la Loi de Moïse demandait aux sacrificateurs de se
couvrir la tête lorsqu’ils servaient le Seigneur (Exode 28 : 4). Au
début de l’histoire de l’Église, nous lisons qu’ « une grande foule de
sacrificateurs obéissait à la foi. » (Actes 6 : 7). Pour ces hommes, les
instructions de Paul de se découvrir la tête lorsqu’ils priaient ou
prophétisaient devaient être culturellement inconfortables. Peut-être
certains d’entre eux se trouvaient-ils parmi les « contestataires » !
(1 Corinthiens 11 : 16). Le symbole « tête nue – tête couverte » tel que
décrit par l’apôtre Paul est plus qu’une adaptation de ce qui était
socialement correct.
(b) Comment Paul argumente-t-il cette pratique ? Le symbole « tête
nue – tête couverte » et la distinction entre les sexes qu’il représente
a pour origine un argument doctrinal plutôt que culturel. Dieu n’a pas
créé l’homme et la femme simultanément. Il a choisi de créer d’abord
l’homme et ensuite la femme. En d’autres mots, ce que l’apôtre utilise
pour motiver le rôle différent des hommes et des femmes dans l’Église et
ce symbole, c’est l’ordre de Dieu lors de la Création (v. 8 – 9). Il
n’utilise pas un argument social ou culturel comme « cela semble juste »
ou « les femmes bavardent trop » ou « nous ne voulons pas choquer ceux
qui viennent de l’extérieur ». Un argument doctrinal similaire est donné
en 1 Timothée 2 : 11-14, qui est également dans le contexte des
instructions pour l’Église (1 Timothée 3 : 15).
Certaines instructions bibliques ont des racines culturelles. Lorsque la
culture change, l’expression extérieure d’une instruction peut également
changer. Par exemple, en Romains 16 : 16, nous lisons « Saluez-vous les
uns les autres par un saint baiser. » Notez qu’il n’y a aucune base
doctrinale pour ce saint baiser. C’est l’expression culturelle
d’une directive doctrinale sur l’ « amour fraternel » Romains 12 : 10.
Ici en Colombie, les seuls hommes qui s’embrassent sont ouvertement
homosexuels. Nous les chrétiens n’exprimons certainement pas notre amour
fraternel avec un « saint baiser », mais avec une chaleureuse poignée de
main et, à l’occasion, avec une accolade.
(c) Ces instructions ne s’adressaient-elles qu’à Corinthe ? Tous les
enseignements contenus dans cette épître aux Corinthiens sont également
adressés à « tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre
Seigneur Jésus Christ » 1 Corinthiens 1 : 2. Si nous acceptons la
ponctuation donnée dans la plupart des traductions, nous devrions lire
en 1 Corinthiens 14 : 33-34 : « Comme dans toutes les Églises des
saints, que les femmes se taisent dans les assemblées » (L. Segond). On
peut en conclure tout à fait naturellement que l’ordre masculin –
féminin, ainsi que ce symbole (et les autres instructions de l’épître
aux Corinthiens) ont été donnés pour une application générale, tout
comme le baptême et la Cène. D’après les remarques finales de Paul, nous
pouvons penser que dans l’Église primitive également ce sujet générait
quelques controverses parmi les croyants : « si quelqu'un paraît vouloir
contester, nous, nous n'avons pas une telle coutume, ni les assemblées
de Dieu. » (v. 16).
(d)
La
longue chevelure peut-elle être ce qui couvre la tête ? Dieu a créé
l’homme et la femme, et désire qu’ils restent différents l’un de
l’autre. Les cheveux plus longs pour la femme et plus courts pour
l’homme peuvent être compris comme l’une des nombreuses différences. Le
verset 15 dit « parce que la chevelure lui est donnée en guise de voile4. ».
Certains concluent de ce verset que la longue chevelure est le
couvre-chef dont il est parlé dans ce chapitre. Mais 1 Corinthiens 11
contient deux mots grecs différents pour cette idée de tête couverte :
katakalupto, utilisé cinq fois dans les versets 5, 6 (2 fois), 7
et 13 ; et peribolaion, utilisé une fois au verset 15. Le choix
d’un nouveau mot au verset 15 suggère que l’apôtre désirait marquer une
différence entre le couvre-chef et la longue chevelure. Cette idée est
confirmée lorsque nous remarquons que (a) la longue chevelure est
définie comme la gloire de la femme (v. 15), et le couvre-chef une
marque d’autorité (v. 10) ; (b) porter une longue chevelure est une
manière de vivre, le couvre-chef un symbole à utiliser dans certaines
situations (v. 4-5) ; (c) si la longue chevelure est le couvre-chef,
alors nous perdons la symétrie : les hommes ôtant quelque chose, et les
femmes mettant quelque chose, sur leurs têtes (v. 4-5) ; (d) si la
longue chevelure est le couvre-chef, les versets 5 et 6 auraient une
signification quelque peu contradictoire, car il faudrait alors lire
quelque chose comme « si une femme n’a pas une longue chevelure, elle
doit se faire couper les cheveux. » Avoir une longue chevelure et la
tête couverte sont deux choses distinctes.
(e) Pour
qui est ce symbole ? Lorsque nous mangeons le pain et buvons la
coupe, nous nous souvenons du Seigneur. Lorsque nous sommes plongés dans
l’eau, nous vivons le drame de mourir et d’être ensevelis avec Christ,
puis ressuscités à une nouvelle vie. Dans ces actes symboliques, nos
sens physiques sont impliqués. À qui profite la pratique et
l’observation du symbole « tête nue – tête couverte » ? En 1 Corinthiens
11 : 3, l’apôtre enseigne que « le chef de tout homme, c'est le Christ,
et que le chef de la femme, c'est l'homme. » Les mots traduits par
« femme » et « homme » auraient pu l’être par « épouse » et « mari »,
comme cela est fait en Tite 1 : 6. Les traducteurs s’appuient sur le
contexte pour décider lesquels utiliser. De ce point de vue du mari
et de sa femme, ce symbole « tête nue – tête couverte » serait un
signe visible que l’ordre de Dieu dans la vie de famille est pris au
sérieux (et pas seulement lorsque ce symbole est utilisé). Cette
interprétation serait au bénéfice de l’unité de la famille. Un
ami américain m’a récemment fait remarquer : « une distorsion du symbole
survient lorsque une femme se couvre la tête dans l’assemblée, mais
porte la culotte à la maison ! » Du point de vue de l’Église, qui
est le contexte naturel de 1 Corinthiens 11, lorsqu’une sœur est
couverte, son rôle particulier de soutien lors des réunions d’assemblée
lui est de nouveau rappelé. Lorsque les frères ont la tête nue, et
voient les sœurs couvertes, ils se rappellent leur propre responsabilité
devant Dieu. C’est pourquoi les frères comme les sœurs en
bénéficient. Mais il y a plus, il y a le point de vue des anges.
« C'est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une
marque de l'autorité à laquelle elle est soumise. » (v. 10). D’une
certaine manière, le Seigneur enseigne ainsi quelque chose aux anges,
qui sont les témoins silencieux de nos activités d’église (Éphésiens 3 :
10 – 1 Timothée 5 : 21).
(g)
Comment cela symbolise-t-il l’autorité ? Au verset 10, le
couvre-chef est décrit comme un signe, une marque ou un symbole de
« l’autorité sur sa tête ». Historiquement, le verset 10 est associé
avec le verset 3 : « le chef de la femme, c'est l'homme » et il est
alors conclu que le couvre-chef est un signe qu’elle est sous la
direction et l’autorité de l’homme. Il est vrai que dans l’église, la
femme est sous la direction de l’homme, mais le couvre-chef
représente-t-il nécessairement cette relation ? Le mot autorité
du verset 10 est la traduction du mot grec exousia, qui peut être
traduit par « qui a la permission de » ou « capacité ou force », jusqu’à
la notion de « puissance de gouvernement ». Il est utilisé presque cent
fois dans le Nouveau Testament, pour exprimer des formes et des degrés
variés d’autorité, mais toujours dans le sens d’avoir autorité ou d’agir
avec autorité. Les mots du centurion romain, lorsqu’il dit « moi aussi,
je suis un homme placé sous l'autorité d'autrui » en Matthieu 8 : 9 et
Luc 7 : 8, sont les deux exceptions. Dans les deux cas, la préposition
upo (sous) est ajoutée. Il est possible que le mot autorité
dans le verset 10 suggère que le couvre chef est un symbole qui montre
aux anges que la femme est sous autorité, a reçu une autorité, et agit
avec cette autorité déléguée. Par exemple, le képi d’un policier
l’identifie comme un homme sous l’autorité d’autrui, et agissant avec
autorité. Cela ne veut pas dire qu’une sœur peut exercer l’autorité dans
l’assemblée, car cela serait en conflit avec les directives de
soumission et de silence (1 Corinthiens 14 : 34) et l’interdiction
d’enseigner ou d’user d’autorité sur l’homme (1 Timothée 2 : 12). Mais
si cette interprétation est correcte, elle suggérerait que cette sœur
peut, peut-être au premier degré, couvrir sa tête lorsqu’elle prie ou
prophétise activement et à voix haute. Mais avant de tirer des
conclusions définitives, il doit être souligné que le mot « marque »
utilisé dans ce verset 10 est un mot ajouté, qui n’est pas présent dans
le texte grec. Littéralement, le verset se lit « C'est pourquoi la
femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête l'autorité à laquelle
elle est soumise ». Cette ambiguïté dans le texte laisse ouverte la
possibilité d’interprétations alternatives.
