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Évangéliser à l’étranger en gagnant sa vie :

le défi actuel du « faiseur de tentes »

 

Philip Nunn

Londres, Angleterre

Mars 1990

 

Édition 2007

Source : www.philipnunn.com

 

Sommaire

 

Préface de l’édition imprimée

Préface de l’édition électronique

Préambule

1.        qu’est-ce qu’un faiseur de tentes ?

2.       les faiseurs de tente au cours de l’histoire

3.       les opportunités de la fabrication de tentes

4.       les objections au principe de  la fabrication de tentes

5.       les inconvénients de la fabrication de tentes

6.       les avantages de la fabrication de tentes

7.       l’étude du style de vie d’un faiseur de tentes

8.       le faiseur de tentes efficace

9.       et maintenant, où dois-je aller ?

Bibliographie

Recherches supplémentaires

 

Préface de l’édition imprimée

 

Depuis un certain nombre d’années, mon épouse et moi-même nous sommes de plus en plus intéressés à la mission mondiale. C’est d’abord pour nous-mêmes que nous avons réalisé cette étude, en considérant les conséquences pratiques de ce qu’implique le service du Seigneur en vivant comme un « faiseur de tentes ». Je travaille actuellement en tant que statisticien pour une importante société d’électricité à Londres, et c’est dans cet environnement que j’apprends à mettre en pratique quelques unes des questions soulevées dans ce fascicule. 

En préparant ces notes pour l’éditeur, je ne prétends pas être un guide, mais plutôt un compagnon de voyage, quelqu’un qui a eu le privilège d’être en contact avec de nombreux missionnaires et faiseurs de tentes, et qui a eu à sa disposition plusieurs de leurs écrits.

C’est avec gratitude que je reconnais de tout cœur ce que je dois à un certain nombre de frères et sœurs en Christ qui ont, par leur expérience, leurs idées, les informations qu’ils m’ont communiquées et leurs critiques constructives contribués à cet ouvrage. J’adresse un remerciement tout spécial à mon grand père Harm Wilts pour ses nombreuses suggestions, et à Maurice Muller, Douglas Hayhoe et Gordon Bennet pour leurs contributions substantielles et leurs encouragements.

Notre prière, c’est que, dans les mains de Dieu, ces pensées puissent encourager une nouvelle génération de faiseurs de tente.

Philip Nunn

Londres, Angleterre

Mars 1990

 

Préface de l’édition électronique

 

Deux ans environ après la publication de ce fascicule par Overcomer Press, j’ai envoyé ma lettre de démission et je suis parti pour la Colombie –avec ma femme Anneke et nos deux petites filles. Nous n’y sommes pas arrivés en tant que faiseurs de tentes, mais depuis lors nous y travaillons comme missionnaires chrétiens à temps plein. Et pourtant, nous avons gardé un intérêt certain pour la « fabrication de tentes ». Au cours de ces deux dernières décades, deux de mes frères (et leurs familles) et l’une de mes sœurs (alors célibataire) ont passé plusieurs années à servir le Seigneur comme faiseurs de tentes. Andrew et Marianne (ingénieur et enseignante) ont travaillé 8 ans en Colombie ; John et Carolyn (physicien et enseignante) ont travaillé 3 ans en Inde, et Wendy (enseignante) a travaillé 4 ans aux Bahamas. David (ingénieur) a également travaillé 10 ans aux Bahamas avant d’épouser Wendy. Nous sommes toujours vraiment convaincus que le Seigneur utilise les croyants qui vivent comme des faiseurs de tente pour accomplir Ses desseins sur terre.

En préparant cette édition électronique, j’ai remis à jour l’original et l’ai adapté afin qu’il soit accessible à plus de lecteurs. Par exemple, j’ai supprimé les références à de chers croyants qui sont inconnus de la plupart. Mais grâce à Dieu, les archives du Ciel ne sont pas modifiées ! « Car Dieu n’est pas injuste pour oublier votre œuvre et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant servi les saints et les servant encore » (Hébreux 6 : 10). Dans la plupart des cas, j’ai remplacé le terme « assemblée chrétienne locale » par le terme plus utilisé de « congrégation » ou « église locale » - mais tout cela désigne la même chose : une expression locale d’EKKLESIA.

Je remercie John et sa famille pour avoir scanné l’édition imprimée, à Wendy et David, ainsi qu’à Sylvain et Ruth pour leurs commentaires constructifs, et à Gordon Bennett (Overcomer Press, Owosso, Michigan, USA) pour m’avoir accordé les droits de mettre gracieusement ce livre à disposition.

 

Philip Nunn

Armenia, Colombie

Mars 2007

Préambule

Chaque fois que je lis les « Actes des Apôtres » ou plutôt les « Actes du Saint Esprit », je suis profondément frappé par la grande variété de moyens utilisés par le Saint Esprit pour mener à bien la « Grande Mission ». Il a travaillé en utilisant un grand éventail d’hommes et de femmes totalement dévoués au Seigneur Jésus. Il les a souvent utilisés juste là où ils se trouvaient. Il a transformé leurs facultés ou capacités « naturelles » données par Dieu en instruments utiles pour réaliser leur travail pour le Seigneur. Ils étaient tous « différents » ! Certains n’étaient que de « simples » pêcheurs, il y avait un médecin, un docteur de la loi, un grand nombre de jeunes enthousiastes et plusieurs hommes ayant fait des études supérieures. Certains étaient mariés et d’autres célibataires, tant hommes que femmes.

Ces premiers chrétiens se sont donnés au Seigneur et se sont rendus disponibles pour Lui, alors il les a utilisés, là et quand il en avait besoin, avec les compétences qui leur étaient propres.

Chaque chrétien né de nouveau est supposé être « à plein temps ». Nous sommes inutiles jusqu’à ce que nous ayons appris à nous livrer totalement à Jésus. Tout lui remettre ne signifie pas automatiquement abandonner ce que vous êtes en train de faire. J’évite de dire « renoncer à votre travail séculier », car cela serait en contradiction avec ce que j’essaie de souligner. Le croyant chez lequel Jésus tient la première place n’a pas de compartiments « séculier » ou « religieux » dans sa vie. Il n’est jamais « à temps partiel » dans ce qu’il fait et dans la manière dont il vit pour le Seigneur.

Je suis heureux que Philip Nunn ait écrit ce livre. Je suis tout à fait d’accord sur le concept du « faiseur de tentes ».  J’en ai été l’avocat pendant de nombreuses années, et ai encouragé mes propres enfants dans ce sens. Je suis heureux que Philip ne dise pas que des missionnaires « à plein temps » valent mieux que des faiseurs de tentes « à temps partiel ». Chaque missionnaire et chaque faiseur de tente a répondu à l’appel du Seigneur dans sa  vie et lui  a  tout remis. Ils le servent simplement là où Il les conduit.

Qu’un grand nombre de ceux qui lisent ce fascicule soit incité à « remettre » toute leur vie au Seigneur Jésus Christ. Qu’ils commencent à vivre pour Lui quotidiennement, étant disponibles pour Lui là où Il les appelle.

Cor Bruins

Ipswich, Angleterre

1990

 

Cor Bruins, son épouse Audrey et leurs 8 enfants ont servi le Seigneur comme missionnaires en Égypte et au Liban entre 1955 et 1975.

 

1.       Qu’est-ce qu’un faiseur de tentes ?

Le mot « faiseur de tentes » est tiré des compétences professionnelles de l’apôtre Paul. Il fabriquait des tentes à certains moments, afin de donner le bon exemple et « pour n’être à charge à aucun » (1 Thessaloniciens 2 : 9). « Ces mains ont été employées pour mes besoins et pour les personnes qui étaient avec moi » dit-il en Actes 20 : 34. Un tel travail n’était donc pas seulement une source de revenus pour l’équipe de Paul, c’était aussi le moyen d’approfondir leurs contacts personnels avec les personnes qui les entouraient (Actes 18 : 1-4).

