Philip Nunn
Armenia,
Colombie
Septembre
2005
source : www.philipnunn.com
Il y a des moments où nous ne
savons pas quelle option est la meilleure, quoi faire ensuite, ou bien
pendant lesquels nous ignorons où le Seigneur voudrait nous voir aller.
Nous nous sentons un peu stressés lorsque nous envisageons les lourdes
conséquences d’une erreur. Serait-ce le moment de demander conseil ?
Mais trouver un avis sûr n’est pas chose facile. Parmi ceux qui peuvent
nous conseiller, certains sont centrés sur eux-mêmes. D’autres détestent
tout simplement ce qui est nouveau ou hardi. D’autres ont des rituels
inavoués. D’autres sont manipulateurs, voire contrôleurs. Le Seigneur ne
peut-il pas diriger ses enfants directement sans l’utilisation de
conseillers humains partiaux ? L’un des proverbes de Salomon dit :
« Quand il n'y a pas de direction le peuple tombe, mais il y a salut
dans le grand nombre des conseillers. » (Proverbes 11 : 14). Il est
clair qu’un avis éclairé est très utile. « Mieux vaut un jeune garçon
pauvre et sage, qu'un roi vieux et sot qui ne sait plus être averti. »
(Ecclésiaste 4 : 13). Celui qui ne cherche pas conseil est arrogant ou
simple d’esprit. En 1 Rois 12-14, nous trouvons trois choses importantes
à ne pas faire dans notre processus pour demander et recevoir conseil.
1 Rois 12 : ne sous-estimez PAS
l’expérience !
À la mort du roi Salomon, son
fils Roboam, âgé de 41 ans, hérita du royaume d’Israël. Le premier jour
de sa prise de fonction, il se trouva confronté au dilemme habituel de
tous les gouvernements : devait-il réduire ou augmenter les impôts ? En
tant que fils du sage Salomon, Roboam devait être très brillant
lui-même, et il faut noter à son crédit qu’il a suivi le proverbe de son
père et demandé conseil. Il a tout d’abord consulté « les vieillards qui
s’étaient tenus devant Salomon, son père, lorsqu’il vivait » (v. 6), qui
lui ont recommandé de baisser les impôts. Il a alors consulté « les
jeunes gens qui avaient grandi avec lui » (v.8), qui lui ont recommandé
d’augmenter les impôts. Roboam a choisi d’augmenter les impôts, décision
qui a provoqué la mort du collecteur d’impôts et la division du royaume
(v. 18-19).
Que pouvons-nous apprendre du
choix malavisé de Roboam ? Serait-ce simplement qu’il vaut mieux choisir
l’avis de personnes âgées plutôt que celui des jeunes ? Non. Il s’agit
de tenir compte de ce qui a été appris par l’expérience. Salomon et ses
conseillers avaient construit le royaume d’Israël, qui était devenu
l’objet de l’admiration des nations avoisinantes. Qu’est-ce qui se
cachait derrière l’avis de ces vieillards ? Les conséquences évidentes
d’une série de choix avisés. Qu’est-ce qui se cachait derrière l’avis
des jeunes gens ? Au mieux, un ensemble d’idées et théories. Au pire, la
soif de pouvoir et de profit personnel. Soyez prudent lorsque vous
demandez conseil. Si vous voulez avoir de bons conseils sur le mariage,
ou l’éducation de vos enfants, tournez-vous vers des familles
chrétiennes heureuses. Si vous voulez avoir de bons conseils sur le
choix d’études ou d’un métier, recherchez le conseil de chrétiens dont
la vie montre un équilibre sain entre le travail, la famille et le
service chrétien. Il est beaucoup plus facile de parler, d’écrire et de
créer de magnifiques sites web concernant les vérités bibliques que de
vivre selon elles. Lorsque nous demandons conseil, nous devons écouter
soigneusement avec nos yeux grand ouverts.
1 Rois 13 – ne surestimez PAS
la foi des autres !
À la division du royaume,
Roboam est resté roi des deux tribus du sud, et Jéroboam, un homme doué
et éminent, est devenu roi des dix tribus du nord. Les deux rois ont
favorisé l’idolâtrie et grandement déplu au Seigneur. Quand Jéroboam a
commencé à se détourner, le Seigneur a appelé un « homme de Dieu » du
royaume du sud pour le reprendre. Cet homme de Dieu le fit, bravement,
puis repartit par une autre route, sans rien manger ni boire, comme le
Seigneur le lui avait demandé. Un « vieux prophète » qui vivait dans le
royaume du nord, entendant ce qui était arrivé, rattrapa l’homme de Dieu
et lui demanda de revenir. Ce vieux prophète fit état de ses références
spirituelles : « moi aussi, je suis prophète comme toi ». Puis le vieux
prophète mentit à l’homme de Dieu, en lui disant « un ange m’a parlé par
la parole de l’Éternel, disant : ‘fais-le revenir vers toi à la maison,
et qu’il mange du pain et boive de l’eau’. » (v. 18). L’homme de Dieu
suivit le conseil du vieux prophète et retourna avec lui. En agissant
ainsi, il désobéissait au Seigneur. Quelques heures plus tard, en
reprenant son voyage de retour, il fut tué par un lion (v. 24).
