Baruc
le Seigneur encourage un secrétaire
découragé
Philip Nunn
Eindhoven, Pays-Bas
Décembre 2009
Source : www.philipnunn.com
À mes frères et sœurs qui servent
activement le Seigneur,
et plus particulièrement à ceux qui sont
engagés dans un ministère « à plein temps »
Baruc
était le secrétaire et l’assistant personnel de Jérémie, le prophète
bien connu. Dieu les utilisait pour apporter son message au Royaume de
Juda, le peuple du sud du pays qui était tombé dans l’idolâtrie et la
décadence morale. Pendant plus de 40 ans (de -627 à -586), Jérémie les a
avertis qu’à moins qu’ils ne se repentent, Dieu les punirait sévèrement.
Pendant tout ce temps, trois nations puissantes se sont disputé la
domination du monde : l’Assyrie (dont la capitale était Ninive),
Babylone et l’Égypte. Israël et Juda ne pouvaient éviter le conflit,
puisqu’ils étaient situés géographiquement au centre de ces trois
puissances. Le cœur des hommes et des femmes de Juda s’était endurci
contre le Seigneur, et la punition semblait inévitable. C’était une
triste période. Jérémie se lamentait et pleurait souvent. Il est très
intéressant de remarquer que Dieu a porté une attention particulière à
un homme très découragé, Baruc, le secrétaire de Jérémie. Il avait
travaillé très dur, et s’attendait à ce que quelque chose de positif se
produise, mais il se disait maintenant : « Malheur à moi ! car
l’Eternel ajoute le chagrin à ma douleur ; je m’épuise en soupirant, et
je ne trouve point de repos. » (Jérémie 45:3, Segond)
Les
journaux et magazines s’intéressent tout particulièrement aux riches et
aux puissants, aux rois et aux princesses, aux politiciens et aux
acteurs en vogue, aux stars du sport ou de la musique. Notre Dieu,
cependant, manifeste un intérêt plein d’amour non seulement à l’égard de
ses serviteurs bien connus et bien en vue, mais également pour chacun de
ces nombreux serviteurs invisibles, ceux qui travaillent dans les
coulisses, ceux qui prient, qui donnent, qui nettoient, qui préparent,
qui soutiennent, qui servent, qui organisent, qui traduisent, qui
aident, qui réparent, qui multiplient et diffusent le message que Dieu a
donné à d’autres… Notre Dieu prend soin du bien-être des assistants et
des secrétaires. Se rendant compte que Baruc était découragé, Dieu a
donné à Jérémie une prophétie particulière pour Baruc : « Ainsi dit
l’Éternel, le Dieu d’Israël, à ton sujet, Baruc… » (Jérémie 45, JND).
Nous avons, nous aussi, parfois besoin d’être repris, réconfortés et
encouragés !
Pourquoi Baruc était-il découragé ?
Vous
êtes-vous déjà senti découragé ? Parfois, le découragement s’infiltre
doucement lorsque les nouveaux défis deviennent répétitifs, que nos
efforts se heurtent à l’apathie, ou que nous commençons à douter de la
valeur de ce que nous faisons. Parfois encore, le découragement vous
tombe dessus et s’installe profondément, lorsque nous nous trouvons face
à des obstacles sérieux, des contretemps frustrants ou une forte
opposition. Nous nous rendons compte que nos grandes espérances ne vont
pas être réalisées, et ne le seront peut-être jamais ! Servir Dieu en
assistant un prophète comme Jérémie n’était pas une tâche facile.
Regardons un certain nombre de facteurs qui ont pu, au fil du temps,
contribuer aux périodes de frustration, de lassitude et de découragement
qu’a traversées Baruc.
1.
Le message
Du
fait de la désobéissance entêtée de Juda, les prophéties que devait
écrire Baruc parlaient principalement de jugement et de punition, comme
par exemple : « si vous combattez contre les Chaldéens, vous ne
réussirez pas » (32:5) « grande est la colère et la fureur que
l’Éternel a prononcée contre ce peuple » (36:7) et « le roi de
Babylone viendra certainement, et il détruira ce pays et en fera
disparaître les hommes et les bêtes » (36:29). La tentation est
grande de modifier le message de Dieu pour le rendre conforme à ce que
les « oreilles qui leur démangent » (2 Timothée 4:3) veulent
entendre. C’est une joie que de donner un message d’approbation et de
bénédiction de la part de Dieu. Mais parfois, si nous voulons être
trouvés fidèles, nous avons besoin de transmettre la désapprobation ou
le jugement de Dieu, et ce n’est pas là une tâche facile !