Pendant les vingt dernières années, le terme de « faiseur de tentes » a été utilisé plus spécifiquement pour désigner des croyants que le Seigneur a convaincu de s’en aller à l’étranger pour annoncer l’évangile dans des régions où l’on ressent un grand besoin spirituel, tout en étant engagés d’une manière ou d’une autre dans un emploi séculier. Ce terme recouvre les personnes ou les familles qui ont été envoyées à l’étranger par leurs sociétés ou leurs affaires, mais se sentent profondément concernées par les âmes perdues et l’expression locale du Corps de Christ dans le monde entier. Cela ne comprend pas les chrétiens qui se contentent de travailler à l’étranger ! les faiseurs de tentes ont la  Mission à cœur. Ces chrétiens ne considèrent pas leur emploi séculier seulement comme une source de revenus, mais aussi comme la sphère naturelle dans laquelle rencontrer les habitants du pays, gagner leur confiance et leur parler de Jésus.

Il existe un danger d’idéaliser la vie à l’étranger, comme si le fait de traverser la mer, changer de culture et passer la barrière de la langue vous ferait devenir automatiquement un serviteur de Dieu meilleur et plus efficace. Si je ne suis pas consacré chez moi au Seigneur Jésus, au peuple de Dieu et à Son œuvre, rien ne changera une fois que je vivrai à l’étranger. Un frère hollandais l’a un jour exprimé ainsi : « travailler à l’étranger, ce n’est jamais l’appel premier de Dieu. Après la conversion, le témoignage commence à la maison ». il est également vrai que, d’une certaine façon, chaque chrétien ayant un emploi séculier est un faiseur de tentes. Nous devons tous faire face au défi d’être un témoin pour Christ à notre travail. Nous vivons tous avec des contraintes de temps et d’énergie. Nous luttons tous pour vivre selon des priorités pieuses, et sans aucun doute, nous avons tous des comptes à rendre au Seigneur sur la manière dont nous investissons notre vie pour Lui.

Si vous êtes un chrétien ayant un emploi séculier, il est vraisemblable qu’un grand nombre des idées développées ici vous concerneront  lorsque vous chercherez à servir le Seigneur dans votre sphère d’influence. Et pourtant, le terme de « faiseur de tentes » est généralement appliqué à ceux qui travaillent à l’étranger, et c’est dans ce sens qu’il est utilisé ici.

Au cours de ces pages, nous n’avons pas le but d’évaluer les mérites relatifs du service pour le Seigneur chez nous ou à l’étranger, en tant que missionnaire à plein temps ou comme un faiseur de tentes. Nous nous concentrerons sur la vie d’un faiseur de tentes, avec ses opportunités et ses dangers. Il est nécessaire de souligner que le faiseur de tentes ne doit pas être considéré comme un remplaçant ou un concurrent du missionnaire à plein temps. Les deux constituent des formes de service distinctes avec leurs propres avantages et inconvénients, peines et joies.

 

2.       Les faiseurs de tente au cours de l’histoire

L’idée de vivre comme un faiseur de tentes n’est en rien quelque chose de nouveau. Tout au long de l’histoire, Dieu a parfois appelé des hommes et des femmes à quitter leur emploi séculier pour consacrer la totalité de leur temps au travail du Seigneur. Mais ce n’est certainement pas la manière dont Dieu veut agir avec l’ensemble de son peuple. Certains ont été appelés à rester chez eux pour servir le Seigneur à travers une vie droite dans leur emploi séculier ; d’autres, cependant, ont été envoyés à l’étranger que ce soit par conviction ou du fait de guerres, persécution, édits gouvernementaux, inondations, famines ou affaires. Beaucoup d’entre eux sont devenus des faiseurs de tentes dans le sens de notre définition.

2.1. dans l’Ancien Testament :

on trouve dans l’Écriture  beaucoup d’exemples dans lesquels Dieu appelle des hommes à Le servir à l’étranger sans renoncer à leur emploi séculier. Abraham, par exemple, est resté un éleveur de bétail toute sa vie. Joseph et Daniel étaient des fonctionnaires dévoués. Néhémie était un gouverneur. La reine Esther, la servante de Naaman et beaucoup d’autres ont été utilisés hors de leur pays par Dieu au cours de leur travail habituel.

2.2. dans le Nouveau Testament :

dans l’Église primitive, le « chrétien moyen » était obligé de partir à l’étranger à cause de la persécution. « Ceux qui avaient été dispersés allèrent donc de lieu en lieu, annonçant la Parole. » (Actes 8 : 4). L’Écriture nous donne de nouveau de nombreux exemples d’hommes et femmes pieux utilisés par le Seigneur au cours de leur emploi séculier. Lydie était une marchande  de pourpre, Zénas un docteur de la Loi, Éraste un administrateur de la ville1, et Priscilla et Aquilas faiseurs de tentes. Luc était l’un des collaborateurs estimés de Paul, et pourtant également un médecin bien aimé.

Le meilleur prototype du témoin ayant ses propres ressources financières est sans doute l’apôtre Paul lui-même. Pourquoi Paul aurait-il passé une partie de son précieux temps à fabriquer des tentes alors qu’il était appelé par Dieu à être un apôtre des Gentils ? Dans 1 Corinthiens 9, l’apôtre Paul a donné une raison à sa conduite. Et en Actes 20 : 34-35, il mentionne : « Vous savez vous-mêmes que ces mains ont été employées pour mes besoins et pour les personnes qui étaient avec moi. Je vous ai montré en toutes choses qu’en travaillant ainsi, il nous faut secourir les faibles et nous souvenir des paroles du Seigneur Jésus qui lui-même a dit: ‘Il est plus heureux de donner que de recevoir’. ». Il est évident que le but premier  de Paul était la diffusion de l’Évangile, et le fait qu’il fabriquait des tentes faisait partie de sa stratégie pour arriver à ce but.

2.3. au cours des deux derniers millénaires :

Dans l’histoire de l’Église, un grand nombre de témoins subvenant à leurs propres besoins se sont dispersés tout autour du monde. Ce genre de détails peut être retrouvé dans n’importe quel bon livre sur l’histoire de l’Église. Au cours de la persécution des chrétiens par les Zoroastriens en Perse entre 339 et 448, des centaines de milliers d’entre eux ont subi le martyre. Beaucoup se sont exilés. J.C. Wilson, dans son livre « Today’s Tentmakers2 », écrit : « en suppléant à leurs besoins en travaillant de leurs mains ou en remplissant des fonctions de secrétaires, médecins ou serviteurs dans les maisons de nobles et de princes des pays dans lesquels ils étaient allés, ils étaient chacun et tous ensemble missionnaires de la croix ». Mille ans plus tard, lors de la découverte de l’Amérique, beaucoup de familles chrétiennes ont émigré et ont établi des communautés chrétiennes sur ce nouveau continent.

Du fait de son travail d’évangélisation en Inde, William Carey (1761-1834) est considéré par beaucoup d’historiens comme le « père des missions protestantes ». Et pourtant, il a travaillé la plupart du temps comme faiseur de tentes. Cet homme remarquable a traduit la Bible dans 35 des langues parlées en Inde, et il est également devenu une autorité en ce qui concerne la botanique en Inde et a écrit des articles à ce sujet dans l’Encyclopaedia Britannica. Lorsque ses finances étaient trop justes, il allait enseigner le sanscrit au Collège de Fort William de Calcutta.

Depuis ces premiers temps des missions protestantes, il y a eu beaucoup d’exemples de personnes et de groupes de croyants qui sont partis à l’étranger en étant engagés dans le commerce ou l’industrie, qui ont fondé des écoles et des hôpitaux, et qui ont annoncé la bonne nouvelle de Christ, enseignant les nouveaux convertis et établissant des églises locales.