Pourquoi l’homme de Dieu a-t-il
été puni pour avoir agi selon les paroles d’un vieux prophète ? Que
pouvons-nous apprendre de ce triste événement ? Regardons de plus près.
Quels sentiments profonds ont-ils pu conduire un vieux prophète plein
d’expérience à mentir à un jeune prophète ? La curiosité ? il voulait en
savoir plus au sujet de la prophétie ? L’amertume ? il considérait que
le royaume du nord était le « territoire de son ministère » et était
blessé qu’un prophète du sud soit utilisé sans qu’il soit consulté ? La
jalousie ? le vieux prophète s’est-il senti évincé par la nouvelle
génération d’hommes pieux ? Ce qui est très clair, c’est que l’homme de
Dieu a surévalué la condition spirituelle du vieux prophète. C’est
facile à faire. Dans chaque communauté chrétienne, il existe un modèle
mental de ce à quoi devrait ressembler une personne spirituelle. Pour
certains, les hommes spirituels portent des costumes, prêchent haut et
fort, voyagent beaucoup ou écrivent des livres. Pour d’autres, les
personnes spirituelles sont celles qui ne rient pas, n’aiment pas le
sport, ou n’ont pas de télévision. Pour d’autres encore, les personnes
spirituelles sont celles qui parlent toujours du Tabernacle, qui
chantent en pleurant, ou tombent à terre pendant les réunions de prière.
Ne vous y trompez pas : nous pouvons tous paraître « plus près de Dieu »
que ce que nous sommes réellement. Nous recommandons très vivement de
demander conseil à des hommes pieux et des femmes pieuses. Le Seigneur
peut, et il le fait fréquemment, utiliser ces conseils. Mais ne laissez
pas un « vieux prophète » décider pour vous. Présentez leur avis, ainsi
que d’autres éléments de la question, au Seigneur, et demandez-lui de
vous conduire (Psaume 73 : 23-24). Souvenez-vous que le lion a tué le
jeune prophète, et pas le vieux prophète. Vous devez décider, étant
donné que le Seigneur vous tient pour responsable de vos décisions.
1 Rois 14 – Ne cachez PAS des
faits significatifs
Le roi Jéroboam n’a pas tenu
compte de la prophétie, de la guérison miraculeuse de sa main (1 Rois
13 : 4-6), ni des circonstances entourant la mort de l’homme de Dieu, et
a continué sa conduite décadente. Mais, ainsi qu’il est tout à fait
commun pour nous les humains, un moment de crise l’a fait penser de
nouveau à Dieu. Son jeune fils Abija est tombé gravement malade.
Allait-il guérir ? Jéroboam se faisait beaucoup de souci et décida de
prendre contact avec Akhija, le prophète qui avait auparavant prophétisé
qu’il deviendrait roi (1 Rois 11 : 28-31). Il décida de ne pas y aller
lui-même, mais d’y envoyer sa femme. De surcroît, il dit à sa femme :
« lève-toi, je te prie, et déguise-toi, et qu’on ne sache pas que tu es
la femme de Jéroboam » (v. 1). Au plus profond de lui, Jéroboam savait
que son style de vie offensait le Dieu du prophète. Si sa requête était
associée avec son nom, il pensait que cela pourrait diminuer
l’éventualité de « bonnes nouvelles ». Cette stratégie n’a pas
fonctionné. Le Seigneur informa le prophète de l’arrivée de la visiteuse
déguisée, et l’enfant mourut (v. 17).
Nous demandons parfois conseil,
non parce que nous le voulons vraiment, mais parce que nous cherchons la
justification de notre manière d’agir préférée. Nous pouvons
sélectionner et restreindre l’information que nous donnons de manière à
« diriger » le conseil dans la direction que nous souhaitons. Ne
gaspillez ni votre temps ni vos efforts. Pour recevoir des conseils
ayant une quelconque
valeur, il faut donner toutes les données du problème. Le Seigneur ne
conduit que ceux qui veulent être enseignés (Psaume 143 : 10). « Choisir
de faire la volonté de Dieu » (avant de la connaître) est une condition
sine qua non à la révélation divine (Jean 7 : 17). Nous pouvons si
facilement tromper les hommes. Nous pouvons avoir l’air d’être bons et
spirituels. Mais à quoi bon ? Le but de la vie chrétienne n’est pas
d’impressionner les hommes, mais de plaire à Dieu (1 Thessaloniciens 4 :
1)
Conclusion
Il est bon de demander conseil
à des hommes et des femmes pieux et expérimentés. C’est une ressource
que Dieu nous a donnée pour notre profit. Un bon conseil nous aide à
réfléchir à toutes les implications de ce que nous nous proposons de
faire. Un bon conseil peut nous fournir des informations pertinentes que
nous n’avions pas encore envisagées. Un bon conseil projette la lumière
de l’Écriture sur les options disponibles. Et pourtant, ne déléguez
jamais aux autres votre faculté de décision. Vous et moi devrons rendre
compte de notre vie au Seigneur, et nous ne pouvons pas nous cacher
derrière les autres, tout « sages » et « spirituels » qu’ils nous
semblent. Le proverbe du roi Salomon, vieux de 3000 ans, est toujours
d’actualité : « Écoute le conseil, et reçois l'instruction, afin que tu
sois sage à ta fin. » Proverbes 19 : 20.