Franck
Schönbach
Allemagne
Janvier 2006
Est-ce juste une vieille
histoire lue en 1 Samuel 17 1?
(Imagine que tu sois un
guerrier dans l'armée d’Israël !)
Oh
non, pas encore ça! Comme hier et les jours d’avant il est là, non,
IL est de nouveau là, notre gigantesque problème en personne ! Il
nous abreuve d’injures d'outrages, qui nous font tellement peur que
nous préférerions nous enfuir. Comment cela va-t-il finir ? Comment
pouvons-nous nous en sortir?
-
en fait, nous ne
pouvons nous attendre qu’au PIRE
Hélas oui, parce que notre
gigantesque problème :
-
nous ne
pouvons pas ne pas l’entendre
: Goliath crie à travers la vallée si fort (v. 3) que chacun
peut l’entendre, sans mégaphone, et nous ne comprenons que trop
bien ses paroles.
-
nous ne
pouvons pas ne pas le voir : du haut de ses 2,90 m, il
domine tout ce que nous connaissons autour de nous et de par
notre expérience (v. 4)
-
est présent
chaque jour :
cela fait déjà 40 jours que nous avons dû écouter ses discours
provocateurs plein de haine (v. 16)
-
a des
arguments convaincants :
il suffit de regarder ses armes, et rien que sa lance, aussi
longue qu’un arbre, dont le fer pèse près de 7 kg (v. 7). Cela
mettrait n’importe qui par terre ! et quiconque peut porter une
cotte de maille de 60 kg doit certainement avoir une force
illimitée.
-
est
inévitable :
c’est juste une question de temps avant que le vrai combat ne
commence, et pas besoin de se demander comment cela va finir !
-
et en plus, c’est
un peu un problème familial (ce qui est bien gênant !),
qui n’aurait jamais dû exister. En fait, nous en avons hérité de
nos chers ancêtres, qui ont désobéi à Dieu lors de la conquête
de notre pays (voir Juges 1-3). Et maintenant, nous devons en
supporter les conséquences, et ne savons pas quoi faire !
En un seul mot : NOTRE
PROBLÈME EST INVINCIBLE !
2
qu’est-ce que
Goliath a réussi à faire jusqu’à maintenant ?
-
Il utilise une
tactique d’intimidation. Jusqu’à maintenant, il se
contente de proférer des injures, mais si vous y regardez de
près, il n’a encore fait aucun mal à un Israélite. Mais il nous
en fera certainement !
-
Cela
provoque en chacun de nous qui l’entendons un sentiment de
découragement, de la crainte et le désir de s’enfuir (v. 11,
24)
-
De plus, il
essaie de nous isoler (v. 8, 10). Il ne veut se battre
que contre un seul homme, et il veut le tuer tout seul. Chacun
tremble de peur intérieurement, ce sentiment se répandant en
outre comme une épidémie (v. 24), car chacun se retrouve seul
avec la mort en face.
-
Étant
le plus fort d’entre les forts, c’est lui qui dicte les
règles du combat (v. 8-9). Pourquoi donc ? Pourquoi
personne d’entre nous n'a-t-il eu l’idée que nous vaincrions
certainement un tel ennemi à plusieurs ? Tout comme notre Dieu
autrefois a fait de la conquête de notre pays, sous le
commandement de Josué, le devoir de la communauté toute entière
(voir Josué 1 : 11-16). Et nos pères ont vraiment combattu
ensemble et ont remporté la victoire contre un peuple de géants
(Josué 11 : 21 ; 14 : 15).
-
Face à notre
lâcheté, il ne connaît que la moquerie et le mépris (v.
11, 24), et nous nous tenons là comme des imbéciles, sous les
yeux de nos ennemis et l’un devant l’autre. Goliath sait aussi
bien que nous tous que personne ne se lèvera pour le combattre,
parce que personne n’a aucune chance contre lui – n’est-ce pas ?
-
Tout
cela n’est qu’une énorme perte de temps (v. 16). Depuis
longtemps, plus rien ne se passe, que ce soit ici sur le champ
de bataille, ou à la maison dans nos familles et dans nos
champs.
attention : Goliath se tient là également, juste devant ta porte !
Toi aussi, et peut-être toi
tout seul, tu dois l’entendre chaque jour, rugissant ainsi dans ta
vie.
-
Pense
juste à ta solitude en tant que célibataire ou
veuf/veuve : comment vas-tu pouvoir continuer à faire face ?
