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Famille

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Une famille en bonne santé

Une étude de la seconde lettre de l’apôtre Jean

Philip Nunn

Eindhoven, NL

Janvier 2009

 

La seconde lettre de Jean est la seule lettre apostolique adressée à une femme, « à la dame choisie, et à ses enfants1 » (v.1). Certains commentateurs suggèrent que Jean utilise un langage symbolique ; ainsi cette « dame et ses enfants » seraient une référence à une église locale, et lorsqu’il termine en disant « les enfants de ta sœur élue te saluent », il se référerait à une autre église locale. Les instructions utiles et pratiques contenues dans cette lettre sont applicables à l’individu comme à l’église locale, mais il n’y a aucune raison de penser que cette lettre ne devrait pas être comprise comme des mots d’encouragement et d’avertissement à une famille, peut-être même à une famille monoparentale.

Trois mots sont répétés à 4 ou 5 reprises dans les 6 premiers versets de cette lettre ; ces mots sont « amour », « vérité » et « commandements ». On utilise les répétitions pour faire ressortir des idées importantes. Pour l’apôtre Jean, la vérité était importante, tout autant que l’amour. Un christianisme authentique a besoin des deux. Mais à quelle vérité l’apôtre pensait-il ? Dans son évangile, Jean cite les paroles de notre Seigneur : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14 : 6). La vérité fait référence ici à une personne : Jésus. Mais Jean cite une autre parole de Jésus : « Sanctifie-les par la vérité ; ta Parole est la vérité » (Jean 17 : 17). Ici la vérité fait référence à ce que Dieu dit. Peut-être Jean avait-il ces deux significations à l’esprit lorsqu’il écrivait : « la vérité qui demeure en nous et qui sera avec nous pour l’éternité » (v.2).

 

1. Une famille en bonne santé connaît la vérité divine (versets 1 – 3)

Quel lien y a-t-il entre cette « dame élue et ses enfants » et la « vérité » ? Nous remarquons que l’apôtre Jean, cette famille et beaucoup d’autres avaient connaissance de la vérité (v.1). Dans un monde où tout semble relatif, où la tolérance encourage chacun à se satisfaire de « sa propre vérité », il est bon qu’on nous rappelle que le Seigneur Jésus et la Parole de Dieu sont une vérité objective ; ils restent ce qu’ils sont quelles que soient nos pensées et nos interprétations. Il est possible de connaître la vérité. Des familles en bonne santé encouragent ouvertement à mieux connaître Dieu et Sa Parole. Il est bon et utile de lire les Écritures et de prier en famille, ensemble, en se mettant au niveau des enfants, et de manière qu’ils puissent comprendre. Nous remercions le Seigneur pour la consécration et la piété dont font preuve les moniteurs d’écoles du dimanche et les éducateurs chrétiens. Il est bon de bénéficier de leurs services, mais nous ne pouvons pas déléguer notre responsabilité de parents ; c’est à nous de guider notre famille dans la connaissance de la vérité de Dieu.

En tant que parents, il nous faut être créatifs pour trouver des moyens de mettre nos familles en contact avec la vérité de Dieu, de les encourager à participer à la vie de l’église locale, aux camps de jeunes chrétiens, aux conférences et séminaires bibliques, de partager avec eux musique, films et livres s’inspirant des Écritures. N’oublions pas que le courant de ce monde est fort, et qu’il n’est pas favorable aux familles chrétiennes ! Remarquons que, pour Jean, la connaissance de la vérité n’est pas quelque chose de sec et académique : elle conduit à l’amour (v.1). La grâce, la compassion et la paix doivent être vécues dans le contexte de la vérité et de l’amour (v.3). Lorsque nous apprenons à mieux connaître notre Seigneur Jésus, lorsque nous croissons dans notre compréhension de la Parole de Dieu, notre manière de voir les autres et de les traiter changera. La connaissance de la vérité ne conduit pas seulement à aimer, mais à pratiquer la grâce et la compassion, qui à leur tour contribueront à la paix. Une réelle connaissance de la vérité divine transforme nos relations.

 

2. Une famille en bonne santé vit la vérité divine (versets 4-6)

L’apôtre Jean était un vieillard quand il écrivit sa lettre. Il avait vécu les premières décennies de l’église chrétienne. Il avait été témoin de son expansion heureuse et passionnante, mais aussi de ses graves difficultés : tous ne suivaient pas le Seigneur d’un cœur sincère ; tous n’étaient pas prêts à payer le prix d’être des disciples authentiques ; tous ne vivaient pas la vérité qu’ils proclamaient croire. Au moment où Jean écrivait sa lettre, son expérience l’avait rendu réaliste. Qu’est-ce qui remplissait d’une « grande joie » le cœur de ce vieil homme ? La nouvelle que la fréquentation aux réunions de l’église s’améliorait ? ou que les collectes pour les besoins en Judée produisaient davantage ? Non ! Jean dit ceci à la dame : « Je me suis beaucoup réjoui de trouver de tes enfants qui marchent dans la vérité, selon le commandement que nous avons reçu du Père » (v.4). Qu’est-ce qui vous rend heureux en regardant vos enfants ou les jeunes de votre église locale ? Sont-ils en train d’apprendre à obéir à la Parole de Dieu, à « marcher dans la vérité » ?