(h) Était-ce simplement l’idée de Paul ? L’apôtre Paul a utilisé les mots
« instructions », « traditions » ou « enseignement » (11 : 2) avant de
décrire tout ce qui suit : le symbole tête nue – tête couverte (11 :
3-16), le symbole de la Cène (11 : 17-34), l’ordre dans l’usage des dons
spirituels (12 : 1 – 14 : 25), et qui et quand quelqu’un peut parler
lors des réunions d’assemblée (14 : 26-40). L’apôtre finit alors cette
section en affirmant que « les choses que je vous écris sont le
commandement du Seigneur » (14 : 37). L’apôtre pouvait-il trouver un
langage plus fort ? En d’autres mots : « prenez au sérieux ce que je
viens de finir de vous écrire. Soumettez-vous y. Ne le changez pas. Ne
l’ignorez pas. Mettez-le en pratique. » Ce verset imprime l’autorité du
Seigneur Jésus sur les enseignements qui précède. Le vrai danger, c’est
d’utiliser l’affirmation forte de l’apôtre pour imposer ou mettre en
avant notre interprétation ou notre mise en pratique particulières des
sujets ci-dessus. Il n’y a que ce qui est écrit qui est le
« commandement du Seigneur ». Tout le reste, aussi noble, pratique
soit-il, aussi imprégné dans notre mise en pratique collective soit-il,
n’est qu’habitude personnelle, préférence personnelle et conviction
personnelle. Nous devons apprendre à discerner et nous soumettre
humblement aux Écritures. Rien qu’à l’Écriture. À toute l’Écriture.
Mise en
pratique du symbole
Les seuls versets à notre disposition définissant cette mise en pratique
du symbole sont ceux-ci : « Tout homme qui prie ou qui prophétise en
ayant quelque chose sur la tête, déshonore sa tête ; et toute femme qui
prie ou qui prophétise, la tête découverte, déshonore sa tête, car c'est
la même chose qu'une femme qui serait rasée. … C'est pourquoi la femme,
à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l'autorité à
laquelle elle est soumise. … Jugez-en vous-mêmes : est-il convenable
qu'une femme prie Dieu sans être couverte ? » 1 Corinthiens 11 : 4-13.
Pouvons-nous changer de symbole ? Certains suggèrent qu’étant
donné que ce symbole de « tête nue – tête couverte » ne signifie plus
rien dans notre culture moderne, nous devrions essayer d’exprimer cette
même réalité d’une manière plus appropriée. Il n’est pas suggéré de
changer l’ordre dans l’Église, mais de trouver un symbole plus
identifiable qui différencierait les hommes et les femmes, et
exprimerait l’idée d’ordre et d’autorité d’une manière que notre culture
actuelle pourrait comprendre. Il est vrai que nous devons constamment
mettre à jour notre vocabulaire, nos cantiques et nos méthodes
d’évangélisation et d’enseignement pour toucher les générations
successives. Mais on rencontre des difficultés basiques à vouloir mettre
à jour un symbole : (1) Nous perdrions l’universalité : puisque
le monde contient des cultures tellement variées et changeantes, il
faudrait trouver pour chacune son propre nouveau symbole. Nous finirions
avec des centaines de symboles ! (2) Changements supplémentaires :
le baptême et la Cène sont-ils réellement compris dans notre culture
actuelle ? Je ne pense pas. Si nous changeons un symbole, comment
justifierions-nous de ne pas toucher aux autres ? (3) Exemples de
changement : nous avons toujours noté le courroux divin lorsque
d’aucuns essayaient d’altérer un symbole donné par Dieu dans l’Ancien
Testament. (4) La plupart des symboles nécessitent une explication :
une fois qu’un symbole est compris, il renaît à la vie. Se pourrait-il
que le problème principal avec ce symbole « tête nue – tête couverte »
n’est pas le symbole lui-même, mais l’ordre et la limitation qu’il
représente ? Si nous remplacions le couvre-chef par un joli « badge »
attractif, cela empêcherait-il certaines sœurs de diriger et d’enseigner
dans les églises ? Si nous autorisons un croyant à garder son chapeau,
et à remplacer le fait que sa tête soit découverte par un « badge d’une
autre couleur », cela le rendrait-il plus actif quant à la prière et la
prophétie ? Je ne crois pas.
Quand utiliser ce symbole ? Nous lisons en 1 Corinthiens que
« tout homme qui prie ou qui prophétise en ayant quelque chose sur la
tête, déshonore sa tête » (v. 4) et que « toute femme qui prie ou qui
prophétise, la tête découverte, déshonore sa tête » (v. 5). Les
chrétiens sincères se posent alors des questions telles que : cette
prière ou prophétie doit-elle être mentale ou audible ? Cela comprend-il
le chant ? est-ce personnel ou public ? Cela doit-il s’appliquer au
cours des réunions d’assemblée, ou également à la maison ? Cela
s’applique-t-il lorsque nous prions au travail, dans la rue, en faisant
de la moto (avec un casque), ou que nous sommes au lit ? Cela
s’applique-t-il lorsque nous répondons à des questions « spirituelles »
au cours de conversations courantes en société ? Cela s’applique-t-il
lorsqu’une sœur donne des cours bibliques à des enfants dans le local de
l’assemblée ou dans une école laïque ? Ce symbole doit-il être utilisé
lorsque nous « prions et prophétisons » activement, ou lorsque nous
écoutons d’autres « prier et prophétiser » ? Écouter prophétiser est-il
la même chose que prophétiser ? Ce symbole de « tête nue – tête
couverte » s’applique-t-il lorsque nous écoutons une émission de radio
ou un programme télé ? Ou lorsque nous lisons la Bible ou un livre
chrétien ?
Nous trouvons des réponses très claires dans l’Écriture pour certaines
questions. Sur d’autres points, les Écritures le sont moins. Le Seigneur
a choisi de nous donner une liberté complète vis-à-vis de certains
aspects. Mais il est clair que, quant à notre propre conduite, nous
devons prendre des décisions au sujet des questions ci-dessus. Agir en
étant continuellement tourmenté par des doutes et l’incertitude n’est
pas sain et ne plaît pas au Seigneur (Romains 14 : 22-23). Si nous ne
réfléchissons pas à ces questions, notre conduite reflètera simplement
des préférences, des réactions à des frustrations, à l’éducation
religieuse, ou alors la pratique de ceux qui nous entoure. Je suis de
cœur avec vous. Ces questions ne sont pas simples. Mais le Seigneur peut
nous guider et nous donner la paix.
Le choix de « toujours » : certaines sœurs, en considérant
l’injonction de « prier sans cesse » de 1 Thessaloniciens 5 : 17, ont
choisi d’avoir constamment la tête couverte dès qu’elles sont réveillée
ou dès que quelque chose qui pourrait être qualifié de « spirituel »
survient. Leurs homologues masculins ne mettent jamais de chapeau. Ils
ne désirent pas « prendre de risque ». Ils sont libres de le faire, mais
le fait que les restrictions « prier » et « prophétiser » sont
explicitement mentionnées dans le texte va à l’encontre de cette
interprétation par « toujours ».
Le choix de « jamais » : beaucoup d’encre a coulé depuis les
années 1960 pour justifier ce choix actuellement populaire du
« jamais ». Vous avez peut-être déjà lu des articles à ce sujet. Nous
avons traité plus haut certains de ces arguments-clés. Il me semble très
peu vraisemblable que nous puissions arguer être fidèles à l’esprit des
Écritures si nous choisissons de passer complètement outre ce symbole.
Le choix « intermédiaire » : si l’esprit de l’Écriture n’est pas
« toujours » ni « jamais », la mise en pratique désirable doit se
trouver quelque part au milieu de ces deux positions. J’ai remarqué
qu’il est simplement impossible de trouver une position intermédiaire
qui apaise toutes les consciences spirituelles et fondées dans la Parole
de Dieu.
Quelques modèles : certaines congrégations, pour ne pas ignorer
totalement ce symbole, encouragent les sœurs à se couvrir la tête
seulement au cours de la Cène. Dans certaines régions, les sœurs ne le
font que pendant les prières. D’autres se couvrent également
lorsqu’elles louent le Seigneur en chantant (ce qui est une prière
chantée) et lorsqu’elles chantent des cantiques de doctrine ou de
témoignage (ce qui peut être classifié dans la prophétie). Certaines se
couvriront et se découvriront plusieurs fois au cours d’une même
réunion. D’autres sœurs ne se couvriront que lorsqu’elles « prient ou
prophétisent » à voie haute, par exemple lorsqu’elles prient ou
enseignent au cours d’une leçon d’école du dimanche ou durant des
réunions de sœurs. D’autres suggèrent que « prier et prophétiser » est
une façon de dire « lorsque l’assemblée se réunit », et utilisent le
symbole « tête nue – tête couverte » uniquement pendant les réunions
d’assemblée.
Ce que nous faisons à Armenia : l’assemblée dont notre famille
fait partie a commencé à se réunir dans un salon il y a environ six ans.
Après nous être accrus, nous avons déménagé dans un garage, et
maintenant sommes reconnaissants d’avoir notre propre local.
Pratiquement dès le début, nous avons étudié la question : comment
devions-nous prendre en compte l’existence de ce symbole « tête nue –
tête couverte » ? En pratique, nous encourageons les sœurs à se couvrir,
et les frères à se découvrir pendant les réunions principales
d’assemblée (Actes 2 : 42), c’est-à-dire au cours de la Cène, des
réunions de prière et des études bibliques. Nous ne considérons pas les
occasions telles que les mariages, les enterrements, les anniversaires
et les réunions d’évangélisations faites à la maison comme des réunions
d’assemblée. Pour prendre en compte le côté « prophétie » de cette
instruction, les sœurs sont également encouragées à se couvrir
lorsqu’elles enseignent les enfants à l’école du dimanche, ou
lorsqu’elles dirigent, enseignent et prient au cours de leurs réunions
de sœurs le mercredi après midi. Si, selon leur conscience, certaines
sœurs désirent utiliser ce symbole à d’autres occasions, pas de
problème. Si, pour une raison quelconque, une sœur oublie d’apporter de
quoi se couvrir pour la réunion d’études bibliques, ou bien si une
visiteuse arrive tête nue, ou si un visiteur entre avec un chapeau ou
une casquette, nous les accueillons avec joie. Nous pensons qu’il s’agit
d’une question de transition, et prions le Seigneur afin qu’il puisse
les bénir au moyen de l’étude de Sa parole.