…
-
Comment
vas-tu gérer les problèmes dans ta famille ou les
relations avec certains de tes parents difficiles (ou de
la famille de ton mari / ta femme peut-être ?), afin que tout
finisse bien ? …
-
Vas-y,
essaie de dénouer les tensions, ou même les conflits sérieux de
ton mariage ! …
-
Peux-tu
continuer à supporter les pressions à l’école, les
tensions avec un ou plusieurs professeurs ? …
-
Allez,
viens à bout des soucis qui frappent actuellement à ta porte,
concernant ton travail, tes difficultés financières,
ta santé ou ton handicap ! …
-
Arrive
enfin à surmonter ton péché favori (peut-être tout à fait
secret), ces mauvaises pensées qui montent souvent à ton
esprit, cette dépression toujours latente ! …
-
Abandonne
ta vie de foi superficielle ! …
-
Fais
face à tes problèmes relationnels avec certains frères et
sœurs difficiles, qui transforment votre église en champ de
bataille, au lieu que ce soit votre foyer ! …
-
Et puis il y a
encore ces innombrables petites choses de notre vie
quotidienne, qui peuvent nous sembler gigantesques et nous
tapent sur les nerfs …
Non formulée, mais
résonnant pourtant haut et fort, voici la phrase dévastatrice qui se
cache derrière toutes ces attaques :
REGARDE, TU N’AS AUCUNE CHANCE D’Y ARRIVER !
Il est clair que l’un de
nous est plus courageux, plus équilibré et plus solide que d’autres,
et il essaie d’affronter ce problème gigantesque. Mais notre propre
armure, forgée avec tant de savoir-faire, de compétence et de
diligence (v. 38-39) ne nous aide finalement pas à faire un seul pas
en avant. Et si nous essayons cependant d’avancer avec, au mieux
nous avons l’air ridicule !
3 comment les autres considèrent-ils David ?
C’est alors qu’apparaît
quelqu’un qu’on n’attendait pas, et c’est lui qui provoque le
tournant décisif dans cette situation : David. Parce qu’il est
également Israélite, il est confronté au même problème que les
autres, même s’il n’en est pas encore conscient. Et il annonce
publiquement, à l’étonnement général, qu’il va aller se battre
contre Goliath tout de suite (v. 32). Comment ceux qui reçoivent ce
message vont-il réagir ?
-
Ses trois
frères estiment le jeune homme, qui est manifestement le
plus jeune de la famille et complètement insignifiant dans la
hiérarchie familiale (voir 1 Samuel 16 : 4-11), comme
irresponsable, curieux et à la recherche de sensations fortes
(v. 28), et bien sûr effronté et insensé, d’oser s’engager dans
une telle aventure. Ils le lui reprochent –tout en restant
eux-mêmes passifs.
-
Le roi Saül
le considère comme un homme jeune et inexpérimenté (v. 33 et
suivants), et lui conseille tout d’abord de ne pas aller se
battre contre Goliath, ce guerrier professionnel. Mais en tout
cas, s’il insiste pour y aller, il aura besoin de conseil humain
et d’aide (v. 38-39) de quelqu’un de plus âgé et expérimenté
–qui n’est malheureusement pas assez courageux pour s’approcher
lui-même d’un centimètre du problème qui nous menace !
-
Pour Goliath,
David n’est rien qu’un type ridicule, qu’il ne prend pas du tout
au sérieux, mais qu’il méprise profondément et qu’il maudit au
nom de ses dieux (v. 42-44). Il est absolument certain de sa
propre victoire, car il ne voit que ce jeune garçon roux, et
derrière lui les soldats hébreux terrifiés, qu’il dépasse tous
de plus d’un mètre. Mais il n’a pas la moindre idée de la grande
puissance qui se tient derrière eux. Ses propres dieux ne sont
en réalité pas plus forts que lui.
4 le point de vue de David, et son Dieu
Les hommes de l’armée
d’Israël connaissaient bien cette puissance, au moins théoriquement.
Mais David comptait fermement sur Son intervention très concrète.
-
En
cela, il s’appuyait sur ses expériences précédentes avec son
Dieu. Car en tant que berger, il n’avait pas seulement connu
la rudesse et la beauté du désert, joué de la flûte et de la
harpe avec plaisir, écrit de beaux psaumes dans des endroits
ombragés et ne s’était pas non plus juste un peu exercé à la
fronde. Il s’était aussi retrouvé face à des situations mettant
sa vie en péril, ayant à combattre contre des lions et des ours,
dans lesquelles il avait vu comment Dieu l’avait « délivré » (v.
37). Ces expériences lui donnent maintenant la pleine certitude
que son Dieu peut le délivrer également dans ce combat, et qu’il
le fera.