 

3.       Les opportunités de la fabrication de tentes

D’une manière générale, il est possible d’identifier deux types de faiseurs de tentes : ceux dont la motivation première est le témoignage chrétien, et ceux qui sont déjà engagés dans un emploi séculier, mais qui cherchent à y travailler en tant que chrétien. Les premiers partent à l’étranger en suivant une conviction divine, les seconds sont envoyés à l’étranger par leur société ou leurs affaires. Sans aucun doute, ces deux types peuvent être d'une grande utilité  pour le Seigneur.

Lorsque l’on considère en quoi consiste la vie d’un faiseur de tentes, il peut être très instructif d’examiner nos objectifs et nos motivations. Qu’est-ce que j’essaie de faire ? Qui est-ce que je veux atteindre ? La fabrication de tente est-elle la meilleure façon d’y arriver ? Il est vraisemblable que lorsque Paul fabriquait des tentes à Corinthe, il ressentait le besoin particulier de démontrer que l’évangile était gratuit – même s’il savait parfaitement que ceux qui prêchent l’Évangile ont le droit d’en vivre (1 Corinthiens 9 : 14).

Travailler dans une école bilingue dans un pays en voie de développement peut nous aider à atteindre les familles les plus aisées et les mieux éduquées, qui peuvent être tout à fait fermées à l’Évangile. Un engagement dans des projets de santé, d’agriculture, technique ou d’éducation peut nous aider à démontrer l’amour de Jésus. Notre appel peut aussi être de renforcer la présence chrétienne dans un pays fermé ou d’introduire sur place un témoignage chrétien.

Aujourd’hui, il y a un besoin important de qualifications professionnelles pour travailler en tant que faiseur de tentes dans de nombreux pays. On recherche de nombreuses compétences en ce qui concerne tout ce qui a trait à l’éducation, l’informatique et la santé. Il y a des opportunités pour les personnes ayant de l’expérience dans les finances, les affaires, le commerce international, l’agriculture, la technologie, l’ingénierie, et même les sciences sociales et l’art. Une opportunité de fabrication de tentes très courante, c’est l’enseignement de l’anglais en tant que langue étrangère (TEFL) – ce travail procure des heures de travail flexibles et de bons contacts avec les gens sur place.

On peut trouver des emplois à pourvoir à différents endroits : les pays les plus riches offrent des emplois à l’étranger dans le cadre de leurs programmes d’aide au Tiers Monde, les organisations non gouvernementales (ONG) et les organisations sociales de volontaires telles que le Peace Corps (USA), le Voluntary Service Overseas – VSO (Angleterre) offrent des emplois à pourvoir. Un nombre croissant de missions chrétiennes cherchent à faire le lien entre des faiseurs de tentes potentiels et des opportunités à l’étranger. Beaucoup de ces missions peuvent être trouvées en surfant sur le web3.

 

4.       Les objections au principe de la fabrication de tentes

Les serviteurs de Dieu ont toujours fait l’objet d’objections et de critiques. Certaines critiques peuvent être justifiées, d’autres sans doute non. Servir le Seigneur en tant que faiseur de tentes peut également être critiqué. Nous examinerons ici certaines objections habituelles.

4.1. La catégorie de « faiseur de tente » ne se trouve pas dans la Bible.

Il est vrai que l’expression « faiseur de tente » telle que nous l’utilisons n’est pas un terme biblique comme « prophète », « apôtre » ou « ancien ». Il ne doit pas être utilisé comme tel. En fonction de leurs dons et de leur appel, les Chrétiens s’engagent dans de nombreux services différents pour le Seigneur. Chaque ministère comporte des défis qui lui sont propres. Certaines ressources sont développées pour encourager et aider des sous-groupes particuliers de croyants, tels que les « mères chrétiennes », ou les « jeunes travailleurs chrétiens dans les cités » ou les « hommes et femmes d’affaires chrétiens ». Un autre sous-groupe est constitué par les « expatriés chrétiens actifs » ou, si vous préférez, les « chrétiens missionnaires ayant des obligations supplémentaires vis-à-vis d’un travail séculier ». Le terme de « faiseur de tente » n’est qu’un raccourci pour parler de cette catégorie de chrétiens.

4.2. L’idée de la « fabrication de tentes » n’est pas équilibrée parce qu’elle suggère que servir le Seigneur à l’étranger est en quelque sorte mieux que de le servir sur place :

Chacun de nous doit servir le Seigneur selon son appel personnel, et cela peut être à la maison ou à l’étranger. Aucune de ces deux manières n’est meilleure que l’autre. Les chrétiens qui ont une optique de faiseurs de tente sont utilisés par le Seigneur à la fois chez eux et à l’étranger. L’un d’eux, qui rentrait chez lui il y a quelques années, écrivait récemment « je suis arrivé à la conclusion qu’être un faiseur de tentes, ce n’est qu’une question d’attitude à l’égard de votre travail et de l’utilisation de votre temps. » Notre utilité pour le Seigneur ne dépend pas de la géographie, mais de notre obéissance à notre appel personnel.

4.3. La fabrication de tentes n’est qu’un choix pour ceux qui ont été appelés sur le champ de mission mais manquent de foi en Dieu pour survenir à leurs besoins.

Si Dieu donne à un frère ou une sœur la conviction qu’il doit entrer à son service à plein temps, que ce soit dans son pays ou à l’étranger, il leur faut aller dans cette direction. Mais tous, cependant, ne reçoivent pas une telle conviction. La fabrication de tentes n’est pas une échappatoire pour un chrétien faible quant à la foi, mais plutôt une autre manière d’investir sa vie à la gloire de Dieu.

4.4. La fabrication de tentes provoque l’individualisme et la désunion du Corps de Christ puisque des personnes et des couples peuvent partir à l’étranger sans la bénédiction de leur église locale.

C’est là que réside le vrai danger. Dans toute entreprise chrétienne, il est important d’avoir le soutien des prières et de la communion de l’assemblée chrétienne locale. Nous désirons ici plaider pour une prise de conscience accrue du rôle des faiseurs de tentes et de leur grand potentiel. Nous servirions mieux les desseins de Dieu en encourageant activement et en aidant à la préparation de ceux qui ont le désir, inspiré par Dieu, de déménager à l’étranger par amour de l’Évangile. Nous devons les soutenir par la prière –ils n’ont pas besoin uniquement du support des prières de leurs propres amis et de leur famille, mais aussi de celui de l’église toute entière-, et également les soutenir financièrement si nécessaire. Tous les emplois de fabrication de tentes ne sont pas suffisants pour pourvoir à l’ensemble des besoins financiers. On peut leur manifester de l’intérêt en leur demandant de communiquer à leur église d’origine des sujets de prières, leurs besoins et les combats dans le ministère que Dieu leur a confié. Cette approche de la fabrication de tentes tendra à l’unité dans le Corps de Christ, aidera l’église d’origine à participer au travail de Dieu à l’étranger et sera d’un grand encouragement au faiseur de tentes. Après tout, la responsabilité de communiquer la bonne nouvelle du salut et de faire des disciples n’est pas le fardeau de quelques individus, mais celui de tous les croyants (Actes 8 : 4).

4.5. Il y a assez de travail chez nous sans qu’on ait besoin d’encourager des croyants actifs à servir le Seigneur à l’étranger.