Beaucoup considèrent que l’amour et l’obéissance sont à l’opposé l’un de l’autre. Certains associent les ordres et l’autorité avec du légalisme, et préfèrent un christianisme plus souple et joyeux, caractérisé par l’amour, la spontanéité et la liberté, un christianisme dans lequel nous pouvons « être nous-mêmes », sans limite. Mais il n’y a aucune trace d’une pareille tension ou dichotomie dans les écrits de l’apôtre Jean. La soumission à l’autorité de Dieu, l’obéissance aux commandements divins et l’amour se mêlent avec bonheur et tout naturellement. De même que des règles de circulation intelligentes permettent de se déplacer avec sécurité et liberté, les règles données par Dieu fournissent le cadre dans lequel joie, spontanéité et liberté s’exprimeront. Paradoxalement, c’est quand nous nous soumettons à Dieu que nous pouvons « être nous-mêmes ». Notre amour pour Dieu, nous ne l’exprimons pas que par la prière et le chant, mais par notre obéissance à Sa Parole : « Et l'amour consiste à vivre selon ses commandements. »

C’est peut-être à cause des abus d’autorité du passé que l’esprit moderne a été formé à ne pas aimer l’autorité, à la remettre en question, à la combattre et, partout où cela est possible, à s’en affranchir : « personne n’a le droit de te dire ce que tu dois croire ou penser ». Mais, à la conversion, nous nous sommes donnés librement au Seigneur Jésus : il nous a rachetés ; nous lui appartenons désormais ; nous sommes sous son autorité – et heureux d’y être. Une fois que nous avons compris ce que veut le Seigneur, le prochain pas devrait tout naturellement être l’obéissance. Et le Seigneur attend cette obéissance des jeunes comme des vieux.

 

3. Une famille en bonne santé protège la vérité divine (versets 7-13)

Dans la seconde moitié de sa lettre, l’apôtre Jean voit des problèmes à l’horizon ; il souhaite avertir la dame et ses enfants d’être prudents, de garder les yeux ouverts sur la réalité, de protéger leur foyer. Leur foi, comme la nôtre aujourd’hui, est exposée à de graves dangers.

  1. Nous risquons de perdre des choses : « Prenez garde à vous-mêmes, afin de ne pas perdre le fruit de notre travail, mais de recevoir une pleine récompense » (v.8). Nous ne pouvons faire des œuvres pour être sauvés, le salut est un don de Dieu ? ; nous ne pouvons pas non plus perdre notre salut : il reste un don de Dieu. Mais, en tant que chrétiens, nous risquons de perdre beaucoup de choses : à cause de la médisance ou de l’amertume, nous risquons de perdre la confiance et de bonnes relations ; par négligence, une église locale peut perdre une bonne connaissance de la Bible et sa mise en pratique ; par mondanité et paresse, nous risquons de perdre toute efficacité dans notre ministère ; par notre désobéissance, nous risquons de perdre quelques-unes des bénédictions et des récompenses éternelles que Dieu a l’intention de nous donner.

  2. Nous risquons de franchir des limites : « Quiconque va plus loin… » (v.9). Ce n’est pas un danger couru par les paresseux mais par ceux qui sont curieux, actifs, qui cherchent le progrès, la créativité. Si nous ne sommes pas attentifs, notre enthousiasme peut nous amener à franchir les limites de la vérité révélée ; ceux qui les transgressent avancent dans la mauvaise direction. C’est un faux progrès puisque qu’il dévie de la Parole de Dieu.

  3. Nous risquons d’encourager le mal : « Celui qui lui souhaiterait la bienvenue se rendrait complice de ses œuvres mauvaises2». L’apôtre Jean avertissait cette famille que le mal frapperait bientôt à leur porte. Ne laissez pas les portes ouvertes. Faites très attention. Apprenez à quel moment dire « non », poliment, mais fermement. Ne recevez que ce qui peut contribuer à la bonne santé spirituelle de votre famille. En accueillant ce qui est faux, nous favorisons la décadence. Qu’est-ce que nous accueillons dans nos foyers, et qui ? Sommes-nous conscients de la puissante influence que de mauvaises amitiés peuvent avoir sur notre vie spirituelle et sur celle de nos enfants ? Quels sont les programmes de TV, les vidéos, les musiques, les sites internet, les jeux informatiques et les magazines que nous faisons entrer chez nous ? Y a-t-il quelque chose, une influence ou quelqu’un que vous ne devriez plus accueillir chez vous ? Y a-t-il quelque chose qui devrait être coupé, stoppé, rejeté ou ne plus être fait ? Si les foyers chrétiens veulent rayonner de la paix et de l’harmonie de Dieu, s’ils veulent continuer à rester en bonne santé, ils devront énergiquement protéger leurs portes.

Conclusion

Dieu aime les familles, il en prend soin. Si nous voulons que les familles chrétiennes soient des unités favorisant une croissance saine, elles doivent accueillir le Seigneur Jésus en leur sein et chercher, d’une manière créative, à encourager chacun de leurs membres à connaître la Parole de Dieu et à lui obéir. Y a-t-il quelque chose que vous pourriez entreprendre pour encourager votre famille à mieux connaître la vérité et à y marcher ? Sachant combien le courant de la société sans Dieu est puissant et va à l’opposé des saines valeurs chrétiennes, nous devrions être très prudents dans ce que nous laissons entrer chez nous. Que le Seigneur nous accorde, aux parents comme aux enfants, la force d’être déterminés et fermes dans notre vie de famille, de sorte que le Seigneur Jésus se sente à l’aise dans nos loisirs et dans nos fêtes, comme dans notre vie quotidienne. Voilà ce qu’est une famille chrétienne en bonne santé !

 

traduit par Marc Varidel

 

  1. La présente citation est tirée de la Nouvelle Bible Second ; les suivantes seront prises soit dans la même version, soit dans la version « Colombe », pour être au plus proche des versions utilisées par Ph. Nunn. Une nouvelle note précisera l’emploi d’une autre traduction.

  2. La version Semeur est utilisée ici ; la version anglaise utilisée par Ph. Nunn dit : « Anyone who welcomes him… »

 

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