2. L’auditoire
Le
Seigneur était plein d’espoir : « Quand la maison de Juda entendra
tout le mal que je pense lui faire, peut-être reviendront-ils chacun de
leur mauvaise voie ; alors je pardonnerai leur iniquité et leur péché »
(Jérémie 36:3, Segond). Mais l’auditoire a rejeté Dieu, son message et
ses messagers. « Ils prennent un visage plus dur que le roc, ils
refusent de se convertir » (Jérémie 5:3, Segond). Le roi de Juda a
ordonné « de prendre Baruc, le scribe, et Jérémie le prophète »
(Jérémie 36:26). Les motivations du messager sont parfois remises en
question, il est accusé à tort et même menacé de mort, parce « cet
homme ne cherche point la prospérité de ce peuple, mais le mal. »
(Jérémie 38:4). Peu d’auditoires réagissent de manière aussi positive
que les Thessaloniciens qui ont reçu l’enseignement de Paul « non
[comme] la parole des hommes, mais (ainsi qu’elle l’est véritablement)
la parole de Dieu » (1 Thessaloniciens 2:13)
3. Le type de
travail
Le
travail du scribe était lent et méticuleux. Les petites erreurs
d’écriture étaient difficiles à corriger et il fallait souvent
recommencer le manuscrit tout entier. Il nous est dit que « Baruc
écrivit dans un livre, sous la dictée de Jérémie, toutes les paroles que
l’Eternel avait dites à Jérémie. » (Jérémie 36:4, Segond). Après des
mois passés à écrire, Baruc a lu le message dans le temple. Quelqu’un a
porté le rouleau au roi. « quand Jehudi en eut lu trois ou quatre
pages, le roi le coupa avec le canif du scribe et le jeta au feu qui
était dans le brasier, jusqu’à ce que tout le rouleau fût consumé au feu
qui était dans le brasier. » (Jérémie 36:23). Tout ce travail parti
en flammes ! Baruc n’en avait conservé ni photocopies, ni sauvegarde
d’ordinateur ! Alors « Jérémie prit un autre rouleau, et le donna à
Baruc, (…) le scribe » (Jérémie 36:32) et ils ont tout recommencé.
Quel découragement pour Baruc ! Jérémie ne pouvait-il pas écrire
lui-même ? Ne pouvait-il pas prêcher son message sans avoir à l’écrire
d’abord puis le lire ensuite ? Dieu n’aurait-il pas pu communiquer de
manière plus efficace en utilisant des anges, des rêves, des visions ?
Le fruit de notre labeur ne produit pas toujours ce que nous attendons.
Parfois, cela peut même sembler complètement inutile ! Si, comme
Archippe, nous sommes tentés d’arrêter et de renoncer, puissions-nous
également entendre ces mots d’encouragement de Paul : « Prends garde
au service que tu as reçu dans le Seigneur, afin que tu l’accomplisses. »
(Colossiens 4:17).
4. Le manque de
reconnaissance
À
l’époque, peu de gens savaient lire et écrire. Parfois, même les rois
devaient avoir leurs lecteurs car ils ne savaient pas lire eux-mêmes.
Savoir lire et écrire pouvait ouvrir les portes pour obtenir des postes
lucratifs et à des niveaux d’influence, et ceux qui le savaient étaient
considérés comme cultivés et intellectuels. À quoi Baruc était-il arrivé
avec sa formation professionnelle ? Gemaria était un scribe du Temple.
S’il avait eu une carte de visite, l’adresse de son bureau en aurait
impressionné beaucoup : « Parvis Supérieur, Porte Neuve du Temple,
Jérusalem » (Jérémie 36:10). Si vous aviez posé des questions au sujet
de leur travail à Élishama et à Jehudi, ils vous auraient regardé avec
assurance et satisfaction, et auraient répondu : « nous sommes des
Secrétaires Royaux ». Ils avaient un très grand bureau à la « Chambre
des Scribes, Palais Royal, Jérusalem » (Jérémie 36:12, 20, 21). Et Baruc ?