Les commandements de l’Écriture ne restreignent pas l’Évangile à un groupe social, une race ou une nationalité particuliers. L’amour et les soins de Dieu s’étendent à l’humanité tout entière et partout. Comment pouvons-nous retenir ceux dans le cœur duquel Dieu a placé le désir d’atteindre ceux qui vivent dans des pays où la lumière de l’Évangile est moindre ? je suis persuadé qu’il y avait de nombreux besoins dans l’église primitive d’Antioche, et pourtant, Dieu en a fait sortir deux hommes pieux pour un ministère différent (Actes 13 : 1-3 ; 14 : 26). Conscients de leur perte, et pourtant obéissants au Seigneur,  ils les ont recommandés à la grâce de Dieu et les ont laissés aller.

4.6. Il n’est pas sage d’encourager notre jeunesse à servir le Seigneur à l’étranger ; ils sont enthousiastes, mais manquent de stabilité et d’expérience.

Il est vrai qu’il y a de la vérité dans cette affirmation. Un travailleur à plein temps qui avait beaucoup voyagé, faisant quelques commentaires sur ce fascicule, écrivait : « la connaissance de l’Écriture est nécessaire, mais pas suffisante … j’ai connu des jeunes frères qui voyaient les besoins à l’étranger, s’en allaient, et gâchaient le travail des autres au lieu d’être en aide et en bénédiction. Malheureusement, cela a été aussi vrai de frères plus vieux ». il est clair que tous les âges et tous les tempéraments ont des caractéristiques naturelles qui pourront aider ou entraver l’œuvre de Dieu. Dans l’Écriture, nous voyons Dieu utiliser à la fois les jeunes et les vieux ; nous voyons leurs forces et leurs faiblesses, leurs victoires et leurs défaites. Plutôt que de restreindre le service de Dieu à l’étranger à un certain âge, nous avons des précédents bibliques qui recommandent des hommes et des femmes sur la base de leur confession verbale, leurs dons et leur manière de vivre. Les jeunes comme les vieux ont une contribution unique à faire.

Bien que de nombreux faiseurs de tentes commencent relativement jeunes, cela n’est pas forcément le cas. Beaucoup ont mentionné le rôle de chrétiens qui partent à l’étranger après leur retraite. Certains même prennent leur retraite plus tôt afin de pouvoir passer 10 ou 15 bonnes années sur le champ de mission pour aider les missionnaires, superviser des projets de construction, aider dans les hôpitaux, enseigner la Parole de Dieu, et davantage encore. De courtes visites par des chrétiens professionnellement actifs pour réaliser des actions ponctuelles sur le champ de mission peuvent également avoir lieu.

4.7.  Les faiseurs de tente sont décevants puisque ce sont des « missionnaires déguisés ».

Chaque homme ou femme vit selon ses convictions, qu’il soit croyant ou non, et il n’y a rien de mal à cela. Tous les chrétiens sont appelés à vivre de leur nouvelle vie, qu’ils soient dans leur pays ou à l’étranger. Nous communiquons nos valeurs par la manière dont nous vivons. Les gens de ce monde sont les missionnaires du matérialisme. Nous représentons tous ce que nous croyons.

4.8.  Il est dangereux de voyager dans des pays moins développés. Les chrétiens ne doivent pas prendre des risques non nécessaires.

William Carey a répondu en 1792 à cette objection en disant : « est-ce un risque inutile d’obéir à notre Maître ? » et il a ajouté : « cela nous demande simplement d’avoir autant d’amour pour les âmes des autres hommes, pécheurs comme nous, qu’ils (les hommes d’affaires) en ont pour leurs profits ». une sœur missionnaire, lorsqu’on l’interrogeait sur la question de la sécurité à l’étranger, répondait : « on ne peut pas être à un endroit plus sûr qu’au centre de la volonté de Dieu ».

 

5.       Les inconvénients de la fabrication de tentes

Comme toute occupation, la fabrication de tentes a des avantages et des inconvénients. Les points qui suivent relèvent certaines difficultés que nous devons garder à l’esprit.

5.1. La limitation des libertés religieuses.

L’employeur du faiseur de tentes peut limiter sa liberté religieuse. Ce problème peut aussi  exister dans le pays d’origine. Les chrétiens doivent rester discrets par rapport aux intérêts légitimes de l’organisation qui les emploie. Dans des secteurs où la liberté religieuse est limitée, les serviteurs du Seigneur doivent être « prudents comme les serpents, et simples comme les colombes » (Matthieu 10 : 16).

5.2. Restrictions dans les déplacements :

Beaucoup de sociétés placent leurs travailleurs étrangers dans des résidences spéciales. Le contact avec des chrétiens locaux et les gens du pays est ainsi limité. C’est un inconvénient, et pourtant, par un effort concerté, il est possible de développer des contacts significatifs avec les gens du pays. Souvent, les expatriés choisissent de vivre dans la communauté étrangère parce que c’est pratique, à cause du confort et dans certains cas de la sécurité, mais encore, cela peut limiter leurs contacts et leur ministère envers les gens du pays.

5.3. Court terme :

Les contrats de travail séculiers sont habituellement conclus pour une durée d’un ou deux ans. Il peut être difficile d’avoir un impact chrétien durable dans un laps de temps si court. Cela prend du temps de développer de bonnes et solides relations avec les personnes du pays. Dans de nombreux cas, cependant, les contrats de travail peuvent être prolongés. Certaines personnes, après avoir vu les grands besoins et les portes ouvertes, sont retournées ultérieurement comme missionnaires à plein temps, ou bien sont simplement restées dans le pays.

5.4.  Les problèmes de langage :

La fabrication de tentes implique un travail à plein temps, et il est par conséquent difficile d’avoir assez de temps pour maîtriser la langue locale. Il est essentiel d’apprendre leur langue pour pouvoir développer des contacts avec les gens du pays. Cela se réalise mieux au sein de leur culture, ce qui nécessite à  la fois du temps et de l’argent. Ceci n’est pourtant pas toujours possible. Il est fortement recommandé de commencer à étudier la langue d’une manière ou d’une autre avant de partir. Si l’on ne parle pas la langue locale, tout témoignage est extrêmement limité.

5.5.  Les contraintes de temps :

Les impératifs d’un travail séculier restreignent le temps disponible et l’énergie nécessaires pour témoigner de Jésus. Ceci est un fait qui est également vrai pour tous les frères et sœurs ayant un emploi séculier. Un chrétien, cependant, peut habituellement être un témoin par sa vie et ses paroles lorsqu’il est à son poste, lorsque cela est fait discrètement. Même les missionnaires à plein temps ne témoignent pas tout le temps : ils peuvent avoir besoin de réparer leur maison, leur voiture, d’acheter de la nourriture et des habits, de remplir des formulaires administratifs, de renouveler leurs visas, de correspondre avec les agences administratives et leurs églises d’origine, de remplir leurs responsabilités familiales et bien davantage encore.

5.6.  Les contraintes d’énergie :

Il existe un réel danger pour les faiseurs de tentes de se retrouver tellement impliqués dans leur travail séculier que leur témoignage a peu d’effet. Watchman Nee, un chrétien chinois bien connu, a découvert cela par expérience personnelle. Bien qu’il ait vraiment un don pour la prédication et l’enseignement de la Parole de Dieu, il a décidé de prendre la direction d’une usine de produits pharmaceutiques pour essayer de subvenir à ses besoins. Au bout d’un moment, il était tellement englué dans les responsabilités afférentes à ses affaires que pendant cinq ans, il a dû cesser de prêcher. Heureusement, il s’est rendu compte de son erreur et a transmis son usine à d’autres personnes à Shanghai. À certains moments, le faiseur de tentes peut se retrouver lui-même en train de servir deux maîtres. Il est intéressant de noter que la flexibilité du travail séculier temporaire de l’apôtre Paul ne lui a pas donné un second maître.