Le modèle d’Armenia est-il la solution parfaite ? Qu’en pensez-vous ? Je
suis sûr que certains croyants sincères et fondés le considèrent comme
trop libre et flexible. D’autres le verront comme inutilement
restrictif. J’ai suivi ce débat depuis un certain nombre d’années, et
suis donc convaincu de deux choses : (1) l’esprit de l’Écriture doit
être une position « intermédiaire », et (2) une position
« intermédiaire » parfaite n’existe pas. Certains points de vus
« intermédiaires » sont plus faciles à défendre que d’autres, mais
chacun est susceptible d’être critiqué valablement jusqu’à un certain
point. Nous devons apprendre, par conséquent, à être honnêtes devant le
Seigneur, et à vivre dans une certaine tension. La maturité conduira à
assumer un certain niveau de tension, du fait que nous chercherons à
aimer et ne pas juger ceux qui en toute bonne foi ont une opinion
divergente par rapport à nos propres conclusions.
-
Il est tout à fait évident d‘après les Écritures que notre Seigneur Dieu
a choisi d’utiliser des symboles et des actes symboliques pour nous
enseigner des réalités spirituelles, pour nous aider à visualiser des
concepts, et nous aider à nous souvenir des instructions et des
événements importants. Nous avons exploré trois symboles conçus pour les
chrétiens : le baptême, la Cène et l’acte de se couvrir et de se
découvrir.
Si le Seigneur Jésus, comme chef de son Église, a choisi de nous donner
de tels symboles, il ne serait pas correct de les mépriser ou simplement
de les laisser de côté. Nous remarquons que les juifs, les musulmans,
les bouddhistes, les sikhs et les personnes d’autres confessions se
sentent à l’aise, et même fiers, d’utiliser leurs propres symboles ou de
se livrer à leurs actes symboliques. Pourquoi n’en serait-il pas de même
pour les chrétiens ? s’il est mal d’ignorer un symbole chrétien, il est
également mal de trop insister dessus, en lui donnant des pouvoirs
spéciaux ou un degré d’importance qu’on ne trouve pas dans l’Écriture.
L’essence du Christianisme ne réside pas dans ses symboles. Nous les
utilisons par obéissance, non parce qu’ils sont indispensables. En tant
que chrétiens, « nous servons dans un esprit nouveau, et non selon la
lettre qui a vieilli » Romains 7 : 6 (L. Segond).5
Pour finir, il peut être utile
de citer deux versets en dehors de leur contexte : « que chacun soit
pleinement persuadé dans son propre esprit. » et « bienheureux est celui
qui ne se juge pas lui-même en ce qu'il approuve » Romains 14 : 5 et 22.
Essayez d’examiner ces questions avec ceux qui sont à la tête de votre
église locale. Utilisez votre vision biblique pour influencer, et non
pour entrer en conflit (Hébreux 13 : 17). J’ai travaillé avec beaucoup
de nouveaux convertis qui ne voulaient pas être baptisés ni
participer à la Cène. Avec le
temps, les choses changent.
Lorsque l’Écriture est claire, le Seigneur désire de notre part une
obéissance d’enfant. Mais il faut du temps pour acquérir des
convictions, et elles ne peuvent être imposées. Contraindre à des
changements dans le domaine spirituel peut apporter des résultats à
court terme au prix d’un manque de profondeur ou d’amertume à long
terme.
La force de notre enseignement doit se concentrer d’abord sur la réalité
pratique de vivre en communion avec Christ. Ceci nous gardera de toute
approche légaliste, inflexible, ritualiste, du symbolisme chrétien. Son
but est de compléter, d’illustrer, de renforcer, d’aider à se souvenir,
… pas de réduire en esclavage. Le Christianisme appartient à une
nouvelle dispensation, il repose sur une nouvelle alliance. Dans la
foi chrétienne, la réalité interne de communion avec le Seigneur est
infiniment plus importante que toute forme extérieure ou symbolisme.
Annexe
Maintenant que vous avez consacré du temps à examiner l’usage de
symboles chrétiens, vous pourriez désirer explorer quelques autres
possibilités. Rappelons qu’un symbole est une chose tangible ou
une procédure physique qui a été choisie pour représenter quelque chose
d’autre. Avec des symboles, le visible est utilisé pour exprimer quelque
chose d’abstrait, d’absent ou d’invisible. Jusqu’ici, nous avons
considéré trois d’entre eux : le baptême, la Cène, et le symbole « tête
nue – tête couverte ». Et pourtant, dans le Nouveau Testament, nous
remarquons la présence de quelques autres choses qui pourraient être
considérées comme des symboles et des actes symboliques. Les exemples
suivants ne portent pas avec eux le poids d’être des instructions
données par notre Seigneur Jésus ; ils ne sont pas non plus ancrés dans
un ensemble de commandements des apôtres, et pourtant ils sont là. Je
désire ici simplement mentionner ceux que j’ai observés (vous pouvez
peut-être en trouver d’autres) et vous faire part de mes premières
observations à leur sujet.
Pour chaque symbole potentiel, nous devrions nous poser les questions
suivantes : (1) est-ce réellement un symbole? Ou une image (comme les
clés de Pierre), une expression culturelle (comme le saint baiser), ou
une illustration (comme la relation de mariage) ? (2) Ce symbole est-il
quelque chose de local et restreint à une seule culture ou à un moment
particulier dans l’histoire ? Ou est-ce quelque chose d’intemporel et
d’universel, quelque chose qui peut continuer partout ? (3) Ce symbole
est-il privé ou personnel, ou peut-il être exprimé collectivement ? (4)
L’utilisation de ce symbole est-elle obligatoire ? Ou bien suggérée,
utile ou simplement facultative ?
Avant de continuer, juste un mot d’avertissement. Se concentrer sur les
symboles et ce qui est extérieur peut représenter un réel danger. Notre
Seigneur Jésus en a souligné le premier : en voyant le cœur des
pharisiens et des docteurs de la Loi, il remarquait : « ils font toutes
leurs œuvres pour être vus des hommes » Matthieu 23 : 5. La chair en
nous aime que les autres pensent que nous sommes « spirituels ». Un
autre danger, c’est se sentir tellement à l’aise quant à la « forme » de
nos réunions et de notre fidélité personnelle à certains symboles que
nous ne voyons pas que nous entravons la libre action de l’Esprit de
Dieu. Nous pouvons devenir comme ceux qui ont « une forme de piété »
mais en ont renié la puissance (2 Timothée 3 : 5). À chaque fois qu’il y
a la « forme » sans puissance spirituelle, la loi domine. L’utilisation
de symboles et de ce qui est extérieur peut devenir un outil de
manipulation pour exercer un pouvoir sur d’autres. Ceci est un troisième
danger.
-
S’agenouiller pour prier
Quelle position devons-nous adopter lorsque nous prions ? Cela a-t-il de
l’importance ? Dans les Écritures, nous voyons des croyants qui prennent
des positions différentes devant le Seigneur. Lorsque Élie a prié pour
qu’il pleuve, « il se courba jusqu'à terre, et mit sa face entre ses
genoux. » 1 Rois 18 : 42. Lors de la dédicace du Temple, tous les
israélites « s'inclinèrent le visage en terre sur le pavement, et se
prosternèrent, et célébrèrent l'Éternel. » 2 Chroniques 7 : 3. Sept
mille hommes furent loués parce que leurs « genoux (…) n'ont pas fléchi
devant Baal » 1 Rois 19 : 18. L’acte de s’agenouiller est clairement
symbolique. Il peut être compris comme un symbole de respect,
d’humilité, de sérieux, de dépendance totale. Ce sens était toujours
actuel aux temps du Nouveau Testament. Certains s’agenouillaient devant
Jésus pour demander son aide (Marc 1 : 40 ; 10 : 17). En agonie au Mont
des Oliviers, nous lisons que le Seigneur « s'étant mis à genoux, il
priait. » Luc 22 : 41. Matthieu ajoute « il tomba sur sa face » Matthieu
26 : 39. Avant de crucifier Jésus, comme une mauvaise plaisanterie, les
soldats, « se mettant à genoux, (…) lui rendaient hommage. » Marc 15 :
19.
Après avoir fait sortir ceux qui menaient deuil hors de la chambre où
reposait le corps mort de Tabitha, Pierre, « s'étant mis à genoux,
pria » Actes 9 : 40. Nous trouvons également des exemples
d’agenouillement collectif. Lorsque Paul dit au revoir aux saints
d’Éphèse, « il se mit à genoux et pria avec eux tous. » Actes 20 : 366.
Après sept jours avec les croyants de Tyr, il était temps de se remettre
en route. « tous nous accompagnèrent avec femmes et enfants jusque hors
de la ville ; et nous étant mis à genoux sur le rivage, nous priâmes. »
Actes 21 : 5.
L’agenouillement n’est pas considéré comme une posture standard pour
toutes les prières. Nous lisons que certains se tenaient debout devant
le Seigneur (Deutéronome 29 : 10-15; Marc 11 : 25), certains, avec
révérence, priaient et méditaient même dans leur lit (Psaume 66 : 6 ; 1
Rois 1 : 47-48). Nous ne trouvons nulle part une directive ou un
commandement de nous agenouiller pour prier. Mais la pratique de ce
symbole est absolument évidente dans l’Église du Nouveau Testament.
Diriez-vous que c’est un symbole chrétien ? Devrions-nous inciter à sa
pratique tant à la maison que dans les réunions d’assemblée ?
Élever les mains pour prier
Ayant été élevés au sein d’une famille chrétienne, la plupart d’entre
nous ont été enseignés à prier en joignant les mains et en fermant les
yeux. Avec quatre enfants à la maison, l’utilité de cette tradition
humaine est évidente. Elle restreint simplement les distractions
extérieures. Et pourtant, lorsque nous devenons adultes, nous continuons
à joindre les mains et à fermer les yeux ! Trouvons-nous quelque chose
d’équivalent dans les Écritures ? Lorsque Jésus a commencé sa longue
prière d’intercession en Jean 17, nous lisons : « Jésus dit ces choses ;
puis levant ses yeux au ciel, il dit : Père … » (v. 1). Pendant qu’il
accomplissait deux miracles, il nous est dit que Jésus parla en
« regardant vers le ciel » (Marc 6 : 41 – 7 : 34). Nous devrions
peut-être essayer cela la prochaine fois que nous prions en plein air !