Après toutes ces années d’études et de travail acharné, Baruc n’était
toujours que le secrétaire d’un prophète mélancolique et impopulaire !
Personne ne semblait le remercier ou exprimer de l’admiration pour son
travail dévoué. Parfois, nous pouvons aussi oublier que « vous servez
le seigneur Christ » (Colossiens 3:23-24). C’est cela seul qui donne
sa signification et sa dignité au ministère chrétien.
5. L’avenir
sombre
Nous
savons que Baruc était un visionnaire qui servait Dieu mais rêvait
également de grandes choses pour lui-même (Jérémie 45:5). Il connaissait
et devait avoir été encouragé par l’histoire de Josué, qui avait servi
Moïse pendant de nombreuses années en tant qu’assistant personnel. Un
jour, Dieu avait dit à Moïse : « Prends Josué, (…) et tu lui feras
part de ton autorité, afin que toute l’assemblée des enfants d’Israël
l’écoute. » Josué l’avait fait ! Baruc connaissait aussi l’histoire
d’Élisée, qui avait servi Elie pendant de nombreuses années. Élisée
avait demandé à Elie une grande chose, « une double mesure de ton
esprit sur moi ». Et bientôt, Élisée avait commencé à réaliser des
miracles impressionnants et à obtenir la reconnaissance du peuple. « Et
les fils des prophètes (…) allèrent à sa rencontre, et se prosternèrent
devant lui en terre » (2 Rois 2:9-15). Élisée l’avait fait ! Qu’en
était-il de l’avenir de Baruc ? Les prophéties de Jérémie décrivaient un
avenir collectif triste et déprimant. Aucun travail important, respecté
ou stable auquel Baruc pouvait aspirer ! Pourquoi l’avenir de Baruc
était-il si sombre par rapport à celui de Josué ou d’Élisée ? Lorsque
Pierre a succombé à la tentation de comparer son propre avenir à celui
d’un autre disciple, il lui a été rappelé avec amour de s’occuper de ses
affaires ! Le Seigneur a une tâche, un ministère ou un avenir différent
pour chacun de ses serviteurs. « Jésus lui dit : (…) que t’importe ?
Toi, suis-moi. »(Jean 21:21-22)
6. Le sacrifice
Le
service de Baruc l’a conduit à accompagner Jérémie dans de nombreuses
situations à la fois difficiles et douloureuses. Tous deux étaient
identifiés avec le message de Dieu. Tous deux étaient ensemble
ridiculisés et rejetés, ils avaient ensemble faim et froid, et étaient
ensemble accusés à tort et menacés. Le roi a commandé « de prendre
Baruc, le scribe, et Jérémie le prophète » (Jérémie 36:26). Le
sentier de l’obéissance a ses joies, et ses peines aussi. La souffrance
injustifiée est particulièrement difficile à accepter, et pourtant il
nous est dit « c’est une chose digne de louange de supporter des
afflictions par conscience envers Dieu, en souffrant injustement. »
(1 Pierre 2:19-20). Notre ministère peut parfois exiger que nous nous
privions de bénédictions légitimes. Le Seigneur avait demandé à
Jérémie : « Tu ne te prendras point de femme et tu n’auras point de
fils ni de filles en ce lieu-ci. » (Jérémie 16:2). Qu’a ressenti
Jérémie en voyant des enfants heureux jouer ou un mari enlacer
amoureusement sa femme ? Un jour, Pierre s’est lui aussi rendu compte du
prix élevé qu’il devait payer, et a demandé : « Voici, nous avons
tout quitté et nous t’avons suivi ; qu’en sera-t-il donc pour nous ? »
Jésus a répondu : « Et quiconque aura quitté maisons, ou frères, ou
sœurs, ou père, ou mère, ou enfants, ou champs à cause de mon nom, en
recevra cent fois autant et héritera de la vie éternelle » (Matthieu
19:27-29). Le Seigneur voit et récompense toujours un sacrifice généreux
et fait de bon cœur.