5.7. Pas de comptes à rendre :

Beaucoup en sont arrivés à se plaindre parce qu’ils n’avaient pas derrière eux un groupe de croyants à qui rendre des comptes spirituellement parlant. Un petit groupe d’amis bien informés et unis dans la prière est une grande source de soutien et de conseils, tout spécialement dans l’isolement qui accompagne souvent le faiseur de tentes. Un lien étroit entre le faiseur de tentes et son église d’origine est également très appréciable. Comme quelqu’un l’a dit un jour, ce lien étroit « garde l’église à genoux et le faiseur de tentes sur ses pieds ». Les anciens d’église locale, toutefois, devraient être très prudents en exprimant leurs attentes, s’ils n’ont pas auparavant une compréhension complète de la culture et de l’environnement dans lequel vit le faiseur de tentes.

5.8. L’isolement à l’étranger :

Parfois, un faiseur de tentes peut se retrouver tout seul en train de servir le Seigneur sans communion chrétienne auprès de lui. Dans ce cas, il vaudrait mieux essayer de partir à l’étranger avec un ou deux autres croyants pour constituer une équipe en vue de s’encourager et de s’aider mutuellement. Notre Seigneur a envoyé ses disciples deux par deux, et le Saint Esprit a appelé à la fois Paul et Barnabas. Paul a fait de nombreuses références à ses compagnons de travail  dans  ses épîtres. La solitude est un facteur de risque  à la fois pour les célibataires et pour les couples mariés. Cependant, certains ministères et congrégations n’auraient jamais démarré à l’étranger si un couple seul n’avait pas commencé par  aller au loin  tout seul,.

5.9. Des revenus fluctuants :

Si un faiseur de tentes est employé à l’étranger par une société européenne ou nord-américaine, son salaire sera normalement suffisant pour pourvoir à ses nombreuses dépenses. Si, cependant, le faiseur de tentes est employé par une école, une université, une société ou le gouvernement local, son salaire sera vraisemblablement insuffisant. Contrairement aux gens du pays, les enfants du faiseur de tentes peuvent avoir besoin d’aller dans une école spéciale, leurs habitudes d’hygiène et de confort peuvent être différentes, ils auront besoin de retourner dans leur pays de temps en temps, etc. Dans ces cas là, il est essentiel que l’église d’origine soit consciente de ces besoins et que, dirigée par Dieu, elle complète ses revenus afin de couvrir ces dépenses additionnelles.

L’expérience montre que même si un faiseur de tentes peut vivre dans un pays avec un niveau de vie inférieur, du fait que le prix de la nourriture et des logements est très inférieur à ce qui se pratique en Europe, Amérique du Nord, Australie ou Nouvelle Zélande, cela ne signifie pas nécessairement que ses dépenses globales soient inférieures. Plus bas est le revenu du faiseur de tentes, plus long sera le temps qu’il ou elle devra consacrer à satisfaire ses besoins vitaux et à joindre les deux bouts.

5.10.Découragement ou sécheresse :

L’un des plus grands problèmes rencontrés par les missionnaires ou les faiseurs de tentes est la sécheresse spirituelle : donner, donner, donner : il est facile de se sentir vidé. Une vraie source d’aide est d’apporter sa propre bibliothèque à l’étranger, une sélection de livres spirituels concernant l’approfondissement de la vie chrétienne, des commentaires et des biographies seront d’une valeur inestimable. De la musique chrétienne, des messages audio et des séminaires sur DVD peuvent aussi être très utiles. Des amis, la famille et l’église d’origine peuvent être une vraie source d’encouragement en expédiant de temps à autre au faiseur de tentes un bon livre, un message audio stimulant, un court email de « coucou », un abonnement à un magazine d’information et d’encouragement,… ces manifestations d’amour et d’encouragement rappellent à la famille du faiseur de tentes qu’on ne les oublie pas.

 

6.       Les avantages de la fabrication de tentes

On peut trouver divers avantages à la fabrication de tentes. En voici quelques-uns.

6.1. Facilité d’obtention d’un visa d’entrée :

Un grand nombre de pays, comme les régimes musulmans, socialistes ou communistes, n’autorisent pas l’entrée de missionnaires chrétiens. De nombreux gouvernements ne fournissent des visas qu’aux étrangers qui, à leur avis, ont quelque chose de concret à leur offrir. Ces gouvernements sont attirés par les compétences séculières des faiseurs de tentes, et leur donnent ainsi accès à des pays qui sont fermés aux missionnaires habituels.

6.2. Meilleure acceptation par les pays d’accueil :

Les faiseurs de tentes sont souvent bien reçus dans leur pays d’accueil, car celui-ci a besoin de leurs compétences et ne les considère pas comme des instruments religieux venus d’occident. Le faiseur de tente n'est  pas taxé  de prosélytisme.

6.3. Intégration culturelle rapide :

La profession du faiseur de tentes peut l’obliger à s’adapter rapidement à la culture locale. Lui ou elle doit faire face aux habitudes locales quant à la gestion, les heures de travail, les congés, les systèmes de sécurité sociale, les niveaux de salaire, les clubs de sports des travailleurs, etc. Les missionnaires, s’ils n’y prennent pas garde, peuvent passer de nombreuses années à vivre dans une « serre occidentale » artificielle.

6.4. Construction naturelle de passerelles vers les habitants du pays :

Travailler à côté de gens du pays et ainsi construire des relations de travail avec eux peut fournir un environnement très naturel pour annoncer l’Évangile. Des personnes qui travaillent ensemble tissent naturellement des liens avec ceux qui partagent leurs occupations.  Ces liens peuvent être utilisés pour servir les intérêts de Dieu. C’est une façon naturelle de se faire des amis en dehors de l’église locale. Au cours de leur travail, les faiseurs de tente sont amenés à rencontrer des personnes que des missionnaires auraient plus de difficultés à atteindre, comme par exemple des personnes ayant un certain niveau d’éducation, des professionnels, des travailleurs d’usine, des étudiants à l’université, des professeurs. Les faiseurs de tente, comme des missionnaires, peuvent également avoir un impact réel sur les personnes qui les entourent par exemple en travaillant dans des secteurs défavorisés de la société.

6.5. Modèles pour les croyants locaux :

Les faiseurs de tente peuvent être un exemple très sain pour les  chrétiens sur le champ de mission. Il n’est pas surprenant que des croyants du pays aient parfois des difficultés à se confier à un missionnaire à plein temps qui ne  leur semble  pas avoir de souci ni de problèmes financiers. Le frère du pays se bat pour nourrir et vêtir sa famille et a peu de temps disponible pour étudier sa Bible en profondeur et s’engager dans son église locale. Les faiseurs de tentes se battent aussi pour trouver un équilibre entre leur travail, leur vie de famille et la vie d’église. De cette manière, ils peuvent vraiment devenir pour leurs frères du pays des modèles de vie à imiter. Il ne faut pas sous-estimer la valeur d’une vie de famille saine et centrée sur Jésus, vécue devant les yeux des gens du pays. La manière dont le mari et la femme se traitent l’un l’autre, la manière dont ils résolvent leurs problèmes et éduquent leurs enfants a un effet plus durable que n’importe quelle quantité de livres, sermons ou discours. L’attitude personnelle –être humble de cœur comme Jésus plutôt que d’afficher comme d’habitude une supériorité, voire une arrogance occidentale- renforcera grandement l’intégration et l’influence du faiseur de tente.

6.6. Un cadre de travail professionnel est bénéfique :

Un emploi favorise la discipline et l’efficacité. Le Seigneur peut utiliser les responsabilités professionnelles du faiseur de tente pour forger son caractère. Un cadre de travail professionnel peut enseigner au faiseur de tente à mieux travailler en équipe, à gérer son temps, à respecter des plannings et des délais, à gérer correctement ses finances, à agir respectueusement et diplomatiquement avec autrui, à être discipliné, à savoir rendre des comptes, etc.