Mais qu’en est-il de nos mains ? Nous nous souvenons que Moïse éleva ses
mains un certain nombre de fois : « j'étendrai mes mains vers
l'Éternel » Exode 9 : 29. Le psalmiste chante « Au jour de ma détresse
j'ai cherché le Seigneur ; ma main était étendue durant la nuit et ne se
lassait point » Psaume 77 : 2. et « j'ai crié à toi, Éternel, tous les
jours ; j'ai étendu mes mains vers toi. » Psaume 88 : 9. « Élevez vos
mains dans le lieu saint, et bénissez l'Éternel ! » Psaume 134 : 2.
David chante : « J'étends mes mains vers toi ; mon âme, comme une terre
altérée, a soif de toi. » Psaume 143 : 6. « quand Salomon eut achevé
d'adresser à l'Éternel toute cette prière et cette supplication, il se
leva de devant l'autel de l'Éternel, où il était à genoux, ses mains
étendues vers les cieux » 1 Rois 8 : 54. Honteux et confus, Esdras nous
dit « je me levai de mon humiliation, et (…) je m'agenouillai, et
j'étendis mes mains vers l'Éternel, mon Dieu, et je dis ‘mon Dieu …’ »
Esdras 9 : 5.
Parfois, l’élévation des mains peut être comprise au figuré, mais dans
la plupart des cas, c’est un acte symbolique physique réel. Que peut
représenter cet acte symbolique ? Peut-être reflète-t-il la dépendance,
l’ouverture du cœur prêt à être sondé, l’ouverture du cœur prêt à
recevoir, le désir, l’attente. Ce symbole est-il repris dans le Nouveau
Testament ? Peut-il être considéré comme un symbole chrétien ? Cela
dépend de notre compréhension de l’instruction de Paul à Timothée : « Je
veux donc que les hommes prient en tout lieu, élevant des mains saintes,
sans colère et sans raisonnement » 1 Timothée 2 : 8. Si nous prenons ce
passage littéralement, nous y trouvons un encouragement de l’apôtre à
élever nos mains lorsque nous prions. Au figuré, il peut être utilisé
pour nous encourager à mener des vies saintes, en rapport avec la
prière. Y a-t-il là une base suffisante pour nous inciter ou nous
interdire d’étendre ou d’élever les mains pour prier ?
L’utilisation de l’huile
Dans ma bible en espagnol, j’ai trouvé environ 200 références à l’huile,
avec uniquement une douzaine d’entre elles dans le Nouveau Testament. En
dehors de son utilisation habituelle à la maison ou en produit de
beauté, l’huile est utilisée symboliquement de différentes manières. La
première référence à l’huile est lorsque Jacob en verse un peu sur une
pierre à Béthel (Genèse 28 : 18). Ceci est absolument un acte
symbolique. Il est utilisé dans de nombreuses offrandes juives. Samuel
utilise de l’huile pour oindre Saül et David rois. (1 Samuel 10 : 1 –
16 : 13). Elle est également utilisée comme une représentation de la
joie. Dans le Nouveau Testament, elle est utilisée en figure dans la
parabole des dix vierges. Répandre de l’huile sur sa tête était
également une coutume sociale pour être bien et se sentir bien. Pour
jeûner, Jésus recommandait « oins ta tête et lave ton visage » Matthieu
6 : 17. Le pharisien qui avait invité Jésus chez lui avait manqué aux
règles élémentaires de courtoisie : « tu ne m'as pas donné d'eau pour
mes pieds (…)Tu n'as pas oint ma tête d'huile » Luc 7 : 36-50.
Cependant, il y a deux autres références intéressantes à l’huile : (1)
Marc 6 : 7-13 : « Et il appelle les douze ; et il se mit à les
envoyer deux à deux, et leur donna autorité sur les esprits immondes
(…)Et étant partis, ils prêchèrent qu'on se repentît, et chassèrent
beaucoup de démons, et oignirent d'huile beaucoup d'infirmes et les
guérirent ». Deux observations : ils oignirent les malades avec de
l’huile, pas ceux qui avaient des démons. Leur mission miraculeuse ne
comprenait pas d’instructions sur l’utilisation de l’huile. Mais ils
oignirent avec de l’huile pour guérir. Pourquoi ? (2) Jacques 5 :
14-15 : « Quelqu'un parmi vous est-il malade, qu'il appelle les
anciens de l'assemblée, et qu'ils prient pour lui en l'oignant d'huile
au nom du Seigneur et la prière de la foi sauvera le malade, et le
Seigneur le relèvera ; et s'il a commis des péchés, il lui sera
pardonné ». Deux observations : bien que la prière et l’huile soient
utilisées, la guérison est attribuée à la prière. Ces instructions
s’appliquaient-elles uniquement aux chrétiens juifs ? Le livre de
Jacques, comme le livre des Hébreux, a été écrit pour l’ensemble de
l’Église chrétienne. Les croyants juifs ne sont pas traités différemment
des croyants gentils dans l’Église de Christ.
À partir de ces références, l’huile peut-elle être prise comme un
symbole chrétien que les anciens appliquent à certaines occasions
lorsque les croyants sont malades ? Certains voient à la fois dans
l’Ancien et le Nouveau Testament une relation entre l’onction d’huile et
le travail du Saint Esprit, une relation similaire à celle qui existe
entre le baptême d’eau et le salut. L’Esprit Saint et le salut ne
dépendent pas de l’huile ni de l’eau, mais ils vont ensemble. Ces
croyants considèrent tout à fait approprié d’oindre littéralement
d’huile les malades, ainsi qu’il est décrit en Jacques 5.
D’autres pensent que l’huile ne doit pas être prise pour un symbole
chrétien. Pourquoi ? Parce que l’huile était à la base de la médecine de
l’époque. Ces références à l’huile pourraient donc également être
comprise ainsi : « ils firent tout ce qui est médicalement possible pour
eux et prièrent. Et le Seigneur répondit à leur prière. » Le bon
Samaritain vit l’homme blessé et « banda ses plaies, y versant de
l'huile et du vin » Luc 10 : 34. Nous trouvons une utilisation similaire
de l’huile en Ésaïe 1 : 6. Cette interprétation est tout à fait
plausible, mais elle a ses faiblesses : est-il raisonnable de penser que
les Douze en Marc 6 et les anciens de Jacques 5 aient eu à leur
disposition différentes sortes d’huiles médicinales pour oindre les
personnes souffrant de différentes maladies ? Jacques 5 suggère-t-il que
les anciens doivent se préparer eux-mêmes pour prier et distribuer les
médicaments ? Ces interprétations sont-elles assez solides pour inciter
à utiliser ou interdire totalement l’utilisation symbolique de l’huile
lorsque l’on prie pour les malades ?
L’imposition des mains
Nous trouvons des références à cette pratique à la fois dans l’Ancien et
le Nouveau Testaments. Nous pouvons sans doute regrouper ces références
en deux catégories : (1) les situations où l’imposition des mains
est utilisée pour quelque chose de miraculeux, et (2) les situations où
l’imposition des mains est un symbole d’association, de communion, de
délégation ou d’identification. En ce qui concerne l’Ancien Testament,
la plupart des références tombent dans la seconde catégorie. Par
exemple, dans de nombreux sacrifices, Aaron et ses fils devaient poser
leurs mains sur la tête de l’animal, s’identifiant ainsi avec lui.
Parfois, les anciens de la communauté faisaient de même, identifiant la
communauté israélite avec l’animal tué (Lévitique 4 : 13-15). Ceux qui
entendaient un homme blasphémer devaient poser « leurs mains sur sa
tête, et que toute l'assemblée le lapide. » Lévitique 24 : 14. Lorsque
Josué succéda à Moïse, « il (Moïse) posa ses mains sur lui, et
lui donna des ordres » Nombres 27 : 23.
Dans le Nouveau Testament, nous trouvons les deux catégories. Dans la
première catégorie, « miraculeuse », nous lisons que Jésus,
« ayant imposé les mains à chacun d'eux, il les guérit » Luc 4 : 40. Les
apôtres, à l’occasion, ont aussi imposé les mains à d’autres personnes.
Parfois, certains ont alors reçu l’Esprit Saint (Actes 8 : 17-19, 19 :
6), et parfois, certains ont été guéris (Actes 28 : 8). Dans la seconde
catégorie, « symbolique », nous lisons que les apôtres avaient
délégué des responsabilités à sept hommes choisis « qu'ils présentèrent
aux apôtres ; et, après avoir prié, ils leur imposèrent les mains. »
Actes 6 : 6. L’Église d’Antioche envoya Barnabas et Saul, leurs premiers
missionnaires. « Alors, ayant jeûné et prié, et leur ayant imposé les
mains, ils les laissèrent aller. » Actes 13 : 3.
Pour certaines références, il n’est pas très facile de savoir si
« l’imposition des mains » est utilisée littéralement ou de manière
figurée. Par exemple, nous savons que quelque chose arriva à Josué parce
que Moïse mit ses mains sur lui (Deutéronome 34 : 9). Quelque chose est
arrivé à Timothée parce que les anciens de l’assemblée ont posé leurs
mains sur lui (1 Timothée 4 : 14), et de nouveau (ou était-ce la même
situation ?) quelque chose lui arriva parce que Paul lui imposa les
mains (2 Timothée 1 : 6). Dans chaque cas, l’effet produit était une
amélioration de l’efficacité du ministère. Ces « impositions des mains »
étaient-elles littéralement suivies d’un miracle ? Ces impositions des
mains étaient-elles symboliques (représentant une délégation) et suivies
par un enseignement ou des instructions ? Ou devons-nous comprendre ces
références à l’ « imposition des mains » comme une image représentant la
communion, le travail d’équipe, le fait d’enseigner et de déléguer ?
Ceux qui désirent écarter ce sujet comme étant une simple curiosité
culturelle devraient remarquer que l’ « imposition des mains » est
classée parmi les doctrines en Hébreux 6 : 2. Et pour ceux qui
souhaitent la pratiquer sans frein, nous avons l’injonction « N'impose
les mains précipitamment à personne et ne participe pas aux péchés
d'autrui » 1 Timothée 5 : 22.