7. Le silence de
Dieu
De
temps en temps, les événements se sont combinés pour que Baruc se sente
totalement désespéré. « Malheur à moi ! car l’Eternel ajoute le
chagrin à ma douleur ; je m’épuise en soupirant, et je ne trouve point
de repos. » (Jérémie 45:3, Segond). Nous nous sentons déjà assez mal
lorsque nous nous prenons à gémir, à nous sentir épuisés et à nous
révolter. Mais le désespoir commence à agripper notre âme lorsque nous
entretenons la pensée que notre Dieu est froid, détaché et passif. Et
c’est pire si nous commençons à en conclure que Dieu ajoute réellement
de la tristesse à notre peine, et que notre vie serait meilleure sans
Lui. De telles pensées sont d’origine démoniaque et ont pour but de nous
faire douter de la puissance, de la sagesse et de la bonté de notre Père
céleste. Si elles sont entretenues, la spirale dépressive descendante va
sûrement s’accélérer. Lorsque nous sommes tristes ou fatigués, nos
esprits sont affaiblis et plus vulnérables aux attaques de Satan. Il
nous faut identifier l’origine de tels mensonges au sujet de Dieu, et
les rejeter fermement au nom de Jésus. Il est tout à fait possible que
nous ne comprenions pas le moment choisi par Dieu, ni pourquoi il
permet, fait ou ne fait pas quelque chose. Mais que notre propre
limitation ne jette aucun doute quant à la puissance, la sagesse ou la
bonté du Seigneur. « Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui
s’appuie sur toi, car il se confie en toi » (Ésaïe 26:3)
La réponse de Dieu au découragement de Baruc
Nous
pouvons parfois voir la douleur de notre frère lorsque nous le regardons
dans les yeux. Les mères sont en général excellentes pour détecter les
signaux de détresse chez leurs enfants. Notre Père céleste qui nous aime
voit nos circonstances, nos actions et nos motivations. Il écoute nos
paroles et nos pensées intérieures, il ressent nos émotions. Il est très
réconfortant de savoir qu’ « il n’existe aucune créature qui soit
cachée devant lui, mais tout est nu et découvert… » (Hébreux 4:13),
ou, comme le chantait David : « Tu connais quand je m’assieds et
quand je me lève, tu discernes de loin ma pensée ; (…) Car la parole
n’est pas encore sur ma langue, que voilà, ô Éternel ! tu la connais
tout entière. » (Psaume 139:2-4). La déprime et le découragement de
Baruc trouvaient leur origine dans des pensées défectueuses. Par un
message court, direct et personnel, le Seigneur encourage Baruc à penser
la vérité, à comprendre et à croire la réalité telle qu’elle est
vraiment.
Le Seigneur a dit à Jérémie : « Tu lui diras ainsi
[à Baruc] : Ainsi dit l’Éternel ; Voici, ce que j’avais bâti, je le
renverse, et ce que j’avais planté, je l’arrache, -tout ce pays. Et toi,
tu chercherais pour toi de grandes choses ? Ne les cherche pas ; car
voici, je fais venir du mal sur toute chair, dit l’Éternel ; mais je te
donnerai ta vie pour butin, dans tous les lieux où tu iras. »
(Jérémie 45:4-5). Ce message est en trois parties.
1. Le Seigneur corrige la
vision qu’a Baruc de la réalité
Baruc
avait fait ce qu’on lui avait dit de faire, il avait travaillé dur, et
pourtant les résultats étaient décevants. Les efforts et les sacrifices
de Jérémie et de Baruc ne changeaient tout simplement pas le monde
autour d’eux. Tout cela en valait-il la peine ? devaient-ils continuer ?
leur travail servait-il à quelque chose ? Baruc fait l’expérience d’un
désarroi intérieur et s’apitoie sur lui-même : « Malheur à moi ! car
l’Eternel ajoute le chagrin à ma douleur ; je m’épuise en soupirant, et
je ne trouve point de repos ». Le Seigneur voit le combat intérieur
de Baruc et commence à orienter ses yeux à l’extérieur de lui-même. Le
monde ne tourne pas autour de « toi ». Ce qui arrive et n’arrive pas ne
repose pas sur tes épaules. « Ainsi
dit l’Éternel ; Voici, ce que j’avais bâti, je le renverse, et ce que
j’avais planté, je l’arrache ».
Notez l’emploi répété
du pronom « je ».