6.7. Satisfaction professionnelle :

Sur certains champs de mission, comme par exemple dans les pays musulmans, la diffusion de l’Évangile est un processus très lent. Les faiseurs de tente trouvent cependant de la satisfaction dans leurs réalisations professionnelles, ce qui peut contrebalancer dans une certaine mesure les frustrations et découragements qui peuvent survenir pendant le cours d’un témoignage pour Jésus.

6.8. Aide à la réintégration :

Le faiseur de tentes étant intégré dans un cadre professionnel, il conserve ainsi ses compétences professionnelles. Lorsque vient pour lui le moment de partir, son expérience d’expatriation peut lui être utile pour se réintégrer sur le marché du travail de son pays d’origine.

 

7.       L’étude du style de vie d’un faiseur de tentes

Il semble clair à ce stade que choisir d’être un faiseur de tentes n’est pas une option facile. Cela requiert une conviction et un engagement total envers Dieu. Les faiseurs de tente ne sont pas des chrétiens qui se trouvent travailler à l’étranger. Prêcher l’Évangile, aider à fonder des congrégations chrétiennes et édifier les croyants dans leur foi n’est pas leur « violon d’Ingres » -quelque chose à faire lorsqu’ils ont un peu de temps libre. Non, les faiseurs de tente ont l’esprit missionnaire et ont un but et une motivation de missionnaires. Avez-vous jamais réfléchi sérieusement à la possibilité que le Seigneur pourrait désirez que vous soyez un faiseur de tentes ? Il faut répondre à plusieurs questions importantes lorsqu’on se retrouve devant ce défi.

7.1. Ai-je besoin d’un appel de Dieu pour être un faiseur de tentes ?

Dans le Nouveau Testament, il est largement question de notre appel. Nous sommes appelés à la repentance, à la sainteté, à être des saints, à être avec le Seigneur Jésus, et ainsi de suite, mais je ne trouve nulle part quelqu’un étant explicitement « appelé » à être un « travailleur chrétien à plein temps » ou un « faiseur de tentes ». Ce que l’on nomme l’« appel pour la Macédoine » n’était pas un appel à servir, mais donnait simplement une orientation à un homme déjà actif dans le service missionnaire (Actes 16 : 9). La nature de l’« appel au service », si l’on peut s’exprimer ainsi, est une conviction intérieure qui va grandissant au sujet de ce que Dieu désire nous voir faire.

Beaucoup d’entre nous attendent impatiemment quelque chose de spectaculaire et de subjectif. À vrai dire, Dieu agit habituellement de manière raisonnable et ordinaire. Marc 16 : 15, Matthieu 28 : 18-20 et d’autres passages ordonnent aux vrais chrétiens « Allez donc et faites disciples toutes les nations ». Sans doute devrions-nous davantage penser à obéir à cet ordre et moins à nous « sentir » appelés !

Il est cependant essentiel d’avoir la conviction que ce que nous faisons est ce que le Seigneur désire nous voir faire. Mais cela n’a rien de nouveau ni d’étrange. Tout frère (ou sœur) désirant plaire au Seigneur dans sa vie a besoin d’une conviction similaire lorsqu’il s’agit de décider quelles études entreprendre, pour qui travailler, où vivre et qui épouser. Un faiseur de tentes de retour dans son pays faisait la remarque suivante : « si vous n’avez pas le sens du service pour le Seigneur, vous deviendriez cinglé à cause de la frustration et ce qui semble être le non sens de certaines de vos tâches. Si vous n’avez pas la vision claire de l’appel de Dieu, il est aisé de douter et de se demander franchement pourquoi vous êtes parti. » « votre ministère, ajoutait-il, doit être le résultat de la direction donnée par Dieu, une réponse à ‘malheur à moi si je lui désobéis lorsqu’il me dit d’y aller ’ ».

7.2. Comment puis-je savoir où le Seigneur me veut ?

Cette question revient à savoir comment Dieu me révèle-t-il sa volonté.

1)   Dieu agit au moyen de Sa Parole : au fur et à mesure que nous lirons, étudierons, méditerons et mémoriserons régulièrement les Écritures, le Seigneur nous mettra à cœur les choses qui lui tiennent à cœur. Parfois, au cours de nos lectures, le Seigneur peut parler en soulignant une promesse, un ordre ou une mise en garde.

2)  Dieu agit par l’information : le frère H.A. Ironside, bien connu pour son enseignement biblique, a dit un jour « Dieu préfère les esprits préparés ». Dieu ne peut pas nous guider si notre esprit ne contient pas les informations pertinentes. Cela s’applique autant à notre évangélisation, notre enseignement de la Bible, notre façon de conseiller ou notre adoration qu’à notre contribution au champ de mission.

Quelles sont les informations pertinentes ? Essayer de développer une meilleure compréhension de l’œuvre du Seigneur dans le monde en assistant à des présentations de missionnaires, poser des questions spécifiques, lire des biographies de missionnaires, nous tenir au fait des rapports des missionnaires dans les différentes publications, et tout particulièrement en ce qui concerne cette partie du monde qui vous intéresse de plus en plus.

3)  Dieu agit au moyen de la prière : lorsque nous laissons les Écritures remplir notre esprit des pensées de Dieu, et que nous nous réunissons et prions au sujet d’informations reçues, le Seigneur nous mettra à cœur, paisiblement et progressivement, le travail qu’Il a préparé pour nous, et nous donnera à ce sujet une profonde conviction intérieure.

4)  Dieu agit au travers des circonstances : de temps en temps, certaines opportunités se font jour, des appels à l'aide, des besoins sont portés à notre connaissance, et il est fait part d’emplois à pourvoir. Des portes s’ouvrent, et des portes se ferment. Les circonstances, comme les expériences personnelles, ne sont pas forcément concluantes, mais pourtant le Seigneur peut les utiliser.

5)  Dieu agit en utilisant des chrétiens matures : les pasteurs sages et expérimentés de votre église locale et d’autres frères et sœurs évangélistes expérimentés peuvent vous donner avec du recul des conseils pieux et objectifs. Cependant, nous devons garder à l’esprit qu’en tant que serviteurs, nous sommes nous-mêmes responsables devant Dieu de la façon dont nous investissons notre vie, notre temps, notre argent et notre énergie. C’est vous et c’est moi, devant le Seigneur, qui devons prendre la décision finale. Nous ne pouvons faire porter  cette responsabilité à qui que se soit d’autre.

 

8.       Le faiseur de tentes efficace

Aucune technique ni compétence n’est suffisante en elle-même pour produire du fruit qui plaise au Seigneur. L’apôtre Paul le dit très clairement en 1 Corinthiens 3 : 5-15 : « ainsi, ni celui qui plante ne compte, ni celui qui arrose, mais celui qui donne l’accroissement: Dieu (…) car nous sommes collaborateurs de Dieu (…) mais que chacun considère comment il édifie dessus (…) ce qu’est l’ouvrage de chacun, le feu l’éprouvera ». Après avoir recueilli l’opinion de faiseurs de tentes, certains actifs, d’autres à la retraite, voici sept facteurs importants contribuant à l’efficacité d’un faiseur de tentes :

8.1. Il est nécessaire de connaître la volonté de Dieu et de s’engager à la réaliser :

Les faiseurs de tente efficaces ne s’engagent pas seulement à prendre le temps nécessaire pour se préparer avant de partir, ils veulent aussi travailler, veiller, attendre et prier pour le développement des relations une fois qu’ils sont arrivés à destination. Certaines portes du service pour le Seigneur ne s’ouvrent ou ne deviennent visibles qu’une fois que vous êtes sur les lieux.