-
Le jeûne
La pratique du jeûne a fait partie de la pratique religieuse depuis des
milliers d’années. Il a été imposé, détourné, ignoré et même ridiculisé.
Tout au long des Écritures, le jeûne signifie s’abstenir de nourriture
pour une raison spirituelle. Parfois, le jeûne était complet. Dans un
temps de crise, Esther a demandé aux Juifs de Suse : « jeûnez pour moi,
et ne mangez ni ne buvez pendant trois jours, ni la nuit, ni le jour. »
Esther 4 : 16. Paul fit également la même chose (Actes 9 : 9). Parfois,
le jeûne était partiel (Daniel 10 : 2-3). Normalement, il comprend
l’abstinence de nourriture liquide et solide, mais pas d’eau. Le corps
humain ne peut guère survivre plus de trois jours sans eau, à moins
d’une intervention surnaturelle. Quelques uns utilisent le jeûne pour
des raisons de santé, pour attirer l’attention à une cause ou gagner un
avantage politique. Les personnes religieuses peuvent jeûner pour
essayer de forcer la main de Dieu au sujet d’un problème. Dans chacun de
ces cas, le jeûne est vu comme un outil pour accomplir un but humain.
Certains parlent du jeûne comme d’une discipline. C’en est une. Et
pourtant, utilisé correctement, il peut être considéré comme un symbole
de dévotion et de sincérité dans la prière.
Les Écritures désapprouvent-elles le jeûne ? La plainte du Seigneur en
Zacharie 7 n’avait pas pour but d’arrêter la pratique du jeûne,
mais de corriger ses motivations. « Quand vous avez jeûné et que vous
vous êtes lamentés au cinquième et au septième mois, et cela pendant
soixante-dix ans, est-ce réellement pour moi, pour moi, que vous avez
jeûné ? » (v.5). Le Seigneur désirait être au centre, qu’ils mangent,
qu’ils boivent ou qu’ils jeûnent (v. 6) Ésaïe 58 : 3-10 est
intéressant parce qu’il traite du jeûne de deux manières. Tout d’abord
(v. 3-5), il parle de l’acte physique de jeûner. La prière et le jeûne
doivent se dérouler dans une atmosphère d’humilité, pas de contestation.
Ensuite (v. 6-10), Ésaïe utilise le jeûne d’une manière figurée
« N'est-ce pas ici le jeûne que j'ai choisi, qu'on rompe les chaînes de
l'iniquité (…) qu'on renvoie libres les opprimés (…)que tu partages ton
pain avec celui qui a faim et que tu fasses entrer dans la maison les
affligés qui errent sans asile ? ».Cela est commun dans les Écritures.
Prenez, par exemple, la circoncision et les sacrifices juifs. C’étaient
des symboles physiques réels, et pourtant ils étaient également utilisés
au figuré. L’utilisation supplémentaire du figuré n’invalide en rien la
pratique littérale normale. Le fait que le jeûne, la circoncision et les
sacrifices se sont poursuivis en est une preuve évidente. Le jeûne n’est
pas interdit par l’Écriture, mais nous ne trouvons nulle part un
commandement à le pratiquer. Le jeûne est donc un symbole volontaire.
Mais peut-il être appelé un symbole chrétien ?
Outre son jeûne personnel (Matthieu 4 : 2), le Seigneur a parlé du jeûne
dans le Sermon sur la Montagne (Matthieu 6). Cet enseignement fait
partie d’une famille de trois pratiques, chacune commençant par les mots
« quand tu (ou ‘vous’) ». « Quand donc tu fais l'aumône » (v.2) « quand
tu pries » (v. 5) et « quand vous jeûnez » (v. 16). Il enseigne
comment faire cela correctement. Bien qu’on ne trouve pas de
commandement ici, il y a bien le sens d’un acte concret possible. Mais
ces instructions sont-elles pour le chrétien ? Le second exposé clé fait
par notre Seigneur sur ce sujet est une réponse donnée aux disciples de
Jean (Matthieu 9 : 14-15). Si Jésus enseigne comment jeûner, pourquoi
ses disciples ne jeûnent-ils pas ? Ils le feront, répondit-il : « des
jours viendront, lorsque l'époux leur aura été ôté ; et alors ils
jeûneront. ». Ceci est de nouveau l’exposé d’un fait, pas un
commandement. Il n’est donc pas surprenant de trouver l’Église adorant,
priant et jeûnant ensemble à des moments critiques (Actes 13 : 2-3 –
notez que le jeûne est mentionné deux fois), et lisez dans le témoignage
de Paul une référence à son jeûne (personnel ?) (2 Corinthiens 6 : 5 et
11 : 27 – notez la différence entre la faim, probablement imposée, et
le jeûne, volontaire, en 2 Cor. 11 : 27).
Dans le Sermon sur la Montagne, Jésus met en avant les aspects privés et
cachés de la prière et du jeûne. Par essence, à la fois la prière et le
jeûne sont des sujets personnels entre l’individu et Dieu. Dieu entend
notre voix et voit notre cœur humble et sincère – ce qui est exprimé par
le symbole du jeûne (« je le verrai » Genèse 9 : 16 - Dieu voit les
symboles). À en juger par les exemples bibliques, si les motivations
sont bonnes, la prière et le jeûne peuvent également être pratiqués
collectivement.
Manger le sang
Au commencement, Dieu a donné à Adam et Ève toutes les fruits des arbres
comme nourriture. Ensuite, après le déluge, dans l’alliance que Dieu fit
avec Noé, il étendit le régime alimentaire de l’homme en ajoutant :
« Tout ce qui se meut et qui est vivant vous sera pour nourriture », à
condition que « vous ne mangerez pas la chair avec sa vie, c'est-à-dire
son sang » Genèse 9 : 3-4. à cette restriction fut ajoutée la
« graisse », ainsi qu’il est écrit dans la loi de Moïse : « C'est un
statut perpétuel, en vos générations, dans toutes vos habitations : vous
ne mangerez aucune graisse ni aucun sang. » Lévitique 3 : 17.
« seulement, vous ne mangerez pas le sang : tu le verseras sur la terre,
comme de l'eau. » Deutéronome 12 : 16. Tout ceci, outre l’utilisation du
sang dans les sacrifices et les cérémonies, nous démontre que le sang
tenait une place importante parmi les symboles juifs. Mais cette
restriction symbolique est-elle transférée à l’ère chrétienne ?
Le Seigneur Jésus ne dit rien à ce sujet. En fait, la métaphore qu’il
utilise en Jean 6 : 54 « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a
la vie éternelle » a dû réellement choquer les Juifs. Un groupe assez
meneur de Juifs convertis essayait constamment d’introduire des coutumes
enseignées par Moïse dans l’Église chrétienne. L’apôtre Paul a résisté
avec persistance à de tels développements. Ce problème arriva à un point
où il en fut délibéré entre les apôtres, les anciens et l’Église en
Actes 15. Ceux qui insistaient pour que les Gentils soient
circoncis n’ont pas trouvé de soutien auprès des apôtres. À la suite de
cette réunion, il leur fut recommandé « qu'ils se gardent et de ce qui
est sacrifié aux idoles, et du sang, et de ce qui est étouffé, et de la
fornication. » Cette liste en quatre points est mentionnée trois fois
(Actes 15 : 20 ; 15 : 29 ; 21 : 25). La restriction sur la graisse
n’existe plus dans le Nouveau Testament.
Des exégètes ont dépensé beaucoup d’énergie pour réfléchir sur ces
quatre exigences. « Se garder du sang » peut-il être compris comme « se
garder de répandre le sang » (tuer ?) C’est peu probable. Répandre le
sang ne semble pas avoir été un problème sur lequel les croyants gentils
heurtaient la sensibilité juive. Certains sont surpris de trouver une
question morale aussi importante que la fornication énumérée avec
les trois autres, qui relèvent du rituel. Il semblerait évident que les
chrétiens doivent s’abstenir de la fornication. Si cela n’était pas un
point controversé, pourquoi alors l’inclure dans la « lettre d’Actes
15 » ? Ces exégètes suggèrent que la référence à la fornication doit
être comprise comme l’exigence de s’abstenir de toutes les relations
sexuelles illicites décrites en Lévitique 18. Au delà de la condamnation
évidente de l’adultère, de l’homosexualité et de la zoophilie (v. 20,
22, 23), sont également interdites des situations comme le mariage avec
un proche parent (v. 6) et les relations sexuelles durant la période
menstruelle de la femme (v. 6, 19). L’élément rituel de ce chapitre
serait également d’une grande importance pour les croyants juifs. Toutes
ces restrictions s’appliquent-elles à l’ère chrétienne ? Un(e)
chrétien(ne) peut-il épouser son (sa) cousin(e) ? Mais concentrons-nous
sur la question du sang.
Certains chrétiens peuvent penser que le sang a une signification
symbolique pour le croyant, et ne doit pas être consommé. La première
interdiction avait été donnée à toute l’humanité (Noé) avant que le
peuple d’Israël et la loi de Moïse n’existent. Cette interdiction est
faite avant la loi, pendant la loi et après la loi. Par conséquent, elle
est toujours valable. De plus, il est clairement précisé que la
directive de « se garder du sang » était donnée sous la direction du
Saint Esprit (Actes 15 : 28-29). Cette interdiction est claire et
précise. Les partisans de ce point de vue considèrent le sang comme un
symbole chrétien, représentant sans doute la vie, la dignité de la vie.
Certains disent qu’ils ne mangent pas de sang car il représente le sang
de Christ. Cela est-il justifié bibliquement ?