Le
Seigneur peut bâtir et planter avec ou sans Baruc.
C’est un fait. C’est la réalité.
Le
Seigneur peut nous inviter à participer à une partie de son grand
projet, mais cela reste Son projet. C’est le Seigneur lui-même qui nous
comble de dons, qui nous appelle à servir, qui dynamise nos efforts.
Mais c’est aussi le Seigneur qui détermine s’il est temps de bâtir ou de
renverser, temps de planter ou d’arracher. Les hommes ne sont pas le
centre de l’univers. Notre Père céleste nous aime, prend soin de nous et
se réjouit en nous, mais « nous » et « nos efforts » ne sont pas au
centre des plans de Dieu. Ce qui s’y trouve, c’est le Seigneur Jésus
Christ, Son œuvre, Sa gloire, Son avenir éternel et glorieux ! « C’est
par lui [Jésus Christ] que tout a été créé : (…) tout a été créé
par lui et pour lui, (…) afin qu’en tout il tienne, lui,
la première place » (Colossiens 1:16-18). Cher compagnon de service,
prend du recul et regarde la réalité avec les yeux de Dieu ; comprends
que toi, ton travail et tes sacrifices, vous n’êtes qu’une petite partie
du plan éternel et global de Dieu. Jérémie a prié « Tu es le Dieu
grand, le puissant, Dont le nom est l’Eternel des armées. Tu es grand
en conseil et puissant en action »
(Jérémie 32:18-19). Au temps convenable, au moment choisi, Dieu
réalisera ses desseins.
2. Le Seigneur corrige la
vision qu’a Baruc de sa propre mission
La
frustration de Baruc, du fait de l’absence de résultats visibles, l’a
poussé à rêver de travaux plus significatifs, de meilleures manières
d’obtenir reconnaissance et satisfaction. Le Seigneur a vu les
intentions du cœur perturbé de Baruc et lui a demandé : « Et
toi, tu chercherais pour toi de grandes choses ? »
Parfois, le Seigneur appelle, prépare, mandate et confie à des hommes et
des femmes une grande tâche, « grande » du point de vue de Dieu. Mais
lorsque, comme Baruc, nous regardons à nous-mêmes et nous cherchons de
grandes choses pour nous, le message du Seigneur est clair : « Ne
les cherche pas ».
En
tant que chrétiens, le Seigneur nous appelle à penser grand et à
emmagasiner de grands trésors, mais à le faire au ciel, « amassez-vous
des trésors dans le ciel, où ni la mite ni la rouille ne détruisent, et
où les voleurs ne font pas effraction ni ne dérobent » Pourquoi pas
sur la terre ? parce que « là où est ton trésor, là sera aussi ton
cœur. » (Matthieu 6:20-21). L’apôtre Paul a remarqué que nous
pouvions même nous engager dans le ministère chrétien avec de mauvais
mobiles (Philippiens 1:16-17). Des motivations égoïstes gâtent le
service chrétien et tue tout travail d’équipe harmonieux. Nous sommes
exhortés ainsi : « Que rien ne se fasse par esprit de parti ou par
vaine gloire (…) Ayez donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le
Christ Jésus»
(Philippiens 2:3-5)
Quels
talents et quelles capacités vous ont été confiés ? quel est votre
appel ? quelle est votre mission ? Une fois que vous savez ce que le
Seigneur vous a donné à faire, tenez-vous y. Jusqu’à ce que le Seigneur
vous montre clairement que vous devez en changer, donnez-vous totalement
à l’œuvre du Seigneur, parce que vous savez que « votre travail n’est
pas vain dans le Seigneur » (1 Corinthiens 15:58). Parfois, la
stratégie ou la méthode employée par un serviteur peut devoir être
modifiée à la lumière des résultats obtenus, mais son cœur n’est pas
fixé sur de grandes statistiques. Nos cœurs désirent entendre notre
Maître nous dire « Bien, bon et fidèle esclave (…) entre dans la joie
de ton maître » (Matthieu 25:21). Est-ce là toujours le désir de
votre cœur ?