8.2. Il est nécessaire d’être qualifié spirituellement :

Si nous n’entretenons pas une bonne relation avec le Seigneur, nous n’avons rien à partager. Les faiseurs de tentes soulignent la nécessité de développer une vie de prière régulière, de lire quotidiennement la Parole de Dieu et de mettre en pratique une vie vécue dans les vérités divines avant de s’expatrier. Beaucoup d’entre eux ont précisé qu’ils n’avaient pas toujours assez de temps sur le champ de mission pour approfondir leur connaissance des Écritures. L’un d’eux a dit : « prépare-toi autant que tu peux avant de partir ». Un autre m’a averti : « il faut mettre l’accent sur les vérités spirituelles appliquées à la vie de tous les jours plutôt que sur la connaissance pure ». L’un des outils les plus efficaces du faiseur de tentes est l’étude biblique informelle d’évangélisation faite à la maison. Il est bon d’apprendre comment motiver, organiser et mener des études bibliques d’évangélisation à la maison avant de partir à l’étranger. Il existe une foule de publications sur ce sujet, qui donnent des conseils utiles, du matériel d’étude et des recommandations quant à l’organisation et la direction de bonnes discussions.

8.3. Il est nécessaire d’avoir un réseau et de rendre des comptes :

Nous savons tous que le découragement est l’un des outils les plus efficaces de Satan. Il est important de pouvoir compter sur le soutien des prières non seulement de ses amis proches et de sa famille, mais également de l’église locale à laquelle il se rattache désormais (là où il travaille) et de celle dont il vient. Il est bon pour lui de savoir qu’il doit rendre des comptes. C’est la responsabilité du faiseur de tentes de demander le soutien des prières. Paul a demandé qu’on prie pour lui (Éphésiens 6 : 19). En retour, l’église d’origine ou les amis et les églises concernés peuvent peut-être prendre l’initiative de demander au faiseur de tentes un rapport sur son travail.

Avant de partir, il est tout à fait conseillé de développer des contacts avec un couple de chrétiens vivant dans les environs de l’endroit où vous pensez aller ; On peut faire cela par le moyen d’amis, de missionnaires connus ou de contacts par l’intermédiaire d’églises locales. Quelques agences de missions peuvent également être utiles à ce sujet. Si vous arrivez dans une église locale à l’étranger avec une lettre de recommandation valide de votre congrégation d’origine, décrivant certains domaines dans lesquels le Seigneur vous a pourvu de dons et utilisé, vous gagnerez plus rapidement la confiance des frères et sœurs locaux. Une fois en place, il est important que le faiseur de tente recherche des chrétiens ayant la même orientation spirituelle que lui, afin de travailler avec eux. Il est beaucoup plus efficace de travailler en tant que membre d’une équipe. Un faiseur de tente a un jour écrit « vous avez besoin d’amis proches spirituellement pour vous aider, vous motiver, vous encourager et à qui rendre des comptes ». Les faiseurs de tente doivent éviter de travailler en solitaires, mais plutôt côte à côte avec des chrétiens du pays où ils vivent. Sans ce lien, le travail initié par le faiseur de tente sera difficilement poursuivi s'il s'en va ou retourne dans son pays d’origine.

8.4. Il est nécessaire d’avoir de l’entregent :

L’expérience montre que la raison première pour laquelle des missionnaires quittent le champ de mission est qu’ils n’arrivent pas à s’entendre avec leurs compagnons d’œuvre. Les faiseurs de tente sont confrontés à la même difficulté. Si l’un d’entre eux reste sur place assez longtemps pour avoir de l’impact, il doit être capable de s’entendre avec d’autres personnes, à la fois des chrétiens et des incroyants, des gens du pays et des expatriés. Beaucoup d’entre eux ont souligné qu'il faut prendre l'attitude de celui qui apprend plutôt que celle de celui qui sait tout. Étudier la langue et essayer de comprendre la culture locale sont des moyens de gagner le respect et l’affection des gens du pays.

8.5. Il est nécessaire de posséder sagesse, maturité, flexibilité et patience :

Les habitudes et les coutumes au sein des congrégations chrétiennes sont différentes d’un pays à l’autre. Cela n’est pas étonnant, puisque dans de nombreux cas, elles représentent les principes scripturaires exprimés dans différentes cultures. Des questions comme la manière appropriée de se vêtir, fumer, boire de l’alcool, se faire tatouer, porter des piercings, … et même le choix d’une traduction de la Bible peuvent grandement affecter votre acceptation au sein d’une communauté chrétienne particulière. Sagesse et maturité dans la piété, et la capacité à renoncer à des « libertés légitimes » sont très importants pour travailler de manière efficace parmi des chrétiens à l’étranger. Essayer d’imposer nos traditions culturelles (qu’elles soient libérales ou conservatrices) dans une culture étrangère montre un manque de respect, un manque de vision spirituelle (du fait que l’on n’est pas capable de différencier un principe spirituel de son application culturelle), et peut provoquer de grandes détresses.

Il est également vrai que des erreurs doctrinales peuvent être trouvées dans certaines congrégations, ou que des traditions religieuses peuvent obscurcir la merveilleuse simplicité de la vérité divine. L’expérience montre que la plupart de ces erreurs ne peut pas être corrigée rapidement sans division de la congrégation, ce qui peut bien constituer une erreur plus grande encore ! Mon grand père anglais avait l’habitude de dire « tu n’as pas assez de poudre pour affronter  toutes les batailles. Choisis celles qui valent la peine d’être gagnées ». si vous avez de jeunes enfants, vous savez combien cela est vrai. Cela peut aussi être appliqué au ministère chrétien. L’apôtre Paul était tout à fait flexible sur beaucoup de questions (Romains 14, 1 Corinthiens 9 : 19-24), mais sur des questions importantes et fondamentales, il est resté très ferme (Galates 2). Nous avons tous besoin de la sagesse du Seigneur et de sa grâce pour savoir à quoi, comment et quand tenir ferme.

8.6. Il est nécessaire d’avoir une vision claire au sujet de son emploi et de son ministère 

La compétence dans son propre domaine est essentielle pour être un témoin efficace à son travail. Étant donné qu’un temps substantiel est consacré au travail séculier, il est important que le faiseur de temps intègre son emploi dans son ministère, de façon à utiliser son travail comme faisant partie de son témoignage. Le faiseur de tente peut ne pas avoir assez de temps pour organiser de grands événements comme des camps chrétiens ou des conférences, ou pour superviser des projets de construction, et pourtant il peut jouer un rôle significatif en passant des moments de qualité avec des frères et des sœurs individuellement, les encourageant ainsi et en formant ainsi une équipe de conducteurs locaux. Des conducteurs locaux pieux, stables, matures, sont très demandés sur tous les champs de missions.

Le travail séculier, toutefois, ne doit pas être considéré comme « un mal nécessaire », mais comme une porte ouverte sur des opportunités. Nous devons apprendre à intégrer notre travail à notre ministère parce que c’est le meilleur moyen de servir. Et ce principe est  tout aussi applicable lorsque nous sommes dans notre pays d’origine.

8.7. Des qualifications professionnelles sont nécessaires.

La plupart des pays protègent leurs travailleurs. Si des gens du pays peuvent faire le travail en question, ils n’accueillent pas d’étrangers pour le faire. La plupart des pays demandent un diplôme universitaire ou un équivalent, et de préférence plusieurs années d’expérience pratique. Il est donc recommandé de travailler dans son pays assez longtemps pour pouvoir s’adapter à la vie au travail. Les exigences d’un environnement professionnel sont très utiles pour discipliner et faire mûrir tout croyant qui désire servir le Seigneur.