Une autre perspective est ouverte par ces chrétiens qui se sentent
libres de manger du sang. Ils soulignent que le christianisme n’est pas
sous le coup de restrictions alimentaires. Les règles de l’ancien code
ont été annulées. « Que personne donc ne vous juge en ce qui concerne le
manger ou le boire, (…)qui sont une ombre des choses à venir »
Colossiens 2 : 13-17. La liberté de ‘manger de tout’ est également
confirmée dans Romains 14 et 1 Timothée 4 : 3-5. Comment donc ces
chrétiens s’accommodent-ils de l’interdiction répétée trois fois dans
les Actes ? Ils relèvent que ce livre des Actes est un livre de
transition entre l’économie juive et l’ère chrétienne. Ils considèrent
la « lettre d’Actes 15 » non comme un compromis (dans le sens de
sacrifier un principe moral ou doctrinal), mais comme une concession
recommandée, une restriction courtoise et temporaire s’appliquant à une
période de transition, qui aurait été conçue par les apôtres et
approuvée par le Saint Esprit pour désamorcer une situation très
délicate dans l’Église. « Et l'ayant lue, ils se réjouirent » Actes 15 :
31. Ces exigences modérées ont prévenu une division majeure. La seule
autre fois où la « lettre d’Actes 15 » est mentionnée se trouve en Actes
21, de nouveau dans un contexte d’apaisement vis-à-vis d’une forte
sensibilité juive. Certains font remarquer que la « lettre d’Actes 15 »
n’est pas adressée à toutes les églises en tout lieu, mais seulement
« aux frères d'entre les nations qui sont à Antioche et en Syrie et en
Cilicie » (Actes 15 : 23), sans doute là où les tensions étaient fortes.
Ou bien était-ce parce que des croyants de ces seules trois régions
étaient présents à cette rencontre ?
Dans les épîtres, il est décrit un modèle de vie pour les chrétiens de
toutes les époques. Qu’est-il dit dans les épîtres au sujet des quatre
points de la « lettre d’Actes 15 » ? (1) S’abstenir de l’immoralité
sexuelle est réaffirmé un certain nombre de fois comme question morale
importante (Romains 13 : 13 ; 1 Corinthiens 6 : 18, 1 Thessaloniciens
4 : 3). Les éléments rituels de Lévitique 18 ne sont pas répétés dans le
Nouveau Testament. (2) S’abstenir du sang et (3) de la chair des animaux
étouffés (ce qui au fond revient à la question de manger du sang) n’est
pas évoqué dans les lettres apostoliques. On n’en parle simplement pas.
(4) S’abstenir de la nourriture sacrifiée aux idoles est traité avec
détail en 1 Corinthiens 8 et 10. « Pour ce qui est donc de manger des
choses sacrifiées aux idoles, nous savons qu'une idole n'est rien (…) si
nous ne mangeons pas, nous n'avons pas moins, et si nous mangeons, nous
n'avons rien de plus. » 1 Corinthiens 8 : 4 – 8. « Mangez de tout ce qui
se vend à la boucherie, sans vous enquérir de rien à cause de la
conscience (…)mangez de tout ce qui est mis devant vous, sans vous
enquérir de rien à cause de la conscience. Mais si quelqu'un vous dit :
Ceci a été offert en sacrifice, -n'en mangez pas. » (10 : 25 – 28)
Pourquoi ne pas en manger ? Pas à cause de la restriction de la « lettre
d’Actes 15 ». Ce sont de grands principes d’amour qui le motivent :
« Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d'autrui. »
(10 : 24) et « Ne devenez une cause d'achoppement ni aux Juifs, ni aux
Grecs, ni à l'assemblée de Dieu » (10 : 32). La manière dont l’apôtre
traite cette question de la nourriture sacrifiée aux idoles est en
conflit avec la directive de la « lettre d’Actes 15 », ce qui
conforterait l’idée que cette « lettre d’Actes 15 » concernait une
période transitoire.
Un troisième groupe de croyants ne se sentirait pas lié par la « lettre
d’Actes 15 », mais appliquerait les grands principes d’amour également à
cette question du sang. Ils mangeraient de tout sans se poser de
question, mais s’abstiendraient si quelqu’un leur disait « cela est fait
de sang » ou si l’étiquette du supermarché indiquait « contient du
sang ». Cela est tout à fait compréhensible lorsque l’on vit dans un
environnement juif ou musulman, ou si vous heurtiez ainsi profondément
la sensibilité des chrétiens avec lesquels vous êtes en communion. Mais
qu’en est-il si vous vivez quelque part où cela ne pose pas de problème
et que personne n’est offensé ?
Pour ceux qui veulent approfondir la question, il est possible de
s’enquérir de ce qui se passe exactement dans les abattoirs de votre
pays. Dans les pays développés, les institutions gouvernementales et les
associations de défense des droits des animaux ont des sites web bien
documentés. Dans d’autres pays, il suffit d’y aller et de regarder. En
Occident, les animaux sont habituellement assommés et ensuite, on leur
sectionne ou on leur perfore les artères principales. Le sang s’écoule
alors aussi longtemps que le cœur continue à battre. Les Juifs et les
Musulmans ont des méthodes différentes qui leur sont propres. Si
l’animal est suspendu les pieds en l’air, la gravité aidera également un
peu. On m’a dit qu’il est impossible d’extraire tout le sang (ne vous
inquiétez pas, Dieu le sait aussi !). Si vous ne voulez absolument pas
manger de sang, la seule option est de devenir végétarien. Est-ce ce que
la Bible nous demande ?
-
La longueur des cheveux
La chevelure est vue dans les Écritures comme une caractéristique qui
donne honneur et gloire à une femme. La longueur respective des cheveux
décrite en 1 Corinthiens 11 (plus longs pour la femme, plus courts pour
l’homme) est probablement classifiée plus aisément dans les questions
relatives au mode de vie qui font ressortir positivement la différence
des sexes. Ce n’est pas vraiment un symbole. Dans certains groupes
ethniques, avoir une longue chevelure flottante est une impossibilité
physique. Et pourtant, dans chaque culture, différencier un homme d’une
femme doit être clair et évident. La longueur de la chevelure et / ou
son style peut contribuer facilement à cette distinction. En Actes 18 :
18, nous lisons que Paul s’était « fait raser la tête à Cenchrée, car il
avait fait un voeu. ». Plus tard, en Actes 21 : 17-26, nous lisons que
l’apôtre Paul s’était fait raser la tête (v. 24) avant d’entrer dans le
Temple à Jérusalem. Là, Jacques demanda à Paul de rejoindre un groupe de
quatre autres hommes qui venaient de faire vœu de Nazaréat (Nombres 6).
S’il ne l’avait pas fait, il aurait profondément blessé les consciences
de « milliers de Juifs » qui avaient cru en Jésus mais étaient toujours
« zélés pour la loi » (v. 20). La nouvelle coupe de cheveux de l’apôtre
faisait partie de sa stratégie d’adaptation telle que décrite en 1
Corinthiens 9 : 20-23. Ne voyons-nous pas là un exemple de renonciation
à ses préférences personnelles afin de faire avancer les desseins de
Dieu ? Bien sûr, un chrétien est libre de se raser la tête, mais nous ne
devrions pas considérer cela comme un symbole chrétien.
Le lavage des pieds
Les pieds sont utilisées comme image dans l’Écriture : « Combien sont
beaux sur les montagnes les pieds de celui qui apporte de bonnes
nouvelles » Ésaïe 52 : 7. Parfois, se déchausser est un acte symbolique
de révérence, comme lorsque Dieu dit à Moïse : « ôte tes sandales de tes
pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. » Exode
3 : 5. Nous ne trouvons nulle part trace que cela doit être pratiqué par
les chrétiens. Et pourtant, si une assemblée chrétienne est établie dans
une culture où le respect de la présence de Dieu est exprimé de cette
manière, ils peuvent avoir la sagesse de se déchausser lors des réunions
d’assemblée. Un autre acte symbolique enseigné par Jésus aux Douze
était : « Et tous ceux qui ne vous recevront pas,... en sortant de cette
ville-là, secouez même la poussière de vos pieds, en témoignage contre
eux » Luc 9 : 5. Ensuite, il amplifia ces instructions lorsqu’il envoya
les soixante-dix : « mais dans quelque ville que vous soyez entrés et
qu'on ne vous reçoive pas, sortez dans ses rues et dites : la poussière
même de votre ville, qui s'est attachée à nos pieds, nous la secouons
contre vous » Luc 10 : 10-11. Lorsqu’ils furent expulsés, Paul et
Barnabas ont aussi « secoué contre eux la poussière de leurs pieds »
Actes 13 : 50-51. Nous les chrétiens, devons nous pratiquer cela ? Dans
les villes modernes, il n’y a pas de poussière à soulever ! Ou bien
était-ce simplement une forme régionale non verbale de communiquer ?
Peut-être cela peut-il être considéré comme faisant partie de leur
langage, quelque chose qui aura besoin d’une traduction pour être
compris par une autre culture. Ce qui est évident d’après ces passages,
c’est qu’il était normal d’avoir les pieds sales. D’où la nécessité
sociale de se laver les pieds lorsqu’on entrait chez quelqu’un. En ce
qui concerne l’enseignement relatif au lavage des pieds des disciples
par le Seigneur (Jean 13), puis-je vous demander de vous reporter à la
partie principale de cet article, dans la section relative aux symboles
du Nouveau Testament : A. - Notre Dieu aime utiliser des symboles.
Le saint baiser
Nous trouvons environ 50 références à des baisers dans la Bible. L’acte
d’embrasser est utilisé dans des contextes positifs (Genèse 48 : 10 –
Proverbes 24 : 26) et aussi dans des scènes de traîtrise et de trahison
(2 Samuel 15 : 5-6 ; 20 : 8-10 – Luc 22 : 48). Le baiser est un acte qui
montre la proximité et l’amitié. Il est même utilisé en image à cet
effet dans le Psaume 85 : 10 : « la justice et la paix se sont
entre-baisées. ». L’apôtre Paul écrit quatre fois : « Saluez-vous les
uns les autres par un saint baiser » (Romains 16 : 16 – 1 Corinthiens
16 : 20 – 2 Corinthiens 13 : 12 et 1 Thessaloniciens 5 : 26). L’apôtre
Pierre écrit également : « Saluez-vous les uns les autres par un baiser
d'amour » 1 Pierre 5 : 14. En quittant l’apôtre Paul, les chrétiens
d’Éphèse « versaient tous beaucoup de larmes, et se jetant au cou de
Paul, ils le couvraient de baisers » Actes 20 : 37. Nous les chrétiens
devons-nous nous embrasser les uns les autres ? Cela peut-il être
considéré comme un symbole chrétien ? Est-ce simplement une
manifestation culturelle d’amour fraternel ?