3. le Seigneur corrige la
vision qu’a Baruc de l’avenir
L’un
des facteurs qui a contribué aux pensées dépressives de Baruc est qu’il
n’a vu aucune espérance pour l’avenir. Les dirigeants de Juda
continuaient à ignorer le message de Dieu, et Dieu allait bientôt
utiliser l’armée babylonienne pour envahir, tuer, détruire et prendre le
contrôle de Juda. Le Seigneur a partiellement confirmé le sombre point
de vue de Baruc : « voici, je
fais venir du mal sur toute chair, dit l’Éternel ».
Quelquefois, Dieu veut bâtir et planter. Mais maintenant, il a déterminé
de renverser et d’arracher. Le fait que Dieu décide d’arrêter un projet,
de cesser un ministère ou même de discipliner son peuple ne signifie pas
qu’il s’en est allé ni que tout espoir s’est évanoui. En fait, les actes
mêmes de renverser et d’arracher sont des indications claires que Dieu
est toujours impliqué, actif, et aux commandes. Aussi longtemps que nous
serons sur terre, de tels changements douloureux et de tels contretemps
apparents ont un but. Et il est heureux qu’il y ait toujours un « mais »
divin. Le Seigneur a béni Baruc en lui donnant cette promesse
personnelle : « mais je te donnerai ta vie pour butin, dans
tous les lieux où tu iras. ».
Cette
prophétie personnelle a été donnée à Baruc au cours de la 4e
année du règne du roi Jehoïakim (Jérémie 45:1). Baruc a donc reçu cette
promesse du Seigneur au cours des événements racontés dans la première
moitié du chapitre 36 de Jérémie. Dans la seconde moitié du chapitre,
nous lisons que le roi a rejeté la prophétie de Jérémie, brûlé le
rouleau et ordonné l’arrestation de Baruc et de Jérémie. Et puis
survient un autre « mais » divin : « mais l’Éternel les cacha »
(Jérémie 36:26). Baruc était en sécurité, le Seigneur avait commencé à
tenir sa promesse.
Comment voyez-vous l’avenir ? Votre vision est-elle obscurcie par de
sombres pensées ? Craignez-vous l’avenir ? Le Seigneur ne nous a jamais
promis une promenade sur cette terre, ni de nous offrir un panorama de
croissance constante et de succès visible. Mais il nous a dit « Allez
(…). Et voici, moi je suis avec vous tous les jours » (Matthieu
28:19-20). Il nous a dit aussi : « mais vous recevrez de la
puissance, le Saint Esprit venant sur vous » (Actes 1:8). Lorsque
nous sommes soumis à une attaque spirituelle, nous savons que « celui
qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1
Jean 4:4). Les bonnes promesses de notre Seigneur s’étendent bien
au-delà de notre court voyage sur terre. Le Seigneur Jésus nous a dit :
« Que votre cœur ne soit pas troublé ; vous croyez en Dieu, croyez
aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures
(…) je vais vous préparer une place. (…) je reviendrai et je vous
prendrai auprès de moi, afin que là où moi je suis, vous, vous soyez
aussi. » (Jean 14:1-3). Après avoir reçu en promesse l’assurance
qu’il aurait la vie sauve, Baruc a-t-il jamais eu peur de se faire
attraper et tuer ? Peut-être, mais il n’avait pas à le faire. Nous ne
pouvons jouir des promesses de Dieu que si nous les connaissons et les
croyons. Les croyons-nous réellement ?
Conclusion
Notre
Père céleste voit ce qui se passe à l’intérieur de chacun de nous, que
nous le servions au front ou aux bagages, et il s’en soucie. Comme Baruc,
beaucoup d’entre nous se sont vus confier quelques petites tâches. Comme
Baruc, nous pouvons aussi parfois nous sentir las et découragés. Nous ne
voyons pas les résultats auxquels nous aspirons, et pouvons commencer à
estimer que notre travail ne sert à rien. À quoi le Seigneur
regarde-t-il, chez tous ceux qui le servent ? Les deux seuls critères
qu’il utilise pour évaluer la réalité de chaque vie sur terre sont
l’obéissance et la fidélité. Êtes-vous d’accord ? Alors continuons à
écouter, à obéir et à avancer. « Car Dieu n’est pas injuste pour
oublier votre œuvre et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant
servi les saints et les servant encore. Mais nous désirons que chacun de
vous montre le même empressement (…) jusqu’au bout. » (Hébreux
6:10-11).