Philip Nunn
Décembre 2011
Eindhoven, Pays Bas
Traduit par Florence DELACOUX : Source :
www.philipnunn.com
Après 40 ans passés dans le désert, la confiance que Moïse pouvait avoir
dans ses capacités et sa formation professionnelle était au plus bas.
Pour conduire le peuple d’Israël hors d’Égypte, il allait devoir
négocier avec le Pharaon, puis motiver, organiser et conduire un peuple
d’esclaves. Il pensait sincèrement que son succès dépendait de son
éloquence.
« Et Moïse dit à l’Éternel: Ah, Seigneur ! je ne suis pas un homme
éloquent, —ni d’hier, ni d’avant-hier, ni depuis que tu parles à ton
serviteur ; car j’ai la bouche pesante et la langue pesante. Et
l’Éternel lui dit : Qui est-ce qui a donné une bouche à l’homme? Ou qui
a fait le muet, ou le sourd, ou le voyant, ou l’aveugle? N’est-ce pas
moi, l’Éternel? Et maintenant, va, et je serai avec ta bouche, et je
t’enseignerai ce que tu diras. » (Exode 4 :10-12).
Il est bien sûr utile d’apprendre à communiquer aussi clairement et
efficacement que possible, mais le succès du message chrétien découle de
la capacité de Dieu à parler par notre moyen. La dépendance de Dieu
rapporte de plus gros dividendes que le professionnalisme et
l’éloquence.
En fait, l’apôtre Paul était convaincu que parfois, l’éloquence peut
entraver l’œuvre de Dieu dans les âmes de ceux qui écoutent. Il écrit :
« quand je suis allé auprès de vous, frères, ce n’est pas avec
supériorité de parole ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le
témoignage de Dieu ; car je n’ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit
parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. Moi-même j’ai
été devant vous dans la faiblesse, dans la crainte et dans un grand
tremblement. Ma parole et ma prédication n’ont pas été en paroles
persuasives de sagesse, mais en démonstration de l’Esprit et de
puissance, afin que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes,
mais sur la puissance de Dieu. » (1 Corinthiens 2 :1-5).
La manière dont nous présentons le message de Dieu est-elle importante ?
La clarté, la beauté, la logique et la conviction ne jouent-elles aucun
rôle dans la communication chrétienne ? L’apôtre demande également en
prières qu’il puisse communiquer le message de Dieu « comme il faut que
j’en parle1 ». Il encourage ensuite ses lecteurs à donner le message de
Dieu, mais en précisant : « que votre parole soit toujours dans un
esprit de grâce, assaisonnée de sel » (Colossiens 4 :4, 6).
Paul avait conscience que seul l’Esprit de Dieu pouvait convertir une
âme, et pourtant, il essaie de ‘persuader’ ses auditeurs (2 Corinthiens
5 :11). Tout en dépendant totalement de l’opération de l’Esprit de Dieu,
il nous faut faire de notre mieux pour présenter le message de Dieu.
Qu’en pensez-vous ? Où se trouve votre force : dans la dépendance de
Dieu, ou dans la qualité de votre présentation ?
Peut-être devrions-nous travailler à améliorer les deux …
1 La version anglaise utilisée par Philip Nunn dit « explicitement,
comme je le dois ».