Certains peuvent penser que cinq références par deux apôtres clé
constituent assez de raisons pour rendre le baiser obligatoire. D’autres
regardent le baiser comme un moyen spécial de démontrer son affection
dans une culture donnée. Dans chacune de ces cinq références, le baiser
est simplement mentionné, sans motivation doctrinale pour favoriser sa
pratique. Lorsque Jésus est entré dans la maison de Simon le Pharisien,
il a remarqué que l’hospitalité de Simon avait manqué aux attentions
sociales normales dans trois domaines : (1) Simon ne leur avait pas
donné d’eau pour laver leurs pieds, (2) il ne les avait pas embrassés à
l’arrivée, et (3) il n’avait pas oint leur tête d’huile (Luc 7 : 44-46).
En Colombie, nous n’avons aucune des habitudes décrites ici. En fait,
il n’y a que les hommes ouvertement homosexuels qui s’embrassent en
public. Dans ce contexte culturel, devons-nous favoriser ce baiser ?
Doit-il être interdit pour protéger le témoignage de l’assemblée ? Nous
exprimons notre amour et affection mutuels avec une chaleureuse poignée
de main et, à l’occasion, avec une accolade. Mais dans des pays ou des
régions ou l’une ou plus de ces pratiques sont encore en usage pour
exprimer la chaleur et l’amitié, il n’y a pas de raison pour ne pas les
pratiquer littéralement.
Les vêtements
Le Nouveau Testament fait clairement référence au vêtement (1 Timothée
2 : 9-10 – 1 Pierre 3 : 1-6), mais, en contraste par rapport aux
vêtements prescrits aux sacrificateurs juifs, les vêtements du chrétien
ne sont pas symboliques. Ces passages relient les vêtements à des
attitudes importantes et à des questions de témoignage : modestie,
décence, correction, pureté, etc.
Après que Dieu a créé Adam et Ève, il leur fit des vêtements pour
couvrir leur nudité. La nudité est considérée dans l’Écriture comme
quelque chose d’intime et de personnel. Les anges aussi sont vêtus
(Matthieu 28 : 3 – Apocalypse 15 : 6). Nous trouvons même des références
à des vêtements au ciel (Apocalypse 3 : 5), où nous aurons des corps
glorifiés, où il n’y aura plus de distinction des sexes, et où nous
serons libérés des tentations sexuelles. Toutes ces références à des
vêtements, comme aux habits de Joshua en Zacharie 3, sont-elles des
images ou symboliques ? Ces références nous aident-elles à comprendre le
point de vue de Dieu quant au vêtement ?
Dans chaque culture, les hommes et les femmes ont une manière de se
vêtir distincte et reconnaissable. Les chrétiens doivent aussi garder
ces distinctions locales des sexes (Deutéronome 22 : 5, un principe
conservé en 1 Corinthiens 11). Dieu a choisi de créer deux sexes
différents, et il est tout à fait évident qu’il désire que l’homme et la
femme soit extérieurement différents quelque soit leur culture. Ma
manière de m’habiller est-elle une pierre d’achoppement à d’autres ?
Est-ce important ?
Tout en retenant fermement ces principes scripturaires immuables, (1)
est-il possible que leur application varie géographiquement ?
C’est-à-dire, une manière de s’habiller peut-elle être approuvée du
Seigneur dans un pays, une région ou une tribu, mais désapprouvée par
lui ailleurs ? Par exemple, les indiens d’Amazonie convertis doivent-ils
se vêtir selon nos standards de « décence » avant d’être approuvés du
Seigneur ? (2) est-il possible que leur application varie selon les
situations ? C’est-à-dire, un code vestimentaire peut-il être approuvé
du Seigneur dans un endroit mais pas dans un autre ? Par exemple, y
a-t-il des situations où un chrétien déplairait au Seigneur en portant
un short de sport ou un costume de bains ? et (3) est-il possible que
leur application varie dans le temps ? C’est-à-dire, une manière de se
vêtir peut-elle être approuvée du Seigneur à une époque et ne plus
l’être ultérieurement ? (ou le contraire). Par exemple, l’usage de robes
longues (celles utilisées par les apôtres) ou de cravates (celles
utilisées dans les milieux d’affaires mondains) par les hommes, et les
collants fins ou les pantalons par les femmes ? Les pantalons féminins
peuvent-ils encore être classés aujourd’hui parmi les habits d’homme ?
Une fois que vous avez réfléchi à ces questions d’habillement, vous
pouvez souhaiter étendre votre réflexion en y incluant les boucles
d’oreille pour homme et femme, les piercings et clous (dans le nez, la
langue, etc.), les tatouages, le rouge à lèvres et le maquillage. Pour
les femmes, le maquillage et les boucles d’oreilles peuvent-ils être
considérés comme une extension de leur habillement ? Nous trouvons les
anneaux d’oreille mentionnés dans un contexte négatif (Genèse 35 : 4 –
Ésaïe 3 : 18, 23) et dans un contexte positif (Proverbes 25 : 12 –
Cantique des Cantiques 1 : 10-11). Ici, en Colombie, nous utilisons
souvent Lévitique 19 : 28 contre le tatouage (mais qu’en est-il du
verset précédent, 19 : 27 ?) Pouvons-nous trouver une ligne de conduite
quant à ces questions dans le Nouveau Testament ? Certains peuvent dire
que nous sommes faits à l’image de Dieu, et qu’utiliser des produits
comme le rouge à lèvres, le maquillage, la teinture (ou la permanente)
montre que nous ne sommes pas satisfaits de la manière dont Dieu nous a
créé. Si l’on suit le même raisonnement, alors l’utilisation de parfum
ou de déodorant ne montrerait-elle pas que nous n’aimons pas les odeurs
corporelles dont il nous a pourvu ? Un homme qui se rase quotidiennement
montre un déplaisir quotidien d’avoir sur son visage les poils que Dieu
y a placés ? Seriez-vous contre une opération qui corrigerait une
anomalie de naissance ? Et au sujet de la chirurgie esthétique ?
Chaque culture possède des styles de coiffure et des formes de vêtements
qui distinguent les hommes des femmes. Certaines apparences expriment du
respect, d’autres la rébellion. Le Seigneur regarde plus profond : « car
l'Éternel ne regarde pas ce à quoi l'homme regarde, car l'homme regarde
à l'apparence extérieure, et l'Éternel regarde au cœur » 1 Samuel
16 : 7. « Toutes les voies d'un homme sont pures à ses propres yeux,
mais l'Éternel pèse les esprits7. »
Proverbes 16 : 2. Les femmes peuvent porter des boucles d’oreille pour
rehausser leur féminité, ou pour flirter avec le sexe opposé. Les hommes
peuvent porter une cravate et un veston pour montrer du respect par
rapport à une circonstance, ou bien pour souligner leur pouvoir
personnel sur autrui. La manière dont vous vous vêtez et la raison pour
laquelle vous le faites sont tout aussi importantes. Après la rencontre
libératrice que le Gadarénien possédé par des démons a eue avec le
Seigneur Jésus, nous le trouvons « vêtu, et dans son bon sens » Marc 5 :
15. Une rencontre avec Jésus aujourd’hui changerait-elle aussi notre
état d’esprit et notre habillement ?
J’ai remarqué que ces questions tendent à être de grande importance pour
deux catégories de personnes : les chrétiens légalistes et
traditionalistes (qui essaient de s’imposer et d’imposer aux autres
de vivre selon un certain nombre de règles extérieures) et les chrétiens
charnels, superficiels et centrés sur eux-mêmes (qui désirent
être « dans le coup » au milieu des incroyants et vivent principalement
pour leur plaisir). Ces derniers demandent constamment « mais qu’y
a-t-il de mauvais à … » au lieu de « qu’y a-t-il de bon à … ». Ils
s’efforcent de marcher le plus possible sur le bord sans chuter, plutôt
que de lever les yeux et de s’efforcer de monter le plus haut possible !
Si nous pouvions croître dans l’amour du Seigneur Jésus, beaucoup de ces
questions deviendraient tellement secondaires ! Paul a montré le fond de
son cœur en disant « pour moi, vivre c’est Christ » Philippiens 1 : 21.
Et cet amour pour le Seigneur l’a touché extérieurement : si cela
pouvait faire avancer la cause du Seigneur, alors il n’hésiterait pas à
se raser la tête. Si cela pouvait faire avancer la cause du Seigneur, il
cesserait de manger de la viande. Si cela pouvait faire avancer la cause
du Seigneur, il renoncerait à la nourriture et au sommeil. Il désirait
être flexible dans ses goûts et ses préférences afin de faire avancer la
cause du Seigneur. Jusqu’à quel point sommes-nous flexibles ?
à mon
avis, là réside le cœur des questions relatives au mode de vie.
Parcourir de vieux livres poussiéreux ou surfer sur le Net à la
recherche de versets et d’arguments pour défendre le port de la cravate
ou l’anneau de votre nez (ou pour prouver que ceux qui utilisent de tels
artifices suivent le monde) conduira à une stagnation spirituelle. Je ne
dis pas qu’il ne faut pas étudier. Ni que l’apparence ne compte pas. Si
nous nous concentrons sur l’intérieur, l’apparence se mettra
progressivement en place. Lorsque le Seigneur dirige vraiment une vie,
il la change.
-
La circoncision
Ce symbole donné par Dieu s’applique de manière évidente au peuple
d’Israël. Certains ont tenté sans succès d’introduire ce symbole dans
l’Église chrétienne, enseignant « si vous n’avez pas été circoncis (…),
vous ne pouvez être sauvés. » Actes 15 : 1. Paul s’est opposé fermement
à cette pression légaliste (Galates), et pourtant a circoncis Timothée
« à cause des Juifs qui étaient en ces lieux-là » Actes 16 : 3. Cela
faisait également partie de la stratégie de Paul pour que les Juifs
soient touchés par l’Évangile. Bien sûr, un chrétien est libre de se
faire circoncire pour des raisons médicales, mais nous ne devrions pas
considérer la circoncision comme un symbole chrétien.