-
David évalue
la situation du point de vue de Dieu. Il ne voit pas un
géant invincible, qui se moque des troupes rangées d’Israël
(v. 10) mais un païen incirconcis, c'est-à-dire le serviteur de
dieux morts, qui défie les
troupes rangées du Dieu
vivant (v.
26). Ici, ce n’est pas la réputation de quelques hommes, ou de
son peuple, dont il s’agit, mais de l’honneur de Dieu. Il sait
que son Dieu se tient aux côtés de son peuple, pour autant
qu’ils se confient en Lui. Dieu n’acceptera jamais que son
peuple ni lui-même soient méprisés et traînés dans la boue.
David savait dans son
cœur que le Seigneur n’est pas indifférent à son peuple, mais
qu’il est tout prêt d’eux dans les moments de besoin, de crises,
et de conflits. Comme Ésaïe l’a écrit plusieurs siècles plus
tard « dans toutes leurs détresses, il a été en détresse, et
l’Ange de Sa face les a sauvés » (Ésaïe 63 : 9). Et Jérémie
l’exprime ainsi «c’est pourquoi mes entrailles se sont émues
pour lui ; certainement, j’aurais compassion de lui, dit
l’Éternel » (Jérémie 31 :20 – voir Osée 11 : 8).
Paul a également fait
l’expérience de cette aide spéciale et de la présence du
Seigneur, lorsqu’il était en prison, seul et attendant sa
sentence (2 Timothée 4 : 17-18). Je pense qu’il fait allusion
aux paroles de David dans le Psaume 22, lorsqu’il décrit ses
expériences comme ayant été sauvé de la gueule du lion.
Il est rapporté que
Jean 14 : 20 était devenu un verset clé dans la vie de foi du
frère John Nelson Darby. Après un accident grave, il avait dû
rester alité pendant de longues semaines, et se battait alors
contre de grands doutes intérieurs, bien qu’il soit pourtant au
service des autres comme membre du clergé en Irlande depuis déjà
un certain temps. Il réalisa soudain combien Dieu, le Père,
s’était lié lui-même à nous, par le Seigneur Jésus : « en ce
jour-là, vous connaîtrez que moi je suis en mon Père, et
vous en moi¸ et moi en vous ».
-
David
n’est pas naïf au point de comparer ses outils de berger et
l’utilisation, peut-être très habile, qu’il en fait, à l’armure
high-tech de Goliath. Il ne se fie pas à son fantastique talent
de frondeur (il savait très bien qu’il pouvait rater sa cible :
n’oublie pas qu’il a pris 5 pierres !), mais il va à la
rencontre de l’ennemi au nom du Dieu d’Israël, qui est
également le Seigneur des armée célestes, que Goliath avait
outragé (v. 45). Ce n’était pas des cailloux contre une armure
de bronze – mais Dieu contre Goliath!
Nous lisons dans le
Nouveau Testament que notre combat n’est pas contre la chair et
le sang, ce qui signifie contre d’autres hommes, leurs moyens et
possibilités, mais contre les forces spirituelles, et que nos
armes dans ce combat doivent être spirituelles, selon Dieu, si
nous voulons être vainqueurs (2 Corinthiens 10 : 3-4 – Éphésiens
6 : 10-17).
Nous sommes également
appelés à résister fermement au diable, lorsqu’il « rugit » dans
nos vies à pleine voix (1 Pierre 5 : 8-9).
-
David voit par la
foi –par les yeux de Dieu, pour ainsi dire- l’ennemi déjà
vaincu (v. 46-47). Il n’a pas pour but de passer pour un
héros admirable à la fin. Dans cette situation très menaçante
pour lui, il lui importe beaucoup plus que les Israélites tout
comme les Philistins sachent qu’Israël a un Dieu, qui combat
Lui-même, et qui ne sauve pas par des moyens ou des capacités
purement humains.
Le Seigneur Jésus et ses
disciples nous ont montré à maintes reprises un ennemi qui est déjà
vaincu, même si la victoire finale est encore à venir (Apocalypse 12
et 20) « maintenant est le jugement de ce monde ; maintenant le chef
de ce monde sera jeté dehors » (Jean 12 : 31).
« … parce que le prince de
ce monde est jugé » (Jean 16 : 11) « ainsi donc, puisque les enfants
participent au sang et à la chair, lui aussi, d’une manière
semblable, y a participé, afin d’écraser par sa mort celui qui
détenait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable … » (Hébreux
2 : 14, L.Segond)
As-tu saisi ces analogies,
qui s’appliquent aussi à ta propre vie ?
As-tu aussi un problème
criant ?
Quand vas-tu jeter la
première pierre contre Goliath ?
Fais totalement confiance à
Dieu !
Les
versets bibliques sont tirés de la version JND sauf précision
contraire
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