 

9.       Et maintenant, où dois-je aller ?

Il est évident que chaque croyant est appelé à être un témoin actif de Jésus Christ. Il est également évident que tous les croyants ne sont pas appelés à travailler à l’étranger. Le style de vie d’un faiseur de tente n’est pas un choix offert à chaque chrétien. Si vous êtes appelé à rester chez vous, vous aurez peut-être glané au fil de ces pages quelques idées à mettre en pratique là où vous êtes. Cependant, si vous sentez que le Seigneur peut vous appeler à être un faiseur de tentes, les suggestions suivantes peuvent vous aider :

9.1. PRIEZ – Cherchez à connaître la volonté du Seigneur sur le sujet.

Faites-vous une priorité de connaître Sa volonté avant toute chose. Dites au Seigneur clairement que vous ne posez aucune condition pour Le suivre. Cela est important, parce que « si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent y travaillent en vain » (Ps. 127 : 1). Le Seigneur a promis de guider l’homme humble, et pourtant il a dit clairement qu’il ne nous forcerait pas  « comme un cheval ou un mulet sans intelligence; on les bride avec un frein et un mors » (Psaume 25 : 9-10 ; 32 : 8-9, Louis Segond). À l’inverse du cheval ou de la mule, le Seigneur nous a donné la faculté de comprendre et il attend de nous que nous fassions bon usage de notre esprit renouvelé.

9.2. RENSEIGNEZ-VOUS ! Essayez de rester informés sur ce que le Seigneur fait dans telle ou telle partie du monde.

Comme précisé plus haut, le Seigneur se sert de l’information. Pour prendre des décisions bonnes et sages, il faut se documenter à fond sur le sujet. Lisez régulièrement des lettres de missionnaires et des comptes-rendus de missions. Essayez de savoir de quelle façon les croyants progressent dans le pays qui vous intéresse. Quels sont les besoins ressentis dans cette région ? de quelle façon pourriez-vous y contribuer ? que s’y passe-t-il d'un point de vue économique et politique ? Cherchez à avoir des contacts avec des missionnaires et des faiseurs de tentes connaissant la région que vous avez à cœur. Si cela est possible, essayez d’organiser une visite d’exploration d’une dizaine de jours. Pouvez-vous commencer à apprendre la langue ? pouvez vous apprendre quelque chose au sujet des coutumes et de la religion locales ? le web est une source d’informations à jour très importante pour les missionnaires ou faiseurs de tentes potentiels d’aujourd’hui : utilisez-le !

9.3. SERVEZ LÀ OÙ VOUS ÊTES ! – Soyez actif dans votre assemblée chrétienne locale.

On a besoin des mêmes compétences pour servir le Seigneur dans son pays que pour être un faiseur de tentes efficace. Alors, tout en attendant l’opportunité de partir, servez le Seigneur avec passion dans votre pays. Un frère a récemment écrit : « les gens superficiels pensent que seules les 40 dernières années de la vie de Moïse ont été utiles, et que les périodes passées en Égypte et dans le désert de Madian n’étaient que des années perdues. Ils se trompent lourdement. Les 80 premières années ont été nécessaires à son éducation pour la tâche que le Seigneur avait en réserve pour lui. ». Aucun de nous n’a autant de temps devant lui bien sûr, mais le principe est le même.

9.4. RECHERCHEZ LES PORTES OUVERTES – Prenez contact avec des chrétiens actifs qui pensent comme vous et recherchez les opportunités pour la fabrication de tente.

« Comme le fer aiguise le fer, ainsi un homme en aiguise un autre. » (Proverbes 27 : 17 Épée). De nombreux frères et sœurs ayant une expérience de missionnaires ou de faiseurs de tentes seront très heureux de vous aider. Essayez de développer des contacts personnels avec certains d’entre eux. Ceux qui sont sur le champ de mission peuvent être au courant de certains postes vacants. Regardez régulièrement les offres d’emploi normales, enregistrez-vous auprès d’agences missionnaires. C’est le Seigneur qui ouvre les portes, mais nous devons les chercher, les voir, et les passer ! « Voici, j’ai mis devant toi une porte ouverte que personne ne peut fermer » (Apocalypse 3 : 8). Et,  comme l’apôtre Paul le savait bien, ce n’est pas toujours facile de passer par une porte ouverte : « une porte grande et efficace m’est ouverte, et il y a beaucoup d’adversaires. » (1 Corinthiens 16 : 9)

9.5. SOYEZ PATIENT ET NE VOUS METTEZ PAS EN SOUCI – Si vous vivez en communion avec le Seigneur, si vous le servez avec bonheur dans votre pays et si vous recherchez sincèrement son chemin pour votre avenir, il ne vous fera pas « manquer le bateau ».

Le Seigneur vous fera connaître sa volonté d’une manière ou d’une autre. Il vous aime profondément et désire vous guider. Et même lorsque du fait de notre entêtement, nous ratons parfois certaines occasions, le Seigneur dans sa grâce continue à nous aimer et à désirer nous guider. Il ne nous aime pas à cause de ce que nous pouvons faire pour Lui. Il a simplement choisi de nous aimer en dépit de nos manquements. Confiez-vous en Lui et profitez de ces moments !

 

Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu,

que chacun de vous mette au service des autres

le don qu’il a reçu

1 Pierre 4 : 10 (L. Segond)

 

Bibliographie

(en anglais …)

 

Tentmakers Speak

par D. Hamilton

Regal Books Inc.

Glendale, California, USA. 1987

 

Today’s Tentmakers

par I. C. Wilson, Jr.

Tyndale House Publishers

Wheaton, Illinois, USA. 1979


 

Recherches supplémentaires

Ces 20 dernières années ont vu s’accroître de manière impressionnante la quantité d’informations disponibles sur la fabrication de tente, à la fois du point de vue des opportunités et des ressources. On peut trouver des livres, des vidéos, des cours, des annuaires, des sites web, … pour approfondir votre connaissance du « monde des faiseurs de tente », voici quelques points de départ possibles :

·       Global Opportunities : www.globalopps.org (en anglais)

« Opportunités Globales4 » : Site américain qui regorge d’informations, destiné à encourager et aider les faiseurs de tentes. Vous y trouverez des informations à jour sur des événements, cours, séminaires concernant la fabrication de tentes. Il propose un périodique gratuit, des articles, des livres, du matériel, etc.

·       Missionnary Training : www.missionarytraining.com (en anglais)

« Formation Missionnaire » : ce site propose un cours de formation à distance intitulé « Working your way to the Nations » c'est-à-dire « travailler auprès et parmi les nations ». Il peut être téléchargé à l’adresse suivante : www.missionarytraining.com/workingcourse.htm

·       Intent – réseau de professionnels pour l’impact de l’évangile : www.intent.org (en anglais)

Ce site est celui d’une association américaine, qui fournit une liste de liens intéressants.

·       TASK : www.taskgb.co.uk (en anglais)

TASK (ce qui signifie « tâche »), est un site anglais conçu pour conseiller les croyants et les former avant qu’ils ne partent à l’étranger pour y travailler ou y faire des affaires.


 

1   Dans la version NIV utilisée par Philip Nunn ainsi que dans d’autres versions françaises, le mot est “trésorier”

2   « Les Faiseurs de Tentes d’aujourd’hui »

3   NDT : le concept de « faiseur de tentes » tel que décrit dans cet article m’étant inconnu avant de commencer cette traduction, je le confesse, j’ai voulu vérifier ce que l’on pouvait trouver sur le web en français. J’ai dû surfer assez longuement en utilisant les deux expressions en français « faiseur de tente » ou « fabricant de tente », pour ne trouver, en sus des sites indiquant la profession de l’apôtre Paul sans rien en déduire, qu’un site ou deux, où cette notion de « faiseur de tentes » était de surcroît assez marginale. Chercher avec « mission » ne donne rien. Cette recherche est manifestement plus facile pour les Anglophones en utilisant les mots “tentmaking” et “mission” cités dans l’original de Philip Nunn.

4   NDT : Global Opportunities : les initiales du nom de ce site, “GO”, signifient “allez” ou “partez” en anglais …

 

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