Le premier jour de la semaine
Nous savons que Dieu a créé l’univers en six jours, et qu’il s’est
reposé le septième. Ce schéma de repos le septième jour, appelé le
Sabbat (samedi), fut imposé par la Loi au peuple d’Israël. L’observation
particulière du Sabbat avec sa liste d’actes « autorisés » et
« interdits » est devenue l’un des signes distinctifs du peuple
d’Israël. Le Seigneur Jésus est ressuscité le premier jour de la
semaine, déplaçant pour les chrétiens l’importance donnée au Sabbat sur
le dimanche. C’est le premier jour de la semaine que l’Église chrétienne
se réunit normalement pour adorer et se souvenir de son Seigneur (Actes
20 : 7). Ce jour a été rapidement appelé « le Jour du Seigneur »
(Apocalypse 1 : 10, L. Segond). Le dimanche chrétien peut-il être
considéré comme l’équivalent du Sabbat juif ? Pouvons-nous tirer
quelques unes des règles de ce Sabbat, telles que données à Israël, pour
les appliquer au dimanche chrétien ? Le dimanche est le seul jour de
marché dans beaucoup de petits villages ruraux ici en Colombie. Les
chrétiens ont-ils la liberté de faire leurs courses hebdomadaires ce
jour-là ? « L'un estime un jour plus qu'un autre jour, et l'autre estime
tous les jours égaux : que chacun soit pleinement persuadé dans son
propre esprit. » Romains 14 : 5. Ce verset peut-il s’appliquer d’une
certaine manière au premier jour de la semaine ?
La salle de réunions
Beaucoup de symboles sont associés à la construction et aux cérémonies
accomplies par les sacrificateurs juifs dans leur temple. La
construction était somptueuse, les prêtres portaient des vêtements
spéciaux, on utilisait de l’encens. Retrouvons-nous quelque chose de
tout cela en ce qui concerne l’endroit où les chrétiens se réunissent
pour prier et adorer ? Est-il nécessaire que le lieu de réunions
chrétiennes intimide ? Ou bien devrait-il, d’une manière positive, ne
rien nous inspirer ? Il nous est rapporté qu’il y avait des parties du
temple où seuls les sacrificateurs étaient autorisés à pénétrer. En
d’autres endroits, seuls les hommes juifs (et pas les femmes juives)
pouvaient entrer. Il y avait une limite géographique délimitant jusqu’à
quel point un gentil pouvait s’approcher. Retrouvons-nous quelque chose
de tout cela en ce qui concerne l’endroit où les chrétiens se réunissent
pour prier et adorer ? Y a-t-il un fondement scripturaire permettant
d’imposer une certaine disposition des sièges ? Dans un lieu d’adoration
chrétien, certains sièges ou zones peuvent-ils être interdits à
certaines personnes, aux sœurs ou aux incroyants ? Devons-nous donner à
la salle de réunions un statut de symbole ?
Dans les évangiles, nous lisons que le Seigneur entrait dans le Temple
et dans les synagogues. Dans le livre des Actes, les chrétiens, sans
doute principalement des Juifs convertis, se retrouvaient
quotidiennement dans le temple et rompaient le pain dans leurs maisons
(2 : 46). Pierre et Jean allaient au temple pour prier (3 : 1). Ils
prêchaient dans le temple (5 : 19-20). Ils utilisaient également les
synagogues, mais celles-ci demeuraient juives et non chrétiennes (13 :
5). L’apôtre Paul les utilisait surtout comme plateformes, des endroits
où rencontrer des hommes et des femmes craignant Dieu pour prêcher et
débattre avec eux (17 : 1, 2, 10, 17 – 18 : 4). Ensuite, à l’époque des
épîtres, les chrétiens se sont démarqués du temple et des synagogues, et
les églises se réunissent dans les maisons (1 Corinthiens 16 : 19 –
Colossiens 4 : 15 – Philémon 2). En fait, nous ne trouvons pas de salles
de réunions construites à cet effet dans l’Écriture. Comment
pouvons-nous justifier aujourd’hui de le faire ? Le fait qu’ils se
retrouvaient dans des maisons limitait la taille de l’église locale.
Cela est-il significatif ?
La dignité et le sens de l’occasion s’opèrent lorsque les chrétiens sont
réunis ensemble, que ce soit à la maison ou dans un local. Dieu
considère le groupe de chrétiens comme un temple, et le Seigneur a
promis sa présence lorsqu’ils se réunissaient en Son nom (1 Corinthiens
3 : 16-17 – Éphésiens 2 : 21 – Matthieu 18 : 20). Mais une fois qu’ils
se sont dispersés, qu’en est-il du lieu de réunion ? Peut-il servir de
chambre d’amis pour les chrétiens de passage ? Peut-il être utilisé pour
un repas de mariage ? Peut-il être utilisé pour un tournoi de ping-pong
d’évangélisation ? Est-il correct qu’une assemblée se réunisse dans une
boutique louée, un restaurant ou un gymnase ?
La Bible
Il est tout à fait courant parmi les familles catholiques en Colombie
d’avoir une bible assez imposante ouverte au Psaume 91 sur un joli
présentoir dans le living room. La plupart des gens pourrait penser que
cela a un effet positif sur la famille. Cela en aurait probablement un
s’ils la lisaient, mais elle est juste disposée là. Certains conseillent
de poser une Bible sur le torse d’une personne possédée d’un démon et
inconsciente, tout en priant pour elle. Il est certain que nous devons
manipuler le livre de la Parole de Dieu avec dignité et respect, mais
elle peut devenir un symbole de superstition.
Dans certaines régions chrétiennes, les croyants peuvent devenir
démesurément attachés à une traduction particulière de la Bible. Ce
sujet peut même arriver à diviser des congrégations. Leur traduction
préférée est devenue un symbole d’orthodoxie. Ce combat divise les
croyants privilégiés, qui ont plus d’une traduction à leur disposition,
sur lesquelles ils se battent ! Encore aujourd’hui, il y a plus de deux
mille groupes ethniques qui n’ont pas de traduction de la Bible dans
leur propre langage. À moins de comprendre l’hébreu et le grec, nous
devrions utiliser plusieurs traductions. Bien sûr, l’exactitude de la
traduction est très importante, mais il n’y a rien de tel qu’une
traduction littérale de la Bible. Lorsqu’on compare une traduction avec
une autre, on se rapproche de la signification du langage originel. Si
vous pouvez lire la Bible dans différentes langues, cela vous aidera
aussi. Il n’y a aucun raccourci dans le dur travail de l’exégèse.
La prochaine fois que vous vous trouverez dans l’une de ces débats au
sujet de « quelle traduction utiliser », vous pourrez l’enrichir en
demandant : « que ferait Jésus ? » Le Seigneur Jésus a cité des passages
de l’Ancien Testament, et lui aussi avait à sa disposition différentes
possibilités : (1) le texte Hébreu, appelé texte massorétique,
qui était le meilleur quant à la précision (étant donné que la plus
grande partie de l’Ancien Testament était écrite en hébreu), (2) le
texte grec, appelé Version des Septante, traduit d’après la version
originale en hébreu (il paraît que c’est une version relativement bonne,
mais pas excellente), (3) les textes en araméen, appelés Targums,
qui sont des fractions de l’Ancien Testament écrites dans le langage
parlé courant. C’est un peu comme des paraphrases. À partir de quelle
source le Seigneur tirait-il ses citations ? Au temps de Jésus, la
Palestine était multi linguale : l’hébreu était le langage religieux
juif, le latin le langage légal romain, le grec le langage culturel et
commercial, et l’araméen le langage populaire de la rue. Le Seigneur a
utilisé des citations tirées des trois sources à sa disposition. Ceci
explique pourquoi certaines des citations de l’Ancien Testament dans le
Nouveau sont quelque peu différentes de ce que nous trouvons écrit dans
l’Ancien Testament. Pourquoi Jésus n’a-t-il pas utilisé la version la
plus précise ? Quelles leçons pouvons-nous en tirer ?
Un bon nombre des questions traitées dans cette annexe pourrait être
classé sous la rubrique « points litigieux ». Ce qui est litigieux et ne
l’est pas peut aussi faire l’objet de litiges. J’espère au moins que
cette annexe vous a aidé à réaliser que certaines questions ne sont pas
si simples, et que la foi, la compréhension et la conscience de votre
frère ou de votre sœur (qui peuvent être plus forts ou plus faibles que
vous) peut les conduire à une conduite extérieure différente de la
vôtre. Tout comme vous, ils sont les serviteurs de Dieu. Et lorsqu’un
sujet est litigieux, « Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d'autrui ?
S'il se tient debout, ou s'il tombe, cela regarde son maître. » Romains
14 : 1-4 (L. Segond). Il est certain que, du fait de nos environnements
personnels, nous nous sentons plus à l’aise dans certaines situations
plutôt que d’autres, et il est tout à fait sain et normal de partager et
d’expliquer nos points de vue.
Peut-être que combiner les versets suivants, tirés de la première épître
aux Corinthiens, nous donnera une bonne direction à suivre à l’avenir :
« que vous appreniez (…) à ne pas aller au delà de ce qui est écrit »
(4 : 6 - L. Segond) - faisons attention à ne pas insister sur ce qui
n’est pas clairement mentionné dans l’Écriture. Et « toutes choses me
sont permises, mais toutes choses ne sont pas avantageuses ; toutes
choses me sont permises, mais je ne me laisserai, moi, asservir par
aucune. (…) Toutes choses sont permises, mais toutes choses n'édifient
pas. Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d'autrui. »
(6 : 12 – 10 : 23-24) ; Si vous et moi mettons cela en pratique, nous
aiderons notre église locale à fonctionner plus comme un hôpital rural
que comme un office notarial. Une atmosphère heureuse et familiale
permet croissance et guérison.